Analyse des modes de gestion forestière dans les parcs nationaux Etude comparative à l’échelle européenne Sophie Coste Programme aires protégées – Efficacité de la gestion 2 Analyse des modes de gestion forestière dans les parcs nationaux Etude comparative à l’échelle européenne Sophie Coste 3 4 Table des matières Remerciements ................................................................................................................... 6 Introduction ......................................................................................................................... 7 1. Orientations internationales ........................................................................................... 8 1.1. Définitions ..................................................................................................................................... 8 1.2. Catégories UICN .......................................................................................................................... 8 1.3. Objectifs détaillés de gestion d’un parc national en lien avec les critères de l’UICN ................... 9 1.4. Gestion forestière dans les zones constitutives d’un parc national (régime et réglementation des activités) ...................................................................................................................................... 12 2. Analyse comparative de la gestion forestière à l’échelle européenne et identification de bonnes pratiques.................................................................................. 15 2.1. Méthodologie .............................................................................................................................. 15 2.2. Identification de bonnes pratiques à l’échelle européenne ........................................................ 15 2.2.1. Parc National de Bialowieza (Pologne) ............................................................................... 16 2.2.2. Parc national Foreste Casentinesi, Monte Falrerona et Campigna (Italie) ......................... 18 2.2.3. Parc national Picos de Europa (Espagne) .......................................................................... 20 2.2.4. Parc national d’Oulanka (Finlande) ..................................................................................... 22 2.2.5. Parc national de Cairngorms (Ecosse) ............................................................................... 25 2.3. Synthèse ..................................................................................................................................... 27 3. Les parcs nationaux français et la loi de 2006 : analyse de la gestion forestière dans les réserves intégrales, zones coeurs et aires d’adhésion ................................... 28 3.1. La définition des parcs nationaux dans la loi de 2006 ............................................................... 28 3.1.1. La réserve intégrale ............................................................................................................. 28 3.1.2. Le cœur de parc national..................................................................................................... 29 3.1.3. L’aire optimale d’adhésion de parc national ........................................................................ 29 3.2. Situation des principaux parcs forestiers nationaux français ..................................................... 30 4. Recommandations pour mettre en adéquation la gestion forestière avec les critères internationaux ...................................................................................................... 31 4.1. Bilan de l’étude menée dans les cinq parcs nationaux forestiers européens ............................ 31 4.2. Propositions de recommandations pour les différentes zones de parc national ........................ 33 4.2.1. Recommandations pour la réserve intégrale ....................................................................... 33 4.2.2. Recommandations pour la zone cœur ................................................................................ 33 4.2.3. Recommandations pour l’aire d’adhésion ........................................................................... 33 4.3. Conclusion .................................................................................................................................. 34 Annexes ............................................................................................................................. 35 Annexe 1 : contacts ........................................................................................................................... 35 Annexe 2 : bibliographie et webographie .......................................................................................... 