Tomographie d`émission monophotonique du myocarde

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Ph. JAU
Tomographie d'émission monophotonique
du myocarde synchronisée à l'E.C.G.
Ph. JAU
CHP Clairval - Marseille
La Tomographie d’Emission Monophotonique du Myocarde
Synchronisée (T.E.M.P.S.) permet en un seul examen une
étude couplée de la fonction et de la perfusion du myocarde.
En 1988, Sporn (1) décrit une technique d’évaluation simultanée de la fonction ventriculaire et de la perfusion myocardique en utilisant les isonitriles marqués au 99 m Tc et la
synchronisation à l’électrocardiogramme.
En 1993, Gordon De Puey (2) décrit un calcul de la fraction
d’éjection du ventricule gauche par régions d’intérêt
endocardiques tracées manuellement lors de la T.E.M.P.S.
Aux Etats-Unis, paradoxalement le passage de la scintigraphie planaire à la tomoscintigraphie du myocarde a été relativement lent, cette nouvelle technique dénommée "Gated
Spect" se développe de façon exponentielle depuis le milieu
des années 90 et actuellement plus de 65 % des tomoscintigraphies du myocarde sont réalisées ainsi.
1. Méthodologie
L’acquisition en T.E.M.P.S. est réalisée en même temps
qu’une acquisition de tomoscintigraphie myocardique habituelle. La synchronisation à l’électrocardiogramme est faite,
comme lors d’une scintigraphie dynamique des cavités cardiaques, avec trois électrodes qui permettent un monitoring
de l’E.C.G. sur scope.
Le sommet de l’onde R du complexe QRS définit le début du
cycle cardiaque. L’espace RR est divisé en 8 ou 16 intervalles au cours de chacun desquels une image est acquise.
Les tomographies ainsi obtenues représentent l’état de la
perfusion myocardique en différents instants du cycle cardiaque. Les images réalisées peuvent être visualisées en
boucle, ce qui permet de simuler le mouvement et d’étudier
la cinétique globale et régionale, l’épaississement du myocarde. L’image de perfusion est "l’image somme" de ces différentes images fonctionnelles synchronisées.
Quelques aspects méthodologiques spécifiques méritent
d’être abordés (3).
1.1. Synchronisation à l’électrocardiogramme
Une règle d’or : "primum non nocere"
La T.E.M.P.S. apporte des renseignements additionnels d’ordre fonctionnel mais les contraintes méthodologiques ne
doivent en aucun cas générer une dégradation de l’image de
perfusion qui reste l’élément principal de l’examen.
Découpage du cycle RR :
L’utilisation de 8 intervalles par cycle tend à se généraliser,
la 3ème ou 4ème image du cycle étant la télésystole.
Un découpage en 16 intervalles est parfois réalisé avec comme
intérêt de mieux définir l’instant précis de la télédiastole et
de la télésystole, ce qui conduit à un calcul de la fraction
d’éjection du ventricule gauche plus proche du calcul par
les autres méthodes cardiologiques avec des valeurs de fraction d’éjection supérieures (aux alentours de 5 %) au calcul
sur 8 intervalles.
L’inconvénient majeur est une réduction importante du rapport signal / bruit dans chacune des 16 images obtenues.
Cycles RR acceptés ou rejetés :
En fonction des variations de la fréquence cardiaque du
patient lors de l’acquisition, parfois minimes mais quasi-inéluctables, la dernière image du cycle (en règle la 8ème image)
subit des variations.
Ce problème traité de façon variable par les constructeurs
n’est pas encore totalement résolu. Il peut s’agir d’un souséchantillonnage en cas de cycle court ou d’un sur-échantillonnage en cas de cycle long.
Si les variations sont importantes, des artéfacts (flashing
artéfacts, dark bands, "flou") peuvent être générés lors de
l’image somme de perfusion.(4)
En règle, une fenêtre de 20 % ( RR + 10 %) est utilisée mais
qui peut être augmentée à 100 % (RR + 50 %) dans certains
cas, voire une acquisition de tous les cycles pour conserver
une bonne image somme de perfusion.
