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La relation croyances-action ne peut être formulée sur le seul mode : « je crois donc j’agis ». En
effet, les individus peuvent d'abord agir et ensuite seulement croire, et ainsi construire leurs
croyances à partir de leurs actions, voire même justifier leurs actions par leurs croyances. Dès lors,
dans quelle mesure peut-on affirmer que les croyances sont des déterminants de l’action (Mariot,
2006) ? Les croyances n'ont, en effet, pas toutes le même statut : si certaines sont normatives et
dicibles, d'autres semblent être davantage pragmatiques et moins dicibles (Bailey, 1971). Les
croyances peuvent donc être également considérées comme des registres de justification et de
légitimation des pratiques des individus (Desage et Godard, 2005).
Les propositions issues de disciplines autres que la science politique (sociologie, histoire,
philosophie, anthropologie...) sont les bienvenues. Le comité scientifique privilégiera les
propositions de communications abordant des questions méthodologiques, se basant sur un travail
empirique et comportant dans la mesure du possible une dimension comparative voire
internationale. Les communications peuvent s’inscrire dans un ou plusieurs des axes ici suggérés.
D’une longueur de 4000 signes maximum, elles sont à adresser avant le 15 mars 2011 à l'adresse
suivante : colloque.croyances@yahoo.fr
Bibliographie :
ANDERSON Benedict, L'imaginaire national : réflexions sur l'origine et l'essor du nationalisme,
Paris, La Découverte, 2002.
ANSART Pierre, Les idéologies politiques, Paris, PUF, 1974.
ASHFORTH Adam, « Quand le Sida est sorcellerie. Un défi pour la démocratie sud-africaine »,
Critique internationale, n° 14, janvier 2002, p. 119-141.
BAILEY Frederick George, Les règles du jeu politique, une étude anthropologique de la politique,
Paris, PUF, 1971.
BOURDIEU Pierre, « La production de la croyance : contribution à une économie des biens
symboliques », Actes de la recherches en sciences sociales, n°13, février 1977, p. 3-43.
BOURDIEU Pierre, La distinction: critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
BOURDIEU Pierre, « L'opinion publique n'existe pas », in Questions de sociologie, Paris, Éditions
de Minuit, 1984, p. 222-235.
BOURDIEU Pierre, Raisons pratiques : sur la théorie de l'action, Paris, Seuil, 1994.
CHAMPAGNE Patrick, Faire l'opinion, le nouveau jeu politique, Paris, Éditions de Minuit, 1990.
DESAGE Fabien et GODARD Jérôme, « Désenchantement idéologique et réenchantement
mythique des politiques locales. Retour critique sur le rôle des idées dans l'action publique », Revue
française de science politique, vol. 55, n°4, août 2005, p. 633-661.
DURKHEIM Émile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, 1985 (1ère édition
1912).
ELIAS Norbert, La civilisation des mœurs, Paris, Calmann-Levy, 1973.
FOUCAULT Michel, Surveiller et punir, Paris, Gallimard, 1975.
GESCHIERE Peter, Sorcellerie et politique en Afrique. La viande des autres, Paris, Karthala, 1995.
GOFFMAN Erving, Asiles : études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus,
Paris, Éditions de Minuit, 1968.
GOFFMAN Erving, L’arrangement des sexes. La dispute. 2002.
GUIONNET Christine « Entrées de femmes en politique : l’irréductibilité du genre à l’heure de la
parité », Politix, vol. 15, n°60, 2002. p. 113-146.
HALBWACHS Maurice, La mémoire collective, Paris, PUF, 1950.
HAMIDI Camille, « Franchir les frontières du politique. Engagement associatif et socialisation
politique : vers une théorie des effets limités », Communication au colloque « La politique
informelle en France et en Europe (19ème-20ème siècle) », Lorient, 16-17 décembre 2009, en cours