Rappels d’alg`
ebre commutative
D´emonstration – Notons ϕ:M→M/N la surjection cannonique et consid´erons des
suites N=N0⊃N1⊃. . . ⊃N`0et M/N =L0⊃L1⊃. . . ⊃L`00 de modules
emboˆıt´es, alors
M=ϕ−1(L0)⊃. . . ⊃ϕ−1(L`00 ) = N=N0⊃N1⊃. . . ⊃N`0
est une suite de sous-modules de Memboˆıt´es. Si `(N) = ∞ou `(M/N ) = ∞,
on en d´eduit en prenant `0ou `00 arbitraire que `(M) = ∞et le r´esultat est
vrai. Sinon on prend `0=`(N) et `00 =`(M/N) , les quotients Ni−1/Niet
ϕ−1(Li−1)/ϕ−1(Li)'Li−1/Lisont simples, ce qui montre qu’on a obtenu une suite
de composition de Met donc `(M) = `0+`00 =`(N) + `(M/N ) .
En liaison avec la notion de longueur, voici une propri´et´e g´en´erale tr`es utile des
modules de type fini sur un anneau nœth´erien. Nous la donnons ici dans une version
gradu´ee pour un anneau de polynˆomes.
Proposition 2 –Soit Run anneau commutatif, nœth´erien, A=R[z0, . . . , zn],M
un A-module gradu´e, de type fini et Nun sous-module homog`ene de M.
(i) Il existe un entier s≥0et des ´el´ements homog`enes m0, . . . , ms−1∈Mtels que les
sous-modules Ni=N+Am0+. . .+Ami−1(i= 0, . . . , s)satisfont N0=N,Ns=M
et Ni+1/Ni'A/pio`u piest un id´eal premier homog`ene de A(i= 0, . . . , s −1) .
De plus, l’isomorphisme ci-dessus applique les ´el´ements homog`enes de A/pisur ceux
de Ni+1/Nien augmentant les degr´es du degr´e de mi.
(ii) Si N= 0 , les premiers isol´es associ´es `a AnnAMsont exactement les premiers de
la collection p0,...,ps−1qui ne contiennent strictement aucun de ces premiers. Soit
pun premier isol´e associ´e `a AnnAM, le nombre de pi(0 ≤i<s)´egaux `a pest
´egal `a la longueur `(Mp)du Ap-module Mp.
D´emonstration – (i) On proc`ede par r´ecurrence, supposons construits N0, . . . , Niet
Ni/
⊆M. Consid´erons la famille d’id´eaux homog`enes, (Ni:Am) lorsque mparcourt
les ´el´ements homog`enes de M\Ni, l’anneau A´etant nœth´erien cette famille admet un
´el´ement maximal, disons pi=Ni:Amiavec mi∈M\Ni,mihomog`ene. Montrons
que piest premier, si a, b ∈A, satisfont ab ∈piet b6∈ pialors bmi6∈ Niet
Ni:Abmi⊃Ni:Ami=pi, d’o`u Ni:Abmi=pipar la maximalit´e de pi. Mais
abmi∈Niet donc a∈Ni:Abmi=pice qui prouve que cet id´eal est bien premier.
On pose Ni+1 =Ni+Ami, c’est un sous-module homog`ene de M,Ni/
⊆Ni+1
et l’application A→Ni+1/Niqui `a a∈Aassocie l’image de amidans Ni+1/Niest
un homomorphisme surjectif de noyau piet degr´e ´egal au degr´e de mi. Ceci montre
Ni+1/Ni'A/pi.
Enfin, le module M´etant de type fini, la suite N0⊂. . . ⊂Ni⊂. . . doit ˆetre
ultimement stationnaire par la propri´et´e de nœth´erianit´e, ce qui entraˆıne l’existence
d’un entier s≥0 tel que Ns=M.
(ii) Comme piannule Ni+1/Nion a piNi+1 ⊆Niet par suite p0. . . ps−1M⊆
N0= 0 . Soit pun premier contenant AnnAM, alors p0. . . ps−1⊆AnnAM⊆p
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