Organisation internationale du Travail CENTRE INTERNATIONAL DE FORMATION Programme des analyses, recherches et statistiques sur l’emploi Conception d’enquêtes sur la population active et de modules utilisés dans les enquêtes auprès des ménages à des fins de mesure du travail décent Mesure et analyse du marché du travail et du travail décent: Fernando Medina H. Conseiller régional Turin, Italie Octobre 2012 Objectif du cours Renforcer la connaissance par les techniciens nationaux des concepts utilisés dans les enquêtes sur la population active et dans la conception et l’analyse des indicateurs de la situation du marché du travail Avec un accent sur la mesure du travail décent Méthodologie Sessions théoriques pratiques l’après-midi Travail de groupe Le vendredi 19, les équipes devront présenter les résultats leurs travaux. le matin et Thèmes intéressants pour l’étude du marché du travail Économie du travail Offre de main-d’œuvre Offre et demande de travail Interaction entre l’offre et la demande de travail Le champ d’étude de l’économie du travail Approche microéconomique Offre d’emploi Syndicats Décision de travailler Participation de l’ tat Taux d’activité Économie du travail Approche macroéconomique Marchés du travail Discrimination Qualité du travail Productivité Demande d’emploi Profits Salaires et inflation Dynamique de l’offre de main-d’œuvre Composition: âge et sexe Naissances Population Décès Solde migratoire totale Taux de participation Demande de main-d’œuvre Qualité des postes de travail Offre de maind’œuvre Structure de la population par tranche d’âge et sexe Structure de la population en âge de travailler, par tranche d’âge et sexe Taux de participation par tranche d’âge Taux de participation par tranche d’âge et sexe Offre et demande de travail On considère le point de départ pour analyser les indicateurs du marché du travail. Offre: volume de population susceptible de s’incorporer dans l’activité économique Demande: nombre de postes de disponibles sur le marché du travail travail Interaction entre l’offre et la demande L’interaction entre l’offre de maind’œuvre et la demande détermine le niveau d’emploi et les salaires. Des déséquilibres apparaissent dans la mesure où les besoins des employeurs et les prétentions salariales des travailleurs entrent en conflit. Accomplissement de l’économie Si l’économie croît, la demande de travail augmente habituellement. Les augmentations du salaire minimum, pour leur part, ne génèrent pas nécessairement le chômage. L’augmentation du salaire minimum génère-t-elle le chômage? • Pas obligatoirement • Dépend de la relation avec le salaire du marché • Des élasticités de l’offre et de la demande de travail • Des imperfections du marché: par exemple, monopsone • Dynamique d’ajustement, c.-à-d. si la demande de travail augmente La courbe de Phillips Dans son acception originelle, elle représente la relation entre les salaires nominaux (s) et le taux de chômage (TDA) (Phillips, 1958). st 0 1 * TDAt Par la suite, en 1960, Samuelson et Solow proposèrent une équation qui remplaçait les salaires par l’inflation ( t ) . t 0 1 * TDAt La courbe de Phillips Plus tard encore, Fridman et Phelps proposèrent une équation intégrant également les attentes des agents économiques ( te). t 0 1 * 2 * TDAt e t La courbe de Phillips • Quand le taux de chômage est élevé, l’inflation est faible. Taux de croissance des prix (inflation) • Dans le cas contraire, le chômage faible augmente l’inflation. Évolution négative 1 • Que faire en matière de politiques de l’emploi? TDA • On réduit l’inflation si on augmente le chômage (politique restrictive). • On augmente l’inflation si on réduit le chômage (politique expansive). Courbe de Phillips avec déplacements: Fridman et Phelps • La courbe de Phillips n’est pas stable. Taux de croissance de l’inflation • Elle change selon les prévisions d’inflation. Évolution négative 1 • Que faire en matière de politiques de l’emploi? π1 t1 t2 • Elle peut connaître une évolution négative. TDA • Il n’est pas certain que l’on puisse réduire l’inflation en augmentant le chômage. • On ne peut augmenter l’inflation pour diminuer le chômage. Exemple de courbe de Phillips: El Salvador, 2001-2010 El Salvador: Taux de chômage vs inflation, 2001-2010 6 2008 5 2006 2004 2007 2005 Taux d’inflation 4 3 2002 2003 2 2010 2001 y = 15.512-1.8958x R² = 0.3826 1 0 4.0 -1 4.5 5.0 5.5 6.0 Taux de chômage 6.5 7.0 2009 7.5 La loi d’Okun La LOI D’OKUN montre la relation entre la croissance de la production et la variation du taux de chômage. • Les variations de la production se traduisent par des changements proportionnels et de signe inverse au niveau de l’emploi: u t u t 1 g yt La loi d’Okun: principes fondamentaux • Pour que le taux de chômage diminue, deux conditions doivent être remplies: Pour que l’emploi augmente, la production doit augmenter plus que la productivité du travail. Pour que le chômage diminue, la hausse de l’emploi doit être supérieure à celle de l’offre de travail (ou de la population économiquement active). Le « taux normal » de croissance de l’économie se définit comme la somme des taux de croissance de la productivité et de la population active. C’est le taux de croissance nécessaire pour maintenir constant le taux de chômage. Si la croissance de l’économie est inférieure au « taux normal », il faut s’attendre à une hausse du chômage. Si elle est supérieure au « taux normal », le taux de chômage devrait baisser. 