36 Annexe 3 : Enquête transmise aux cinq pays européens ................................................................. 38 Annexe 4 : Fiches complètes des parcs nationaux forestiers européens ......................................... 43 5 Remerciements Ce document a été élaboré grâce aux contributions et à la collaboration d’experts : International: Nigel Dudley (Equilibrium research) France: Isabelle Meurillon (GIP des forêts de Champagne et Bourgogne) – Daniel Vallauri (WWF) – Gilles Landrieu (Parcs Nationaux de France) – Véronique Boussou (Parcs Nationaux de France) – Marie Thomas (Parcs Nationaux de France) Pologne: Piotr Daszkiewicz (Service du Patrimoine Naturel / Muséum National d’Histoire Naturelle) Tomek Samojlik (Parc National de Bialowieza) Italie: Corrado Teofili (Federparchi) - Davide Alberti et Nevio Agostini (Parc national Foreste Casentinesi, Monte Folterona et Campigna) Espagne: Marta Mugica (Europarc Espagne) - Rodrigo Suárez Robledano (Parc national Picos de Europa) Finlande: Kari Lahti (Metsähallitus) Royaume-Uni: Will Boyd Wallis (Parc national Cairngorms) - Chris Mahon (IUCN National Committee UK) 6 Introduction La loi du 14 avril 2006 a consolidé la protection juridique des parcs nationaux et renforcé leur organisation territoriale en trois secteurs interdépendants (réserves intégrales, zones cœurs et aires d’adhésion) régis par des réglementations et des objectifs de gestion différents. Cependant, il existe une variabilité entre les parcs nationaux existants en matière de gestion forestière et de réglementation de la chasse, qui nécessite d’être clarifiée vis-à-vis des standards internationaux qui correspondent aux catégories de gestion d’aires protégées, telles que définies par l’UICN. La présente étude vise à caractériser en détail les objectifs de gestion de chaque zone d’un parc national et d’évaluer leur compatibilité avec les catégories UICN correspondantes (régime et réglementation des activités d’une catégorie I, II, V). Elle s’appuie notamment sur un recueil de pratiques de gestion exemplaires à l’échelle européenne pour formuler des préconisations. Sont considérées en priorité dans l’analyse les actions de gestion forestière, les pratiques sylvicoles et extractives locales, la chasse pour la régulation de grands ongulés, les travaux de restauration dans les milieux naturels non forestiers (marais, cours d’eau, pelouses sèches). Depuis leur origine, les parcs nationaux ont pour objectif de protéger un patrimoine naturel, culturel et paysager exceptionnels, sur les domaines terrestres et marins, et de promouvoir l’éducation et les loisirs. A l’échelle internationale, il existe environ 5000 parcs nationaux, plus de 300 en Europe et 10 en France. Couvrant une superficie totale de 4,9 millions d’hectares soit 7,7% du territoire terrestre de la métropole et des DOM, ils sont situés dans plusieurs régions biogéographiques d’Europe (méditerranéenne, alpine, océanique, continentale), d’Amérique (Antilles, Amazonie) et d’Asie (Mascareignes). Le réseau français des parcs nationaux est en expansion régulière. A l’issue de la réforme de 2006, l’Etat a créé le parc amazonien de Guyane (2007) et le parc national de La Réunion (2007). Malgré ce développement, certains écosystèmes sont restés faiblement représentés dans le réseau des parcs, en particulier les zones humides et la forêt tempérée, qui constituent pourtant les deux tiers de la superficie de peuplements forestiers métropolitains. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, l’Etat s’est donc engagé à compléter le réseau actuel par trois nouveaux parcs, centrés sur des écosystèmes clés du patrimoine naturel français, actuellement peu représentés dans les parcs nationaux existants : zones humides, forêts de plaine et côte méditerranéenne (Calanques). L’étendue et la qualité des massifs forestiers de Champagne et de Bourgogne ont permis à ce territoire d’être choisi pour accueillir le futur parc national consacré à la forêt feuillue de plaine. Ce dernier couvre plus de la moitié du territoire et constitue un vaste ensemble boisé, simplement entrecoupé, en son centre, par des vallées et quelques clairières où se concentrent les villages et les activités agricoles. A la demande du Ministère en charge de l’agriculture, l’objectif de l’étude a été de mener une démarche prospective sur les types de gestion forestière compatibles avec les critères internationaux d’un parc national qui pourraient être envisagés en fonction des différents zonages en : réserve intégrale (Ia), cœur de parc (II) et aire d’adhésion (V). Pour cela, l’étude s’est attachée à : - évaluer la correspondance avec les catégories UICN et préciser les modes de gestion forestière compatible avec chaque catégorie