PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 632 m M point chaud volcan-bouclier orceau de France égaré dans l’océan Indien, l’île de La Réunion vit au rythme de son volcan. Autrefois entouré de multiples croyances, celui-ci a longtemps inspiré la crainte à ses habitants. Mais sa réputation a bien changé depuis. Les touristes et les Réunionnais se déplacent par milliers pour l’admirer au plus près à chacun de ses réveils ; des équipes scientifiques venues du monde entier en ont fait un volcan-laboratoire. Ici, un randonneur traverse une coulée de lave refroidie en surface, de laquelle s’échappe de la vapeur d’eau suite à une averse. À la fin de la phase éruptive, une température de plusieurs centaines de degrés perdurera pendant plusieurs mois au cœur de la carapace de lave ; voire plusieurs années si la coulée est particulièrement épaisse. Comme c’est actuellement le cas dans le Grand Brûlé, sur celle de l’éruption historique d’avril 2007, où l’épaisseur atteint par endroits une soixantaine de mètres. WAI-O-TAPU NOUVELLE-ZÉLANDE Lat. 38.21 S – Long. 176.22 E – Altitude : 378 m P arc insulaire caldeira arallèlement à une intense activité volcanique au sens strict du terme, la Nouvelle-Zélande renferme en son sein une multitude de zones géothermales, essentiellement concentrées dans la région de Rotorua. Solfatares, mares de boues, mofettes, sources et bassins d’eau chaude, geysers, lacs d’acide : les manifestations liées à la géothermie sont multiples et variées, toujours spectaculaires. Champagne Pool, dans la vallée thermale de Wai-O-Tapu, est l’un des fleurons de la région. Ce bassin d’eau pétillante à 70 degrés est né d’une explosion volcanique, il y a 900 ans. Des graviers contenant des minéraux ourlent ses rives d’un épais bourrelet blanc. La présence de soufre enrichit de jaune sa palette de couleurs, des algues et des bactéries lui donnent ses reflets verts et orange. Or (plus de 6 tonnes y reposent), argent, arsenic, antimoine, mercure, plomb et zinc complètent l’inventaire des minéraux présents dans ce chaudron des merveilles. KARYMSKY RUSSIE Lat. 54.05 N – Long. 159.43 E – Altitude : 1 486 m L arc insulaire strato-volcan a péninsule du Kamtchatka, en Extrême-Orient russe, regroupe une formidable concentration de volcans actifs. Partie intégrante de la fameuse ceinture de feu du Pacifique, érigés à la verticale d’une zone où la plaque pacifique plonge sous la plaque eurasienne à la vitesse de 10 centimètres par an, ces volcans du bout du monde ne présentent quasiment aucun danger tant la région est peu peuplée. Ils produisent environ 16% du volume annuel des laves émises par l’ensemble des volcans de la planète. Le Karymsky fait partie des plus actifs de la péninsule. Son cône symétrique s’élève au centre d’une immense caldeira de 65 kilomètres par 35 qui s’est formée il y a 7 700 ans à la suite d’une gigantesque éruption explosive. Son activité n’est pas sans rappeler celle du Stromboli : des explosions de gaz et de cendres surviennent avec régularité, toutes les 20 à 40 minutes. Elles projettent des matériaux jusqu’à 400 mètres au-dessus du cratère, voire 3 à 4 kilomètres lors de paroxysmes. SVARTSENGI ISLANDE Lat. 63.52 N – Long. 22.25 O – Altitude : 5 m E dorsale océanique n Islande, île de feu et de glace, la géothermie tient une place de choix : 85% de la population du pays bénéficie de cette source d’énergie renouvelable. La centrale de Svartsengi, située à une quarantaine de kilomètres de Reykjavik, la capitale, fut construite en 1977 et agrandie à plusieurs reprises. Elle capte à 2 000 mètres sous terre l’eau portée à 240 degrés par le magma en fusion. La petite molécule bleue jaillie des entrailles de la planète est utilisée pour la production d’électricité et pour chauffer les villes voisines. La puissance produite est respectivement de 80 et 150 mégawatts. Après utilisation, l’eau est refroidie à un peu moins de 40 degrés et relâchée dans le Lagon Bleu. Une retenue artificielle créée au milieu de champs de lave couverts de lichens, à l’eau laiteuse, riche en sels minéraux, d’où s’échappent des volutes de vapeur : ambiance fantasmagorique garantie ! Le Blue Lagoon, mi station thermale, mi ludoparc, est un lieu particulièrement prisé des Islandais