Fiche N° 809 MILAREPA, la voie du bonheur. Du 2 au 7 décembre 2009 Milarépa: La voie du bonheur de Neten Chokling avec Jamyang Lodro, Orgyen Tobgyal… Fiction historique | Bhoutan | 2005 | 1h30 | VO Sortie : 07 octobre 2009 Mille ans après sa mort, l’histoire initiatique de Milarépa fait partie du patrimoine spirituel mondial, empreint de sagesse millénaire. Dans l’ouest du Tibet, au XIème siècle, Milarépa, originaire d’une famille de riches marchands, mène une enfance privilégiée. Sur son lit de mort, le père confie la richesse familiale à son frère jusqu’à la majorité de Milarépa, qui n’a alors que 7 ans. Cependant, l’oncle s’arroge la fortune familiale et exploite la nouvelle misère de Milarépa, et réduit quasiment sa mère et sa jeune sœur en esclavage. Humiliée et désespérée, la mère projette de venger cette injustice en instrumentalisant son fils dévoué. Après avoir vendu son dernier champ, elle envoie Milarépa en apprentissage auprès d’un maître de la tradition Bön afin qu’il l’initie à la magie noire. Aidé par les démons, il invoque un sortilège et détruit une partie du village, tuant une trentaine de personnes, puis détruit les récoltes en invoquant la grêle sur les terres de ses ennemis. Alors que la vengeance a rempli sa mère de joie, le sang sur les mains de Milarépa ne lui laisse plus de paix. Accablé de remords malgré la victoire sur ses ennemis, il se lance dans un autre voyage – cette fois à la recherche d’un maître spirituel qui le délivrera de la souffrance et le conduira au bonheur. Milarépa trouvera refuge auprès de Marpa, un maître bouddhiste qui lui est conseillé après avoir rencontré un premier maître de la tradition Nyingmapa. C’est à ce moment qu’il reçoit le conseil qui changera le cours de sa vie : « Les ennemis naissent de ton esprit. Pour les vaincre, cesse les actions négatives, cultive les actions positives et maîtrise ton esprit » Milarépa vécut au XIe siècle au Tibet. Le parcours initiatique de cet homme ordinaire est un itinéraire exemplaire où la compassion finit par l’emporter sur la colère. NETEN CHOKLING: entretien: Elevé dans une famille d'agriculteurs au centre du Bhoutan, Neten Chokling est reconnu, enfant, comme étant la 4ème réincarnation du yogi tibétain Chokgyur Lingpa. Cette reconnaissance lui attribue des responsabilités religieuses et dès lors, il partage sa vie entre l'enseignement du bouddhisme en Inde et au Tibet et le cinéma, qu'il a découvert, émerveillé, en regardant un film de Bruce Lee dans un monastère. Passionné par les films sur son pays, il participe au tournage de 'Little Buddha' de Bernardo Bertolucci en 1993 et travaille ensuite fréquemment avec Khyentse Norbu un réalisateur bhoutanais avec qui il vit une relation spirituelle intense, basée sur la croyance d'une vie antérieure commune. De ce lien sacré naît une amitié professionnelle forte : Neten Chokling est d'abord l'acteur principal du film 'La Coupe' de Khyentse Norbu en 1999, puis réalisateur de seconde équipe, coach d'acteurs et cascadeur occasionnel sur le tournage du film 'Voyageurs et magiciens' en 2003. Trois ans plus tard, il passe pour la première fois derrière la caméra pour son film 'Milarépa : la voie du bonheur' sorti en France en 2009, qui retrace le parcours du sage bouddhiste. Fasciné par l'influence du cinéma sur les émotions, Neten Chokling parvient toujours à lier avec conviction ses croyances et sa passion . J’ai entendu dire que vous avez une façon unique de prendre des décisions, est-ce vrai? Cela dépend de quelles décisions on parle. Quand il y avait des problèmes météorologiques, comme lorsque l’on a dû quitter une vallée bloquée à cause de la neige, et d’autres choses de ce genre, la plupart des décisions ont été prises par le «Mo» (un processus de divination tibétain). Les autres décisions, inhérentes à l’organisation du plateau, j’ai les ai prises après concertation avec les personnes concernées. A-t-il été difficile de réaliser votre film? Quels ont été vos principaux défis? Ce fut difficile et compliqué pour de nombreuses raisons. Assurer le financement du film pour un jeune réalisateur est extrêmement difficile. Aussi, en tant que réalisateur de mon premier film, j’ai appris certaines choses sur le tas. Cependant, j’étais déterminé à révéler au monde l’histoire de ce personnage fascinant. Même si je connaissais l’histoire de Milarépa avant d’avoir fait ce film, les hauts et les bas rencontrés au cours de la réalisation m’ont conduit à m’inspirer davantage de sa vie. Ce que nous avons dû traverser n’est rien en comparaison à ce que, lui, a accompli, et les obstacles que nous avons rencontrés et surmontés ont rendu l’achèvement de ce film encore plus gratifiant. Est-ce que vos pairs ont trouvé étrange, que vous, un Rinpoché, fassiez des films? En fait, mon vrai travail de Rinpoché est d’aider tous les êtres vivants. Le Bouddha a toujours dit, «Aide en fonction du temps, et à ce moment-là, n’importe quel chemin est la meilleure façon d’aider». Nous avons cet incroyable moyen d’accéder à de nombreuses personnes d’une manière qui est à la fois informative et divertissante, avec la possibilité de créer un véritable lien affectif. Donc, vu sous cet angle, je pense que mes pairs peuvent parfaitement comprendre la valeur de mon engagement dans ce film. C’est votre premier film, avez-vous appris beaucoup sur l’ensemble du processus de réalisation? J’ai beaucoup appris en faisant ce film ; en fait ce film a été une très bonne école de cinéma! Avez-vous des ambitions particulières pour ce film? L’histoire de Milarépa en elle-même est très riche, avec beaucoup de merveilleux enseignements. Nous avons choisi de traiter la première partie de sa vie pour souligner l’importance de commencer un chemin spirituel fondé sur sa propre expérience de la souffrance. Il doit y avoir des raisons profondes derrière votre intention d’étudier la méditation, l’approche selon laquelle tout cela n’est que magie et expériences formidables ne peut durer. Ce qui vous rend sincère se voit à votre conscience des vérités de la vie. Si ce film permet, ne serait-ce qu’à une seule personne d’éprouver plus de compassion, de tolérance et de patience envers les autres, je serai plus qu’heureux. D’un point de vue bouddhiste, c’est le don le plus précieux que nous pouvons offrir au monde. Le prochain film: de Adam Elliot Film d'animation | Australie | 2009 | 1h32 | VO Sortie : 30 septembre 2009 Mary and Max est une histoire d'amitié entre deux personnages que tout oppose : Mary Dinkle, une petite fille de huit ans joufflue et solitaire habitant la banlieue de Melbourne en Australie, et Max Horovitz, juif obèse de 44 ans vivant à New York, souffrant de la maladie d'Asperger (forme d'autisme). Ces deux êtres solitaires vont s'allier d'amitié via une correspondance sur plus de vingt ans, malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.