Les limites de la synchronisation E.C.G.
Elles sont liées aux problèmes rythmiques entraînant un rejet trop important des cycles RR (image somme de perfusion
non interprétable) ou l’acceptation de cycles trop irréguliers
(image fonctionnelle non interprétable).
Ainsi ne peuvent bénéficier de cette technique (5) les patients ayant une fibrillation auriculaire trop irrégulière ou
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Tomographie d'émission monophotonique du myocarde synchronisée à l'E.C.G.
des extra-systoles supra-ventriculaires ou ventriculaires trop
nombreuses (> à 1/6 cycles enregistrés).
En général, on considère qu’il faut moins de 20 % de cycles
rejetés pour avoir une image fonctionnelle synchronisée
acceptable.
1.2. Paramètres d’acquisition et de traitement
des images
Il n’y a aucune règle absolue concernant ces paramètres qui
dépendent du matériel utilisé, du traceur et de la dose injectée, des habitudes de l’utilisateur, voire du morphotype du
patient.
Le but est d’obtenir un rapport signal/bruit optimal sur chacune des images synchronisées au cours du cycle cardiaque et d’optimiser en parallèle l’image somme de perfusion.
A titre indicatif :
Acquisition en mode "step and shoot"
Matrice 64 x 64 ; 180° ou 360°
30, 32, 60 ou 64 images
25 à 60 secondes par image en fonction des autres paramètres
Reconstruction par rétroprojection filtrée, utilisation le plus
souvent d’un filtre de type butterworth avec des fréquences de coupure plus faibles qu’en tomoscintigraphie conventionnelle
Réorientation habituelle et création d’images, petit axe, sagittale et transverse.
Nous verrons ultérieurement les méthodologies de calcul
des différents paramètres de fonction ventriculaire, notamment la fraction d’éjection du ventricule gauche.
1.3. Traceur : implications méthodologiques
1.3.1. Traceurs technétiés
Les traceurs technétiés ont permis la mise au point et le
développement de la T.E.M.P.S et ont été utilisés dans l’immense majorité des publications qui ont permis de valider
celle-ci.
La synchronisation peut être faite indifféremment sur une
étude de repos, de stress ou sur les deux études.
Dans la séquence repos – stress, celle-ci est optimisée lors
de l’étude "post-stress" avec injection de la plus forte dose
du traceur (high dose).
Si l’on utilise une acquisition double isotope : repos thallium - effort technetium, la synchronisation est préconisée
sur l’étude d’efort.
Ainsi, si l’image de perfusion est un reflet du myocarde au
moment précis de l’injection du traceur, l’étude synchronisée reflète les conditions fonctionnelles au moment de l’acquisition (20 à 60 mn après l’injection dans tous les cas)
c’est-à-dire d’un myocarde ayant retrouvé un état de repos.
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Cependant plusieurs études montrent qu’en cas d’ischémie
sévère et prolongée, que l’on assimile à un état de sidération
myocardique ischémique et transitoire, une anomalie de cinétique sera observée lors de l’acquisition.
Dans une étude récente, Johnson et Coll. (6) montrent que
36 % des patients ayant une ischémie induite par l’épreuve
de stress, ont une baisse de plus de 5 % de la Fraction
d’Ejection Ventriculaire Gauche (FEVG) sur l’étude fonctionnelle "post-stress" par comparaison avec les résultats de FE
obtenus sur l’étude de repos. Cette baisse de FE est corrélée
avec l’étendue de l’ischémie et avec une atteinte du territoire de l’interventriculaire antérieure.
Dans une étude similaire, Javaid et Coll. (7) retrouvent les
mêmes résultats avec baisse de la FE "post-stress" seulement chez les patients ayant une ischémie myocardique à la
différence des patients non ischémiques.
