BILAN ACTIVITE 1 Devenir homme ou femme Le sexe d`un individu

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BILAN ACTIVITE 1
Devenir homme ou femme
Le sexe d'un individu est tout d'abord déterminé par ses caractéristiques génétiques. Au cours du
développement embryonnaire, les caractéristiques sexuelles vont s'affirmer. Elles permettent
d'identifier physiquement le sexe du nouveau-né.
Le gène SRY est un gène homéotique qui détermine la formation des testicules… Le gène SRY
appartient à la famille des gènes SOX : gènes-architectes déjà vu en classe de Seconde. Il s’exprime
entre la 5° et la 7° semaine après la conception et entraîne la synthèse d’une protéine de 204 aminoacides appelée TDF (Testis Determining Factor) qui est à l’origine de la différenciation de la gonade
en testicule (sexe gonadique). Ce gène ne semble plus s’exprimer par la suitE
1. Qu'est-ce qu'un individu de sexe masculin ou de sexe féminin ?
La détermination du sexe commence dès la fécondation : le spermatozoïde est porteur de
23 chromosomes dont un chromosome sexuel, X ou Y. L'ovocyte porte également 23 chromosomes,
dont un chromosome sexuel X. Au moment de la fécondation, les noyaux des gamètes fusionnent et
partagent leur patrimoine génétique. L'œuf, et par la suite toutes les cellules non sexuelles de
l'individu, possède 46 chromosomes dont 2 chromosomes sexuels, XY pour le sexe masculin, XX pour
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le sexe féminin
.
Le chromosome Y présente certains gènes qui lui sont propres et qui n'ont pas d'équivalent sur le
chromosome X, ils sont donc absents chez les individus de sexe féminin. Ces gènes, par les protéines
qu'ils permettent de produire, orienteront l'embryon vers le sexe masculin. Un embryon qui ne
présente pas de chromosome Y s'orientera lui spontanément vers le sexe féminin.
Ce sexe génotypique (dû aux caractéristiques génétiques) est accompagné d'un sexe phénotypique,
qui correspond :

aux caractères sexuels primordiaux : testicules et ovaires ;

aux caractères sexuels primaires : organes génitaux et voies génitales ;

aux caractères sexuels secondaires : différenciation anatomique entre homme et femme,
comportement sexuel.
2. Quelles sont les transformations observées à la puberté ?
La puberté débute généralement entre 8 et 13 ans chez la fille, et entre 10 et 14 ans chez le garçon.
Les appareils génitaux arrivent à maturité ce qui donne aux individus la capacité de procréer. La
production de gamètes matures est continue chez l'homme, les spermatozoïdes sont en effet
fabriqués au fur et à mesure durant tout le reste de sa vie. Chez la femme, le stock de futurs
ovocytes est déjà constitué à la naissance, leur maturation sera discontinue et suivra les cycles des
hormones sexuelles, à raison de la production d'un ovocyte mature tous les 28 jours, au moment de
l'ovulation. La production stoppera à l'arrêt de la sécrétion des hormones œstrogènes, vers l'âge de
50 ans, c'est la ménopause.
Les pics hormonaux d' œstrogènes et de progestérone chez la jeune femme, de testostérone chez le
jeune homme, permettent le développement des caractères sexuels secondaires qui est
l'aboutissement du sexe phénotypique de l'individu :


chez la femme : la pilosité se développe en particulier sous les aisselles et au niveau du pubis,
les seins augmentent de volume, les hanches s'élargissent, les règles apparaissent ;
chez l'homme : la pilosité se développe de manière générale sur tout le corps, et en
particulier au niveau du visage, les cordes vocales s'épaississent et la voix devient plus grave
(c'est la mue), la musculature se développe, le pénis et les testicules augmentent de volume.
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3. Quelles sont les étapes de la différenciation de l'appareil sexuel au cours du développement
embryonnaire ?
À la naissance, le nouveau-né présente un appareil génital dont le sexe est clairement identifiable.
Cela n'a pas toujours été le cas au cours de sa vie embryonnaire. En effet, avant la huitième semaine
de grossesse (soit la dixième semaine d'aménorrhée), la partie externe des organes génitaux a le
même aspect et les mêmes mensurations chez les embryons masculins et féminins. À l'intérieur du
corps, les gonades ne sont pas encore différenciées, et l'appareil génital comprend tous les éléments
nécessaires à l'orientation vers l'un ou l'autre des deux sexes : les canaux de Wolff et les canaux de
Müller.
Après la huitième semaine de grossesse, la différenciation des appareils génitaux est sous contrôle
hormonal :


