1/23 Les prélèvements bactériologiques : lesquels, quand et comment ? Dr. Oana DUMITRESCU Faculté de Médecine « Lyon Sud Charles Mérieux » oana.dumitrescu@chu-­‐lyon.fr 05/09/2016 2/23 ObjecWfs des recherches bactériologiques • DiagnosWc d’infecWon • OpWmisaWon et suivi du traitement • PrévenWon d’une infecWon 05/09/2016 3/23 L’importance de la qualité du prélèvement Bons prélèvements -­‐ Souvent difficiles à obtenir -­‐ Leurs résultats influencent la conduite à tenir Mauvais prélèvements -­‐ Faciles à obtenir -­‐ Souvent plusieurs espèces bactériennes (flore commensale) -­‐ Sans valeur pour la conduite à tenir Ex : écouvillons de peau, expectoraWons… 05/09/2016 4/23 Le prélèvement 1. LocalisaWon 2. Moment 3. Fréquence 4. RéalisaWon proprement dite 5. QuanWté 05/09/2016 5/23 1. Localisa+on Définit le type de prélèvement, un des points les plus importants, son caractère inapproprié peut donner : ü un faux négaWf ü pire un faux posiWf par isolement de commensaux ou de contaminants 05/09/2016 6/23 2. Moment • Fonc+on de la pathologie • Premier jet d’urine : IST • Mi-­‐jet urine : infecWon urinaire • Si possible avant toute an+biothérapie • Bien défini : • Hémocultures après la poncWon d’une collecWon • Hémoculture à tout moment pour diagnosWquer une EI : relargage +++ à chaque systole 05/09/2016 7/23 3. Fréquence -­‐ Bactériémie : 2 paires d’hémocultures en 1 fois -­‐ Plaie, urines, selles : 1 seul -­‐ Pneumopathie : 1 seul -­‐ Tuberculose avant diagnosWc : 3 crachats -­‐ Selles -­‐ parasitologie : 3 -­‐ en bactériologie : 1 05/09/2016 8/23 4. Réalisa+on proprement dite • AnWsepsie ou toileie locale • Eviter les risques de contaminaWon ü Plaies et bactéries peau ü SécréWons bronchiques et contaminaWon oropharyngée ü ECBU et flore vaginale ou périnéale ü Hémocultures et flore cutanée du paWent ou du préleveur ou de l’environnement 05/09/2016 9/23 5. Quan+té suffisante • Pour effectuer un examen direct • Pour ensemencer tous les milieux nécessaires • Pour rechercher les Ag, faire PCR (recherche ADN) • Cas parWculier des hémocultures : ü 92 % de détecWon maximale avec 40 ml ü 63 % avec 20 – 30 ml ü chez adulte ä de 3 % / ml de sang collecté 05/09/2016 10/23 Comment diagnosWquer …. ? 1. 2. 3. 4. 5. 6. InfecWon urinaire (IU) InfecWon respiratoire Tuberculose Endocardite infecWeuse (EI) InfecWon sur cathéter Urétrite (IST) 05/09/2016 11/23 Stratégie diagnosWque de l’infecWon urinaire 05/09/2016 12/23 • Prélèvement urinaire importance de la qualité du prélèvement . Contamination fréquente par de la flore périnéale, digestive, cutanée non impliquée dans l’infection rendant l’interprétation de l’ECBU complexe. Voire impossible!! Prélèvements à réaliser pour le diagnosWc d’IU • Différents types de prélèvement urinaire • Méthode à la volée = urine « mi-jet » • Poches collectrices pour les enfants • Prélèvements sur sonde à demeure chez les patients sondés ATTENTION ≠ du sondage itératif = sondage aller-retour dont l’interprétation est équivalente à celle d’une urine « mit-jet » • Ponction sus-pubienne (Gold standard mais très invasive) Pour réaliser : -­‐ Bandeleie urinaire réacWve (recherche de leuco, nitrites …) -­‐ Examen cyto-­‐bactériologique des urines (ECBU) 05/09/2016 ECBU : seuils de significativité 13/23 Pour urine « mi-jet », sondage poche(1) InterprétaWon des résultats itératif, de l’ECBU collectrice • • Cytologie : Seuil significatif : ≥ 104/mL = 10 M/L ATTENTION : IU sans leucocyturie si nourrisson < 3 mois et patient aplasique • Bactériologie Espèces bactériennes Seuil de significativité Sexe E. coli, S. saprophyticus 