Dans une étude sur 53 patients, Asit Kr. Paul et Coll. (8)
comparent FE et volumes ventriculaires lors des études synchronisées "post-stress" et "post-rest". Les FEVG ne différent pas en cas de scintigraphie normale ou d’infarctus. En
cas d’ischémie, la FE baisse de 5 % en moyenne avec augmentation des volumes télédiastoliques et télésystoliques.
1.3.2. Thallium 201
Plusieurs publications ont permis de valider la T.E.M.P.S.
utilisant le Thallium :
Germano et Coll. (9) comparent cette technique avec la
T.E.M.P.S. utilisant un traceur technétié et trouvent une bonne
corrélation entre celles-ci.
Maunoury et Coll. (10) étudient 104 patients avec T.E.M.P.S.,
15 mn après injection de 111 MBq de Thallium 201 dans des
conditions de repos, et une heure après injection de 99 mTc
– SestaMibi dans des conditions "post-stress". Il y a une
excellente corrélation pour l’étude de la fraction d’éjection
du ventricule gauche (r = 0,93) du volume télédiastolique (r
= 0,96) mais une moins bonne corrélation pour le volume
télésystolique (r = 0,68).
Plus récemment, Tadamura et Coll. (11) montrent une bonne
corrélation entre la T.E.M.P.S. Thallium et l’IRM avec reconstruction tri-dimensionnelle concernant la fraction d’éjection du ventricule gauche, l’étude de cinétique et d’épaississement segmentaire.
Cependant, d’autres travaux mettent en avant une moindre
qualité d’imagerie du Thallium avec une densité de coups
sur chaque image synchronisée d’à peu près la moitié par
comparaison avec le Technetium et une réduction du rapport signal / bruit par un facteur 0,71 (12). Les paramètres
d’acquisition et de traitement d’images (notamment le choix
des filtres) devront en tenir compte.
Dans un travail récent portant sur 33 patients, G. De Puey et
Coll. (13) concluent que "la T.E.M.P.S. Thallium est inférieure à la T.E.M.P.S. Mibi a cause d’une moindre qualité
d’images avec une moins bonne reproductibilité inter-observateur pour l’étude de la cinétique et de l’épaississement
segmentaire. Par contre, la FE globale du ventricule gauche
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peut être parfaitement calculée par la T.E.M.P.S. Thallium".
Ferrand et Coll. (14) mettent en avant les mêmes problèmes
avec des possibilités d’erreurs en T.E.M.P.S. Thallium particulièrement pour les basses fractions d’éjection ventriculaire.
2. Paramètres fonctionnels et validation
des résultats
La T.E.M.P.S. permet une approche de la fonction ventriculaire gauche globale et régionale avec étude de la cinétique
et de l’épaississement segmentaire, de la fraction d’éjection
(FE), paramètre fonctionnel le plus important avec un intérêt
diagnostic et pronostic majeur.
2.1. Algorithmes de traitement
Plusieurs méthodes algorithmiques ont été décrites pour
quantifier les paramètres de la T.E.M.P.S.. Toutes ces méthodes estiment un contour endocardique et épicardique de
chaque image synchronisée.
- De Puey (2), Nichols et Coll. (15) (St-Lukés – New-York)
décrivent une méthode semi-automatique basée sur la
détection des contours endocardiques sur les images
"médio-ventriculaires" en coupes transverses et sagittales.
- Goris et Coll (16) (Stanford) décrivent une méthode semiautomatique basée sur les variations des profils d’activité du ventricule gauche.
- Williams et Taillon (17) (Chicago) décrivent une méthode
semi-automatique utilisant "l’inversion d’image" et ressemblant aux méthodes utilisées en scintigraphie des cavités cardiaques.
- Smith (18) décrit une méthode semi-automatique utilisant
les effets de volume partiel.