chez le garçon, la production de testostérone par les cellules de Leydig des testicules
provoque le développement des canaux de Wolff, qui deviennent les canaux déférents.
Parallèlement, l'hormone anti-mullérienne (AMH) produite également par les testicules,
provoque la disparition des canaux de Müller ;
chez la fille, en l'absence des hormones d'origine testiculaire, les canaux de Wolff
disparaissent tandis que les canaux de Müller deviennent les trompes de Fallope, l'utérus et
le vagin. Les follicules ovariens commenceront à se former dès cette période.
BILAN - Réponses attendues :
Document n° 1 :
- Les organes génitaux ne sont pas développés correctement, le tractus génital féminin est atrophié et la
rencontre des gamètes est impossible. L’énoncé indique aussi que les ovaires n’ont pas un développement
normal et ne contiennent pas de gamète femelle. L’animal est donc stérile.
- L’appareil génital est masculinisé (ébauches de tractus génital mâle) et l’on observe des anastomoses entre
les vaisseaux sanguins de chacun des 2 embryons. Des sécrétions mâles sont passées de l’embryon mâle vers
l’embryon femelle. Ceci est confirmé par la présence, dans le sang de la génisse free-martin, de cellules
sanguines en provenance de son frère.
- Ces sécrétions auraient masculinisé l’appareil génital de l’embryon femelle lors de sa mise en place dans
l’embryon.
- Il s’agirait de molécules déversées dans le sang, agissant à distance sur le développement des organes
génitaux (organes cibles) ; ces molécules sont fabriquées par l’embryon mâle : il s’agirait donc d’hormones
mâles sécrétées par le testicule embryonnaire.
Il faut noter que, dans le cas de gestation gémellaire avec un mâle et une femelle, on n’observe jamais de
féminisation d’embryon mâle.
Document n° 2 :
- La castration d’un embryon, avant la différenciation de son appareil génital, donne naissance à un animal de
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sexe phénotypique femelle et ce, quels que soient ses gonosomes (donc son sexe chromosomique).
- La différenciation du sexe phénotypique mâle est sous la dépendance de la gonade mâle (testicule). Par
contre, la différenciation femelle ne nécessite pas la présence d’une gonade (sexe par défaut ?).
- Seul, le testicule paraît capable d’orienter la différenciation sexuelle de l’appareil génital.
Document n° 3 :
- Le fœtus non traité nous sert de témoin : son sexe phénotypique est femelle, normalement constitué et
conforme à ses gonosomes.
- Les 2 greffes entraînent l’apparition d’un canal déférent et d’une vésicule séminale : il y masculinisation de
l’appareil génital des embryons femelles traités.
- Le testicule est bien indispensable à la masculinisation de l’appareil génital.
- L’implantation d’un cristal de Testostérone confirme les déductions faites dans le paragraphe 2 (free-martin
: le testicule stimule la masculinisation par voie sanguine) : c’est la Testostérone, hormone sécrétée par le
testicule, qui est responsable de la masculinisation observée.
- Dans le cas de l’implantation du cristal de Testostérone, l’appareil génital femelle est conservé : la
Testostérone est indispensable à l’apparition du tractus mâle mais ne suffit pas à faire régresser les conduits
génitaux femelles.
Le testicule développe donc une autre action par voie sanguine : la régression des canaux de Müller. Il
sécréterait une hormone anti-müllerienne (= AMH).
Les 2 hormones testiculaires ne sont pas sécrétées par le même type de ¢ : la Testostérone est sécrétée par les
¢ interstitielles et l’AMH par les ¢ de Sertoli.
Un premier schéma-bilan peut déjà s’établir ainsi :
44 autosomes + XX
Sexe gonadique
Ovaire
44 autosomes + XY
Gonade indifférenciée
Testostérone
Régression
Tractus génital
externes
Canaux de Wolff
AMH
Testicule
Cellules interstitielles
Cellules de Sertoli
Epididyme
Canaux déférents
Vésicules séminales
Canal éjaculateur
Trompes
Utérus
Vagin
Canaux de Müller
Régression
Clitoris
Tubercule génital
Pénis
Lèvres
Bourrelets génitaux
Scrotum
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Les expériences de greffe de testicule chez le lapin ont clairement montré que les sécrétions
hormonales du testicule greffé sur une femelle entraînaient à la fois le développement des canaux de
Wolff et la disparition des canaux de Müller. Cependant, le remplacement du testicule greffé par un
cristal de propionate de testostérone n'entraîne qu'une partie des effets précédemment observés.
De plus, l'utilisation d'un anti-androgène (acétate de cyproteron), sur des lapines gestantes, empêche
la masculinisation des fœtus mâles mais n'empêche pas la régression des canaux de Müller
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Modification des voies génitales de deux fœtus de lapin femelle de 28 jours
