Introduction. L’IDE a toute sa place dans l’éducation du patient. Les patients sont impressionnés lors de prescriptions de collyres, d’instillations, de pansements, car craignent la cécité. Tout trouble de la vision nécessite toujours une consultation en ophtalmologie en urgence. Lors d’une consultation en ophtalmologie, il faut toujours informer le médecin de ses antécédents médicaux, familiaux, du traitement en cours. Lors de consultations dans d’autres spécialités que l’ophtalmologie, le patient doit toujours donner les pathologies ophtalmiques dont il souffre. Tous les soins en OPH sont à effectuer après un lavage soigneux des mains, celui-ci étant à répéter après le soin. I. Instillations de collyres. 1. Règles générales. +++ Collyre : solution liquide stérile administrée sur prescription médicale à administration oculaire. • • • • • • Lavage des mains avant le soin Mettre la date d’ouverture sur le flacon du collyre (le temps de conservation varie de 2 à 4 semaines) Lire la notice car parfois la conservation est spécifique (au réfrigérateur, à température ambiante <25°C…) Le traitement d’un collyre ne s’interrompt jamais Régularité dans les horaires d’administration Temps de conservation: 2 à 4 semaines. 2. La technique. • • • • • • • • • • • Se laver les mains Remuer le flacon par retournements Respecter scrupuleusement les horaires Conseiller au patient de se placer devant un miroir S’il y a des petites suppurations : nettoyer délicatement les secrétions à l’angle interne de l’œil avec une compresse ou un coton-tige humide Dire au patient de positionner la tête légèrement en arrière et de regarder vers le haut Former un cul-de-sac avec la paupière inférieure (cul-de-sac conjonctival) de façon à y mettre la goutte de collyre Le flacon ne doit toucher ni l’œil ni les cils Fermer les yeux, lui demander de tourner l’œil de façon à napper (la classe ce mot hihi) toute sa surface de collyre Mettre un doigt ☺ pendant 1 à 2 minutes au niveau de l’angle interne de l’œil pour éviter que le liquide aille directement dans le canal lacrymal Quand le patient a plusieurs collyres : laisser un intervalle de 5 à 15 minutes entre chacune des instillations. 1 Pour les pommades ou gels ophtalmiques : • Ils se mettent toujours après les collyres • Se mettent de la même façon que les collyres • Après leur instillation, les troubles de la vision sont très importants (il faudra donc rassurer le patient) 3. Différents types de collyres. • • • • • • • • • • Antiseptiques Antibiotiques Mydriatiques Cicatrisants Corticoïdes Anti-glaucomateux AINS Larmes artificielles Anti-allergiques Aciclovir ® Il existe d’autres traitements dont l’administration se fait par voie générale et qui traitent pour des pathologies oculaires : Diamox®, Mannitol® sont administrés en urgence d’un glaucome. 4. Effets secondaires. Effets secondaires généraux car passage sanguins, mais inversement des médicaments utilisés par voie générale peuvent avoir des effets secondaires oculaires. Pour tous les collyres, il y a un risque de changements au niveau du goût. • Collyres anti-allergiques : picotements, sensations de brûlures, prurit, larmoiements. • Collyres mydriatiques : sont indiqués pour effectuer un fond d’œil (permettent de visualiser le nerf optique et la rétine) : ex : Mydriaticum®, gêne à la vision (photophobie) pendant 3 à 4 heures voire pendant 8 jours s’il y eu prise d’Atropine. Ne pas conduire après ces instillations. • Collyres antibiotiques : comme tout antibiotique, nécessité de répartir les instillations dans la journée, respecter la durée du traitement, il est fortement déconseillé de porter des lentilles de contact car il y a infection. • Collyres anti-glaucomateux : hypersensibilité à un composant, gêne visuelle à l’instillation, troubles de la vision, rougeur ou sécheresse oculaire : ex : Xalatan® et Lumigan® peuvent faire changer la couleur de l’iris (il devient marron) de façon définitive surtout chez les personnes aux yeux verts ou jaunes. Il existe des β-bloquants utilisés pour faire baisser la pression oculaire, il y a alors risque de bradycardie, de chute de pression artérielle ; il faut prévenir l’anesthésiste s’il y a prise d’un tel traitement. Il est contre-indiqué en cas d’asthme et d’insuffisance cardiaque non contrôlée. Autre exemple de collyre de ce type : Alpagan® qui entraîne des larmoiements, une sécheresse buccale, un prurit, une gêne. • Collyres corticoïdes : retard de cicatrisation, aggravation des infections