D o c u m e n t r é a l i s é p a r l e P a g e 4 s u r 32
magistrale est sa vision des phénomènes économiques et sociaux, et plus subtils et
pénétrants sont ses processus mentaux »5.
Ainsi, «
ment leurs doute ou
leurs désaccords »6. Autrement dit, critiquer le bien-fondé de la croissance sans frein de valeurs
comprenant rien aux choses économiques. Pareille mésaventure arriva en 1929 à « Paul M.
spéculation sans frein » qui battait alors son plein et déclara que,
si cela continuait, il y aurait finalement un effondrement catastrophique, et que le pays serait
plongé dans une grave dépression. La réaction à ces propos fut violente, méchante même. Ses idées
étaient dépassées ; il « matraquait la prospérité américaine » ; très -
même positionné à la baisse sur le marché. »7 J.K. Galbraith mentionne également son cas
osé pronostiquer (avec quelques heures d
attribua ensuite la responsabilité !
Pourtant, un brin de recul et une élémentaire prudence permettraient de déceler un mécanisme
ncière :
5. levier ». Fascinés par des valeurs montantes qui les enrichissent fabuleusement, les
investisseurs/spéculateurs trouvent toujours un moyen de financer de nouveaux
levier entre le total des
sommes engagées dans la bulle spéculative (où les valeurs sont déconnectées du réel) et les
actifs concrets servant de garantie (par exemple, les biens mis en gage) pour disposer (via
Evidemment, plus l
8. Car il survient :
6. le krach, inévitable, obéit toujours à une logique simple : « quelque chose, peu importe quoi
- -, déclenche le renversement
final.
importantes sur des actifs surévalués et... tout le monde va vouloir quitter brusquement la
scène, précipitant la chute des cours, qui renforce le sauve-qui-peut général ! Raison pour
laquelle «
Quand elle arrivera, elle aura le visage grimaçant du désastre »9.
5 J.K. Galbraith, Ibid., p.557
6 J.K. Galbraith, Ibid., p.550
7 J.K. Galbraith, Ibid., p.550. Les italiques dans le texte ne sont pas d’origine.
8 Ce risque peut également être accru par le dessous des cartes (plus ou moins malhonnête) propres à une bulle
spéculative. Par exemple, les sociétés (française) du Mississipi et (anglaise) des Mers du sud ont été constituées,
initialement, pour couvrir les dettes publiques contractées par les pouvoirs de l’époque. Et l’argent investi par les
actionnaires n’était que très partiellement consacré à la finalité sociale de l’entreprise (par exemple : la prospection
pour trouver de l’or) mais filait directement combler les déficits budgétaires.
9 J.K. Galbraith, Ibid., p.548-549