Atelier D – 7 octobre
Expériences et défis
de l’amélioration des services
Analyse des besoins et des enjeux reliés aux soins et services en
première ligne pour les troubles mentaux courants chez les patients
atteints de maladies chroniques
Par Pasquale Roberge, professeure, Département de médecine de famille et de médecine d’urgence,
Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke
Catherine Hudon, professeure, Département de médecine de famille et de médecine d’urgence, Faculté de
médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke; chercheuse-clinicienne,
Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke
Biographie
Pasquale Roberge, détentrice d’un doctorat, psychologue, est professeure adjointe au Département de
médecine de famille et de médecine d’urgence de l’Université de Sherbrooke (UdeS) et chercheuse régulière
au Centre de recherche du centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CRCHUS). Elle s’intéresse à
l'organisation et la prestation de soins et de services de première ligne en santé mentale pour les personnes
souffrant de troubles anxieux et dépressifs, tant par la réalisation de projets de recherche appliquée que par
des activités de transfert de connaissances.
Catherine Hudon est médecin de famille en pratique depuis 16 ans, professeure titulaire et directrice de la
recherche au Département de médecine de famille de l’Université de Sherbrooke. Ses intérêts de recherche
portent sur le soutien à l’autogestion des soins auprès de clientèles en situation de pauvreté ou avec des
troubles de santé mentale et sur l’intégration des soins des grands utilisateurs de services hospitaliers.
Résumé de la communication
La prévalence des troubles mentaux est élevée chez les patients souffrant de maladies chroniques (MC). Ces
troubles mentaux augmentent le fardeau des symptômes, les incapacités, l’utilisation de services de santé, et
assombrissent le pronostic. De récentes études démontrent l'importance de comprendre comment la
détection et le traitement de la dépression et des troubles anxieux chez les patients atteints de maladies
chroniques peuvent être optimisés. L’objectif est d’étudier les besoins et enjeux perçus par les cliniciens et les
patients quant à la prestation des soins pour les troubles anxieux et dépressifs chez les personnes qui
présentent des MC en première ligne. Le devis est une étude qualitative descriptive sur trois Unités de
médecine de famille au Québec. Les participants se constituent de 15 à 20 patients âgés de 18 ans ou plus
atteints d’une maladie chronique physique et un trouble dépressif majeur et/ou un trouble anxieux au cours
des deux dernières années et de 20 à 25 cliniciens (médecins, MD, infirmières, psychologues, travailleurs
sociaux et autres professionnels de la santé mentale). La collecte des données est composée d’entrevues
semi-structurées individuelles. Les thèmes abordés dans le guide d'entrevue comprennent : 1) la détection et
le traitement, 2) l’expérience de soins, 3) les soins en collaboration. L’analyse des données obtenues lors des
entrevues individuelles est menée à partir du processus itératif cyclique proposé par Miles et Huberman à
partir des verbatims des entrevues (NVivo). La collecte des données est en cours. Les résultats de ce projet
démarreur du Réseau de recherche axée sur les pratiques de première ligne (RRAPPL) de l’Université de
Sherbrooke contribueront au développement d’une intervention complexe visant à améliorer l’organisation
et la prestation des soins pour les troubles anxieux et dépressifs en première ligne qui tiennent compte des
besoins et des préférences exprimés par les patients et les cliniciens.
Favoriser la participation des patients diabétiques à l’amélioration
continue des services de première ligne
Par Brigitte Vachon, professeure, École de réadaptation, Faculté de médecine,
Université de Montréal
Ai-
Thuy Huynh, coordonnatrice de recherche, Centre de recherche de
l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal
Biographie
Brigitte Vachon est ergothérapeute, professeure adjointe au programme d’ergothérapie de l’Université de
Montréal et chercheuse affiliée au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de
Montréal (IUSMM). Ses travaux portent sur le veloppement et l’évaluation des interventions ayant pour
but de favoriser la participation des patients à l’amélioration de la qualité des services de santé, ainsi que de
favoriser la collaboration interprofessionnelle. Elle s’intéresse également à l’analyse des facteurs et
évaluation de stratégies favorisant le changement des pratiques professionnelles en soins de premières lignes
et en réadaptation.