- En 1995, Germano et Coll. (19)(20) (Cedars Sinai – Los
Angeles) présentent un traitement totalement automatique dénommé "quantitative gated SPECT" (QGS). Cet
algorithme travaille en trois dimensions sur les coupes
petite axe, applique un fit gaussien, segmente le ventricule gauche, trace les contours endocardiques et épicardiques, le plan valvulaire, de chaque image synchronisée
et calcule les paramètres de volumes et fraction d’éjection. Le caractère automatique et reproductible de l’algorithme, une bonne validation des résultats notamment
pour le calcul de la FE, expliquent que le programme QGS
soit actuellement le plus répandu auprès des différents
constructeurs.
2.2. Fraction d’éjection ventriculaire gauche
Un très grand nombre de publications ont permis de valider
la FEVG calculé en T.E.M.P.S. comparée aux autres méthodes cardiologiques :
- Méthodes isotopiques : premier passage (Germano (19)
(20) ; He (21) (22) ; Nichols (15)) et ventriculographie iso-
topique à l’équilibre (Bateman (23) – De Puey (2) –
Everaert (24)– Nichols (15)).
- Méthodes non isotopiques : échographie bi-dimensionnelle et tri-dimensionnelle (Cwajg (25) – Mathew (26))
ventriculo-angiographie (Nichols (27) – Williams (17)) ou
IRM tridimensionnelle (Tadamura (11))
- Germano et Berman (28) réalisent une méta analyse sur 29
séries publiées par des auteurs anglo-saxons. Sur un total de 1095 patients, le coefficient de corrélation est r=0,87
par rapport aux autres techniques de mesure de la FE.
- En T.E.M.P.S., la valeur normale de FE est de 50 à 58 %
(pour un découpage du cycle RR en 8 intervalles), donc
plus basse qu’en ventriculo-angiographie.
Quelques variations de cette valeur doivent être connues :
- Nous avons vu précédemment qu’un découpage du cycle RR en 16 intervalles permet de mieux préciser les images de fin de systole et fin de diastole avec une FE plus
élevée de 3 à 4 % par rapport au découpage du cycle en 8
intervalles.
- En cas de "petite cavité cardiaque" (sexe féminin, hypertrophie myocardique) le volume télésystolique est sousestimé ce qui crée une sur-estimation de la FEVG. Cet
effet est plus important en T.E.M.P.S. au Thallium (29).
- Manrique et Coll. (30) montrent qu’en T.E.M.P.S.
Technetium ou Thallium, la FEVG calculée par le programme QGS est sous-estimée chez les patients ayant
une dysfonction ventriculaire gauche sévère (FEVG
basse) et en cas de large defect perfusionnel.
En cas d’ischémie sévère, nous avons vu précédemment
le problème d’une sidération myocardique prolongée qui
explique une diminution de la FEVG lors d’une étude
"post-stress" 20 à 60 mn après l’injection du traceur à
l’acmé de l’effort.
- Enfin, en cas d’anévrysme ventriculaire gauche, les algorithmes sont en règle pris en défaut et l’évaluation des
paramètres fonctionnels ne tient pas compte du mouvement dyskinétique.
2.3. Cinétique et épaississement segmentaire
La T.E.M.P.S. permet une étude de la fonction ventriculaire
segmentaire par analyse visuelle ou quantifiée de la cinétique régionale et de l’épaississement systolique du myocarde.
Dans un travail portant sur 58 patients, Chua et Coll. (31)
présentent un score de cinétique segmentaire (de 0 = akinésie à 3 = cinétique normale) et un score d’épaississement
basé sur l’augmentation de brillance du myocarde en systole (de 0 = absence d’épaississement à 3 = épaississement
normal). Ces deux scores sont parfaitement corrélés aux résultats de l’échographie (91 % pour la cinétique, 90 % pour
l’épaississement) ce qui représente en T.E.M.P.S. une information intéressante et complémentaire de la fonction ventriculaire globale et de la perfusion.
