Les perspectives de management
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S’agissant de contrôle de gestion, l’introduction de ces derniers est une
véritable petite révolution.
Si refonder les processus classiques de management s’avère être une néces-
sité pour composer avec les transformations de la société, cette seule refon-
dation, qui est essentiellement de nature défensive, est loin d’être suffi-
sante. Les théoriciens de la période l’ont compris et c’est ainsi qu’ils ont
conçu un management des connaissances, management qui tire clairement
avantage de la logique informationnelle qui est principe de la société ac-
tuelle. D’abord, ils proposent aux gestionnaires le recours à différents mé-
canismes susceptibles de favoriser la traduction du savoir tacite en connais-
sances explicites, ce qui, du coup, permettrait non seulement de tirer profit
de l’intelligence de l’ensemble des membres de l’organisation, mais favori-
serait également une gestion efficace des connaissances organisation-
nelles103. Puis, ils participent à la conception des systèmes intégrés de ges-
tion, systèmes fondés sur les nouvelles technologies de l’information qui
permettent une intégration et une gestion des connaissances et des routines
administratives. Enfin, les théoriciens conçoivent la connaissance en termes
de capital intellectuel dont il serait possible de tirer profit104.
Si les Temps présents sont à la connaissance, ils sont également propices à
la créativité et, ça aussi, les théoriciens de la période l’ont compris comme
en témoignent leurs réflexions sur la gestion de la créativité des équipes de
travail, des organisations et des villes105.
Enfin, le management technique tente de s’adapter aux critiques qui fusent
de toute part par la mise au point d’un cadre théorique dans lequel la res-
ponsabilité sociale d’entreprise se présente sous la forme d’une obligation
de gestion, obligation en termes de responsabilité sociale, de développe-
ment durable et d’éthique des affaires106.
103 Voir: Nonaka I. et H. Takeuchi, The Knowledge-Creating Company, New York: Oxford Uni-
versity Press. 1995; Pfeffer, J. et R. Sutton, The Knowing-Doing Gap: How Smart Companies Turn
Knowledge into Action, Boston, Mass.: Harvard Business School Press, 2000; Quinn, J. B., Intelli-
gent Enterprise. A Knowledge and Service Based Paradigm for Industry. New York: The Free
Press, 1992; Senge, P., The Fifth Discipline: The Art and Practice of the Learning Organization,
New York: Doubleday, 1990.
104 Voir: Teece, D. J., Managing the Intellectual Capital, New York: Oxford University Press,
2001; Spender, J.-C., Industry Recipes. The Nature of Managerial Judgment. Oxford: Blackwell,
1989.
105 Voir: Amabile, T. M., Conti, R., Coon, H., Lazenby, J. & Herron, M., «Assessing the Work
Environment for Creativity», Academy of Management Journal, 39 (5): 1154-1184, 1996; Florida,
R., The rise of the Creative Class. And How it's Transforming Work, Leisure, Community and
Everyday Life, New York: Basic Books, 2002; Bilton, C. Management and Creativity: From
Creative Industries to Creative Management, Oxford: Blackwell, 2006; Bilton, C. et S. Cummings,
Creative Strategy, New York: Wiley, 2010.
106 Voir: Den Hond, F., de Bakker, F.G.A. et P. Neergaard (eds.), Managing Corporate Social
Responsibility in Action: Talking, Doing and Measuring, Burlington, Ashgate Publishing Compa-