et des touristes. OL DOINYO LENGAI TANZANIE Lat. 2.75 S – Long. 35.90 E – Altitude : 2 890 m L rift continental strato-volcan ’Ol Doinyo Lengai, la « Montagne des dieux » du peuple masaï, est un volcan mythique. En activité plus ou moins continue depuis le début des années quatrevingts, il est le seul volcan de la planète à émettre des carbonatites, laves noires et très fluides lorsqu’elles sont en fusion, devenant blanches comme neige en refroidissant. Un décor surnaturel tapissait le fond du cratère, hérissé de multiples cheminées éruptives, avant son effondrement suite à l’éruption cataclysmique de 2007. Les coulées de carbonatite, caractérisées par une faible température (de l’ordre de 550 degrés) et une quasi-absence d’incandescence, produisent de magnifiques laves pahoehoe, plus communément appelées laves cordées. Certaines sont si petites que l’on peu aisément les enjamber. L’activité historique de l’Ol Doinyo Lengai est rythmée par l’alternance de longues périodes effusives, de quelques mois à plusieurs années, et de brèves phases explosives de type vulcanien qui se prolongent quelques semaines ou quelques mois. CRATER LAKE ÉTATS-UNIS Lat. 42.93 N – Long. 122.12 O – Altitude : 2 487 m C marge continentale caldeira rater Lake, qui donne son nom au volcan et au parc national situé dans le sud de l’Oregon, se compose d’une grande caldeira partiellement envahie par un plan d’eau d’une profondeur de 590 mètres. Considéré comme l’une des merveilles naturelles des États-Unis, le lac est d’une exceptionnelle couleur bleue qui lui vaut le surnom de « Joyau de la chaîne des Cascades ». Cette épine dorsale volcanique, orientée nord-sud, qui s’étend du Canada au nord de la Californie. La caldeira de ce volcan mesure une dizaine de kilomètres de diamètre. Elle s’est formée voici 7 000 ans à la suite de l’éruption cataclysmique du mont Mazama, un volcan explosif qui culminait sans doute à plus de 4 000 mètres d’altitude. Cette éruption fut quarante fois plus puissante que celle du proche mont Saint Helens en 1980. Avec un volume de matériaux évalué à 50 kilomètres cubes, elle est considérée comme l’une des plus importantes des 10 000 dernières années. ERTA’ ALE ÉTHIOPIE Lat. 13.60 N – Long. 40.67 E – Altitude : 613 m I rift continental volcan-bouclier mmense fracture de l’écorce terrestre qui lacère la partie orientale du continent noir sur près de 6 000 kilomètres, depuis la mer Rouge jusqu’à l’Afrique australe, le Grand Rift africain est le siège d’un volcanisme très actif. Au fond d’un puits d’effondrement dans la caldeira du volcan Erta’ Ale, au nord de l’Ethiopie, se niche un des rares lacs de lave actuellement actifs de la planète. Une pellicule de refroidissement superficielle, d’aspect soyeux, recouvre sa surface, flottant sur le magma, comme la « peau » sur le lait. Sous l’action de puissants courants de convection, un mouvement ondulatoire provoque le suintement de la roche ignée par des fissures. À intervalles réguliers, des forces souterraines font jaillir des bulles de gaz, qui explosent en projetant de la matière en fusion à une quinzaine de mètres de haut ou aspirent avec force des pans entiers de cet épiderme minéral. MALY SEMYACHIK RUSSIE arc insulaire strato-volcan Lat. 54.13 N – Long. 159.67 E – Altitude : 1 527 m Le volcan Maly Semyachik, dans la péninsule russe du Kamtchatka, fait partie d’un ensemble de trois strato-volcans situés à l’intérieur d’une caldeira de 10 kilomètres de diamètre. Son cratère sommital est occupé par un lac formé lors d’une éruption il y a environ 400 ans. Sa profondeur moyenne est de 140 mètres et son diamètre de 500. Sa couleur bleu turquoise, façon lagon tropical, et sa température d’une trentaine de degrés invitent à la baignade. Mais attention, un bain serait mortel : les vapeurs sulfureuses qui percolent au fond du lac transforment l’eau en un acide très corrosif dont le pH est proche de 1. À l’instar de ses voisins, le Maly Semyachik est particulièrement isolé. En l’absence de routes, l’hélicoptère (les fameux MI8 de l’Armée rouge reconvertis pour le transport de passagers et/ou de marchandises) est le seul moyen d’atteindre cet édifice volcanique depuis Petropavlovsk, la capitale du Kamtchatka. WHITE ISLAND NOUVELLE-ZÉLANDE