Le carbone possède trois isotopes : le 12C, majoritaire, le 13C (non radioactifs) et le 14C radioactif. On
considère que les proportions relatives de 12C et de 14C au cours des temps géologiques sont
restées stables. Les êtres vivants, qui échangent du carbone avec leur milieu (en particulier grâce
aux échanges de CO2 pour les plantes et à la nutrition pour les animaux), contiennent donc la même
proportion de 14C que l’atmosphère. Mais, dès leur mort (= fermeture du système), ces échanges
cessent : le chronomètre géologique est déclenché et la quantité de 14C diminue par désintégration.
L’élément fils issu de la désintégration (le 14N) s’échappe et n’est pas pris en compte lors de la
mesure. Le dosage du 14C résiduel d’un échantillon permet donc d’estimer son âge.
Doc3. Le carbone 14, outil de datation absolue. © Belin TS 2002, modifié 2005.
Dans les échantillons, la concentration en 14C, toujours très faible, est difficile à mesurer avec un
spectromètre de masse traditionnel, de sensibilité insuffisante. Le Tandétron (photo page 163) est
un spectromètre de masse couplé à un accélérateur de particules. Il permet une mesure beaucoup
plus précise du rapport 14C/12C dans un échantillon.
Connaissant la valeur de ce rapport dans un organisme vivant actuel, on admet que cette valeur était
la même au moment de la fermeture du système (c’est-à-dire à la mort de l’organisme à dater).
Le quotient des deux rapports 14Cinitial/12Cinitial (connu) et 14Cactuel/12Cactuel (mesuré) donne la valeur du
rapport 14Cinitial/14Cactuel car 12C est stable (12Cinitial = 12Cactuel).
L’âge de l’échantillon est alors donné par la formule suivante :
t (années) = ln (14Cinitial/14Cactuel).T/ln2, avec T = 5730 ans.
Doc4. La technique de datation par le 14C. © Bordas TS 2002
Les éruptions explosives du Puy Chopine (volcan de la chaîne des Puys) ont enseveli des arbres sous
des nuées ardentes. Certaines de ces nuées ont pu être datées grâce au 14C contenu dans les vestiges
du bois carbonisé au moment de l’éruption.
Le 14C peut être dosé grâce au Tandétron qui mesure en fait le rapport isotopique 14C/12C. Une autre
méthode moins précise mais plus simple consiste à mesurer directement la radioactivité du 14C
présent dans l’échantillon, c’est-à-dire le nombre de désintégrations atomiques par gramme
d’échantillon et par minute (dpm). On sait que l’intensité de cette radioactivité est directement liée à
la quantité de 14C présente. Sur un fragment de bois actuel, la radioactivité moyenne est de 13,56
dpm. On admet que cette valeur était la même il y a plusieurs millénaires. Les fragments de bois
calcinés emprisonnés dans les laves du Puy Chopine ont actuellement une radioactivité
correspondant à 4,75 dpm (radioactivité émise par le 14C résiduel dans l’échantillon à dater).
Doc5. La datation d’une éruption volcanique. © Bordas TS 2002.
3. Que mesure-t-on pour calculer l’âge d’un échantillon avec la méthode au 14C ?
4. En utilisant la formule du document 4, calculer l’âge de l’éruption.