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Psychomotricité
renvoie encore à un domaine trop large de
signes psychomoteurs. Nous proposons que
l’adjectif qualifie toutes les activités dans les-
quelles le mouvement ou l’action, i.e. plani-
fication, programmation et exécution, est la
principale composante plutôt que les pensées
ou les sentiments. Ainsi le terme n’inclut pas
seulement le résultat de contractions muscu-
laires, mais aussi la participation au sens large
des processus perceptifs et des mécanismes
cognitifs de contrôle… ».
Le défi à relever pour le psychomotricien est
à la mesure de ses ambitions. Il ne s’agit plus
de seulement réaffirmer la place du corps et
l’intérêt des « thérapies corporelles » mais de
refonder une pratique psychomotrice, tant
en terme de conceptualisation et d’évalua-
tion de la sémiologie que de mise en place
de modalités thérapeutiques originales théo-
riquement fondées en étroite association avec
les conceptions neuropsychologiques et neu-
ropsychiatriques des troubles.
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Schizophrenia Research.
maladie et des traitements prescrits. Le rôle du
psychomotricien est d’autant plus important
que les troubles psychomoteurs occupent une
place de premier plan dans la compréhension
holistique de maladies mentales complexes.
Troubles psychogènes du mouvement
ou troubles neuropsychiatriques du
mouvement
La neurologie connaît des troubles moteurs
qui n’ont pas de référents organiques (3%
environ des troubles du mouvement; 1 à 9%
de l’ensemble des symptômes neurologiques).
On rencontre ainsi des tics, des dystonies, des
tremblements, des troubles de la marche,
voire de pseudos maladies de Parkinson,
comme des crises pseudo-épileptiformes (12,28).
Ces troubles ont des significations diverses :
ils peuvent être l’expression originelle d’une
authentique maladie mais également celle
d’un trouble psychiatrique (trouble obses-
sionnel et compulsif, trouble somatoforme,
trouble factice ou pathomimie, simulation).
Ils nécessitent la recherche de signes doux. Là
encore, cette recherche des signes doux peut
être réalisée par le psychomotricien familier
avec ces manifestations que l’examen psy-
chomoteur est à même de déceler.
Conclusion
Cat article axé essentiellement sur les rapports
entre troubles psychomoteurs et psychiatrie a
pour ambition de renouveler la réflexion du
psychomotricien sur des milieux qui ne lui
laissent pas aujourd’hui la place qui pourrait
être la sienne. La raison de cet état de fait,
notamment chez l’adulte, réside en partie
dans le positionnement du psychomotri-
cien lui-même mais aussi dans la définition
du fait psychomoteur comme le rappellent
fort justement Schrivers et al. (31, p. 14) à pro-
pos de l’étude des troubles psychomoteurs :
«Quand nous examinons les méthodologies
employées, nous pouvons nous demander ce
que représente exactement le terme « psy-
chomoteur » et comment les manifestations
peuvent être testées. […] Nous avons besoin
de façon évidente d’une définition claire du
construit « psychomoteur», qui aujourd’hui
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