Lat. 37.52 S – Long. 177.18 E – Altitude : 321 m V arc insulaire strato-volcan ue du ciel, la marmite fumante de White Island apparaît comme l’antre de Vulcain. Cette île-volcan est l’édifice le plus actif de l’archipel néo-zélandais. Tel un amphithéâtre ouvert dans son flanc, le cratère laisse s’échapper les exhalaisons d’un lac aux eaux acides et le panache de fumée généré par des explosions quasi continues. Cet îlot de 5 kilomètres carrés situé dans la baie de Plenty, au large de la côte septentrionale de l’île du Nord, aussi appelée île Fumante, a connu une trentaine d’éruptions majeures lors des deux derniers siècles. En 1914 onze personnes qui travaillaient à l’extraction du soufre trouvèrent la mort lors de l’effondrement de l’édifice volcanique. Quand l’état de la mer le permet, l’île est accessible par catamaran rapide depuis la ville de Whakatane. Pour une visite de l’amphithéâtre du cratère égueulé où on peut admirer de grands dépôts de soufre et de nombreuses fumerolles. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m L point chaud volcan-bouclier ’éruption du piton de la Fournaise d’avril 2007 restera gravée dans les mémoires par le volume de lave émis (220 millions de mètres cubes) et un scénario hors du commun. Le 2 avril, une fissure s’ouvre dans la forêt à basse altitude (650 mètres) dans le Grand Brûlé, près du rempart du Tremblet. Quelques heures plus tard la coulée de lave coupe la route nationale puis se jette dans l’océan. Les jours suivant, l’intensité de l’éruption va crescendo : le débit atteint plus de 100 mètres cubes par seconde ; les fontaines de roche ignée s’élèvent à quelque 200 mètres de hauteur. Le proche village du Tremblet vit alors dans une ambiance de fin du monde : il fait nuit en plein jour, gaz sulfureux et pluies acides endommagent la végétation sur un vaste périmètre. Puis, après plusieurs jours d’intense activité, la vidange des chambres magmatiques entraine subitement un effondrement du fond du cratère Dolomieu de quelque 300 mètres. Ici les abords du cratère quelques semaines après l’éruption. DZIANI DZAHA MAYOTTE Lat. 12.46 S – Long. 45.17 E – Altitude : 103 m A point chaud caldeira l’instar de l’archipel des Mascareignes, celui des Comores serait né d’un point chaud. Une remontée de magma des profondeurs de la Terre s’est produite il y a 15 millions d’année pour former l’île de Mayotte ; puis, au fil des temps géologiques, les îles d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore. Cette dernière abrite le seul volcan actif de l’archipel, le Karthala. Dziani Dzaha, (le « Lac du volcan » en shimaore), s’étend au fond d’un cratère, au nord de Petite-Terre, à Mayotte. Ses dernières manifestations datent de 500 000 ans. La couleur verte de l’eau sulfureuse varie de l’émeraude au céladon au gré des lumières solaires. Près des rives de ce lac peu profond (5 mètres), de curieuses concrétions émergent, au milieu d’une eau chargée de minéraux. Le plan d’eau est le domaine exclusif des insectes, qui s’ébattent en nuées. On y trouve aussi des restes de corail, témoins des épousailles anciennes et mystérieuses entre le volcan et le lagon. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m S point chaud volcan-bouclier itué sur le versant sud-est de La Réunion, le piton de la Fournaise est un volcan « rouge » (par opposition aux volcans « gris », explosifs). Il est de type hawaïen, se caractérisant par des éruptions effusives de laves basaltiques. Près de 250 épisodes éruptifs ont été recensés depuis que l’homme est arrivé sur l’île, il y a trois siècles et demi. Ce qui en fait un des volcans les plus actifs de la planète. Il entre en éruption en moyenne tous les quinze mois, avec des périodes d’intense activité au cours desquelles trois à quatre épisodes éruptifs peuvent se succéder en une année. Chaque nouvelle phase donne naissance à un cône volcanique qui s’installe sur les pentes du cratère sommital ou sur le plancher de l’enclos Fouqué, l’immense caldeira en forme de fer à cheval, ouverte sur la mer, qui ceint la partie sommitale du massif. Ici l’éruption de juin-juillet 2001 du piton Madoré. LAKAGIGAR ISLANDE Lat. 64.21 N – Long. 18.14 O – Altitude : 812 m L dorsale océanique structure fissurale ’Islande, île volcanique