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Sur une série de 24 patients, Anagnostopolous et Coll. (32)
valident l’étude segmentaire de cinétique et d’épaississement du myocarde en T.E.M.P.S. par rapport à la cinéIRM.
Mais les corrélations sont moins bonnes pour les segments
myocardiques ayant une atteinte perfusionnelle sévère en
raison d’une densité de coups parfois insuffisante.
En raison d’un effet de volume partiel, l’épaississement segmentaire du myocarde se traduit par une augmentation de la
brillance au cours du cycle cardiaque.
Shen et Coll. (33) développent et valident un algorithme de
quantification de l’épaississement segmentaire. Cette méthode, reproductible, suit les changements de densité de
coups sur chaque segment myocardique au cours du cycle
cardiaque. L’index d’épaississement est exprimé comme un
pourcentage d’augmentation de la densité de coups durant
la systole par rapport à l’image télédiastolique initial. Cette
algorithme est validé sur fantome, puis sur une série de 20
patients normaux et 20 patients avec antécédent d’infarctus.
Chez le sujet normal, il y a des variations non pathologiques
de 20 à 30 % de l’épaississement sur les différents segments,
en particulier l’épaississement de la paroi apicale est plus
marqué que l’épaississement des segments basaux.
2.4. Volumes ventriculaires
Les algorithmes développés en T.E.M.P.S. permettent, semble-t-il, de calculer les volumes du ventricule gauche.
Par comparaison avec l’échographie, Cwajg et Coll. (34) retrouvent sur une série de 109 patients, une très bonne corrélation pour le volume télésystolique mais une moins bonne
corrélation pour le volume télédiastolique. Chez 24 patients
indemnes de shunts intracardiaques ou de valvulopathie,
Iskandrian et Coll.(35) comparent FEVG et volumes ventriculaires (VTS, VTD, volume d’éjection systolique (VES),
mesuré par T.E.M.P.S. (Algorithme QGS) et par une technique de référence qui associe cathétérisme avec thermo-dilution et scintigraphie au premier passage.
En T.E.M.P.S., les valeurs normales sont : FEVG = 50 % + 14,
VES = 54 ml + 16 ; VTD = 122 ml + 71 ; VTS = 68 ml + 61. Pour
la technique de référence (thermodilution / premier passage)
les valeurs normales sont : FEVG = 54 % + 13 ; VES : 67 ml +
17 ; VTD = 130 ml + 44 ; VTS = 63 ml + 38.
La reproductibilité des mesures des volumes ventriculaires
par T.E.M.P.S. est excellente, r = 0,99.
Cependant, les constatations pratiques montrent que l’appréciation exacte des volumes ventriculaires est délicate en
T.E.M.P.S. mais aussi avec toutes les autres techniques non
invasives. Ceci est particulièrement sensible dans les cas
difficiles de cardiopathie valvulaire ou congénitale, de cardiomyopathie, et il est raisonnable de penser que l’on obtiendra une évaluation plus fiable et plus complète des volumes ventriculaires droits et gauches, du débit cardiaque, en
développant d’autres techniques de cardiologie nucléaire
comme la tomographie des cavités cardiaques à l’équilibre.
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A part, il faut souligner l’intérêt de l’évaluation visuelle ou
quantifiée des volumes ventriculaires lors d’un examen en
T.E.M.P.S. pour détecter, sur les images "post-stress", un
aspect de dilatation myocardique ischémique transitoire
(DIT). Le terme DIT regroupe probablement deux entités
physiopathologiques associant une véritable dilatation
cavitaire ischémique et surtout une ischémie diffuse sous
endocardique intéressant la totalité du ventricule gauche.
Mazzanti et Coll. (36) montrent que la mise en évidence d’une
DIT est très spécifique pour identifier les patients ayant une
coronaropathie sévère.
