.l!imapination sociologique et une vision chretienne du monde

217
.l!imapination
sociologique
et
une
vision chretienne du
monde
lis pourquoi agissent-ils
de
cette
manière ?
Je
ne
peux pas croire
qu'ils vivent ainsi ! Croyez-vous
qu'il existe
une
religion qui ait
vraiment cette croyance ?
En
un
monde
de
mouvements
considérables des
populations,
d'images instantanées dans
les
médias,
de
changements rapides dans
la
société,
plusieurs groupes -autrefois
isolés
les
uns
des
autres -doivent à
présent
coexister et rivaliser à la même
époque
et
dans
le
même
espace
socioculturel. Ils vivent
en
conflit pour
le
travail,
le
logement,
1'
éducation, la liberté
religieuse,
les définitions légales
du
bien
et
du
mal. Durant la majeure partie
de
ce
siècle,
la sociologie a cherché à compren-
dre
le
développement et
1'
interaction
des
groupes
humains, et à exploiter cette
compréhension
pour réduire les
problèmes
qui
sévissent entre
eux.
Points
de
vue
sociologiques
et
relations
sociales
En
général, les sociologues ont
recours
à trois traditions théoriques pour
interpréter leurs sujets : fonctionnalisme,
théorie
du
conflit et interaction
symbolique.
Le fonctionnalisme étudie la
manière
dont
1'
interaction
des
groupes
humains,
des
institutions et
de
la culture
contribue
à la survie et
au
succès de
différentes
sociétés.
Ces
sociologues
peuvent,
par exemple, analyser les indices
de
richesse
et
de
pauvreté pour découvrir
dans
quelle mesure
les
choix sociaux
affectent
le niveau économique.
Ils
arriveraient probablement à la conclusion
que
la
maternité
tardive,
les familles peu
nombreuses
et les ménages sans enfants
ont
une
incidence capitale sur
le
statut
de
classe
moyenne, et
que
les grossesses
d'adolescentes contribuent à la pauvreté.
Duane
C.
McBride
Les
fonctionnalistes tendent à étudier
les
groupes,
les
cultures,
les
sociétés
dominantes et prospères.
Ils
le
font
en
se
concentrant sur
les
valeurs
et
les
comportements
qui
sont
de
nature
à
expliquer ces résultats.
Les théoriciens
du
conflit voient
différemment les
mêmes
phénomènes.
Ils
tendent à croire
que
la pauvreté est
le
résultat
de
luttes entre
des
groupes
pour
de
maigres
ressources
ou
la
richesse.
Selon cette optique, la pauvreté viendrait
non
de
choix dysfonctionnels
acquis,
mais
d'un système opprimant
les
pauvres.
On
est
amené
à croire
que
la
pauvreté
et
le
système
de
1'
assistance sociale servent
tous
deux
la cause
des
classes dirigeantes
Au
sujet
de
la
sociologie
en
remplissant leurs besoins de main-
d' œuvre à
bon
marché,
de
consommation
d'une production excessive et de soldats
pour poursuivre leurs objectifs.
Les
théoriciens
du
conflit voient la société
en
perpétuel devenir
du
fait
de
la
compétition
des
groupes sociaux pour
le
pouvoir. Selon eux, toutes les règles et
toutes
les
lois
existent
dans
le but d'aider
la
classe dirigeante à retenir
sa
position.
L'interaction symbolique met
l'accent sur la créativité humaine, surtout
par
1'
emploi
de
symboles et
du
langage
dont
naissent l'ordre social et la significa-
tion
de
la culture. A l'instar
des
fonctionnalistes, ces sociologues étudient
les
tendances fonctionnelles et
La sociologie est
une
discipline assez récente
au
niveau universitaire, bien
que
la pensée sociologique remonte
aux
écrits
des
philosophes grecs et
aux
codes
sociologiques et civils
de
l'Ancien Testament. Cependant,
en
tant qu'étude
de
la
formation et
du
fonctionnement
de
la société, la sociologie vit
le
jour au
19ème
siècle.
