L’analyse des orientations de ces minéraux ferromagnésiens permet donc d’établir les évolutions du champ
magnétique terrestre au cours du temps, comme par exemple de visualiser les retournements des pôles nord
et sud qui sont intervenus par le passé.
En ce qui concerne les fonds océaniques, l’analyse de ces ferromagnésiens à montrer que les anomalies
positives et négatives s'organisent en bandes parallèles à l'axe des dorsales, de part et d'autre desquelles elles
sont pratiquement symétriques. Ces anomalies correspondent à des variations locales du champ magnétique
par rapport au champ moyen de la région, avec des valeurs soit légèrement plus fortes (anomalies positives),
soit légèrement plus faibles (anomalies négatives).
On peut en conclure que l’expansion des océans est bel et bien le fruit de l’accrétion de magma le long de
ces dorsales. Cette découverte eut une incidence notable dans la confirmation de la théorie de la tectonique
des plaques.
4.2 Etude sismique
C’est vers la fin des années 30 que l’on commence à voir apparaître les premières campagnes de
sismique marine dans la Manche et au large du New-jersey. A cette époque, les systèmes d’acquisition
étaient composés d’un ou de plusieurs hydrophones qui captaient les ondes émises par des explosifs simulant
une source sismique.
Les recherches off-shore des gisements pétroliers ont contribué à développer ces études sismiques, dès la fin
de la seconde guerre mondiale. Ainsi, avec les moyens financiers adéquats et les progrès de l’informatique,
les techniques et les méthodes d’acquisition et de traitement de données vont très vite évoluer : on a pu
utiliser des navires tractant jusqu’à douze flûtes sismiques parallèles de 6 à 8 km de long, et la source
sismique est devenue un ensemble de canons à air qui émettent une onde de pression à des cadences élevées
(de l'ordre de 5 secondes).
En ce début de XXIème siècle, différentes technologies de prospections sismiques ont été développées et
mises à disposition des chercheurs en fonction des différents paramètres rencontrés (profondeur d’eau, de
pénétration et résolution).
La croûte océanique possède une répartition en couches des vitesses de propagation sismiques, ce qui montre
que la structure de la croûte océanique est bien stratifiée en couches horizontales.
NOTA
On distingue deux types d’études sismiques :
- la sismique réflexion
plus précise, cette technique a été développée pour la recherche de nouveaux gisements pétrolifères et
gaziers
- la sismique réfraction plus adaptée à l’étude des croûtes océaniques.
Chaque impulsion provoquée par une explosion, permet de repérer des surfaces de discontinuité (au
sens physique et non au sens géologique) séparant des roches par discontinuité de la vitesse de
propagation des ondes sismiques. Les ondes qui arrivent à une de ces limites sous l'angle d'incidence
correspondant à la réfraction limite se propagent ensuite le long de cette interface qui leur sert de "
guide d'onde " ce qui canalise leur énergie et leur permet de se propager plus loin.
Ces ondes sont réfléchies ou réfractées aux changements d'élasticité et/ou de densité, aux frontières des
couches géologiques et atteignent ainsi les différents capteurs disposés sur le sol (OBS : Ocean Bottom
Seismometer). Le traitement des données permet ainsi de déterminer les vitesses de propagation des ondes
sismiques à travers les différentes couches de matériaux, ainsi que leur profondeur. Avec ce type de procédé
on récupère les ondes de types S et P, cependant les ondes S naissent lors de conversion des ondes P au
niveau des interfaces.
Le champ d'application de la sismique réfraction est, pour le génie civil ou pour la prospection minière, la
recherche de la base des alluvions dans une vallée, pour la prospection pétrolière, la reconnaissance par
points d'un socle cristallin et l'étude de l'épaisseur de la croûte terrestre à terre et en mer.