et ainsi redéfinir les catégories de gestion pour chacune des zones du parc national - faire un recueil de bonnes pratiques dans des parcs nationaux européens en faisant ressortir des éléments de comparaison - formuler des recommandations pour orienter la gestion forestière dans les 3 zones de parc. 7 1. Orientations internationales 1.1. Définitions Aire protégée L’UICN définit une aire protégée comme un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés. Parc national Vaste aire naturelle ou quasi naturelle mise en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région, qui fournissent aussi une base pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales. Forêt Territoire occupant une superficie d’au moins 0 ,5 hectares avec des essences forestières capables d’atteindre une hauteur supérieure à 5 m à maturité in situ, un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 m. En 2011, la forêt française couvre environ 16,3 millions d’hectares en métropole (soit 30% du territoire)1, et 8,3 millions d’hectares en outre-mer. Aire protégée forestière Une aire protégée comprenant des espaces forestiers, protégée sur la base de dispositions légales, principalement pour la conservation de la nature, et qui a reçu une désignation officielle comme espace protégé à long terme (COST Action E27 – Protected Forest Areas in Europe). L’UICN a également élaboré une définition spécifique des aires protégées forestières qu’elle conçoit comme un sous-ensemble à part entière des aires protégées. Protection, gestion et restauration forestière Les forêts recouvrent un panel important de fonctions ce qui induit des régimes de gestion forestière différents. Certaines forêts nécessitent une protection stricte mais toutes exigent une bonne gestion et beaucoup de forêts détruites ou endommagées doivent être restaurées. Un éventail d’approches différentes pour leur utilisation est nécessaire pour mener à bien la protection, la gestion et la restauration forestière. 1.2. Catégories UICN Depuis la création du Parc National de Yellowstone en 1872, plus de 100 000 aires protégées ont été créées à travers le monde, dans des contextes politiques et écologiques très diversifiés. Ce développement s’est traduit par la multiplication des dénominations et des statuts de protection, rendant nécessaire la recherche d’une nomenclature commune à l’échelle internationale. L’UICN a contribué à cet effort de standardisation en développant un système de classification des aires protégées reconnu par les Nations-Unies. Il est utilisé par plusieurs Gouvernements pour planifier leurs systèmes d’aires protégées et incorporé dans de nombreuses législations nationales. Cette classification sert également d’autres objectifs, parmi lesquels : - Alerter les Gouvernements sur l’importance des aires protégées - Faciliter les analyses comparatives des systèmes de protection - Identifier de manière précise les objectifs de gestion des aires protégées - Instaurer un cadre standard pour la collecte et la diffusion de données sur les aires protégées - Encourager les Gouvernements à développer un éventail d’objectifs de gestion adaptés aux conditions nationales et locales - Améliorer la communication et la compréhension mutuelle entre les acteurs impliqués dans la conservation. 1 IGN, 2011. La forêt en chiffres et en cartes 8 La classification de l’UICN définie en 1994 distingue six catégories d’aires protégées en fonction de leurs objectifs de gestion. Elles correspondent à une gradation de la naturalité de l’espace et du niveau d’intervention dans les milieux, depuis l’exclusion de toute activité jusqu’à des stratégies de gestion durable de la biodiversité. Les catégories I à III visent en premier lieu à protéger l’intégrité écologique des écosystèmes et des processus naturels. Les sites relevant des catégories II et III ont en plus une vocation récréative et éducative. La catégorie IV s’applique à des sites dans lesquels des interventions de gestion régulières sont nécessaires pour conserver et, le cas échéant, restaurer des espèces ou des habitats. Les dispositifs relevant de la catégorie V protègent des paysages culturels habités, comprenant par exemple des exploitations agricoles ou d’autres formes d’utilisation des sols. La catégorie VI s’applique aux aires d’utilisation durable des ressources naturelles, essentiellement au profit des populations locales. 