Aux
U.S.A., l'université
de
Chicago
fut
la première à inclure cette
discipline,
vers
1920.
La popularité
de
la
sociologie augmenta
avec
les
changements rapides entraînés par la révolution industrielle. A cette époque,
les
observateurs cherchèrent à comprendre les changements sociaux, politiques,
religieux et économiques
survenus
dans
le
monde.
La sociologie tire sa
méthodologie
de
l'objectivité et
des
présupposés d'ordre
de
la science, ainsi
que
de
l'insistance classique sur
les
perceptions subjectives
de
la réalité.
Les
sociologues croient
que
l'ordre social a
des
tendances structurelles qu'il est
possible
de
comprendre et
de
modifier. Ils
se
penchent sur les styles d'interaction
entre groupes,
le
folklore,
les
mœurs,
les
lois, les institutions,
les
structures et les
cultures
qui
en résultent,
aussi
bien
que
sur
la
manière dont ces structures
affectent
le
comportement
humain.
De
nos
jours, la sociologie fait partie
en
général d'une option
ou
est elle-même
une
option
dans
les cours
de
base exigés
par la plupart
des
universités,
dont
celles
de
l'Eglise adventiste.
REVUE
D'EDUCATION
ADVENTISTE
7:1.997
9
dysfonctionnelles de la culture. Ils
reflètent aussi d'une certaine manière les
théoriciens du
co
nflit s 1' instant
il
s
croient que les groupes sociaux cherchent
à dominer p
ar
l'emploi de structures
normatives et légales. Cependant, les
interactionnistes symboliques se
concentrent sur la possibilité pour
l'homme
de créer une réalisociale et
matérielle basée sur
un
e vision de la
société idéale. En étudiant les familles
monoparentales dans une culture, ils se
penchent sur ( 1) la signification
symbolique des enfants ; (2) la relation
entre la paternité et les rôles, la position
et
l'i
ndépendance de
l'
adulte ;
et
(3) les
différents effets du changement de ces
significations sur le nombre de familles
monoparentales.
Les soci
ol
ogu
es
critiqu
ent
so
uvent
l'ordre social existant. Les théoriciens du
conflit
et
les interactionnistes symbo
li
-
ques tendent à être négatifs à l
'ég
ard de
J'ordre normatif, alors que les fonc
ti
on-
nalistes qui le critiquent moins soulignent
leurs éments dysfonctionnel
s.
Le
s
th
éo
riciens du conflit
se
concentrent sur la
façon dont les groupes dominants
emploient le
ur
système normatif pour
justifier et
se
rvir leurs intérêts per
so
nnels.
Les interactionnistes symboliques
insistent sur les moyens dont les êtres
humains peuve
nt
se servir pour
cr
ée
r et
changer la signification symbo
li
que afin
de re
ndr
e la sociéplus
ju
ste, plus
honnête
et
plus inclusive. Les deux
groupes tendent à être égalitaires
et
négatifs à l
gard des structures
hrarchisées. Selon les tenants de ces
tendances. les systèmes de stratification
sociale
et
économique sont pour
perpétuer
le
s arrangements sociaux qui
ne
profitent qu
une faible
mi
norité. Cette
raison exp
li
que probablement pourquoi
les sociologues ne so
nt
pas les chercheur
s,
professeurs ou penseurs préférés des
organi
sa
tions établies. En conquence,
les socio
lo
gues se retrouvent souvent dans
les locaux
le
s plus indésirables d'une
éco
le ; ceux qui occupent les postes de
commande les critiquent et ne financent
pas leurs recherches. 1
Sociologie
et
christianisme
La
sociologie critique sévèrement les
sysmes sociaux et s'intéres
se
à
la
créativité et à l
'ac
tion humaines.
Ce
s
aspects peuvent paraître hostiles au chri
s-
tianisme. Pourtant,
co
mme nous le
ve
rr
ons plus loin, bien des éléments de la
th
éorie sociologique
s'
accordent avec la
vision chrétienne du monde. On constate
218
au moins quatre domaines importants de
co
nflit et d'accord entre les deux perspec-
tives : déterminisme et choix ; humanisme
et cr
oya
nce en Dieu ; relativisme cult
ur
el
et absolus moraux ; et perspective
égalitaire critique.