103 UFC/mL homme ou femme Entérobactéries autres que E. coli, entérocoques, P. aeruginosa, S. aureus 103 UFC/mL homme 104 UFC/mL femme 05/09/2016 14/23 InterprétaWon de l’ECBU (2) ECBU : seuilsdes derésultats significativité • Pour urine sur sonde à demeure • Cytologie : pas de seuil de significativité pour les leucocytes car la sonde entraînant une inflammation locale, il peut y avoir une leucocyturie sans infection urinaire • Bactériologie : seuil de 105 UFC/mL • Pour urine prélevée par ponction sus-pubienne • Normalement stérile • Bactériologie : seuil de 102 UFC/mL • Antibiogramme systématique 05/09/2016 15/23 Stratégie diagnosWque des infecWons respiratoires 05/09/2016 16/23 Quels sont les prélèvements possibles ? • Aucun – Bronchite aiguë du sujet sain (infecWon virale) – PAC du sujet jeune (bactéries intracellulaires) • ExpectoraWon / crachats : mauvaise sensibilité • AspiraWons naso-­‐pharyngées – Coqueluche • Prélèvements invasifs – AspiraWon trachéo-­‐bronchique – LBA • Urines : Ag solubles Legionella 05/09/2016 17/23 Comment interpréter les résultats ? • AienWon ! Prélèvement issu de site non-­‐stérile – NoWon de flore commensale (streptocoque viridans, staphylocoque à coagulase négaWve) / pathogène (pneumocoque, Haemophilus, etc) – No+on de seuil • Expectora+on 107 UFC/mL • Aspira+on trachéo-­‐bronchique 105 UFC/mL • LBA 104 UFC/mL • Brossage distal protégé 103 UFC/mL – Certaines bactéries toujours pathogènes : Legionella, M.tuberculosis (Mtb) 05/09/2016 18/23 Stratégie diagnosWque dans la tuberculose 05/09/2016 19/23 Que prélever pour diagnosWquer une TB maladie pulmonaire ? • Réaliser 3 prélèvements, en privilégiant les produits de l’expectoraWon spontanée • !!! Ne jamais rincer la bouche à l’eau du robinet : mycobactéries atypiques dans l’eau (M. gordonae, M. chimaera) • En cas de difficulté d’expectoraWon, prélever le contenu gastrique par tubage gastrique • Après 3 prélèvements négaWfs, si forte suspicion -­‐> fibroscopie bronchique (aspiraWon des sécréWons bronchiques) 05/09/2016 20/23 Que prélever pour diagnosWquer une TB maladie extra-­‐pulmonaire ? • LocalisaWon rénale : urines si leucocyturie asepWque (3 jours de suite, micWons cumulées de la nuit) • LocalisaWon méningée : LCR • Forme disséminée (immunodépression sévère) : hémoculture sur flacon spécifique, • Adénopathie : exérèse ou poncWon ggl • Autres localisaWons (plèvre, péritoine, os, etc) : poncWon biopsie 05/09/2016 Analyse bactériologique des prélèvements respiratoires ? 21/23 • Adresser une demande spécifique au laboratoire • ED : recherche des BAAR • Mise en culture • Recherche de l’ADN MTB par PCR – Les kits commercialisés sont validés pour les pvts respiratoires – Le principal apport est de confirmer Mtb si ED+ • Si suspicion de TB MDR -­‐> recherche couplée d’ADN MTB et mutaWons gène RpoB 05/09/2016 22/23 Le diagnosWc de la TB latente • TB latente = infecWon Mtb réduit à un état quiescent par la défense immunitaire – absence de maladie clinique et radiologique – posiWvité des tests immunologiques IGRA = mesurent la libéraWon de l’IFNg après sWmulaWon avec un anWgène spécifique Mtb (absent du vaccin BCG) • IndicaWons des tests IGRA HAS 2011 : – pour réaliser l’enquête autour d’un cas, uniquement chez les adultes (de plus de 15 ans) ; – pour les professionnels de santé lors de leur embauche, et pour ceux travaillant dans un service à risque, – paWents infectés par le VIH ou devant être mis sous traitement par anW-­‐TNF alpha 05/09/2016 23/23 05/09/2016 24/23 05/09/2016 25/23 05/09/2016 26/23 05/09/2016 27/23 Pourcentages de positivité de 4 flacons ? 