proche du cercle polaire arctique, doit son origine à une émersion de la dorsale médio-atlantique, zone d’intense activité sous-marine. Le volcanisme islandais consiste en grande partie en d’importantes émissions de laves basaltiques depuis des fissures ouvertes par le processus d’écartement permanent de la plaque européenne et de la plaque nordaméricaine, associé à un volcanisme de point chaud. La fissure éruptive du Lakagigar est constituée d’une série de quelque 130 cratères érigés sur une distance d’environ 25 kilomètres. Ces édifices se sont formés durant un épisode volcanique colossal dans les années 1783-1785, considéré comme la pire catastrophe naturelle jamais survenue en Islande. L’éruption, qui représente le plus grand épanchement de lave de l’histoire (12 kilomètres cubes sur 600 kilomètres carrés de terrain) entraîna une terrible famine dans l’île, causant la mort de 9 000 personnes, soit près du quart de la population d’alors. Cela, en raison des gaz toxiques libérés par le volcan qui anéantirent cheptel et cultures. ROCHES TUILIÈRE ET SANADOIRE FRANCE Lat. 45.62 N – Long. 2.81 E – Altitude : 1 290 m A rift continental volcan complexe u cœur du Massif central se dresse l’impressionnant massif des Monts-Dore qui culmine au puy de Sancy, à 1 886 mètres d’altitude. L’activité volcanique de ce strato-volcan de plus de 30 kilomètres de diamètre a commencé il y a 10 millions d’années pour s’achever il y a environ 250 000 ans. Les Roches Tuilière et Sanadoire encadrent une vaste vallée glaciaire. Ce sont des necks, des tours de lave solidifiée dans d’anciennes cheminées volcaniques, mises à nue par l’érosion. Formés il y a deux millions d’années, ces deux édifices sont fameux pour leurs grands prismes verticaux de lave phonolitique. Une roche, de teinte verdâtre, qui se caractérise par un son clair quand on frappe une dalle. La roche Tuilière a servi jusqu’au début du XXe siècle de carrière de lauzes pour la couverture de l’habitat traditionnel de la région, d’où son nom. Le site est somptueux en automne lorsque les forêts de hêtres alentour se parent de leurs plus beaux atours. GOUBBET AL-KHARAB DJIBOUTI Lat. 11.31 N – Long. 42.36 E – Altitude : 0 m L rift continental cônes de scories et dômes de lave a région de Djibouti, dans la corne de l’Afrique, subit d’importants bouleversements géologiques. La baie du Goubbet al-Kharab (le « Gouffre des démons » en arabe), cernée de falaises de 600 mètres de hauteur, constellée de cônes volcaniques, matérialise l’extrémité nord du Grand Rift africain, cette immense fracture qui déchire l’écorce terrestre de la mer Rouge au Mozambique. Dans plusieurs millions d’années, c’est ici que s’engouffrera la mer, que la corne de l’Afrique deviendra une île en se séparant définitivement du reste du continent. Le volcan Ardoukôba, né d’une éruption en novembre 1978 après 3 000 ans d’inactivité de la zone, sépare la baie du Goubbet al-Kharab du lac Assal, situé à un jet de pierre, en aval, dans une dépression, 153 mètres sous le niveau de la mer. Ce lac, point le bus bas du continent africain, a le plus fort taux de salinité de la planète (348 grammes de sel par litre, dix fois plus que l’eau de mer). PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m C point chaud volcan-bouclier ontempler l’épanchement de la lave dans l’océan, c’est remonter le fil des temps géologiques. C’est assister à la genèse de la planète. Il y a 3 millions d’années, entre Madagascar et Maurice, la surface de l’océan Indien était en ébullition. D’explosions cataclysmiques en panaches de cendres, l’île de La Réunion émergeait avec fracas des profondeurs abyssales. Pendant les cinq millions d’années précédentes, des épanchements sous-marins avaient formé un empilement gigantesque de milliers de coulées basaltiques dont la base repose à quelque 4 000 mètres sous le niveau de la mer. À l’échelle du temps géologique, La Réunion est une terre très jeune. Si on illustre la chronologie de l’histoire de notre planète par un tour d’horloge (minuit correspondant à 4,5 milliards d’années et midi à l’époque actuelle), 11 h 15 voit l’apparition des dinosaures, 11 h 30 celle des mammifères, 11 h 59 min 30 s celles de l’homme et de La Réunion… ASKJA ISLANDE Lat. 65.03 N – Long. 16.75 O – Altitude : 1 516 m S dorsale océanique caldeira itué dans la partie centrale de l’Islande, dans l’une des régions les plus désertiques et reculées du pays, le complexe volcanique de l’Askja est constitué de trois caldeiras emboîtées, d’une superficie totale de 45 kilomètres carrés. Ses manifestations éruptives sont une alternance d’épanchements de laves basaltiques et de phases explosives, lors desquelles sont principalement expulsées des ponces rhyolitiques. Une quarantaine d’éruptions ont été recensées lors des 10 000 dernières années. Celle de 1875, particulièrement importante, causa l’effondrement d’une partie du fond des caldeiras, entraînant la formation du lac Öskjuvatn, le plus profond du pays (300 mètres). Le bleu particulièrement intense de ce lac contraste avec la couleur laiteuse du cratère Viti (« l’Enfer » en islandais) situé légèrement en amont. Ce maar (cratère rempli d’eau), né de la même éruption, a une température constante de 25 degrés qui invite à la baignade. Pour le plus grand bonheur des randonneurs qui fréquentent les lieux en période estivale. VULCANO ITALIE Lat. 38.40 N – Long. 14.96 E – Altitude : 500 m L arc insulaire strato-volcan a mythologie romaine situe les forges de Vulcain, dieu du feu et du travail des métaux, dans le cratère de la Fossa, sur l’île de Vulcano, au cœur de l’archipel italien des Éoliennes. Plus prosaïquement, ce volcan est considéré comme l’un des plus dangereux de la planète. Sa dernière éruption remonte à 1889. Elle ne fit pas de victimes mais une pluie drue de bombes en croûte de pain et de blocs parfois de plus d’un mètre de diamètre dévasta l’endroit et causa l’arrêt de l’activité minière (extraction de soufre et d’alun). Pour l’heure, le Vulcano fait le bonheur des nombreux touristes qui chaque jour parcourent son sommet tapissé de soufre ou qui osent s’aventurer au fond du cratère, au milieu des émanations de gaz. Le Stromboli, volcan qui domine l’île éponyme, situé à cinquantaine de kilomètres au nord-est, est, quant à lui, en activité permanente, et ce depuis l’antiquité. REDOUBT ALASKA Lat. 60.48 N – Long. 152.75 O – Altitude : 3 108 m S marge continentale strato-volcan trato-volcan de la ceinture de feu du Pacifique, né il y a 900 00 ans, le Redoubt est incontestablement un des édifices volcaniques les plus actifs d’Alaska. Activité vulcanienne, peléenne, coulées pyroclastiques, lahars : le Redoubt émarge dans la catégorie des volcans dangereux. Heureusement, situé dans le parc national du lac Clark, à 170 kilomètres d’Anchorage, la ville principale de l’État, les environs sont peu peuplés. Couvert de glace dans sa partie supérieure, le Redoubt s’est manifesté une trentaine de fois au cours des 10 000 dernières années. Son avant-dernière éruption, en 1989, explosive, catapulta dans le ciel gaz et cendres jusqu’à 14 000 mètres d’altitude. Un Boeing de la KLM fut pris dans le panache, les cendres provoquant l’arrêt soudain des quatre moteurs. L’avion réussit tout de même à se poser sur l’aéroport d’Anchorage après que le pilote fut parvenu à rallumer les moteurs. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m L point chaud volcan-bouclier e piton de la Fournaise fait partie de la famille des volcans dits de point chaud : un courant ascendant de magma, situé à la verticale du massif volcanique, perfore la croûte terrestre à la façon d’un chalumeau. La formation de fontaines et de coulées de lave extrêmement fluides, qui peuvent parcourir de nombreux kilomètres avant de se figer, en sont les manifestations les plus spectaculaires. Les laves de la Fournaise sont des basaltes riches en gaz qui donnent lieu à des phénomènes parfois impressionnants. Des bulles géantes explosent à la surface du « lac » de lave contenu dans le cratère des nouveaux cônes volcaniques en formation ou à même la surface des coulées, à proximité de leur point d’émission. Les gaz contenus dans le magma sont le moteur des éruptions, considèrent les scientifiques : ce sont eux qui permettent la remontée des roches fondues vers la surface. SHEEP MOUNTAINS ALASKA Lat. 61.48 N – Long. 147.30 O – Altitude : 762 m L marge continentale ’Alsaka, contrée du grand nord où la nature s’exprime dans toute sa démesure, ne pouvait être qu’une