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Fonctionnement d’un transformateur : détail du transfert de puissance
L’objectif de ce cours est de comprendre ce qui contribue à faire chuter le rendement dans un transformateur.
Nous allons essayer de déterminer les différentes causes de pertes et comparer leur somme à ce que nous donne
le rendement global. Dans les expériences détaillées pour illustrer le cours, nous allons travailler avec un
transformateur destiné à l’alimentation d’une imprimante (220V/24V de 40 V.A).
I. Notions préliminaires.
Avant de nous intéresser au transformateur, nous allons insister sur quelques points importants pour
comprendre sa structure et ses limites.
I.1. Matériaux « doux » – matériaux « durs ».
Les matériaux « doux » servent à concentrer le flux magnétique. Pour cela, on fait en sorte qu’ils aient une
caractéristique la plus linéaire possible (pourvu qu’ils ne soient pas trop proches de l’état saturé). Ils présentent
des champs coercitifs Hc et des inductions rémanentes Br faibles. En l’absence d’excitation, les matériaux
parfaitement « doux » ne créent pas de champ à leur voisinage. On peut citer par exemple les tôles FeSi à grains
orientés ou à grains non orientés, les tores ferrites pour inductances… Les matériaux les plus couramment
utilisés dans les systèmes électrotechniques sont loin d’être parfaitement doux…
Les matériaux « durs », également appelés aimants, ont des Hc et des Br élevés, et créent un champ dans
leur voisinage en absence d’excitation. Il s’agit de matériaux, qui, une fois aimantés, restent dans un état saturé,
en raison des défauts de structure qui bloquent les mouvements des parois de domaines. On peut citer les aimants
ferrites (ceux qui se posent sur le frigo…), NdFeB…
I.2. Notion de réluctance et application.
L’objectif de ce paragraphe est de parvenir à la notion de « circuit magnétique » (par analogie avec
l’électrocinétique). Pour réaliser ce circuit, nous allons utiliser la principale propriété des matériaux doux, celle
de concentrer les lignes de champ magnétiques. Nous supposerons, dans un premier temps, le matériau doux
parfaitement linéaire, i.e. que localement, dans le matériau
B = µo.µr.H.
Sur le circuit magnétique, on pose des bobinages, ce qui conduit à une structure de type de celle qui est
présentée sur la figure suivante :
I.2.1. Relations fondamentales (déduites des équations de Maxwell – Cf Annexe Chap A).
Nous allons supposer que toutes les lignes de champ sont canalisées dans le matériau magnétique. On peut
donc considérer le circuit magnétique comme un tube de champ de B.
La conservation du flux nous donne que
ctedS.B
)S(
à travers toute section S du tube de champ matérialisé par le circuit. Si on suppose que B est homogène
(hypothèse peu crédible en pratique) sur toute section droite du circuit magnétique, on peut écrire plus
simplement que = B.S
Le théorème d'ampère appliqué le long d'une ligne de champ nous donne que
i
i
iI.ndl.H
.