1. La ley de Okun: La Ecuation La loi d’Okun: représentation • En vertu des deux principes de base précédents, la loi d’Okun peut être représentée comme suit: dt dt 1 ( g yt g y ) où: gy est le taux de croissance normal égal à la somme des taux de croissance de la productivité et de la population active, et indique combien une croissance supérieure à la normale influence le taux de chômage ouvert. Chômage et croissance économique El Salvador: Taux de chômage et de croissance annuelle du PIB, 2001-2010 8.0 7.3 7.0 6.2 6.2 7.1 6.5 5.7 6.0 5.8 6.8 5.5 4.7 4.0 4.2 3.1 2.0 2.3 2.3 1.7 2.5 1.9 1.1 0.0 -2.0 -3.1 -4.0 2001 2002 2003 TDA 2004 2005 2006 2007 Tasa de crecimiento del PIB 2008 2009 2010 Chômage et croissance économique El Salvador: Taux de chômage vs PIB, 2001-2010 6.0 5.0 2006 4.0 2007 2005 3.0 2008 2002 2003 2.0 y = -1.9241x + 14.403 R² = 0.3251 1.0 2004 2001 2010 0.0 4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 6.5 7.0 7.5 -1.0 -2.0 -3.0 -4.0 2009 Élasticité chômage-PIB Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Taux de croissance du PIB 1.7 2.3 2.3 1.9 3.1 4.2 4.7 2.5 -3.1 1.1 TDA 7.0 6.2 6.2 6.5 7.3 5.7 5.8 5.5 7.1 6.8 Taux de participation 54.8 53.1 55.4 53.9 54.3 53.9 63.6 64.1 64.3 64.4 Taux d’emploi 51.0 49.8 52.0 50.4 50.3 50.8 59.9 60.6 59.7 60.0 Évolution TDA -0.8 0.0 0.3 0.8 -1.6 0.1 -0.3 1.6 -0.3 Élasticité TDA-PIB -0.35 0.00 0.16 0.26 -0.38 0.02 -0.12 -0.52 -0.27 Théories pour l’étude du marché du travail Approche des marchés homogènes: néoclassique, keynésienne et théorie du capital humain Modèle marxiste et de l’économie radicale: vision à long terme sur le marché du travail (étude commencée aux États-Unis) Marchés du travail segmentés Marchés homogènes Le travail est considéré comme un facteur de production qui se change sur le marché, et la demande de travail comme un élément du processus productif. Les individus offrent leur travail de manière volontaire, pour autant que le salaire proposé réponde à leurs attentes. Dans cette approche, le chômage et le sousemploi sont totalement volontaires, parce que les chômeurs préfèrent cette situation car aucune option ne répond à leurs attentes. (suite) Le sous-emploi est volontairement acceptée. une situation Dans sa forme la plus pure, le niveau d’emploi de la main-d’œuvre et les rémunérations sont déterminés par l’interaction de l’offre et de la demande. On dit que l’offre de travail trop importante (chômage) entraîne une réduction des salaires. (suite) Quoi qu’il en soit, le caractère homogène de la main-d’œuvre doit se mesurer à partir des caractéristiques des individus (capital humain), qui déterminent le niveau de la productivité. De là, on peut affirmer que les problèmes du chômage et de la pauvreté sont des caractéristiques des individus, et donc qu’ils se résolvent par l’égalité des possibilités de renforcement des compétences et d’éducation. Approche keynésienne Le chômage est considéré comme involontaire et dû au fait qu’il existe des travailleurs qui ne trouvent pas d’emploi. Le chômage trouve son origine dans le déséquilibre d’autres marchés (production de biens et services), et pas nécessairement dans le marché du travail. Le niveau d’emploi dépend du volume du PIB, qui à son tour dépend du niveau et de la composition des coûts. On augmente le PIB, on relève le niveau d’emploi et on diminue l’excès d’offre de main-d’œuvre. Approches pour l’étude du marché du travail en Amérique latine Approche 1 - Néoclassique Décennie ‘40 et ‘50 Résultats Plein emploi Nivellement revenus ’50 et ‘60 Plein emploi 2 - Dualiste de Nivellement Lewis revenus (optimiste) 3 - Structuraliste ‘60 et ‘70 Deux secteurs Chômage Excès d’offre Inégalités revenu 4 - Secteur informel ’70 et ‘80 Deux secteurs Plein emploi Excès d’offre Nivellement revenus Plein emploi en Un marché 5 - Résurgence du ’80 Uniquement des Nivellement Amérique néoclassique revenus frictions Latine 6 - Segmentation du ’70 aux USA Deux secteurs Chômage marché ‘90 en Plusieurs Inégalités Amérique secteurs revenu latine Excès d’offre Source: Verdera , F. (1994: 12) Opération Un marché Uniquement des frictions Deux secteurs Excès d’offre des des de des des de Les approches et leurs relations avec les options politiques 1 et 2: la croissance génère les emplois nécessaires. Ce qui compte, c’est la protection et le renforcement des capacités pour augmenter la productivité. 3 et 4: la croissance n’est pas suffisante: politiques de promotion de l’emploi et aides au secteur informel 5: Réformes libérales: flexibilisation du marché du travail, plans d’urgence 6: politiques pour stimuler la croissance, politique de revenus Décennies 90 et 2000: politiques actives du marché du travail Marchés hétérogènes: segmentation Il existe des différences évidentes entre les segments du marché du travail: insertion, rémunération, productivité, protection sociale. Secteurs formels et informels urbains et secteurs modernes et traditionnels dans les zones rurales