A gauche, femelle sur laquelle on a greffé, à l'âge de 20 jours, un testicule d'un mâle du même âge.
Le canal de Wolff se développe du côté du greffon et le canal de Müller régresse, du même côté.
A droite, un cristal de propionate de testostérone est implanté à la même place que le greffon. Les
canaux de Wolff sont développés mais les canaux de Müller n'ont pas régressé
Le testicule fœtal exerce donc deux sortes d'action pendant la différenciation de l'appareil génital,
d'une part, il provoque la disparition des canaux de Müller, d'autre part, il est responsable du
développement des voies mâles et la masculinisation du sinus urogénital et des organes génitaux
externes. Les expériences précédentes prouvent que ces actions sont contrôlées par deux substances
différentes, dont une est la testostérone et l'autre un "facteur anti-Müllérien".
EXP DE LILLIE
Les termes employés par les éleveurs pour désigner ces animaux varient selon les pays et les régions
: "vache-boeuf", "vache-mule", "taure", "gelin" ou "boubic" en France, "bouquetin" en Belgique, ou
encore "Zwicken" en Suisse. Les scientifiques utilisent le terme de free-martin (ou freemartin) issu
vraisemblablement du dialecte écossais ferry = stérile et mart = animal impropre à la reproduction,
ou animal destiné à la boucherie et vendu à la foire de la Saint Martin.
Il désigne un bovin femelle stérile né d’une gestation gémellaire particulière : l’un des 2 embryons
faux-jumeaux est mâle et l’autre femelle.
Le mâle est normal en tous points.
La génisse obtenue est stérile. Elle montre :
 des organes génitaux externes normaux, correspondant à un phénotype femelle,
 des conduits génitaux internes atrophiés : vagin rudimentaire clos, utérus réduit à l’état de
vestige, voire même absent,
 des conduits génitaux mâles présents à l’état d’ébauches : épididyme, vésicules séminales et
même, beaucoup plus rarement, prostate,
 des ovaires peu développés (de la taille d’un petit pois à celle d’un poing) et renferment
rarement des cellules germinales.
La génisse présente aussi des cellules sanguines provenant de son jumeau mâle.
L’examen du placenta montre des anastomoses entre les circulations sanguines des 2 fœtus :
certains vaisseaux sanguins ont fusionné (voir dessin ci-dessous).
Lorsqu’une vache donne naissance à des faux jumeaux de sexe différent, le mâle se développe
normalement et sera fécond, tandis que la femelle est souvent stérile. Lillie (1916) étudie les
femelles stériles et constate que l’ovaire est masculinisé : les tubes séminifères sont réduits et la
spermatogenèse est pratiquement inexistante. Les voies génitales sont atrophiées : le vagin est
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rudimentaire et clos, l’utérus est petit voire absent, les vésicules séminales amorcent un début de
développement.
Une action hormonale a provoqué cette masculinisation. Il y a en effet, dans ce cas, fusion précoce
des deux placentas et formation d’anastomoses vasculaires (liaison entre les vaisseaux sanguins)
entre les fœtus de 20 millimètres ; par cette voie, des substances éventuellement secrétée par l’un
des fœtus peuvent parvenir jusqu’à l’autre. Or, la différenciation sexuelle du mâle débute après cette
fusion, au stade 25 mm, et la différenciation femelle beaucoup plus tard. Puisque la différenciation
du testicule est plus précoce que celle de l’ovaire, on peut penser que le testicule du mâle élabore
des substances qui parviennent au fœtus femelle, inhibant le développement de l’ovaire et
masculinisant partiellement celui-ci ; Cette interprétation a été confirmée par des observations qui
portent sur 39 couples de faux jumeaux, et qui montrent qu’il y en a 33 où la femelle est intersexuée,
et 6 où la femelle est normale et féconde ; Dans les 6 derniers cas, il n’y avait pas d’anastomoses
vasculaires au niveau des placentas.
Un cas analogue peut se trouver chez les Oiseaux, lorsque la même coquille renferme deux jaunes. Si
les sexes des embryons sont différents, c’est ici le poussin mâle qui est féminisé ; En effet la femelle
est hétérogamétique (XZ) (le mâle est homogamétique (XX)), et le sexe femelle l’emporte car il se
met en place plus tôt dans le contrôle de la morphogenèse sexuelle.
4. Qu'est-ce que l'identité sexuelle ? L'orientation sexuelle ?
L'identité sexuelle se construit également au contact de notre société et de notre culture ; elle ne
doit pas être confondue avec l'orientation sexuelle qui relève de l'intimité de chacun.
L'être humain est un mammifère : à ce titre, son comportement sexuel reste en partie dicté par sa
composante animale et son instinct de reproduction, mais il a également évolué vers la recherche
de sensations agréables.
L'identité sexuelle se forge à partir de la combinaison de plusieurs paramètres :