Déterminisme
et
choix
Certains sociologues soutiennent que
les perceptions et le
co
mportement de t
ou
t
groupe humain sont déterminés p
ar
la
position qu'
un
individu occupe dans
l
'éc
he
ll
e sociale ou
sa
qualité de
membr
e
dans un groupe culturel donné. K
ar
l Marx2
et d
'a
utres ont déclaré que le système
économique mat
éria
liste
et
la positi
on
structurelle
qu'on
y occupe déterminent
chaque
at
titude et chaque
co
mp
ortement
-et
me
le
s per
ce
ptions à l'égard
de
Dieu. (D'autres sociologues maint
ienn
ent
que l
'a
ppartenance à un groupe
et
la
position dans une structure sociale ·
n'
off
r
ent
qu'une
exp
li
cation partielle du
comportement humain.) Des recherches en
sociologie révèlent que n
ot
re point de vue
et
m
ême
notre théologie peuvent être
tributaires de notre appartenance à tel ou
tel groupement socioculturel. Certains
chrétiens nantis ont tendance à croire que
leurs biens sont le produit de leur dur
labeur
et
de la n
éd
ic
ti
on divine.
Le
s
chrétiens pauvres, au
co
ntraire, ne consi-
dèrent pas leur pauvreté comme un signe
de mécontentement de la part de Dieu, mais
pl
ut
ôt comme
un
e question de chance.3
En étudiant le phénomène de
l'esclavage, des sociol
og
ues pourraient
avancer que les chrétiens blancs
ju
s
ti
fiaient
cene pratique par le fait qu'ils apparte
nai
ent
au groupe culturel dominant possesseur
d'esclaves et non à partir d'un enseignement
bibliqu
e.
Un exemple brûl
ant
d'actualité
est celui de
l'oppo
sition à la
co
nsécration
des femmes de
la
part de la hrarchie à
Les sociologues
analysent
les
indices
de
ri
ch
esse
et
de
pauvret
é
pour
découvrir
dans quelle
mesure
les
choix
sociaux
affectent
Je
niveau économique.
1 0 7:1
997
REVUE
D'EDUCATION
ADVEN
TI
STE
prédominance
ma
sculine
de
diverses
nominations. Po
ur
le
s
soc
iologu
es
,
ce
tte
opposi
ti
on
se
ra
it
le
r
és
ultat
du
po
int
de
vue d'
un
e cl
asse
et d'un
ge
nr
e dominants
cherchant à empêch
er
l
es
membres
d'autres group
es
à occuper
des
postes de
co
mmande, plutôt
que
d'
un
e
co
mpré-
hension objective
et
indépendante du
Nouveau Testament. La r
évé
lation des
moyens par lesquels l'
appanenance
à un
groupe peut
agir
s
ur
l
'a
ttitude
et
le
co
mportement joue
pr
obable
ment
un
rôle
important en aidant"!
'Eg
li
se
c
hr
étienne à
réexaminer
sa
th
éo
logie.
Si la plu
part
des s
ociologue
s
se
concentrent sur les effets
de
l'
appar-
tenance à un groupe soci
al
s
ur
le
com
por-
teme
nt
humain, d'autres
au
contra
ir
e
dirigent leurs recherches et
leur
pens
ée
th
éo
rique s
ur
la manière
dont
la liberté
humaine nous permet
de
cr
éer
de
s
structures.
