La France
3Fonds de pension : un panorama européen
Un mécanisme
de « sécurisation
progressive » est
instauré : à mesure
que l’épargnant se
rapproche de la
retraite, l’assureur
est tenu de garantir
une part minimale
de l’épargne placée
sur le PERP.
Certaines catégories de la population
disposent de système de retraite par capitali-
sation sur le marché français.
Ainsi le Préfon-Retraite et le CREF sont dédiés
aux fonctionnaires ; pour les travailleurs non
salariés la loi « Madelin » en 1994 a institué un
système de retraite facultatif ; enfin pour les
salariés du secteur privé, certains articles du
Code Général des Impôts autorisent la mise
en place de fonds de pension au sein de
l’entreprise sous certaines conditions.
Aujourd’hui un système universel de retraite par
capitalisation a été mis en place. Le PERP (Plan
d’Epargne Retraite Populaire), instauré par la loi
Fillon du 21 août 2003, se commercialise depuis
le printemps 2004.
Ce contrat d’assurance vie sert une rente
viagère à la date de départ en retraite de
l’adhérent et bénéficie d’un avantage fiscal
permettant de déduire les sommes versées
jusqu’à une limite de 10 % du revenu d’activité
professionnelle (avec un plafond de 23 769 €en
2004). En outre, deux caractéristiques essentielles
le distinguent des autres produits d’assurance
vie :
La durée de l’épargne est susceptible d’aller
au-delà de trente ans.
La sortie est obligatoirement en rente viagère.
Le PERP revêt deux grandes formes :
Contrats en euros : investissement de l’épargne
collectée essentiellement en obligations. Les
gains seront définitivement acquis année
après année, mais la rentabilité sera moindre.
Contrats en euros diversifiés : investissement
de l’épargne collectée sur deux comparti-
ments bien distincts (un compartiment en
obligations et un compartiment en actifs plus
risqués) permettant de profiter de l’évolution
favorable des marchés actions et donc
d’envisager une rentabilité supérieure à celle
des contrats en euros.
Le législateur a renforcé, autant que possible, la
protection des épargnants. En effet, l’adhésion
s’effectue par le biais d’une association, le
Groupement d’Epargne Retraite Populaire
(GERP), doté d’un conseil d’administration et
d’un comité de surveillance. Le GERP exerce un
contrôle sur la gestion du plan, sur l’information
délivrée et sur la répartition de la participation
aux bénéfices par la compagnie d’assurance en
charge de la gestion du PERP.
Les actifs du PERP sont également strictement
cantonnés et placés chez un dépositaire
extérieur afin d’opérer une séparation stricte
entre l’actif général de l’assureur gestionnaire et
l’actif du plan d’épargne retraite. De plus, un
mécanisme de « sécurisation progressive »
est instauré : à mesure que l’épargnant se
rapproche de la retraite, l’assureur est tenu de
garantir une part minimale de l’épargne placée
sur le PERP. Enfin, la loi permet à chaque
épargnant de transférer ses droits individuels
d’un PERP à un autre.
La loi Fillon prévoit également un dispositif de
retraite par capitalisation dans l’entreprise : le
PERCO (Plan d’epargne Retraite Collective). La
fiscalité y est moins avantageuse pour le salarié
que dans le cadre du PERP, mais le contrat est
plus souple car il permet au salarié qui part à la
retraite de choisir son mode de sortie.
Après quelques mois d’existence, un million de
contrats ont été commercialisés, principalement
par les bancassureurs. Une population relativement
jeune, 30-40 ans, semble attirée par ces
nouveaux contrats, sans doute consciente, avec
une acuité plus grande, de la nécessité d'épargner
pour sa retraite.
Les retraites complémentaires en Italie
existent soit sous forme de fond de pensions,
par catégorie professionnelle ou à adhésion
individuelle, soit sous forme de police indivi-
duelle (FIP).
Les fonds de pensions existent depuis 1993.
Les fonds destinés aux travailleurs d’une
branche d’activité (ex. industrie chimique) sont
liés aux contrats de travail. Ils ne sont pas gérés
par les compagnies d’assurance, sauf au
moment du versement de la rente.
Les fonds ouverts sont gérés par les compa-
gnies d’assurance, banques, sociétés de
gestion financière. Ils sont offerts aux personnes
qui n’ont pas la possibilité d’entrer dans un
fond de pension professionnel (ex. travailleurs
autonomes).
Le FIP est une police d’assurance individuelle,
libellée soit en unité de comptes, soit revalorisée à
taux fixe, qui bénéfice des même avantages
fiscaux que les fonds et est soumise aux mêmes
contraintes. En effet, le plan de retraite individuel
bénéficie d’une déduction d’impôts pouvant aller
jusqu'à 12 % du revenu annuel (avec un plafond
de 5 164,57 €). Ces contrats sont à prime unique
annuelle dont le montant varie en fonction du
revenu. A l’échéance, qui correspond à l’âge de
la retraite, l’assuré choisit généralement une
rente viagère afin de garder les avantages
fiscaux. Toutefois, 50 % du montant cumulé peut
être versé sous forme de capital.
Le montant de la rente viagère n’est pas garanti
mais les coefficients de conversion en rente sont
garantis pendant les trois dernières années de
cotisation.
L’Italie