1.3. Objectifs détaillés de gestion d’un parc national en lien avec les critères de l’UICN L’originalité des parcs nationaux français repose sur la mise en place d’un zonage qui permet d’articuler les mesures de protection de la nature avec les dynamiques de développement durable, sur terre et sur mer (eaux territoriales et eaux intérieures). Cette organisation intégrée du territoire était déjà présente dans la loi fondatrice de 1960 et a été renforcée avec la réforme de 2006. Chaque parc national correspond à une unité écologique et géographique composée de trois secteurs interdépendants, dont les objectifs et les modalités de gestion sont différents mais complémentaires. Réserve intégrale Des réserves intégrales peuvent être établies dans les cœurs des parcs nationaux « afin d’assurer, dans un but scientifique, une protection plus grande d’autres éléments de la faune et de la flore ». Pour cela, des sujétions particulières plus contraignantes peuvent être appliquées, par exemple en réservant l’accès pour les études scientifiques. Classées par décret, elles disposent d’un plan de gestion propre, proposé par le conseil scientifique. Ces objectifs et ces modalités de gestion les assimilent à la catégorie Ia définie par l’UICN, qui correspond à des aires protégées mises en réserve pour protéger la biodiversité et, éventuellement, des caractéristiques géologiques/ géomorphologiques. Les visites, l’utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation. Ces aires protégées peuvent servir d’aires de référence indispensables pour la recherche scientifique et la surveillance continue. Plusieurs objectifs de gestion définissent cette catégorie : Objectif premier : Conserver les écosystèmes exceptionnels au niveau régional, national ou mondial, les espèces (individuelles ou en groupes) et/ou les caractéristiques de la géodiversité : ces caractères distinctifs auront été formés principalement ou entièrement par des forces non humaines et seraient dégradés ou détruits par tout impact humain sauf très léger. Autres objectifs : - Conserver les écosystèmes, les espèces et les caractéristiques de la géodiversité dans un état aussi préservé de toute nouvelle activité humaine que possible ; 9 - Conserver des milieux naturels exemplaires à des fins d’études scientifiques, de suivi de l’environnement et d’éducation à l’environnement, y compris des aires de référence en excluant toute intrusion évitable ; - Réduire au minimum les perturbations en planifiant et en menant avec circonspection les activités autorisées, de recherche et autres ; - Conserver les valeurs culturelles et spirituelles associées à la nature. La zone du parc national mise en réserve intégrale pour protéger la biodiversité peut être résumée en 6 critères distincts : - Le site est mis en réserve stricte pour protéger la biodiversité et aussi, éventuellement, des caractéristiques géologiques/géomorphologiques - Les visites, l’utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation - Le principal objectif de gestion vise à conserver des écosystèmes exceptionnels à l’échelle régionale, nationale ou mondiale - Au moins un des éléments suivants figure dans les objectifs de conservation : écosystème exceptionnel, espèces (individuelles ou en groupes), caractéristiques de la géodiversité - L’ensemble des caractères distinctifs décrits précédemment ont été formés principalement ou entièrement par des forces non humaines - L’ensemble des caractères distinctifs décrits précédemment seraient dégradés ou détruits par tout impact humain sauf très léger Cœur de parc Les cœurs des parcs nationaux visent en priorité à protéger le patrimoine et constituent des territoires d’excellence de la gestion conservatoire. D’après la réglementation, un cœur de parc national est « un espace de protection et de référence scientifique, d’enjeu national et international, permettant de suivre l’évolution des successions naturelles, dans le cadre notamment du suivi de la diversité biologique et du changement climatique. Il est aussi un espace de découverte de la nature, de ressourcement et de tranquillité. (…) La gestion conservatoire du patrimoine du cœur du parc a pour objet de maintenir notamment un bon état de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore, les fonctionnalités écologiques et la dynamique des écosystèmes, d'éviter une fragmentation des milieux naturels et de garantir le maintien d’une identité territoriale. La maîtrise des activités humaines, dont la fréquentation du public, doit être suffisante pour garantir la protection du patrimoine du cœur du parc et garantir la conservation de son caractère ». Les activités humaines sont strictement encadrées par la législation des parcs nationaux et la réglementation qui en découle, notamment le code de l'environnement et pour chaque parc, le décret de création, la charte et les actes dérivés de l’établissement public. La publicité et les activités industrielles et minières sont interdites. L’établissement public du parc a également vocation à encadrer les activités agricoles, pastorales et forestières. Il peut interdire ou soumettre à un régime particulier les travaux, les