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2) Diffusion Rutherford : (Mécanique)
Cet exercice présente l’expérience historique de diffusion d’une particule alpha (noyau d’hélium, de
charge
e2q =
et de masse m) par un noyau atomique d’or (de charge Q = Ze et de masse M), réalisée par
Rutherford et ses collaborateurs vers 1910.
Au début du siècle, les atomes, selon le modèle de J.J. Thomson, étaient constitués d’une sphère pleine
uniformément chargée positivement dont le rayon était de l’ordre de 8
10
− cm et d’électrons qui pouvaient
vibrer librement à l’intérieur de la sphère positive. Le nombre d’électrons devait satisfaire la neutralité
électrique de l’atome.
Ernest Rutherford et ses collaborateurs entreprirent de mesurer, vers 1910, la distribution de la charge
positive de la sphère du modèle de Thomson. Comme Rutherford le dit lui-même : « le meilleur moyen de
trouver ce qu’il y a dans un pudding c’est de mettre le doigt dedans ». En guise de « doigt » il projeta des
particules α au travers d’une plaque d’or afin d’en étudier la diffusion par les atomes. Les résultats qu’il
obtint montrèrent indubitablement que la charge positive des atomes ne se trouvait pas répartie dans une
sphère de 10 − 8 cm de rayon, comme le prévoyait le modèle de Thomson, mais était au contraire confinée
dans un volume beaucoup plus petit, de rayon de l’ordre de 10 − 13 cm.
Cette découverte conduisit Rutherford à réviser en profondeur
le modèle atomique de Thomson. Il proposa à la place un
modèle de type planétaire où les charges positives, regroupées
dans un très petit volume nommé le noyau atomique,
occupaient une position centrale et les électrons, tels des
planètes autour du Soleil, tournaient autour du noyau sur des
orbites circulaires ou elliptiques. La matière paraissait ainsi
constituée essentiellement de vide (« structure lacunaire » de
la matière).
Description du dispositif expérimental : la figure ci-dessous
présente l’appareil utilisé. Au début de l’expérience, le robinet
(R2) est fermé, (R1) est ouvert et l’ampoule (A) est remplie de
radon. Le radon est un gaz radioactif qui se désintègre
rapidement en donnant du radium, substance radioactive
solide qui se dépose sur les parois de l’ampoule (A) ainsi que sur la lame de mica (M).
Au bout de quelques heures, la quantité de radium déposée est suffisante. On ferme le robinet (R1), on
ouvre (R2) et on fait le vide dans l’ensemble de l’appareillage (ampoule (A) et tube (T)).
Le radium se désintègre très lentement en émettant des particules α. On peut alors considérer que pendant
la durée de l’expérience, l’émission des particules α par la lame de mica est stationnaire : le débit
particulaire à travers les diaphragmes (D1) et (D2) est constant dans le temps.
Après avoir franchi les diaphragmes (D1) et (D2), les particules α traversent une feuille mince d’or (L).
Par des scintillations qui apparaissent sur la boule fluorescente (E), on voit que des particules α sont
diffusées dans toutes les directions de l’espace, bien que la plupart d’entre elles traversent la feuille d’or
sans aucune déviation.
(R
1
)
(R
2
)
(L)
(D
2
)(D
1
)
(A)
(M)
(T)
(E
)
Modélisation de l’expérience : quand la particule α (située au point P) est très éloignée du noyau (à la
sortie des diaphragmes (D
1
) et (D
2
)), sa vitesse dans le laboratoire est notée x00
uvv
=
et le paramètre
Rutherford (à droite) dans son
laboratoire de Manchester, dans
les années 1910.