4| LES MALADIES INFECTIEUSES, LA THÉRAPIE ANTIMICROBIENNE OU LA VACCINATION DE LA MÈRE : TRÈS PEU DE CONTRE-INDICATIONS À L’ALLAITEMENT
à réduire les piqûres de moustiques, qui peuvent
transmettre le paludisme ou des virus comme le virus
du Nil occidental. Aucun effet indésirable n’a été
signalé après l’utilisation de répulsifs contenant de la
diéthyltoluamide, de l’icaridine ou de la picaridine chez
les mères allaitantes.[13]
Les infections fongiques de la mère, telles que la
candidose vaginale, peuvent coloniser le nourrisson,
mais ne sont pas une contre-indication à l’allaitement.
Le traitement de la mère par des médicaments
antifongiques topiques ou systémiques, comme le
fluconazole, ne l’est pas davantage.[12]
La poursuite de l’allaitement est recommandée en
présence de la plupart des infections virales de la
mère, à quelques exceptions près (tableau 1).[2][14][15]
Si la mère est infectée par le VIH, l’allaitement n’est
pas recommandé dans les milieux riches en
ressources comme le Canada, où on peut accéder à
un substitut sécuritaire et accepté sur le plan culturel,[2]
car la transmission du VIH de la mère au nourrisson
est bien étayée. La mère qui ne peut pas allaiter aura
peut-être besoin d’un soutien émotionnel. Dans
certaines situations, il faudra aussi offrir un soutien
financier pour l’achat des préparations lactées. Dans
les pays pauvres en ressources et conformément à
l’évaluation des meilleures données probantes à jour,
l’OMS recommande que la mère séropositive ou son
nourrisson exposé au VIH prenne des antiviraux
pendant toute la période de l’allaitement, qui doit se
poursuivre jusqu’à ce que le nourrisson ait 12 mois. En
effet, le nourrisson peut profiter des bienfaits de
l’allaitement tout en courant très peu de risque
d’infection par le VIH.[16][17]
L’allaitement n’est pas davantage conseillé chez les
mères atteintes de l’infection par le virus T-
lymphotrope humain de type 1 ou 2.[2][15] Chez les
mères atteintes d’une infection latente par le
cytomégalovirus (CMV), le virus se réactive dans le lait
maternel pendant la période néonatale et peut être
transmis au nourrisson par l’allaitement. Cependant,
cette transmission ne pose pas de risque pour le
nourrisson à terme, car les anticorps maternels
transférés par le placenta préviennent toute maladie
grave.[2] Même chez le nourrisson prématuré, la valeur
de l’allaitement semble supérieure aux risques
potentiels d’une grave maladie causée par une
infection à CMV contractée lors de l’allaitement
pendant la période néonatale. Il n’y a pas de preuve
pour associer hors de tout doute un retard de
développement ou une perte auditive neurosensorielle
à cette infection.[2][18] Ainsi, l’allaitement est
recommandé en cas d’infection à CMV de la mère,
que cette infection soit latente ou active.
La thérapie antimicrobienne de la mère et
l’allaitement
Très peu de médicaments antimicrobiens courants que
prend la mère justifient l’arrêt de l’allaitement.[2][12][19]-
[22] Même un traitement à la tétracycline, aux
aminoglycosides ou aux quinolones n’en empêche pas
le maintien. À;;; cet égard, la National Library of
Medicine des États-Unis est dotée de la base de
données virtuelle LactMed, qui est mise à jour
régulièrement et fournit de l’information aux mères
allaitantes au sujet des médicaments.