100 80 60 40 20 0 05/09/2016 28/23 ü Pratiquer la désinfection de l’opercule du flacon et l’antisepsie cutanée de la zone à ponctionner 05/09/2016 29/23 05/11/16 05/09/2016 30/23 de 4 flacons 05/09/2016 31/23 Stratégie diagnosWque des infecWons sur disposiWf intra-­‐vasculaire (DIV) 05/09/2016 32/23 Cas unique autorisant la réalisation des hémocultures à travers un DIV 05/09/2016 33/23 InterprétaWon des hémocultures appariées • Concept : concentraWon bactérienne dans sang prélevé sur DIV > concentraWon bactérienne dans sang veineux périphérique Signe la responsabilité du DIV dans la bactériémie • Mesure du délai de posiWvité (plus vite dans les flacons prélevés sur DIV infecté) • DifférenWel du délai de posiWvité > 2H significaWf en faveur d’une infecWon DIV 05/09/2016 34/23 05/09/2016 35/23 Stratégie diagnosWque dans l’EI 05/09/2016 36/23 Les 5 groupes d’EI à selon le résultat des hémocultures • EI à hémoculture habituellement posi+ves (80%) • EI à hémocultures néga+vées par les anWbioWques • EI à hémocultures souvent néga+ves – Germes exigeants et/ou déficients • EI à hémocultures toujours néga+ves – Bactéries intracellulaires • EI sans diagnos+c é+ologique 36 05/09/2016 37/23 Pour les EI à hémoculture posiWve • Hémocultures – 3 paires soit 60 ml sang (3 flacons aérobies + 3 flacons anaérobies) – Prélevées au même moment – Prélevées par poncWon veineuse périphérique unique – IncubaWon prolongée (10 jours au lieu de 5) 05/09/2016 38/23 Les EI à hémoculture toujours négaWve • Bactéries à tropisme intracellulaire: – monocyte-­‐macrophage : Coxiella (2 à 5% des cas) – érythrocytes : Bartonella (2 à 3%) – hisWocytes : Tropheryma whipplei (< 1%) • Moyens diagnosWques : – cultures cellulaires -­‐> sang périphérique sur tube EDTA – sérologies (Coxiella) -­‐> sang périphérique sur tube sec – Prélèvements pour PCR spécifiques ou 16S (« universelle »): • Sang périphérique sur tube EDTA • Tissu valvulaire (peropératoire) 05/09/2016 39/23 Kit diagnosWc pour l’EI aux HCL • Kit contenant la totalité des supports de prélèvement pour les échanWllons nécessaires au diagnosWc de 95% des éWologies • Fiche de transmission ð( averWr le microbiologiste – ProlongaWon de la durée d’incubaWon des hémocultures – GesWon appropriée de la stratégie des examens microbio 39 05/09/2016 40/23 DiagnosWc des urétrites bactériennes (IST) 05/09/2016 41/23 Cas symptoma+ques Cas asymptoma+ques hip://lasirenagrill.wordpress.com 05/09/2016 42/23 Principaux agents éWologiques d’urétrite bactérienne (IST) – Neisseria gonorrhoeae : germe culWvable sur milieux classiques, mais fragile – Chlamydia trachoma>s : germe non-­‐culWvable sur milieux classiques – Mycoplasma genitalium : germe non-­‐culWvable sur milieux classiques à Intérêt du diagnos+c moléculaire (PCR) 05/09/2016 43/23 Quels prélèvements réaliser ? • • • • Avant tout traitement et si possible au laboratoire Homme : urètre, urine 1er jet Femme : urètre, endocol, urine 1er jet Transport immédiat au laboratoire car fragile 05/09/2016 Pour quel type d’analyse ? 44/23 • Recherche par examen direct et par culture de gonocoque (pvt urétral, endocol) – diplocoques à Gram négaWf accolés « en grain de café » – bactérie aérobie exigeante et fragile – culture sur milieux enrichis contenant du sang cuit, du fer, des vitamines, sous une atmosphère enrichie en CO2 • Recherche par PCR (gonocoque, C. trachoma>s, M. genitalium) – Urines 1er jet, endocol, pvt. urétral 05/09/2016 45/23 que dois-­‐je prélever et comment ? ….tout existe dans le « catalogue Biobook des examens de biologie » 05/09/2016