4ème trimestre 2008 •155
Existe-t-il un «bon »etun«mauvais »capitalisme ?
casdenombreuxpaysd’Afrique,duMoyen-Orient, de certaines républiques de
l’ancienne URSS,surtout lorsque ces pays peuvent disposer d’importantes riches-
ses naturelles:elles ne sont pas gérées dans une optique de croissance,mais dans
l’intérêt des dirigeants qui les détiennent. Les économies qui se trouvent dans cette
situation sont des économies de rente;elles ont peu de chance de voir se déclencher
une véritable croissance.
Le capitalisme de grandes entreprises, en lui-même,
avait inspiréquelques réticences àSchumpeter,qui
craignait de voir s’installer chez elles les habitudes rou-
tinières propres aux grandes administrations et peu pro-
pices à l’innovation. Il a surtout rappelé que le marché
des «grandes unités » s’éloignait considérablement du
modèle néoclassique de la concurrence pure et parfaite.
Dès lors, on voyait surgir des difficultés que les modè-
les néoclassiques n’avaient pas prévues. Des formes de concurrence monopolistique
ou oligopolistique font leur apparition, et l’on peut craindre de les voir engendrer
des rentes désavantageuses pour les consommateurs. D’autre part, c’est dans les très
grandes entreprises que surgissent des situations du type principal-agent,qui peuvent
compromettre l’efficacité de la gestion de ces mastodontes. Si ces considérations ont
été émises par Schumpeter,il a cependant considéré qu’il était bon que les grandes
entreprises puissent disposer,grâce aux brevets, d’un monopole sur leurs innovations.
La perspective de ce monopole temporaire, avec les profits supra-normaux qui en
sont la conséquence,constitue la meilleure incitation à innover. La concurrence à
laquelle se livrent les firmes oligopolistiques est souvent intense,et elle a l’avantage
pour l’économie de ne plus porter exclusivement ou principalement sur les prix, mais
sur les produits, les procédés et les méthodes. C’est toute l’économie qui est ainsi
entraînée dans un processus d’innovation.
Il n’apas échappé aux auteurs que la concurrence,même lorsqu’elleest acharnée,
ne conduit pas nécessairement aux innovations. Elle peut facilement se manifester
comme une course aux imitations, acquérant ainsi un caractère plus «réplicatif » que
créatif.C’est précisément ici qu’ils font intervenir le capitalisme entrepreneurial.
Cette forme du capitalisme est caractérisée par des entreprises de dimension modeste,
ou même parfois par de très petites entreprises, mais dotées d’une capacité créatrice
peu commune,de sorte que c’est bien souvent chez elles que l’on voit surgir les idées
qui vont révolutionner la texture de l’économie dans les années qui viennent. Les
noms d’Henry Ford ou, plus récemment, de Steve Jobs ou de Bill Gates viennent
tout de suite à l’esprit, mais des exemples d’innovations plus modestes sont extrême-
ment nombreux. L’important est qu’elles émanent très souvent de jeunes entreprises
Un monopol
tmpoa
conttula
mllu
nctaton à
nno.