Proposition de sujet de thèse 2016
(A remplir par les équipes d'accueil et à retourner à Isabelle HAMMAD : hammad@cerege.fr
MASTER : Anthropologie Biologique
Ordre de priorité de la proposition(1) :
Candidat(e)(1)
Nom - Prénom :
Date de naissance :
Cursus de second cycle (origine, années, mention) :
Mention et classement au Master (Xème sur Y) :
Sujet de doctorat proposé
Intitulé : Humain ou animal ? Identification taxinomique des micro-fragments osseux calcinés.
Descriptif :
Que ce soit en contexte archéologique ou forensique, la distinction entre ossements humains et ossements
animaux peut être un paramètre crucial pour mener à bien l’interprétation des pratiques funéraires ou ouvrir une
enquête judiciaire. Si la discrimination morphoscopique suffit dans de nombreux cas, il arrive que la pièce
osseuse a été altérée (conservation, fragmentation) à un point tel qu’aucun trait spécifique ne peut être reconnu.
La microstructure de l’os cortical apparait dans ce cas comme un recours, chaque taxon, présentant une
organisation spécifique des plaquettes et du système haversien. Cette méthode offre la meilleure adéquation
coût/facilité d’exécution. L’autre alternative est bien entendu l’ADN, mais dans les cas de fragmentation et
d’altération extrêmes de l’os cortical, les problèmes de contamination de l’échantillon, de pollution et de
dégradation de la chaîne moléculaire s’avèrent complexes, voire rédhibitoires. Cette méthode est en outre
l’ultime recours lorsqu’il s’agit d’ossements brûlés très fragmentés et calcinés (combustion à très haute
température). L’identification de tels fragments présente cependant certaines difficultés liées aux altérations et
déformations affectant la structure de la corticale. A celles-ci, s’ajoutent de possibles altérations taphonomiques
pouvant modifier la microstructure osseuse lorsque le cadavre ou les ossements n’ont pas été brûlés à l’état
frais. A ce jour, la littérature ne présente pas de protocole d’identification bien établi sur os brûlé ni
d’évaluation de méthodes.
De fait, l’identification spécifique d’os brûlés à partir de leur microstructure est une question abordée mais pas
traitée de manière systématique en envisageant les différents cas de figure pouvant se présenter au niveau de la
dégradation/lisibilité de la structure osseuse et de l’état du cadavre au moment de la crémation. Dans le cas
nous intéressant ici, avant tout centré sur l’homme, la variabilité interspécifique devrait normalement simplifier
la tâche, mais il reste à vérifier jusqu’à quel niveau de dégradation la distinction interspécifique est possible.
Pour cela, il est nécessaire de bien évaluer la faisabilité et la fiabilité de la détermination en fonction de la
microstructure osseuse à différents stades d’altération, avant et après crémation, et selon de degré d’ustion de
l’os.
Pour ce faire, il est proposé d’établir plusieurs séries de coupes histologiques établies selon différents critères et
prenant en compte l’homme ainsi que les cinq grandes espèces domestiques les plus courantes (chien, porc,
bovin, ovi-caprin, équidé). Ces séries serviront à déterminer, à différents niveaux de dégradation, les critères
discriminant l’homme des autres grands mammifères considérés, la qualité d’expertise requise imposant de
pouvoir rejeter avec certitude toute autre espèce que l’homme et d’établir le seuil au-delà duquel l’identification
sur coupe histologique perd toute fiabilité.
La lecture comparée des différentes séries histologiques permettra de choisir les éléments de la microstructure
osseuse les plus discriminants à différents niveaux de température et de dégradation de la structure osseuse. Ce