Webe
r, tout en r
ec
onn
aissant
que la position d'un indivi
du
dans la
société joue un rôle dans sa façon de
percevoir Dieu, soutenait
que
les idées au
sujet de Dieu pourraient au
ss
i conduire à
une r
éa
lité
so
ciale
et
éco
no
mique
. D'après
lui, l
thique protestante,
avec
ses
préoccupations po
ur
la
prêtrise
universelle, la u
ss
ite
per
sonnelle
et
le
ju
gement individuel, a donné naissan
ce
à
des
cu
ltures qui encouragent
l'acharnement au tra
va
il, la
so
briété,
l'épargne
et
un
co
mportement moral dic
par la tradi
ti
on. En reto
ur
,
ces
vale
ur
s et
ces comportements
basés
s
ur
la religion
constituent la base
du
cap
italisme
mode
rn
e et
de
s sociét
és
pr
od
uctives
et
mocratiques.
C'est
ainsi
que
,
d'ap
s
Weber, la th
éo
logie
po
uvait
créer
la
société, et
la
créa en effet.
Le
s soc
io
-
l
og
ues qui
embr
ass
ent
l'interaction
symbolique et
l'op
tique du
co
nflit
ont
toujours
mi
s l'
ac
ce
nt s
ur
le rôle
du
choix
et de la pri
se
de décision dans l
es
chan
ge
ments sociaux.
Humanisme
et
croyance
en
Dieu
La plu
part
d
es
sociol
og
u
es
so
nt
humanist
es
ou
sans religion.5 Cependant,
leurs recherch
es
parmi différentes cultures
humaines les o
nt
co
nduits à s
outenir
la
torance relig
ieu
se
et
l'ac
cep
ta
ti
on
de
s
croyances religieuses.
De
s sociologu
es
o
nt
chercà
comprendre
co
mm
e
nt
de
telles croyances
co
ntribuent à
donner
un
sens à la vie individuelle et
commu
nau-
taire, à l
thique civile
et
à la moralité.6
Il
s ont avancé que l
es
gr
oupe
s
domin
a
nt
s
et les gouvernements ne devraient pas
s'ingé
rer dans les pratiques reli
gie
uses
et
219
que les
int
ell
ec
tuels d
ev
raient
se
mo
ntr
er
plus
se
nsibl
es
à la r
éa
lité
et
à la validité
des cr
oya
n
ces
religieuses dans la vie
quotidienne. Les sociologues
ont
aussi
noté à
qu
el point l
es
croyan
ces
religieu
ses
se pandent aujourd'hui
dan
s la société
américaine,
et
so
uligné le le
de
la
religion p
our
faire d' un individu
un
élément
sociable.7 II en résulte qu'ils ont
jo
ué un
grand le dans la
pr
éserva
ti
on de la liberté
religieuse et montré l'importan
ce
de la
religion dans la vie hum
ai
ne.
Relativisme
culturel
et
absolus
chrétiens
La
sociologie a tendan
ce
à mettre
l'accen
t sur
le
r
ela
tivisme
mora
l dans
l'é
tude
du
com
portement,
de
s valeurs
et
d
es
norm
es
parmi les gro
up
es.
Traditionnelle
ment
, les s
ocio
logues ne
co
nsir
en
t pas que les habitudes d'
un
e
cult
ur
e
so
nt
meilleures
que
ce
ll
es
d'u
ne
autre. Ils
vo
ient plutôt
qu
e l
es
co
mportements de tel
ou
tel groupe
pr
ov
ienne
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de
diff
érent
es
no
rm
es
et de
différe
nt
es
va
le
ur
s qu'il faut chercher à
comprend
re et même à appr
éc
ier. D'a
utr
e
part, bien d
es
c
hr
étiens
croie
nt aux
valeurs moral
es
non n
égoc
iables, ne
dépendant ni de la
po
sition ni de
l'
a
dh
ésion à une cu
ltur
e
hum
aine, mais au
contraire d
es
prin
cip
es indéni
ab
l
es
de
la
Parole
de
Dieu. Ainsi, maints chré
ti
ens
accu
se
nt la s
ocio
l
og
ie d
'av
o
ir
co
ntribué à
la décadence morale
de
la
soc
cont
empora
in
e.
