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Certains gouvernements commencent à passer à l’action.
L’administration américaine a lancé son Plan d’Action Climat
portant une attention particulière à la réduction des émissions
des services publics ; la Chine est en train de développer des
mesures pour contrôler la pollution de l’air et se dirige vers un
système d’échange de quotas ; le gouvernement britannique
oblige dorénavant les entreprises cotées en bourse à déclarer
leurs émissions de gaz à effet de serre et l’UE travaille à
l’amélioration des outils de reporting environnemental.
La pression exercée sur les entreprises, les investisseurs et
les gouvernements pour les inciter à développer de nouvelles
stratégies ne s’atténue pas. Au CDP, notre champ d’action a
été repensé et inclut désormais l’étude des forêts et de l’eau,
portant à près de 79% la part du capital naturel en valeur
couvert par nos programmes . C’est pour mieux illustrer cette
nouvelle orientation, que nous avons, en début d’année, fait
évoluer notre nom de Carbon Disclosure Project à CDP et
pris la décision de mettre l’accent sur les projets prônant un
passage à l’acte. Notre mission est d’analyser dans quelles
mesures les entreprises influencent les politiques publiques
relatives au changement climatique. Certaines entreprises ne
baissent pas les bras et s’activent, que ce soit directement ou
au travers d’associations, afin d’éviter l’inévitable. Les nations
ont besoin d’une règlementation climatique raisonnable qui
protège l’intérêt public à long terme.
Alors que chaque pays cherche à relancer sa croissance
économique et ses créations d’emploi, dans le respect de
l’environnement, c’est aux entreprises qu’il incombe de réaliser
cette croissance tout en veillant à préserver les ressources
naturelles. Cette opportunité est immense, et, à dire vrai, c’est
la seule forme de croissance qui en vaille la peine.
Paul Simpson,
PDG du CDP
Avant-Propos du PDG
La teneur en dioxyde de carbone dans l’atmosphère a dépassé
cette année le seuil significatif des 400ppm, et se rapproche
depuis dangereusement des 450ppm, niveau au-dessus
duquel de nombreux gouvernements s’accordent à penser que
les répercussions climatiques deviendraient problématiques. Le
5e Rapport d’évaluation du GIEC vient renforcer les arguments
scientifiques et prône un passage à l’action.
Alors que notre planète enregistre des évènements climatiques
d’une violence sans précédent, les craintes quant à l’avenir
se multiplient. A titre d’exemple, rappelons que le montant des
dégâts causés par l’ouragan Sandy s’élevait à 42 milliards de
dollars1. La fonte foudroyante des glaces en Arctique vient tirer
la sonnette d’alarme et rappelle que les dix premières années
de ce siècle ont été les plus chaudes jamais enregistrées selon
l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM).
En résulte un changement drastique dans la prise de
conscience par les entreprises de la nécessité d’évaluer
les risques physiques dus au changement climatique et de
renforcer leur « résilience ».
Le risque d’investir dans une entreprise non préparée au
changement climatique a été mis en avant par le travail du
Carbon Tracker. Il en ressort que si les gouvernements tiennent
leurs engagements internationaux et limitent l’augmentation
de la température à + 2°C d’ici à 2050, 80% des réserves de
charbon, de pétrole et de gaz deviendraient non-combustibles.
Ces prédictions perturbent sérieusement le portefeuille des
investisseurs institutionnels ainsi que leurs évaluations des
entreprises disposant de réserves d’énergies fossiles.
Les arguments économiques en faveur d’un passage à l’action
gagnent du terrain. Cette année, nous avons publié l’étude
3% Solution2 en partenariat avec le WWF, montrant comment
le secteur privé américain pouvait réduire ses émissions de
3% par an, entre 2010 et 2020, tout en réalisant des gains
de 780 milliards de dollars. D’autre part, chez 79% des
entreprises américaines ayant répondu à notre enquête CDP,
les investissements destinés à réduire les émissions généraient
des retours sur investissements plus élevés que ceux liés à
l’activité normale.
Alors que chaque pays cherche à
relancer sa croissance économique
et ses créations d’emploi, dans le
respect de l’environnement, c’est aux
entreprises qu’il incombe de réaliser
cette croissance tout en veillant à
préserver les ressources naturelles.
Cette opportunité est immense, et,
à dire vrai, c’est la seule forme de
croissance qui en vaille la peine.
1 New York State
Hurricane Sandy
Damage Assessment;
Governeur Andrew
Cuomo; Novembre
12, 2012 http://www.
governor.ny.gov/
press/11262012-
damageassessment
2 https://www.cdproject.
net/CDPResults/3-
percent-solution-report.pdf