3. Intérêts cliniques
3.1. Apport diagnostic
D’une façon générale, un intérêt majeur de la T.E.M.P.S. est
d’accroître la valeur diagnostique de la scintigraphie
myocardique de perfusion, en améliorant la spécificité, en
diminuant le nombre d’examens "douteux" et peut-être, en
améliorant légèrement la sensibilité dans certaines indications.
3.1.1. Amélioration de la spécificité de la scintigraphie
myocardique
La synchronisation ECG des images perfusionnelles permet
une meilleure détection des artéfacts d’atténuation qui intéressent soit la paroi antérieure (atténuation mammaire) soit
la paroi inférieure (atténuation diaphragmatique en acquisition en décubitus dorsal). En scintigraphie myocardique, un
artéfact d’atténuation est responsable d’un défaut de fixation permanent du traceur aux deux temps de l’examen, repos et effort. Cet aspect "d’hypo fixation permanente" est
aussi retrouvé chez le coronarien, en cas d’infarctus du
myocarde ou de myocarde hibernant.
De Puey et Coll. (37) étudient 180 patients ayant une
hypofixation permanente à la scintigraphie. 102 patients ont
des antécédents d’infarctus du myocarde et 96 % d’entre
eux une altération de la fonction ventriculaire gauche sur
l’étude T.E.M.P.S.. Sur 78 patients sans antécédent d’infarctus, 60 patients (77 %) ont une fonction ventriculaire gauche normale ce qui correspond à un artéfact d’atténuation et
18 patients (23 %) ont une altération de la fonction ventriculaire gauche ce qui correspond à un infarctus du myocarde
non Q ou à un myocarde hibernant.
Ainsi, dans cette étude, le taux "d’hypofixation permanente"
non expliqué (pas d’infarctus dans les antécédents) passe
de 14 % à 3 % grâce à l’étude fonctionnelle synchronisée.
Les artéfacts d’atténuation sont fréquemment observés chez
les patients de sexe féminin et sont alors d’origine mammaire
avec hypofixation permanente antérieure.
Taillefer et Coll. (38) présentent une étude prospective réalisée chez 115 femmes, la spécificité de la scintigraphie
myocardique passe de 84,4 % pour la T.E.M.P. au SESTAMibi
à 92,2 % pour la T.E.M.P.S. au SESTAMibi synchronisée à
l’ECG (p = 0,0004)
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Ainsi, en T.E.M.P.S., l’association d’une hypofixation permanente avec conservation d’une bonne cinétique ventriculaire et d’un épaississement pariétal normal ou subnormal
identifie de façon très spécifique un artéfact d’atténuation.
3.1.2. Diminution du nombre d’examens "douteux"
Cette application est illustrée par l’étude de Smanio et Coll.
(39) portant sur 285 examens T.E.M.P.S. consécutifs interprétés par deux observateurs, sans l’étude synchronisée
dans un premier temps puis avec les images perfusionnelles
synchronisées secondairement. Le nombre de scintigraphie
interprétée comme "douteuse" diminue de 89 à 29. Chez les
patients avec une très faible probabilité de coronaropathie,
le taux de scintigraphie myocardique interprété comme normal passe de 74 % à 93 %. Chez les patients coronariens
prouvés par angiographie le taux de scintigraphie
myocardique interprété comme pathologique passe de 78 %
à 92 %. Si l’on adopte une classification en 4 catégories
(normal, douteux plutôt normal, douteux plutôt anormal, et
anormal) la T.E.M.P.S. permet de diminuer considérablement
le nombre d’examens "douteux".
Dans un même ordre d’idée, Choï et Coll. (40) montrent par
étude de courbes ROC qu’en cas de scintigraphie myocardique "douteuse" 86,8 % des interprétations sont confortées en visualisant successivement les images tomographiques, les images de projection et les images synchronisées.
