
La plupart des langues SVO, comme l'anglais et le français, peuvent construire des
interrogatives à wh- initial et in situ; tandis que d’autres langues admettent des
syntagmes interrogatifs seulement en position finale de phrase comme, par exemple, le
chinois.
Or, en français, la stratégie interrogative in situ est une option parmi les autres
stratégies interrogatives. Toutefois, elle n'appartient pas au français standard. Plus
précisément, les interrogatives in situ appartiennent au français familier, c'est-à-dire
qu'elles sont utilisées dans des contextes informels. Elles n'apparaissent jamais dans
des contextes soignés.
Tous les syntagmes interrogatifs simples peuvent apparaître in situ (qui, quoi, quel et
ses variantes, combien, quand, où et comment), à l'exception de l'adverbe pourquoi.
Le cadre théorique que j’ai adopté dans cette étude est celui de la Grammaire
Générative (GG). Cette approche a été développée par Noam Chomsky dans les années
1950. La GG considère le langage en tant que système inné, une « capacité
biologique » propre à l'espèce humaine, qui permet aux locuteurs de produire et de
comprendre un nombre potentiellement infini de phrases même si jamais prononcées ni
entendues auparavant. La capacité de produire et de comprendre un nombre infini de
phrases nouvelles fait partie du savoir linguistique des locuteurs, ce que Chomsky
appelle « competence » (compétence), tandis que l'emploi effectif de la langue dans
des situations concrètes est défini « performance ». Chomsky soutient que l'homme
possède une connaissance innée des principes universaux (les « universaux
linguistiques ») qui déterminent la structure du langage.
Mon étude se situe dans la « Théorie des Principes et des Paramètres »
(développée pendant les années 1980 et 1990), à partir de la version appelée
« Government & Binding Theory » (« Théorie du Gouvernement et du Liage ») jusqu'à
sa version la plus récente, le « Programme Minimaliste » (1995).
Or, le but de mon étude est d’analyser les interrogatives in situ. Beaucoup
d'études ont été développées à ce sujet et plusieurs hypothèses dérivationnelles ont été
formulées depuis les années 1970, notamment, en ce qui concerne l'aspect sémantique
du phénomène.
Les différentes analyses qui ont été proposées peuvent être divisées en deux sous-
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