terre de volcans ! Augustine, Redoubt, Pavlof, Trident, Katmaï, Shishaldin, Iliamna pour ne citer que les plus connus : le quarante-neuvième État des États-Unis compte pas moins de quatre-vingt-dix-sept volcans dont cinquantedeux potentiellement actifs. Tous ou presque s’égrènent le long de l’arc des îles Aléoutiennes et sur la presqu’île d’Alsaka. Ils composent la partie septentrionale de la ceinture de feu du Pacifique. L’éruption du KatmaïNovarupta, le 6 juin 1912, est considérée comme l’une des plus importantes du XXe siècle. La quantité de cendres projetées dans l’atmosphère fut si considérable que la région a été plongée dans l’obscurité pendant 60 heures. La bien nommée vallée des Dix mille fumées, où s’accumula la majeure partie des matériaux libérés, témoigna pendant de longues années de la violence du cataclysme. Ici les flancs des Sheep Mountains, dans les monts Chugach, aux couleurs caractéristiques de la rhyolite. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m V point chaud volcan-bouclier olcan de type hawaïen, le piton de la Fournaise se caractérise par des coulées de laves basaltiques dont la forme, la longueur, la largeur, l’épaisseur et la vitesse d’écoulement dépendent de leur degré de fluidité. La viscosité de la lave varie selon trois facteurs déterminants : sa composition chimique, sa température et sa teneur en gaz. Les laves les plus chaudes du volcan réunionnais sont les moins chargées en gaz. D’une température moyenne de 1 170 degrés, elles produisent les coulées les plus fluides. Ce sont des laves cordées ou pahoehoe (« plissé » en hawaïen). Des formes rappelant des draperies se dessinent à leur surface, sous l’effet du plissement d’une pellicule souple, refroidie en surface lors de sa sortie, alors que la coulée chaude progresse toujours. Une fois refroidie, la lave cordée, comme ciselée, offre de véritables tableaux minéraux aux couleurs variées. Ici une lave cordée sur une ancienne coulée de gratons, dans la plaine des Osmondes, lors de l’éruption de 1998. ANALAVORY MADAGASCAR Lat. 18.35 S – Long. 46.26 E – Altitude : 1 199 m M point chaud adagascar n’est pas spécialement réputé pour son volcanisme. Pour autant, la région de l’Itasy, située à quelque 150 kilomètres à l’ouest de la capitale Antananarivo, recèle quelques vestiges intéressants d’une activité pas si lointaine à l’échelle géologique, puisque les dernières éruptions remontent à 8 000 ans. Sur la rivière Mazy, un ensemble de petits geysers et d’émergences thermales témoigne de ce passé récent. On est bien sûr loin de l’extravagance de Yellowstone, aux États-Unis. Ici, les éruptions liquides sont fort modestes et irrégulières au gré des saisons. Les concrétions minérales (aragonite essentiellement) qui se sont formées autour des bouches thermales composent toutefois un décor étonnant, aux teintes ocre, rouges et jaunes, dues aux bactéries thermophiles vivant dans ces eaux chaudes. Entre lacs de cratères, cônes stromboliens et champs basaltiques, cette région des Hautes Terres malgaches mérite le détour pour goûter à une ambiance inédite. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m L point chaud volcan-bouclier e piton de la Fournaise compte son lot d’inconditionnels. Ceux pour qui les difficultés du terrain, les aléas climatiques, l’éloignement des sites éruptifs ou les contraintes administratives ne présentent jamais de contraintes rédhibitoires. Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il gèle, de jour comme de nuit, ils accourent dès que le volcan entre en éruption. Dès la pré-alerte, ils fourbissent leurs armes ; entendez par là qu’ils préparent soigneusement leur équipement pour vivre au plus près, parfois pendant plusieurs jours d’affilée, les convulsions de leur volcan préféré. Quant au grand public, il se heurte depuis quelques années aux interdictions d’accès à l’enclos signifiées par la Préfecture à chaque éruption. Le problème n’est pas simple eu égard à l’engouement grandissant des touristes et des Réunionnais, qui affluent par dizaines de milliers quand « volkan i pèt ». Entre une légitime liberté individuelle et le souci de sécurité qui anime les autorités, la marge de manœuvre est ténue. Ici un groupe de « volcanophiles » intrépides au plus