Cs-Théorie

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Cs-Théorie
Sidoine BARATTE
Le combat dure depuis des siècles : L’âme humaine est-elle
du ressort du matérialisme ou plutôt du spirituel ? Les éléments de
réponses pluridisciplinaires ont permis des avancés prodigieuses,
dans leurs domaines respectifs (neurosciences, philosophie, ..),
pour trancher cette question essentielle. A la croisée de la physique
théorique et de la psychologie, une théorie récente semble ouvrir de
nouveaux horizons : la psyché quantique.
Une descente dans l'infiniment petit
Il est impossible de résumer en quelques lignes toute la complexité de la mécanique
quantique. Nous allons donc, ici, uniquement survoler, très superficiellement, quelques-uns de ses
grands concepts.
Déjà, comprendre qu'à l'échelle subatomique les lois de la physique classique ne fonctionne
plus. On s'est longtemps représenté la structure atomique fonctionnant comme un système solaire
miniature : proton et neutron au centre, avec leurs électrons gravitants autours. Or, les particules
semblent plutôt agir à travers un dualisme onde/corpuscule (l'expérience des fentes d'Young
l'illustre parfaitement), et les propriétés qui en découlent sont assez surprenantes.
En mécanique quantique, il n'est pas possible de situer directement où est, à un instant
précis, par exemple, un électron. En revanche, en établissant ce déplacement atomique comme une
onde de probabilités, il est possible, de déterminer sa situation topologique avec une grande
précision.
Mais, mère nature ne livre pas ses secrets aussi facilement. C'est Heisenberg, qui démontra
qu'il était impossible de connaître précisément la position d'une particule et sa vitesse. Dit
autrement, plus on cherchera à déterminer la position de la particule, plus la vitesse sera difficile à
connaître, et vise-et-versa.
Le monde des quantas ruisselle de concepts fascinants. Aussi, Edwin Schrödinger établit
qu'un électron pouvait être ici ou là, mais aussi, simultanément ici et là (mis en forme par ses
équations sur la fonction d'onde). Chose, évidement, inconcevable en physique classique.
La conscience
Si vous demandez à un Infirmier-Anesthésiste : « qu'est-ce que la conscience ? », il
répondra, probablement : Une fonction vitale (tout comme la ventilation, circulation, élimination...).
Pour évaluer un état de conscience, ou de coma, les IADE ont à leur disposition une batterie
d'outils très performants (scores, EEG,...), leurs permettant une meilleure prise en charge de
l'anesthésie du patient.
Durant le XIXeme siècle, le jeune médecin anatomiste français, Paul Broca, âgé de 35ans,
fit une découverte prodigieuse. En observant un patient aphasique, Broca constata que « Tan » (son
patient qui ne pouvait prononcer que « tan ») souffrait d'une lésion neurosyphilitique du lobe
frontal gauche, qui lui provoquait l'incapacité de parler. Puis, il détermina que la zone du langage se
situé dans la troisième circonvolution du lobe frontal (maintenant appelé aire de Broca). Quelques
années plus tard, un neurologue et psychiatre polonais, Carl Wernick, remarqua une forme d'aphasie
différente, quasiment l'inverse de celle que trouva Broca, et localisa le siège de la compréhension
des différents signes du langage dans le lobe temporal gauche (aire de Wernick). Ces deux hommes
ont permis de trouver où se situait le langage et comment il fonctionnait. C'est Korbinian
Brodmann, neurologue, qui découvrit, en 1909, que certaines régions du cerveau correspondaient à
des fonctions particulières (visuel, mémoire, olfactif,...), et il était donc le premier à établir une
« carte complète » de ces aires. La technologie a évoluée de manière croissante ces dernières
années, gagnant de plus en plus en précision dans la cartographie cérébrale (IRMf, par exemple).
Même avec ces prouesses technologiques, une question semble persister qu'est-ce qui guide
l'âme ? La neuroscience peut décortiquer dans les moindres détails, quasiment, toutes les actions
cérébrales, situer de manière presque parfaite les sièges de la motricité, de la mémoire, par exemple,
ou décrire les échanges électrochimiques dans l'immense réseau synaptique. Mais, au delà de cette
mécanique, un chef d'orchestre doit bien diriger de quelques part.
Pourtant, cette quête n'est pas quelques chose de très ressent. En 1907, un médecin, Duncan
MacDougall fit une expérience. Il pesa six personnes souffrantes, avant et après leur mort, et fut
surpris d'observer un écart non nul des masses mesurées. Il attribua ces 21 grammes au poids de
l'âme, hypothèse évidement illusoire car il fut démontré que MacDougall n'avait pas pris en compte
certains facteurs importants (l'approximation de ses mesures, le relâchement musculaire,
évaporation de la sueur, etc.) et qu'il avait eu tendance à orienter son raisonnement à une seule
conclusion possible. Toutefois, cette expérience erronée a révélé qu'on ne pouvait peser (en gr) la
conscience, pas plus qu'un bit ou un mot. Probablement immatérielle donc, un peu comme une
forme d'information.
Psyché-Quantique
Théoriquement, on peut imaginer le cerveau humain comme un gigantesque ordinateur.
Mais dans la pratique, ce n'est pas aussi net. Quelques comparatifs :
La vitesse de certains circuits électroniques peut atteindre 10⁹ signaux/secondes, contre 10³
signaux/secondes pour les neurones. Mais, pour le câblage, les cellules de Purkinje peuvent
comporter plus de huit milles terminaisons synaptiques, alors que le nombre correspondant pour un
ordinateur est seulement de trois à quatre.
Cette mise en relief fut une des premières pierres d'une œuvre magistrale de Roger Penrose,
son livre Les ombres de l'esprit, où il met en évidence que certains processus de pensée échappent à
toutes réductions purement algorithmiques (théorème Gödel-Turing). Ce constat le poussa à
chercher des éléments de réponses dans les domaines de la neuroscience et de la mécanique
quantique. Grâce au couplage de ces deux disciplines, Penrose put mettre en évidence l'existence
d'une cohérence quantique au sein des microtubules du centriole (cytosquelette neuronal).
Toutefois, cette brillante topique, après avoir dégagé une conscience active/passive, exclut
presque totalement l'incontournable inconscient.
En 2004, deux chercheurs du Laboratoire de Physique Théorique de Paris 6 et 7, Belal E.
Baaquie et François Martin, publièrent une thèse commune, Psyché Quantique, qui donna une
nouvelle perspective à la définition de l’esprit humain (Cs et Ics). Se détachant du modèle neuroquantique de Penrose, ils proposèrent une fascinante théorie métaquantique du champs psychique,
avec l'Ics collectif (C.G Jung) comme un Superchamp Universel quantique. Cette vision novatrice
de la psyché, reposant sur des outils mathématiques de pointes (algèbre de Lie, Dirac, …), autorise
de séduisantes pistes et de puissants concepts : Le libre arbitre relié à la décohérence ; La psyché
constituée de superpositions d'états dans un espace de Hilbert ; Le Superchamp Universel englobant
le produit tensoriel de tous les Ics individuels, et sa possible intrication quantique ; L'état éveillé,
état de sommeil et état du vide ; Distinction de la Cs et de la Cs de soi-même par le Principe
d’Indétermination d’Heisenberg...
Bref, vous l'aurez compris, un réel changement de paradigme s'annonce, avec le remodelage
complet de la psychologie traditionnelle pour un Ics individuel naviguant sur les vagues d'un
Superchamp Universel de très haute énergie qui s'étale à tout l'Univers. Cette grande aventure
humaine, qui ne fait que commencer, nous promets encore d’étonnantes surprises.
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