oculaires, hypertonie oculaire. II. Le pansement oculaire. • • • • • • Se laver les mains Instillation du collyre selon la prescription médicale Poser une compresse sur l’œil du patient, cette compresse doit maintenir l’œil fermé Dans le cadre d’un pansement compressif, on utilise deux compresses, le patient doit ressentir une légère compression sans que celle-ci soit douloureuse Mettre le Micropore : mettre les bandes de Micropore en parallèle, jamais croisées!! Le pansement occlusif se retire du haut vers le bas. 2 III. Le lavage oculaire. Matériel : • Sérum physiologique • Haricot • Compresses Déroulement : • En fonction de l’état du patient et sur prescription médicale : collyre anesthésiant • Le patient est allongé, tête penchée au-dessus d’un haricot • Verser le sérum physiologique sur l’œil • Demander au patient de bouger l’œil de façon à rincer tout l’œil. IV. L’intervention chirurgicale. 1. Arrivée du patient. • • • • • • • Accueillir le patient, se présenter Demander ses antécédents, son traitement en cours, s’il porte des lentilles… S’assurer que le patient n’a pas de rhinite, angine, toux, d’infection ORL (car tout l’ensemble ORL communique avec le canal lacrymal), d’œil rouge ; vérifier la dernière prise de traitement Attention aux anticoagulants !!! les antiagrégants plaquettaires doivent être arrêtés 15 jours avant, les AVK 72h avant Vérifier le dossier : examens spécifiques… Vérifier la consultation d’anesthésie, autorisation parentale si le patient est mineur. A jeun à partir de minuit 2. Le jour de l’intervention. Préparation préopératoire : • Douche et shampooing bétadinés • Vérifier la propreté du patient, en particularité les cheveux (capiluve) • Vérifier que toutes les prothèses (auditives, dentaires, ophtalmiques) aient été enlevées • Vérifier l’absence de maquillage. Anesthésie locale : Anesthésie de contact de la cornée de la conjonctive par des collyres (Novesine® et Tétacaïne®), antisepsie cutanée péri oculaire, anesthésie péri bulbaire au bloc en 2 temps : ère - 1 anesthésie au niveau des paupières : injection au rebord orbitaire inférieur ème - 2 injection au niveau du rebord orbitaire supérieur 2 objectifs de l'anesthésie locale : - anesthésie - akinésie Retour à la salle de réveil : • Surveiller les paramètres • Surveiller la douleur, s’il y a douleur accompagnée de vomissements, appeler le médecin Dr HAYE dédicace Marianne (peut être dus à une hypertonie oculaire) • Administrer les traitements et les collyres • Reprise de l’alimentation rapide si anesthésie locale • Lever dans l’après-midi si anesthésie locale, le lendemain si anesthésie générale • Si c’est une opération du décollement de la rétine : respecter le positionnement, le lever se fait sur PM • Protéger l’œil en postopératoire. 3 Le lendemain : • IDE refait le pansement après la visite du chirurgien (Dr HAYE she's back lol) qui vérifie l’absence d’infection provoquée soit par l’incision ou par les cils ou les sourcils • Si tout va bien, le pansement est retiré sur PM • Une coque oculaire sera laissée pour la nuit comme protection • Instiller les collyres sur PM Sortie : • Donner les documents nécessaires au patient : ordonnance, RDV • Dire au patient de respecter les RDV • Si survenue de douleur ou rougeur d’un œil, revenir aux urgences en consultation • Continuer les traitements et collyres, s’assurer qu’il sache les mettre ou qu’il ait de l’aide pour le faire • Lui dire de mettre la coque la nuit • Port de lunettes de soleil pendant 1 à 3 semaines • Pas de maquillage pendant les 8 premiers jours, pas de teintures • Pas de sport pour éviter l’augmentation de la pression oculaire, ne pas mettre la tête sous l’eau • Ne pas soulever d’objets lourds • Ne pas conduire • Ne pas se coucher du côté de l’œil opéré • Ne pas se pencher brutalement en avant • Ne jamais frotter l’œil opéré. • Les transports en commun sont déconseillés Conduite à tenir face à des personnes mal ou non voyantes : • • • • • • • • • Donner des repères temporo-spatiaux, décrire les lieus, expliquer leur positionnement Leur faire toucher les objets Toujours positionner les choses à la même place Ne pas encombrer les couloirs Ne pas laisser les portes entrouvertes : il faut qu’elles soient ou fermées ou ouvertes Proposer son bras en se positionnant légèrement en avant Se présenter☺, parler sur un ton normal Décrire précisément le déroulement des soins Mettre les médicaments dans la main du patient : lui indiquer le nombre et lui décrire la forme des comprimés. 4