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Faire-semblant est un art de vivre qui permet d’exister en société. Croire à cette illusion,
c’est presque du ressort de l’instinct de survie. « La plus part du temps, on fait semblant pour soi-
même. » La paraître masque en permanence l’authenticité de l’être. L’homme s’y perd parfois.
La Dame au violoncelle livre un procès aux faux-semblants qui nous entourent, se transformant
au fur et à mesure en véritable cage de sentiments. Cette pièce porte en elle une folie, une poésie,
et une thématique forte : la notion d’enfermement, et de libération. Comment s’enferme-t-on dans
un carcan, une souffrance, une vie qui ne nous correspond pas ? Jusqu’où cela peut nous mener ?
Comment peut-on y échapper ? Est-il possible de s’en libérer ?
Ce monologue de Guy FOISSY, écrivain français, a été créé au Théâtre Renaud-Barrault
à Paris le 20 Mars 1991. Né à Dakar en 1932, les premières pièces de Guy FOISSY ont été créées
en 1956 au Théâtre de la Huchette à Paris. Puis en 1965 par la Compagnie Jean-Marie Serreau-
André-Louis Périnetti. Actuellement plus de 80 de ses pièces ont été jouées, en France et dans
plus de 35 pays, et traduites dans une quinzaine de langues.
La composition textuelle de La Dame au violoncelle a cette particularité de n’être pas
raconté de manière linéaire. La résolution finale est le point de départ, que les spectateurs ne
peuvent comprendre qu’à la fin. Tous les sens ne sont pas donnés, laissant une grande liberté
interprétative. Anne Ubersfeld cite cette phrase : « Le théâtre est un texte à trous ». Le texte de
Guy Foissy a demandé une part importante de travail à la table, afin d’en suivre les lignes, les
contours, et de s’imprégner de ce personnage rendu à la folie : trouver un écho afin de se
construire nous-mêmes, interprètes, notre histoire.
Le monologue est un défi pour les comédiens. Il demande une grande agilité dans
l’exploration de la palette des émotions. Ce texte en particulier voyage à travers des univers bien
différents : le burlesque rencontre le cynisme, la passion se transforme en idée noir ...
II/ Démarche artistique : libertés et contraintes
a) La mise en scène
« La Dame entre. Elle salue. Elle s’assied. Prend son violoncelle. Puis elle commence à jouer du
violoncelle, comme un concert. »