aménagements, les constructions et les installations, la chasse et la pêche, les activités commerciales, l’extraction des matériaux non concessibles, l’utilisation des eaux, la circulation du public, le survol à une hauteur inférieure à 1000 mètres du sol et plus globalement, toute action susceptible d’altérer le caractère du parc national et de nuire au développement naturel de la faune et de la flore. De plus, certains travaux relevant d'une étude d'impact et pouvant affecter de façon notable les cœurs terrestres ne peuvent être autorisés qu'après avis conforme de l'établissement. Du fait de ces modes de gestion, les cœurs de parcs nationaux correspondent à la catégorie II définie par l’UICN. Les aires protégées de catégorie II sont de vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région, qui fournissent aussi une base pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales. 10 Plusieurs objectifs de gestion définissent cette catégorie : Objectif premier : Protéger la biodiversité naturelle de même que la structure écologique et les processus environnementaux sous-jacents, et promouvoir l’éducation et les loisirs. Autres objectifs : - Gérer l’aire de façon à perpétuer, dans un état aussi naturel que possible, des exemples représentatifs de régions physiographiques, de communautés biotiques, de ressources génétiques et de processus naturels intacts ; - Maintenir des populations viables et écologiquement opérationnelles et des assemblages d’espèces indigènes en densités suffisantes pour préserver à long terme l’intégrité et la résilience de l’écosystème ; - Contribuer en particulier à la conservation d’espèces occupant de grands espaces, de processus écologiques régionaux et des voies de migration ; - Gérer la fréquentation de visiteurs à des fins spirituelles, éducatives, culturelles et récréatives de façon à ce qu’elle ne cause aucune dégradation biologique ou écologique significative des ressources naturelles ; - Prendre en compte les besoins des populations autochtones et des communautés locales, y compris l’utilisation de ressources de subsistance, dans la mesure où celles-ci n’ont pas d’incidence négative sur le premier objectif de gestion ; - Contribuer à l’économie locale par le tourisme. La zone cœur d’un parc national peut être résumée en 4 critères distincts : - Le site correspond à une vaste aire naturelle ou quasi naturelle mise en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région - Il fournit aussi une base pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales. - Un des objectifs premiers de gestion est de protéger la biodiversité naturelle de même que la structure écologique et les processus environnementaux sous-jacents. - Un des objectifs premiers de gestion est de promouvoir l’éducation et les loisirs. Aire d’adhésion Le décret de création des parcs nationaux définit également une « aire optimale d’adhésion », qui correspond à « tout ou partie des territoires des communes (…) ayant vocation à faire partie du parc national en raison notamment de leur continuité géographique ou de leur solidarité écologique avec le cœur »2. L’aire d’adhésion effective est déterminée par les communes ayant exprimé par une délibération leur décision d’adhérer à la charte. Au total, les aires optimales d’adhésion des parcs nationaux couvrent 25 280 km², soit 2,3% du territoire terrestre de la métropole et des DOM. La réglementation précise que « l’aire d’adhésion, par sa continuité géographique et sa solidarité écologique avec le cœur, concourt à la protection du cœur du parc national, tout en ayant vocation à être un espace exemplaire en matière de développement durable. (…) L'adhésion (…) d'une commune (…) a pour objet de maintenir l’interaction harmonieuse de la nature et de la culture, en protégeant le paysage et en garantissant le maintien des formes traditionnelles d’occupation du sol et de construction, ainsi que l’expression des faits socioculturels». Les aires d’adhésion constituent des territoires de projet des acteurs locaux réunis par leur engagement commun à la charte. En métropole, tous les documents de planification en matière d’urbanisme doivent être compatibles avec la charte dans l'ensemble du parc. Dans la zone cœur, l’exigence de compatibilité avec la charte s’applique aux documents de planification, d'aménagement et de gestion des ressources naturelles relatifs à l'agriculture, la forêt, l’accès à la nature, les sports de nature, le tourisme, la gestion de l’eau, l'énergie éolienne, les carrières, la chasse, la pêche, la faune sauvage, l'aménagement et la mise en valeur de la mer. Ces dispositions sont assouplies dans les DOM. 2 Loi n°2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux 11 Une aire optimale d’adhésion d’un parc national s’apparente