3.1.3. Amélioration de la sensibilité de la scintigraphie
myocardique
L’amélioration de la sensibilité est une notion moins certaine qui demande confirmation par d’autres études. En présence d’un cœur de petite taille (sexe féminin) notamment en
cas d’ischémie peu étendue, les zones hypoperfusées sont
difficilement identifiées en raison d’un épaississement systolique du myocarde qui masque l’ischémie sur l’image de
perfusion. Dans un travail prospectif portant sur 53 patientes, Taillefer et Coll. (41) proposent d’étudier en T.E.M.P.S.,
la perfusion myocardique d’effort et de repos sur les seules
images diastoliques. Par comparaison avec l’évaluation sur
l’image somme de perfusion classique, la sensibilité de la
scintigraphie myocardique est de 73,7 % pour "l’image
somme" et 84,2 % pour l’image diastolique. La spécificité est
de 86,7 % pour "l’image somme" et 80 % pour l’image diastolique.
Il y a donc une tendance à améliorer la sensibilité de l’examen (p = NS) mais au prix d’une perte en spécificité ce qui
impose de prendre en considération les deux types d’image
lors de l’interprétation. Cette technique pourrait cependant
représenter une aide au diagnostic en cas de prévalence
élevée de coronaropathie avec image perfusionnelle somme
normale. Cette technique présente cependant des limites
méthodologiques car il est indispensable d’adopter un protocole sur deux jours séparés ("stress forte dose" et "repos
forte dose") seul garant d’une synchronisation de qualité
sur les deux études.
3.2. Apport pronostic
La valeur pronostique de la scintigraphie myocardique de
perfusion est maintenant bien établie et reconnue en cardiologie, ainsi que l’intérêt de la scintigraphie dans l’évaluation
du risque chez le coronarien (risk stratification).
De la même façon, la fraction d’éjection du ventricule gauche, que l’on peut maintenant évaluer de façon fiable en
T.E.M.P.S., est une donnée chiffrée qui a une valeur pronostique fondamentale chez le coronarien en particulier après
infarctus du myocarde.
Mais les différents renseignements apportés par la T.E.M.P.S.
avec étude de la perfusion et de la fonction myocardique
ont-ils une valeur pronostique complémentaire et additive ?
Deux publications apportent une réponse positive à cette
question :
- Hachamovitch et Coll. (42) montrent que le calcul de la
fraction d’éjection ventriculaire gauche en T.E.M.P.S. permet de mieux préciser le pronostic spontanément mauvais des patients ayant une scintigraphie myocardique
nettement anormale. La mesure de la FE individualise un
premier groupe de patients à très mauvais pronostic (altération perfusionnelle + FEVG < 50 % ; le taux d’événements graves est de 5,8 % par an) et un deuxième groupe
de patients dont le pronostic est "moins mauvais" (altération perfusionnelle + FEVG > 50 % ; le taux d’événements graves est de 2,2 % par an).
- Dans un travail publié récemment Tali Sharir et Coll. (43)
présentent le suivi sur 569 jours (± 106) de 1680 patients
consécutifs ayant eu une tomographie synchronisée avec
un protocole double isotope. Les courbes ROC permettent de définir des valeurs seuil de mauvais pronostic :
FEVG < 45 % ; volume télésystolique (VTS) > 70 ml ; volume télédiastolique (VTD) > 120 ml.
L’étendue de l’atteinte perfusionnelle et le VTS sont deux
variables indépendantes prédictives d’événements coronariens.
La FEVG et le VTS sont deux variables qui apportent une
valeur pronostique indépendante et complémentaire de
l’évaluation de l’atteinte perfusionnelle pour prédire la
survenue de décès d’origine cardiaque ou la survenue
d’un infarctus du myocarde.