Des
diff
éren
ces
portant
su
r le
relativisme culturel et les
ab
so
lus
mor
aux
cré
e
nt
des tensions entre la
soc
iolo
g
ie
et
le christianis
me
. Mais le relativisme
culturel
apporte
d'
imp
orta
nt
es
co
ntribu-
tions à la pen
sée
re
li
gieu
se
. L'
adve
ntisme
d
eve
nant de plus en plus
mult
iculturel, ·
nous avons
r
econ
naître, sinon accepter,
Les
sociologues
ont
not
é à
quel
point
les
croyances
religieuses
se
répandent
aujourd'hui
dans
la
société
américaine,
et
souligné
le
rôle
de
la
religion
pour
faire
d'un
individu
un
élément
sociable.
REVUE D' EDUCATIO
I'
ADVENTISTE 7:1997
11
un niveau significatif de relativism
e.
La
p
os
ition
des
adventistes sur
des
points très
cruciaux tels
l'
avo
rtement, la
sex
uali
humaine et la
co
n
séc
ration d
es
femmes
varie
cons
id
éra
blement d'
un
grou
pe
culturel à l
'a
utre.8 Le
re
l
at
ivi
sme
cultu
re
l a
contribà
saper
l
es
bases phil
oso
phiques
et th
éo
l
og
iques
du
racisme
co
mm
e
de
l'impérialisme,
et
a
con
t
rib
ué à
un
e plus
grande inclusion
ethn
ique
da
ns la
soc
et
dans
l'
E
gl
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Le
relativi
sme
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lturel
peu
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être
l
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j
et
de critiques
de
la
p
art
d
es
chrétiens.
Il est évident
que
les sociol
ogues
eux-
mêmes
ne
se se
ntiraient pas à
l'aise
da
ns le
co
ntexte d'un rela
ti
visme c
ult
urel illimité.
On
l
es
im
agi
nerait diffici
lement
pr
end
re
position p
ub
li
qu
ement pour l
es
vale
ur
s
culturell
es
qui en
cou
r
age
nt
la
gu
erre
et la
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nt
autrui en
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ou
poussent au n
oc
ide. Ils au
ra
ient
ce
rt
ainement préféré
pr
omouvo
ir
des
vertus c
hr
étienn
es
telles que l'inclusion
et
hnique, l
'es
prit
de
réconc
il
ia
tion et
de
co
llaboration. De
ce
tte manière, la
sociologie et le christianisme
pourr
ai
en
t
s'e
n
gage
r à
pr
ofit dans un dial
og
ue, luttant
co
ntre l
es
tensions propres au relativisme
cultur
eJ.9
Perspective
égalitaire
critique
Co
mm
e mentionné plus haut, la
sociologie a ten
da
n
ce
à critiquer
l'
ordre
établi. L'Eglise c
hr
étienne étant bien
établie, elle se sent
so
uvent mal à
l'aise
face à la pen
sée
et aux th
éo
ri
es
des
sociolo
gu
es.
Ce
pe
nd
ant, certains éléments
de la th
éo
rie du
co
nflit et de
l'
i
nt
er
ac
ti
on
sy
mb
olique sont en harmonie avec les
enseignements du Nouveau T
esta
ment.
L
es
apôtres
ado
pt
aie
nt une attitu
de
critique
à
l'
égard de la stru
ct
ur
e sociale. P
ar
exemp
le,l'
Ep
îtr
e de Jacques
s'é
l
ève
co
ntre la t
endance
des membr
es
d'église à
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rer
outre
mes
ur
e la classe dirigeante.10
A la m
tt
nre des
soc
iol
og
u
es
d
'a
u
jou
r
d'
hui qui lancent
des
cri
ti
ques
,
Pa
ul
(a
pr
ès Jésu
s)
ne faisait pas de
distinction
de
pe
r
so
nne.
Pa
ul
pr
ofessait des
vu
es
anti-hiérarch
iq
ues tr
ès
p
oussées
et
il
ne voyait aucu
ne
si
gn
ifi
ca
tion
soc
iale
d'
importan
ce
d
ans
un
e ethnie, une
nationaliou un sexe.
