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comme condiment pour la sauce, tandis que les bractées rouge violet et pourpres
servent à fabriquer des boissons fraîches.
UTILIsaTION DU kaRkaDe
L’oseille de Guinée est une plante dont les possibilités d’utilisation sont nombreuses
mais mal connues. La plante entière est utilisable, soit dans l’alimentation humaine, soit
en phar macie ou pour l’industrie.
Le karkadé est surtout cultivé autour des gran des villes du Sahel, dans les jardins ou
autour des points d’eau, pour ses feuilles au stade plantule. Ces jeunes feuilles au goût
aigre, acide et astringent sont comestibles en sauce.
Les types verts à feuilles alternées et poly morphes sont les plus appréciés pour cette
utilisation. Les jeunes plantules sont arrachées lorsqu’elles atteignent 25 à 30 cm et
vendues en bottes.
Au stade maturité des capsules après floraison, les bractéoles des calicules sont
détachées de la base du calice et séchées. Elles sont consom mées en sauce et remplacent
souvent la viande.
Les bractées séchées des types rouges, pour pres et rouge violet sont surtout utilisées
en alimentation humaine pour la confection de:
• poudre pour saupoudrer les gâteaux dans certains pays d’Europe (Suisse,
Allemagne et pays de l’Est);
• boissons rafraîchissantes et sirops;
• confitures et gelées, qui sont très appréciées pour leur goût légèrement acidulé et
leur parfum;
• extraits concentrés de colorants utilisés en peinture.
Des graines des capsules séchées, on extrait à chaud une huile très légère, qui
ressemble surtout à l’huile de tournesol ou de soja.
Dans le Guera et le Salamat au Tchad, cette huile est utilisée dans l’alimentation
humaine pour les sauces et en friture. Cette huile extraite des graines de l’oseille
de Guinée, ren tre dans la composition de certaines graisses, de peinture et comme
adjuvant. Elle est surtout utilisée dans l’industrie américaine. Le rende ment en huile
des graines varie entre 25 % à 35% pour certains cultivars rouge violet et pourpres à
petites graines. Le tourteau, résidu de l’extraction, n’a aucune valeur.
Les tiges d’Hibiscus sabdariffa sabdariffa, une fois la défoliation faite, sont très
recherchées pour la production des fibres.
Cette production satisfaisante de fibres, après rouissage bactériologique à l’eau du
karkadé, a entraîné une confusion avec dénominations des Hibiscus produisant des
fibres grâce aux capsules (cotonnier sous-tribu des Hibisceac) ou à partir des tiges
(kenef ou dah).
La qualité et le rendement en fibres sont fortement liés au type de ramifications de
la plante, à la précocité, aux modes de culture et au rouissage. Le rendement moyen
en fibre varie de 350 kg/ha pour les types verts de karkadé à 625 kg/ha pour les types
rouge violet et pourpres qui ont peu de ramifications.
Les types pourpres et rouge violet donnent des fibres très fines, soyeuses, longues,
de couleur crème ou paille et non cassantes. Ces fibres ont été longtemps utilisées en
remplacement du mah ou du lin.
Enfin, les racines d’Hibiscus sabdariffa sabda riffa sont utilisées dans la pharmacopée
tradi tionnelle. Ces racines, nettoyées et bouillies, ont un excellent pouvoir purgatif sur
l’homme.
L’ensemble des utilisations, de la racine à la tige, montre qu’Hibiscus sabdariffa
sabdariffa est une plante très intéressante qui mérite des améliorations pour accroître
ses qualités et ses performances.