
1. LE DOSAGE DE L’ANTIGÈNE CA 19-9  
EST UN BON OUTIL DE DÉPISTAGE DU CANCER 
DU PANCRÉAS. FAUX.
L’antigène CA 19-9 est normalement exprimé à la surface 
de l’épithélium digestif où il joue un rôle dans l’immunosur-
veillance. Dans certains cancers, la synthèse du CA 19-9 
est anormale, ce qui permet l’adhésion des cellules tumo-
rales et favorise le processus métastatique.
L’élévation du taux de CA 19-9 n’est toutefois pas propre 
au cancer du pancréas. Il est aussi élevé dans les cholan-
giocarcinomes et autres tumeurs des voies biliaires ainsi 
que dans d’autres maladies non cancéreuses, comme les 
cholédocholithiases, les kystes ovariens, la thyroïdite de 
Hashimoto, les diverticulites, la polyarthrite rhumatoïde et 
 
l’insuffisance cardiaque1.
Le dosage du CA 19-9 demeure un test de référence pour le 
cancer du pancréas, en raison de sa valeur pronostique en 
période préopératoire, d’une corrélation entre l’augmenta-
tion du taux de CA 19-9 et le stade de la maladie et du fait 
qu’il s’agit d’un marqueur prédictif de survie. Néanmoins, il 
ne peut pas être utilisé comme méthode de dépistage, car 
il est peu spécifique (82 % – 90 %)1 et peu sensible (79 % – 
81 %) en l’absence de symptômes1. D’ailleurs, il sera même 
absent chez de 5 % à 10 %1 des patients atteints.
Le cancer du pancréas est rare. En 2013, au Canada, il était 
 
en effet classé au 10e rang des nouveaux cancers, ce qui 
représente 4700 nouveaux cas (2,4 %) par année2. Étant 
donné que les symptômes apparaissent souvent à un stade 
avancé, le pronostic est sombre. En 2013, au Canada, ce 
cancer a causé 4300 décès. À ce jour, aucun test de dépis-
tage n’est recommandé1,2.
2. L’ANTIGÈNE CARCINO-EMBRYONNAIRE 
CONSTITUE UN BON MARQUEUR SÉRIQUE  
DU CANCER COLORECTAL. VRAI.
L’antigène carcino-embryonnaire, une protéine, est habi-
tuellement sécrété à l’étape embryonnaire de la vie, son taux 
devenant quasi nul dès la naissance. Cependant, il peut être 
présent chez l’adulte, notamment chez les fumeurs, ainsi 
que lors d’affections non cancéreuses, comme la cholécys-
tite, la diverticulite, la pancréatite, la cirrhose, les maladies 
inflammatoires de l’intestin, les cystadénomes séreux 
 
de l’ovaire ou de l’appendice et les infections pulmonaires. De  
plus, il peut être élevé en cas de cancers du sein, de la thy-
roïde, du pancréas et du poumon3,4.
C’est enfin le marqueur sérique le plus employé dans le 
suivi du cancer du côlon. Son dosage est recommandé 
en période préopératoire à la suite d’un diagnostic histo-
logique de cancer colorectal, lors du suivi postopératoire 
(confirmation à la question 3) et au stade métastatique.
Néanmoins, en raison de sa faible sensibilité à détecter 
les tumeurs peu avancées et de son augmentation en pré-
sence de certaines tumeurs bénignes, l’American Society 
of Oncology et l’European Group on Tumor Markers recom-
mandent aux médecins de ne pas s’en servir comme outil  
de dépistage3.
3. LE DOSAGE DE L’ANTIGÈNE CARCINO-
EMBRYONNAIRE EST RECOMMANDÉ DANS  
LE SUIVI DU CANCER DU CÔLON RÉSÉQUÉ.  
VRAI ET FAUX.
Le dosage de l’antigène carcino-embryonnaire devrait être 
fait tous les trois à six mois chez les patients ayant subi une 
résection d’un cancer de stade II (envahissement des tis-
sus péricolorectaux ou des organes adjacents sans atteinte 
des ganglions) ou de stade III (atteinte des ganglions)3.
Ce suivi est suggéré pendant au moins trois ans, accompagné 
 
d’une anamnèse, d’un examen physique et d’une surveil-
lance par tomodensitométrie et coloscopie selon le risque 
de récidive du patient. Les différents guides de pratique en 
vigueur dans le monde comportent quelques différences, 
mais préconisent les mêmes outils à différents intervalles. 
L’objectif est de démasquer une récidive afin de la trai-
ter sans délai, par exemple en procédant à la résection de 
métastases hépatiques isolées, ce qui peut prolonger la sur-
vie. De plus, plusieurs études et méta-analyses ont révélé 
que le traitement de la maladie métastatique peut amélio-
rer la qualité de vie et la survie, même chez les patients  
sans symptômes.
L’énoncé est donc à la fois vrai et faux puisqu’il ne s’applique 
qu’aux patients chez qui un traitement supplémentaire 
 
est envisageable.
4. LE DOSAGE DE L’ALPHA-FŒTOPROTÉINE  
EST CONSEILLÉ DANS LE DÉPISTAGE  
DE L’HÉPATOCARCINOME. FAUX.
En 2010, l’American Association for the Study of Liver 
Disease préconisait le suivi échographique du foie tous 
les six mois chez les patients présentant un risque élevé 
d’hépatocarcinome, notamment en cas d’hépatite B ou C 
chronique et de cirrhose.
Cependant, elle ne recommande pas le dosage de l’alpha- 
fœtoprotéine, qui manque à la fois de sensibilité et de 
spécificité. De plus, l’association du dosage avec l’écho-
graphie accroît les coûts du dépistage, sans en améliorer 
les avantages5.
L’alpha-fœtoprotéine, une glycoprotéine, habituellement 
sécrétée par le sac vitellin et le foie à l’étape embryonnaire, 
augmente en cas d’hépatocarcinome, de cirrhose ou d’hépa-
tite virale. Par ailleurs, quelque 40 % des patients souffrant 
de cancer n’ont pas d’élévation de ce marqueur sérique5,6. 
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Le Médecin du Québec, volume 49, numéro 11, novembre 2014