Charmant arbrisseau découvert par Baxter dans la partie sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, introduit en Angleterre en 1830 par les soins de M. Knight, horticulteur très distingué de la Grande-Bretagne. Il paraît d'une culture assez délicate, et est toujours rare dans nos jardins, malgré le grand nombre et la beauté de ses fleurs, les couleurs vives et diverses dont elles sont ornées, et son port, qui diffère assez notablement de celui du plus grand nombre des Légumineuses. Ses rameaux sont assez nombreux, cylindriques, et couverts d'une pubescence soyeuse fort courte. Ses feuilles, d'un vert sombre quand elles sont adultes, d'un vert livide dans la jeunesse, sont larges, ovées, brièvement pétiolées, fortement réticulées, surtout en dessous, scabriuscules en dessus par des poils très courts , épars, peu nombreux, et qui en dessous, plus pressés et un peu plus longs, les rendent assez soyeuses. Elles sont accompagnées de stipules sélacées, linéaires, soyeuses en dehors et égalant en longueur la moitié du pétiole. Les fleurs, grandes, belles, et richement nuancées de diverses couleurs, sont géminées, et sortent de gemmes axillaires formées de squames imbriquées, testacées, sèches et décidues. Le pédoncule qui les porte est extrêmement court et muni de deux petites bractées filiformes vertes, velues et ciliées, aussi longues que le calyce. Celui-ci est velu et coloré en dedans. L'étendard est subarrondi, plan, étalé, échancré, d'un jaune foncé, bordé de rouge pâle et orné à la base d'une ample macule pourpre sanguin. Ses ailes, d'un rouge de brique, sont linéaires-oblongues, très obtuses, et parallèles avec la carène. Celle-ci est un peu renflée, denticulée, obtuse, d'un pourpre vif, et à peine aussi longue que les ailes. Les étamines, soudées en une seule gaîne et dont le filament vexillaire est à peine libre au sommet, sont blanches à la base, pourprées au sommet, et à anthères obtuses. L'ovaire est très velu, et le style ascendant, subulé, glabre. La Lalage ornata ne paraît pas avoir encore fructifié dans nos climats, et c'est une des raisons qui la rendent rare dans nos cultures. Le genre Lalage ne diffère guère des genres Ilovea, Bossiœa et Platylobium, que par la forme de la lèvre supérieure de son calyce, qui est bilide et petite. On peut se procurer celte gracieuse plante, une des plus belles Papilionacées qu'on puisse voir, chez les frères Cels (chez qui le dessin ci-contre a été exécuté), à Paris, et M. Van Houtte, à Gand. Elle est encore d'un assez haut prix, et appartient, comme le plus grand nombre des plantes de sa contrée originaire, à la catégorie des plantes deserre froide. C . LEMAIRE.