système composé de plusieurs cantilevers de différentes
longueurs [3], ou de plusieurs masses différentes [4] mais
cela revient à fractionner le volume disponible en
plusieurs plus petites structures dont la masse sismique,
image de l’énergie récupérable, est alors réduite. Il peut
s’agir également des systèmes avec un large pic de
résonance, lié à un facteur d’amortissement électrique
relativement important. Cette solution permet d’élargir
significativement la bande passante, mais réduit la
quantité d’énergie récupérable à la fréquence de
résonance. Cette technique est facilement réalisable, en
petites dimensions, avec des convertisseurs de type
électrostatique où le couplage électromécanique peut être
très élevé [5] (quantité d’énergie convertie par cycle par
rapport à l’énergie mécanique stockée dans la structure).
Systèmes utilisant un ajustement manuel : il s’agit de
solutions permettant d’ajuster manuellement la fréquence
de résonance du récupérateur d’énergie au moment où le
dispositif est mis en œuvre dans son application finale
afin que celle-ci corresponde exactement à celle de
l’application, cette solution permet notamment de
compenser les dispersions de fabrication. Cependant, ils
ne permettent pas de faire un ajustement en temps réel de
la fréquence de résonance. Leland et al [6], ont proposé
par exemple d’ajuster la fréquence de résonance en
ajoutant une raideur effective à la structure par
l’application d’un précontrainte mécanique axiale sur un
bilame piézoélectrique encastré-encastré. Cette action de
compression sur la poutre affecte la rigidité de la
structure et donc la fréquence de résonance du système.
Cette action a par ailleurs une influence sur les
coefficients de couplage piézoélectrique qui ont tendance
à s’améliorer avec la pression. Un ajustement de 24% de
la fréquence de résonance à été obtenu avec cette
méthode. Chella et al [8] proposent quant à eux d’utiliser
une force magnétique pour faire l’ajustement de la
fréquence de résonance. Le système qu’ils proposent est
composé de deux cantilevers couplés entre eux par une
force magnétique générée par un aimant permanant.
L’aimant peut être tourné, ce qui donne naissance à des
forces d’attraction et de répulsion qui s’appliqueront entre
les deux poutres qui composent les cantilevers
piézoélectriques récupérateurs d’énergie électrique. L’une
des deux poutres est sur un support qui peut se déplacer
en utilisant une vis ressort, ce déplacement modifie le
couplage magnétique entre les deux cantilevers et donc la
fréquence de résonance du système.
Systèmes avec adaptation active : il s’agit de
systèmes de récupération d’énergie dont on peut modifier
la valeur de leur fréquence de résonance par une action
électrique, cette action électrique peut alors être ajustée
en temps réel, via par exemple une boucle de rétroaction,
pour maintenir la fréquence de résonance sur la fréquence
de la vibration. Ce sont des systèmes qui nécessitent
souvent une source d’énergie externe. Morgan et al [7],
propose par exemple de contrôler la fréquence de
résonance en appliquant une différence de potentielle sur
les doigts de peignes inter-digités ce qui induit une force
électrostatique qui se déduit ou se rajoute à la force de
rappel (ressort) et modifie ainsi la fréquence de résonance
de la structure avec un taux de variation de 17%.
3. Description de l’approche
L’approche que nous proposons dans ce papier fait
partie de la troisième catégorie, c'est-à-dire permet
d’ajuster en temps réel la fréquence de résonance par une
action électrique sur la structure de récupération
d’énergie vibratoire. L’objectif étant d’ajuster en
permanence, via une boucle d’asservissement, la
fréquence de résonance de la structure sur la fréquence de
la source de vibration, de façon à maximiser en
permanence la puissance mécanique extraite et convertie
en énergie électrique.
Dans ce travail nous avons étudié l’interdépendance
qui existe entre le niveau de champ appliqué dans un
matériau piézoélectrique et sa raideur intrinsèque.
L’importance de l’effet du champ électrique sur la raideur
des matériaux piézoélectriques dépend du type de
matériau utilisé, de la direction et du sens de sa
polarisation électrique par rapport à la direction et le sens
du champ électrique appliqué. Nous proposons d’ajuster
la fréquence de résonance d’une structure de type
cantilever (figure-1), en ajustant la raideur intrinsèque des
couches piézoélectriques par un choix judicieux du
niveau de champ électrique statique à appliquer, ce choix
se fait grâce à un système de régulation qui permet de
faire la poursuite de maximum de la puissance produite
par le générateur.
Figure 1. Cantilever en bimorphe
La structure est composée d’une poutre en Laiton (1),
encastrée d’un coté dans un support (2) en mouvement
Y(t) et, de l’autre, encastrée dans une masse sismique (3)
libre de se déplacer. Deux couches piézoélectriques (4)
sont collées de part et d’autre des surfaces latérales du
substrat. Ces couches sont utilisées à la fois pour
convertir les déformations mécaniques en énergie
électrique et en même temps pour commander la raideur
de la structure, donc la fréquence de résonance.
4. Modélisation théorique et validation
expérimentale
Le but de cette modélisation est d’identifier les
matériaux et d’optimiser les paramètres géométriques qui
permettent d’optimiser le taux de variation de la
fréquence de résonance sans pour autant affecter le
facteur qualité de la structure, donc la capacité à extraire
l’énergie vibratoire et à maximiser la puissance électrique
de sortie.
Dans le cas général, pour déterminer la fréquence de
résonance d’une structure de type cantilever il est
nécessaire d’utiliser un calcul numérique par éléments
finis. Cependant, dans certaines circonstances, il est