Ai-Thuy Huynh est bachelière en psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et a oeuvré
dans le domaine de la recherche en santé depuis les six dernières années. Elle a été impliquée dans plusieurs
projets impliquant des patients ayant des troubles mentaux graves portant sur leur réintégration au travail.
Depuis 2013, elle s’est jointe à l’équipe du projet collectif pour les meilleures pratiques et l’amélioration des
soins et services en médecine de famille pour les personnes atteintes de maladies chroniques en
Montérégie (COMPAS) où elle coordonne le volet recherche du projet.
Résumé de la communication
Les personnes atteintes de maladies chroniques doivent apprendre à vivre avec les impacts biopsychosociaux
engendrés par leurs problèmes de santé. Malheureusement, les services offerts par le système de santé ne
répondent pas toujours de façon optimale à leurs besoins. Afin de mieux cerner l’expérience de soins vécue
par les patients, nous avons adapté des ateliers initialement offerts aux professionnels afin de les offrir à des
personnes diabétiques de la région. Les objectifs ciblés étaient de permettre aux patients de : 1) mieux
connaître les services de leur gion, 2) exprimer leurs besoins et 3) formuler des recommandations qui
pourront permettre l’amélioration de la qualité des services. Dans le cadre de cette recherche-action
participative, six ateliers ont été réalisés en collaboration avec les associations locales de personnes
diabétiques. Lors des ateliers, des groupes de discussion focalisée, de 5 à 12 participants ont été enregistrés et
leur contenu transcrit et analyse par analyse thématique. Soixante-dix-neuf personnes ont participé aux
ateliers. Les résultats ont permis d’identifier sept catégories de besoins exprimés par les patients :
1) l’accessibilité et la continuité des services; 2) la motivation à maintenir des comportements de santé; 3) le
maintien continu des connaissances sur la maladie; 4) les problèmes de santé physique liés au diabète; 5) les
enjeux économiques; 6) les enjeux psychologiques et 7) l’arrimage avec les services de deuxième ligne.
Plusieurs solutions ont été proposées par les patients afin de mieux répondre à leurs besoins. Les résultats
ont été présentés et diffusés à de multiples gestionnaires et professionnels de la région avec la collaboration
des présidents d’associations locales de personnes diabétiques. Un suivi sera effectué à l’automne afin de
documenter si une meilleure connaissance de l’expérience des patients et leur participation favorisent
l’amélioration des services.
Permettre la personnalisation des soins en suivi à domicile : un en-
jeu majeur de la formation des résidents en médecine de famille
Par Serge Dumont, omnipraticien à l’UMF-
GMF,
Centre de santé et de services sociaux Bordeaux–Cartierville Saint-Laurent
Biographie
Serge Dumont est médecin à l’Unité de médecine familiale au Centre local de services communautaires
(CLSC) Bordeaux-
Cartierville, Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de
Bordeaux-Cartierville Saint-Laurent. Il cumule plus d’une dizaine d’années d’expérience. Sa pratique est
axée sur les soins à domicile et l’enseignement. Il a fondé un groupe de recherche avec Yves Couturier et
François Aubry. Ils s’intéressent aux déterminants qui influencent la perception des médecins résidents à
introduire dans leur pratique le suivi à domicile.
Résumé de la communication
L'objectif de notre communication est de montrer en quoi le suivi à domicile est une voie favorable à la
personnalisation des soins, du fait que premièrement la prise en compte des besoins des patients dans leur
environnement, et deuxièmement de la présence des proches aidants. Néanmoins, il a été démontré que les
médecins en formation, dans le cadre de leur résidence, apprécient peu le suivi à domicile. Une étude récente
que nous avons menée dans une Unité de médecine familiale (UMF) de la région de Montréal prouve toute
l'importance d'un encadrement des résidents par un personnel de soutien psychosocial (infirmières,
gestionnaires de cas) pour une focalisation de leur pratique sur le médical et une réponse plus adaptée aux
besoins des personnes. De fait, la personnalisation des soins à domicile passe inévitablement par une
meilleure structuration des offres de soins et psychosociales, et un processus de formation des résidents
valorisant le suivi.
NOTES
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