11
De
plu
s,
à l'instar
de
quelqu
es
soc
iologues éga
li
ta
ir
es
,
l'Eg
lise
du
Nouvea
u
Testame
nt
éta
it
co
mmunautaire.
Les
membr
es
mettaient
le
ur
s biens en co
mm
un et recevaient
en
r
etou
r
de
l'Eg
li
se
ce
dont ils
avaient
besoin.
Le
No
u
vea
u Test
ament
mon
tre
cla
ir
ement que l
es
ch
ti
ens de l' Eglise
primitive avaient t
out
en
comm
un
.12
220
Conclusions
Com
me toute discipline universitaire
ou sci
en
tifique, la sociologie offre u
ne
optique particulière sur la r
éa
li. Elle nous
rappelle
qu
'a
ppartenir à un groupe social
in
fl
ue
su
r notre comportement.
no
s
atti
tu
des, nos instituti
ons
et
me
sur
notre th
éo
logie.
La
sociologie
révèle
que
les
soc
iétés ainsi que les théol
og
i
es
servent
souvent les puissants, et
que
les
êtres
humains sont
ca
pables de ren
verser
et
de
remplacer l
'o
rd
re social ou théologique
étab
li. De plus, la sociologie n
ous
rappelle
l'existe
n
ce
d'u
ne riche diversi
cu
lturelle
dans la
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co
nt
empo
raine et dans
l'Eg
lise adventiste.
Il
nous faut
co
mprendre, accepter
et
intégr
er
tout
es
les
sous-cultur
es
dont se
co
mpose la
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unauté des croyants. Enfin, dans
ses
cr
iti
qu
es
d
es
systè
mes de stratification, la
sociologie r
appe
lle aux chrétiens leurs
pr
opres
origines
éga
litaires ; elle t
empère
la tendance humaine vers
l'o
lig
ar
chie de
l'
orga
ni
sation
et
la
co
ur
fa
i
te
aux ri
ches
et
aux puissants de
ce
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C.
McBride
est
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et
directeur de 1'/nstitwc
of
Alcoholism
and
Drug
Dependency à Andrews University. Berrien Springs.
Michigan.
NOTES
ET
RffiR
EN
CES
1. Pour un survol de la sociologie. consult
er
William Komblum, Sociology
in
a Changing
World (Fon
Wonh:
Harco
un
Brace. 1994).
2. Karl Marx. Capital: A Critique
of
Political
Economy (New Yo
rk:
Vimage Books.
1977).
3. Voir Ronald J. Sider, Rich Christians in
an
Age
of
Hunger (Dall
as:
Word Publishing.
1990).
4. Max Weber. The Protestanr Etltic
and
the
Spirit
of
Capitalism (New York : Scribner.
19
76), Talcott Parsons. traducteur.
5. R
od
ney Stark. « Religion and Confonnity :
Reaffinning a Sociology
of
Religion »,
Social Forces
45
(1984}, p. 273-282.
6. Nancy T. Ammennan, « Telling
Congregational Storics
>>
. Review
of
Religious Research 35 : 4 (juin 1994). p.
289-301.
7.
Par
exemple. Jon M. Shepard. Sociology
(Minneapolis, Min
n.
: We
st
P
ub
lishing
Company. 1993), p. 433-459.
8. Michael Pearson. Millemtia/
Dr
eams
and
Moral Dilemmas (Cambridge : University
Press, 1990).
9. Pour une lecture complémentaire sur ce
sujet, voir Richard Perkins, Looking 8oth
Ways : Exploring the
/m
erface Bctween
Christiani
ry
and
Sociology (
Gr
and Rapids.
Mich. : Baker Book House. 1987).
10. Voir en
panicu
1ier Jacques 2.
Il.
Voir Galates 3 : 28.
12
. Voir Actes
2:
44
et4:
32.
Les
sociologues
fixent
leur
attention
sur
les
styles
d'interaction
entre
groupes
et
sur
l'influence
de
la
culture
sur
le
compo
_
rtement
humain.
)2
7:1997 REVUE
D'EDUCAT
ION ADVENTISTE
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