près de l’éruption de mai 2004. WAI-O-TAPU NOUVELLE-ZÉLANDE Lat. 38.21 S – Long. 176.22 E – Altitude : 378 m L arc insulaire caldeira a Nouvelle-Zélande constitue la partie australe de la ceinture de feu du Pacifique. Située à la verticale de la zone de subduction des plaques indo-australienne et pacifique, cet arc insulaire se caractérise par une intense activité sismique et un volcanisme de type explosif. Les volcans Ruapehu, Tongariro, Ngauruhoe, EgmontTaranaki, Tarawera et autre White Island en sont les fleurons. Cet archipel des antipodes recèle dans son île septentrionale, la bien nommée Île fumante, un grand nombre de zones géothermales aux manifestations spectaculaires. La vallée de Wai-O-Tapu (« Eaux sacrées » en maori) située à un jet de pierre (volcanique) de Rotoarua, est le joyau de la région. Couvrant une surface de 18 kilomètres carrés, ce site est un concentré de splendeurs naturelles. Les couleurs vives des bassins d’eau chaude, les concrétions qui ourlent les bords, sont autant de sujets qui font le bonheur des photographes. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m L point chaud volcan-bouclier ’éruption volcanique d’avril 2007 a laissé des traces dans le paysage et dans les mémoires de La Réunion. Si le record de durée revient à celle de 1998, avec plus de six mois d’activité ininterrompue, l’éruption du piton Tremblet aura atteint un niveau exceptionnel tant par son débit que par le volume total de lave émis. La route nationale fut recouverte sur 1 700 mètres, parfois sous soixante mètres de roche ignée. Le front de coulée, au niveau de la mer, dépassa les 2 kilomètres. Le panache de vapeur atteignit 3 000 mètres de haut. En trois siècles et demi d’occupation humaine, jamais un phénomène volcanique d’une telle ampleur n’avait été observé. La nature ayant horreur du vide, aidée en cela par le climat tropical de l’île, la vie reprend ses droits sur le cratère éruptif. Mousses, lichens, fougères et même des orchidées sauvages colonisent les nouvelles laves de la Fournaise ; dans un magnifique mariage du minéral et du végétal. DALOL ÉTHIOPIE Lat. 14.14 N – Long. 40.17 E – Altitude : - 130 m L rift continental e triangle de l’Afar ou dépression Danakil, à cheval entre l’Éthiopie et Djibouti, constitue l’extrémité septentrionale du Grand Rift africain. Cette région du monde, isolée et inhospitalière, est une fournaise étouffante aux paysages tout à la fois hostiles et d’une beauté époustouflante : dépôts salifères, canyons ruiniformes aux énormes colonnes de sel torsadées, basfonds ferrugineux ourlés de couleurs irréelles. Le site de Dalol, situé à moins 137 mètres sous le niveau de la mer, en est le joyau : un véritable jardin à la beauté poétique où le végétal est minéral. Au milieu de nulle part, dans un environnement désertique à l’aridité extrême, ce site peu visité offre une palette de couleurs extraordinaires. Une eau fortement minéralisée, venant des grandes profondeurs, traverse une épaisse couche de sel avant de déposer sur le sol cet arc-en-ciel minéral. Une multitude de mini geysers et de sources chaudes alimentent de nombreuses vasques aux teintes irréelles, ourlées de concrétions tantôt pastel tantôt fluorescentes. ERTA’ ALE ÉTHIOPIE Lat. 13.60 N – Long. 40.67 E – Altitude : 613 m D rift continental volcan-bouclier écouvrir l’Erta’ Ale, en Éthiopie, est une véritable expédition. Tout d’abord en raison de l’isolement de ce volcan découvert par le grand public à la télévision dans les années soixante-dix, à travers les documentaires d’Haroun Tazieff. Une longue approche routière, en véhicule tout-terrain, depuis la capitale Addis-Abeba ou depuis Djibouti, suivie d’une marche d’une vingtaine de kilomètres, sont nécessaires pour atteindre la caldeira. Par ailleurs, l’extrême aridité de la région et son corollaire, une chaleur accablante, rendent le séjour éprouvant. Enfin, l’instabilité politique qui prévaut dans cette région frontalière avec l’Érythrée nécessite une indispensable escorte militaire. Mais, si vous survivez à toutes ces épreuves, vous êtes récompensé au centuple. Le spectacle du lac de lave au fond du puits d’effondrement est un rare bonheur. Et que dire de la descente en rappel au fond du puits sur la terrasse qui jouxte la