davantage à une zone tampon. Une démarche de dialogue doit-être envisagée au cas par cas avec les gestionnaires et les élus des territoires concernés pour valider la conformité de ces espaces avec la définition UICN d’aire protégée. A l’issue de cette démarche, dans le cas où l’aire est compatible avec les caractéristiques d’une aire protégée, ses objectifs de gestion pourraient correspondre avec la catégorie V (paysage protégé) dans la mesure où elle résulte de l’interaction des hommes et de la nature au fil du temps, et possède un caractère distinct, avec des valeurs écologiques, biologiques, culturelles et panoramiques considérables, et où la sauvegarde de l’intégrité de cette interaction est vitale pour protéger et maintenir l’aire, la conservation de la nature associée ainsi que d’autres valeurs. Plusieurs objectifs de gestion définissent cette catégorie : Objectif premier : Protéger et maintenir d’importants paysages terrestres ou marins, la conservation de la nature qui y est associée, ainsi que d’autres valeurs créées par les interactions avec les hommes et leurs pratiques de gestion traditionnelles. Autres objectifs : - Préserver une interaction équilibrée entre la nature et la culture par la protection de paysages terrestres ou marins et par des approches de gestion des sociétés, des cultures et des valeurs spirituelles traditionnelles associées; - Contribuer à la conservation à long terme en préservant les espèces associées aux paysages culturels et/ou en offrant des opportunités de conservation dans des paysages intensément utilisés ; - Fournir des opportunités de distractions, de bien-être et d’activités socioéconomiques grâce aux loisirs et au tourisme ; - Offrir des produits naturels et des services environnementaux ; - Proposer un cadre pour étayer l’implication active de la communauté dans la gestion de paysages terrestres ou marins précieux et du patrimoine naturel et culturel qu’ils renferment ; - Encourager la conservation de l’agrobiodiversité et de la biodiversité aquatique ; - Servir de modèles de durabilité de sorte que l’on puisse en tirer des leçons pour d’autres applications. Les caractéristiques d’une aire relevant de la catégorie V peuvent être résumées en 4 critères distincts : - L’interaction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps, une aire qui possède un caractère distinct, avec des valeurs écologiques, biologiques, culturelles et panoramiques considérables - La sauvegarde de l’intégrité de cette interaction est vitale pour protéger et maintenir l’aire, la conservation de la nature associée ainsi que d’autres valeurs. - Un des objectifs premiers de gestion est de protéger et maintenir d’importants paysages terrestres ou marins, la conservation de la nature qui y est associée. - Un des objectifs premiers de gestion est de protéger et maintenir d’autres valeurs créées par les interactions avec les hommes et leurs pratiques de gestion traditionnelles. 1.4. Gestion forestière dans les zones constitutives d’un parc national (régime et réglementation des activités) En premier lieu, une aire protégée forestière est définie, d’après l’UICN, comme un « sous-ensemble de toutes les aires protégées qui comprend une surface importante de forêt. Elle peut recouvrir la totalité ou une partie d'une aire protégée. » Dans les aires protégées forestières, la définition de l’UNECE/FAO précise les éléments suivants 3 : Dudley, N. (Éditeur) (2008). Lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées. Gland, Suisse : UICN. Page 60 3 12 - les plantations forestières dont l’objectif de gestion principal est le bois rond industriel, la gomme, la résine ou les fruits ne doivent pas être pris en compte ; - les terres restaurées en forêts naturelles doivent être comptées si le principal objectif de gestion est le maintien et la protection de la biodiversité et des valeurs culturelles associées ; - les « forêts culturelles » doivent être incluses si elles sont protégées en premier lieu pour leur biodiversité et pour les valeurs culturelles associées. Selon l’UICN, les forêts protégées et/ou conservées à d’autres fins que celle de la biodiversité ne peuvent bénéficier automatiquement de la qualité d’aire protégée forestière : Lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées, UICN, 2008 Calcul des aires protégées forestières Calculer la proportion de forêt dans la zone protégée Déduire toute zone d’arbres qui ne respecte pas la définition d’une forêt comme les plantations industrielles pour le bois, la nourriture, l’huile de palme, etc = Aire protégée forestière La reconnaissance d’une aire protégée forestière doit se faire au travers de l’existence d’un objectif principal de maintien et de protection de la biodiversité et des valeurs culturelles