On caractérise cette région comme l’une des rares « fenêtres tectoniques » où la croûte profonde et
le manteau terrestre sont plus accessibles. En effet, la croûte océanique toute jeune (du moins le
versant Est) produite par la dorsale Est pacifique est ponctuellement ‘déchirée’ au Hess Deep par la
prolongation de la dorsale Cocos/Nazca).Les grabens du Hess Deep ont pour conséquence par le jeu
de failles normales de mettre le gabbro à l’affleurement. La mission consistera donc à forer en ce
point le plancher océanique. Cette croûte océanique au niveau des dorsales rapides s’étend à plus de
8 cm/an. La croûte ainsi formée est plus uniforme et homogène que celle générée aux niveaux des
dorsales lentes. Ainsi, caractériser ce type de croûte permet de mieux appréhender les cycles
géochimiques (comme celui du carbone) à l’échelle de la planète. La croûte formée au niveau des
dorsales rapides est celle qui est la plus recyclée dans le manteau terrestre via les zones de
subduction.
Mais forer dans cette fenêtre tectonique, c’est affronter aussi 5 000 mètres d’eau et des pentes très
accidentées. Le JOIDES Resolution est un navire océanographique dédié aux forages en milieux
profonds. Il peut forer sous 8 000 mètres d’eau aussi bien des sédiments (pour l’étude des climats
passés par exemple) que des roches dures (pour la connaissance de la terre profonde).
Le JOIDES Resolution est un bateau scientifique de forage.
Ces dernières missions l’ont conduit aux Antilles, en Méditerranée et dans l’océan Atlantique. © IODP
Cette campagne internationale est dirigée par Jonathan Snow de l’université de Huston (Texas) et
Kathy Gillis de l’université de Victoria (Canada). Elle comprend également 3 chercheurs du CNRS,
Marguerite Godard et Benoît Ildefonse (du laboratoire Géosciences Montpellier) ainsi que Georges
Ceuleneer du laboratoire Géosciences Environnement Toulouse. De nombreux autres chercheurs,
spécialistes des roches magmatiques les accompagnent. Ils viennent du Japon, des Etats Unis,
d’Europe, du Brésil, d’Inde.
Je ferai également partie de la mission. J’enseigne les sciences de la vie et de la terre au Centre
International de Valbonne. Lorsque je ne suis pas pas en classe, je coordonne le programme éducatif
«Sismos à l’Ecole » pour lequel je travaille avec les scientifiques de Géoazur, à Sophia Antipolis.
Sur le bateau, je serai chargé de communiquer les avancées de la mission à travers ce blog, facebook
et des visioconférences avec les écoles, collèges et lycées.
Suivez l’expédition sur : www.facebook.com/joidesresolution