lave ? Séquence émotion garantie ! GRANDE MITSIO MADAGASCAR Lat. 12.54 S – Long. 48.34 E – Altitude : 25 m L point chaud a Grande Mitsio, île principale de l’archipel malgache posé sur le canal de Mozambique, présente sur sa côte sud-ouest une remarquable formation d’orgues basaltiques. Cette curiosité géologique résulte du refroidissement rapide d’une remontée de lave, qui se fractura dans le sens vertical en une multitude de colonnes régulières, à la section carrée ou hexagonale. L’érosion acheva ensuite de mettre en valeur ces œuvres de la nature, qui semblent nées sous le ciseau d’un sculpteur. L’origine volcanique des Mitsio se devine partout, à chaque affleurement rocheux. Particulièrement sur l’île de Tsarabanjina où le sable blanc des plages contraste avec le noir du basalte. Ce même volcanisme est également présent à Nosy Be, située quelques kilomètres plus au sud. L’île et ses satellites (Nosy Komba, Nosy Sakatia, Nosy Tanikely, Nosy Fanihy) comptent nombre de cratères et de maars dont les plus connus sont le mont Lokobe, point culminant de l’île, le mont Passot, les lacs Bemapala et Amparihibe. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m L point chaud volcan-bouclier ’essentiel des éruptions du piton de la Fournaise se déroule dans l’enclos Fouqué, la caldeira en fer à cheval, ouverte sur la mer, qui ceint le cratère principal. Les éruptions hors enclos demeurent exceptionnelles. Seules huit ont été répertoriées depuis que l’île est habitée : en 1708, 1977 et 1998 à proximité de Sainte-Rose, en 1774, 1776, 1778, 1800 et 1986 près de Saint-Philippe. L’épisode de 1977 qui vit la destruction d’une partie du village de Piton-Sainte-Rose est gravé dans toutes les mémoires. Il est à l’origine de la création de l’observatoire volcanologique de la Plaine-des-Cafres, en 1979. Les missions de cet établissement rattaché à l’Institut de physique du globe de Paris répondent à un double objectif : la surveillance et la prévention des risques ainsi que la recherche scientifique. Ici les puys Ramond vus du ciel, cônes stromboliens vieux de 5 000 ans, en bordure sud de l’enclos, au-dessus de Basse Vallée. YELLOWSTONE ÉTATS-UNIS point chaud caldeira Lat. 44.43 N – Long. 110.67 O – Altitude : 2 805 m La région de Yellowstone, dans le nord-ouest des États-Unis, se situe à la verticale d’un point chaud. Une gigantesque poche de magma située à 10 kilomètres de profondeur est à l’origine de l’intense activité hydrothermale de la zone. Avec près de 3 000 solfatares, sources et bassins d’eau chaude, mares de boues bouillonnantes, ce concentré de merveilles naturelles fait le bonheur des quelque deux millions de visiteurs qui fréquentent chaque année le parc national du même nom, plus ancienne réserve protégée du monde, créée en 1872. Yellowstone compte le plus grand nombre de geysers de la planète : pas moins de 200 ont été recensés. Un des plus fameux a été baptisé Old Faithfull (le « Vieux fidèle » en anglais) en raison de la constance de ses jaillissements. Toutes les 90 minutes en moyenne, il expulse son eau bouillante à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Non loin, les éruptions liquides de Castle Geyser (photo ci-contre) se produisent au sommet d’un cône minéral, deux fois par jour. PITON DE LA FOURNAISE LA RÉUNION Lat. 21.23 S – Long. 55.71 E – Altitude : 2 631 m A point chaud volcan-bouclier lors que depuis le début de l’occupation humaine de l’île, au milieu du XVIIe siècle, les coulées du volcan atteignaient l’océan deux à trois fois par siècle seulement, les événements se sont précipités à l’aube du troisième millénaire : à deux reprises, début et fin 2002, la lave s’est jetée à la mer ! Pendant plusieurs jours, l’eau et le feu se sont livrés un combat titanesque, à l’issue duquel La Réunion s’est agrandie de deux hectares et demi. Au cours de l’année précédente, les coulées avaient également coupé à plusieurs reprises la route nationale qui fait le tour de l’île. Ce fut aussi le cas en 2004 et 2005, puis en avril 2007 lors de l’éruption historique du piton Tremblet. Aujourd’hui, la région du Grand Brûlé est devenue un pôle d’attraction unique, où Réunionnais et touristes viennent humer et toucher une roche sortie tout droit des entrailles de la Terre.