le sexe génotypique et phénotypique, c'est-à-dire les caractéristiques génétiques et
morphologiques de l'individu, qui démontrent son appartenance physique à l'un ou l'autre
des deux sexes ;

le ressenti propre à chaque individu, qui est en général en accord avec les sexes génotypique
et phénotypique. L'inverse est possible toutefois, on le constate chez les individus dits
transsexuels qui ressentent et revendiquent une identité sexuelle opposée à leur sexe
génétique : une femme transsexuelle revendique une identité masculine, un homme
transsexuel revendique une identité féminine ;

les normes sociales et culturelles imposées dès le plus jeune âge au travers des jeux d'enfant,
des comportements, coupes de cheveux, tenues vestimentaires induits ou imposés, etc. Le
conditionnement social est tel qu'une petite fille au fort caractère et à tendance bagarreuse,
par exemple, sera traitée de « garçon manqué ».
L'orientation sexuelle n'appartient qu'à la sphère privée, elle est souvent issue d'une prise de
conscience à la puberté de son attirance pour une personne de sexe opposé (hétérosexualité) ou
parfois du même sexe (homosexualité). L'orientation homosexuelle se heurte souvent à des clichés
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qui associent une femme homosexuelle à un aspect et un comportement de type masculin, un
homme homosexuel à un aspect et un comportement de type féminin. Ces « caractéristiques » ne
sont pourtant pas généralisées.
5. Quelle est l'influence des hormones et du cerveau sur le comportement sexuel des
mammifères ?
Chez la plupart des mammifères, sous l'influence des hormones produites par l'hypothalamus, la
période de reproduction appelée période de chaleurs ou œstrus est saisonnière. C'est la période
pendant laquelle la femelle ovule et prend la posture la mieux adaptée à l'accouplement.
Accouplement et reproduction sont donc étroitement liés.
Chez les primates, l'influence hormonale sur le comportement sexuel est moins prépondérante, et
l'acte sexuel n'est pas obligatoirement relié à la reproduction. En revanche, celui-ci est
partiellement sous contrôle cérébral, il est fortement influencé par une zone du cerveau qui délivre
des sensations de bien-être et de plaisir. Cette zone est le siège du système de récompense et de
renforcement des comportements qui la procurent.
Chez les primates hominoïdes, et en particulier chez l'homme, on observe principalement des
comportements non liés à la reproduction mais axés sur la recherche de sensations de plaisir par la
stimulation de zones érogènes. Un neurotransmetteur, la dopamine, produite par les neurones du
système de récompense et de renforcement, est responsable de l'apparition de la sensation
agréable. Le comportement sexuel de l'être humain est également influencé par les normes sociales.
BILAN
Le sexe génotypique est déterminé dès la fécondation : un œuf XX est femelle, un œuf XY est mâle.

La mise en place des caractères sexuels est longue, elle débute pendant le développement
embryonnaire avec la différenciation des appareils génitaux et le développement des
caractères sexuels primaires. Elle se termine à la puberté avec la maturation des appareils
génitaux et l'apparition des caractères sexuels secondaires. On parle alors de sexe
phénotypique.

L'identité sexuelle dépend à la fois de caractéristiques individuelles (génétiques, ressenti) et
des normes sociales qui imposent une différenciation des comportements en fonction du
sexe ;

L'orientation sexuelle relève de l'intimité, elle est définie par l'attirance pour les personnes
du sexe opposé ou du même sexe.

Le comportement sexuel de la plupart des mammifères est dicté par un contrôle hormonal et
un instinct de reproduction, tandis que les primates et l'homme relient fréquemment leur
comportement sexuel à la recherche du plaisir.
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