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En quoi la lutte contre les différents déséquilibres économiques peut être difficile pour les
pouvoirs publics ?
Document 1 : « Les politiques de relance »
En France, les politiques de relance de 1975 (stimulation de l'investissement des entreprises) et 1981 (stimulation de la
consommation par hausses du SMIC, des allocations familiales, du minimum vieillesse et des allocations de chômage) n'ont pas eu les
effets expansionnistes attendus, ce qui prouve empiriquement la faiblesse de l'effet multiplicateur. Quel lien y a-t-il entre la valeur du
multiplicateur et la propension à importer d'un pays ? L'effet multiplicateur repose sur un mécanisme de vagues successives de
dépenses et de productions induites. Or, en économie ouverte, les fuites dans le circuit économique sont nombreuses en raison de
l'existence des importations : lorsqu'un euro de revenu est consacré à l'achat d'un bien produit à l'étranger, ce revenu « sort » du
circuit économique national et ne stimule plus la production intérieure (l'effet multiplicateur est en quelque sorte « exporté »). C'est
bien ce qui se produit dans les pays développés où la part des importations de biens et services ne cesse de croître. Par exemple en
France, cette part qui était de 15,3% en 1970 représentait 23,3% en 2006. Ainsi, les relances de 1975 et 1981 ont débouché sur des
plans de rigueur induits par la dégradation du commerce extérieur.
J.-D. Lecaillon, J.-M. Le Page, C. Ottavj, Economie contemporaine, analyse et diagnostics, éd. De Boeck, 3e éd., 2008.
Remarque :
-Effet multiplicateur : effet plus que proportionnel d’une variation ponctuelle de la dépense (investissement, etc.) sur l’activité économique (PIB
fondamentalement).
-Propension à importer : part des importations dans le PIB
Document2 : Le « carré magique » de la France
Insee 2009
Document3 : « La relation inflation chômage »
La courbe de Philips met en évidence une relation inverse entre inflation et chômage. A l'origine, c'est le résultat d'une analyse
historique sur l'Angleterre entre 1867 et 1957 menée par Phillips (économiste néo-zélandais Alban W. Phillips) en 1958 qui montrait
une relation négative entre la hausse des salaires et le chômage. Elle est ensuite (Lipsey, 1960) devenue une relation entre inflation et
chômage avec le dilemme selon lequel les gouvernements devraient choisir un peu plus d'inflation pour faire baisser le chômage et,
inversement, accepter davantage de chômage afin de venir à bout de l'inflation.
L'histoire des années 1970-80 a montré qu'il s'agissait d'un « faux dilemme » et que l'on pouvait avoir à la fois de l'inflation et du
chômage. L'histoire de cette relation mouvementée est importante car elle témoigne à la fois des discussions entre experts et des
allers-retours entre les théories et les faits. La clé de l'interprétation est sans doute à chercher dans les comportements des agents
économiques, eux-mêmes déterminés par leur connaissance des mécanismes économiques, à une époque et en un lieu donnés.
Matthieu Mucherie http://www.melchior.fr/
Remarque: Melchior est un site de diffusion des sciences économiques et sociales