3.3. Applications diverses
3.3.1. Viabilité myocardique
Un segment myocardique est viable s’il récupère ou améliore sa fonction contractile après revascularisation. Nous
avons vu précédemment, à la lumière des travaux de Chua et
Coll. (31) , que la T.E.M.P.S. a la même valeur que l’échographie pour apprécier la cinétique et l’épaississement
myocardique. Pour ces auteurs, un segment myocardique
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Tomographie d'émission monophotonique du myocarde synchronisée à l'E.C.G.
qui présente une hypoperfusion sévère mais une cinétique
et un épaississement conservés est viable ; cependant, en
cas d’antécédent d’infarctus du myocarde, la T.E.M.P.S. ne
peut remplacer une étude de la perfusion myocardique dans
des conditions de repos et avec un protocole précis d’étude
de viabilité.
Dans un article plus récent, Levine et Coll. (44) montrent que
la T.E.M.P.S. au Sestamibi, en appréciant de façon couplée
perfusion de repos et fonction segmentaire, est plus sensible que l’étude de perfusion seule au Sestamibi pour la détection des segments viables.
Une autre approche différente, présentée par certains auteurs
(Iskandrian (45) , Levine (46)), reprend le principe d’étude de
la viabilité myocardique par échographie de stress. Elle consiste à réaliser une acquisition tomographique synchronisée au cours d’une épreuve pharmacologique à la dobutamine à faible dose, en utilisant une caméra double tête et un
temps d’acquisition relativement court. Ainsi, un segment
myocardique sévèrement hypoperfusé qui présente une
amélioration fonctionnelle sous dobutamine doit être considéré comme viable.
3.3.2. Bloc de branche gauche
En cas de BBG, on observe fréquemment un aspect d’hypoperfusion relative du septum lié en fait à une anomalie de la
cinétique et à une diminution de l’épaississement systolique en relation avec le trouble conductif. Dans un travail
récent, Sugihara et Coll. (47) montrent que cet artéfact peutêtre reconnu en T.E.M.P.S. par l’analyse du mouvement
septal.
3.3.3. Cardiomyopathie ischémique et non ischémique
En cas de cardiomyopathie dilatation hypokinétique, il est
important de distinguer les étiologies ischémiques et non
ischémiques car la thérapeutique est radicalement différente.
Le cathéterisme cardiaque est souvent la règle car la scintigraphie myocardique de perfusion n’a pas une valeur diagnostic suffisante pour différencier ces deux étiologies de
façon fiable.
Dans un travail récent portant sur 37 patients, Danias et
Coll. (48) montrent l’intérêt de la T.E.M.P.S. en présence d’une
cardiomyopathie dilatée hypokinétique. Dans le groupe des
cardiomyopathies ischémiques on observe plus souvent la
présence de défauts perfusionnels partiellement réversibles
entre l’effort et le repos, mais on observe surtout une altération inhomogène de la cinétique ventriculaire. L’atteinte fonctionnelle est plus diffuse et plus homogène dans le groupe
des cardiomyopathies non ischémiques.
3.3.4. Etude du ventricule droit
La paroi d’un ventricule droit normal est fréquemment visualisée en tomographie du myocarde avec les traceurs
technetiés. Dans certaines pathologies cardiaques ou pulmonaires, on observe un aspect d’hypokinésie – dilatation
Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°2
du ventricule droit qui peut être identifié par l’étude en tomographie synchronisée (49).
Conclusion
La tomographie d’émission monophotonique synchronisée
à l’ECG représente indéniablement une avancée en cardiologie nucléaire en apportant des renseignements fonctionnels
complémentaires de l’étude de la perfusion myocardique.
Le rapport entre le coût de l’examen et la précision des renseignements obtenus s’en trouve ainsi optimisé
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108
Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°2
a.
- ILLUSTRATION a. Perfusion : ischémie antéro-apicale et inférieure
b. Cinétique ventriculaires gauche normale avec FE = 66 %
Epaississement myocardique segmentaire normal.
c. Coronarographie : 70 % IVA 2 - 90 % CD2 - VG normal
Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°2
c.
b.
Tomographie d'émission monophotonique du myocarde synchronisée à l'E.C.G.
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