associées. Ainsi, les plantations forestières, dont l’objectif de gestion principal est l’exploitation industrielle ne peuvent être considérées comme des aires protégées forestières. Pour autant des questions légitimes se posent à l’endroit des forêts semi-naturelles anciennes gérées de façon extensive. Il en est de même pour les forêts à objectif premier de protection physique (contre des risques naturels), exclues d’emblée par les lignes directrices de l’UICN de la qualité d’aire protégée alors que 13 ces statuts ne sont pas exclusifs de considérations écologiques ni d’objectifs de protection de la nature. Afin d’apprécier si les zones d’un parc national correspondent à des aires protégées forestières au sens de l’UICN, deux questions doivent ainsi être abordées afin de déterminer : - la nature des habitats réellement concernés, leur naturalité, en excluant les plantations exotiques ; - le niveau de protection, les objectifs visés par les mesures de gestion et le régime de gestion des activités. Ensuite, au sein de chacune des zones composant un parc national, d’après la définition de l’UICN, les mesures de gestion forestières permises ou non par catégorie sont les suivantes : Catégorie Ia : Aire protégée stricte, établie prioritairement pour des objectifs de maintien, de la protection de la biodiversité et, éventuellement, des caractéristiques géologiques/géomorphologiques. La forêt est laissée en libre évolution. Les seules interventions autorisées ne doivent-être ni substantielles, ni permanentes, ne doivent pas concerner plus de 25% de la surface du territoire et doivent être compatibles avec les objectifs principaux de gestion. En ce qui concerne l’accès, le public n’est pas autorisé à pénétrer librement au sein de la réserve intégrale. Les seuls accès permis sont notamment destinés à la recherche scientifique et à la surveillance. Catégorie II : Aire protégée vaste, principalement recouverte de forêts naturelles et la gestion pratiquée vise à maintenir l’habitat forestier et des activités récréatives et touristiques sont proposées. L’objectif principal de gestion est la protection de la biodiversité donc de la forêt dans le cas d’une aire protégée forestière en réalisant une intervention minimum. La chasse (y compris sportive), la pêche de plaisance et la cueillette (champignons, etc.) peuvent éventuellement être autorisées dès lors que l’aire a pour objectif la préservation d’écosystèmes. L’exploitation ou l’occupation du territoire est exclue si elle nuit aux objectifs de l’aire protégée. Catégorie V : Les principaux objectifs de gestion sont liés à la protection des paysages forestiers et d’éléments spécifiques naturels. Les mesures de gestion qui peuvent-être mises en place sont les suivantes : - les forêts gérées comme des réserves naturelles dans lesquelles la protection de la nature sera une priorité - la gestion des ressources forestières renouvelables ; - la gestion des forêts pour leur valeur récréative en faveur des populations locales et les visiteurs; - la gestion des forêts principalement pour répondre aux besoins de la communauté locale pour l'alimentation, l'énergie et les matériaux fournis; - la gestion des forêts comme des réserves pour le prélèvement durable de la faune sauvage, et d'autres produits forestiers non ligneux comme le miel; - la gestion des bassins versants des forêts / régions boisées, qui aident à protéger l'approvisionnement en eau (qualité et quantité) pour les communautés situées en aval (au sein ou en dehors de la zone protégée); - la gestion des petits milieux forestiers utilisés pour le système de production, tels que les haies et les bosquets, pour les mesures de contrôle du sol ou à des fins sportives, et - la gestion des autres milieux forestiers utilisés pour les plantations ornementales ou arboretums 14 2. Analyse comparative de la gestion forestière à l’échelle européenne et identification de bonnes pratiques 2.1. Méthodologie Dans le cadre de cette étude, un échantillon représentatif de six pays européens a été défini afin de réaliser des analyses comparatives et de formuler des recommandations à partir des meilleures pratiques identifiées. Plusieurs critères d’échantillonnage ont été déterminés, prenant en compte la diversité des contextes juridiques et écologiques des principaux pays forestiers européens, en considérant également la proximité des problématiques de gestion forestière avec la France et en respectant les équilibres géographiques (Europe du Nord/Sud). Pour les études de cas, le choix s’est porté sur des parcs nationaux forestiers, de préférence feuillus, et l’analyse visait à comparer les types de gouvernance et de gestion forestière répondant aux exigences de chaque zone constitutive d’un parc national. L’objectif de l’étude est de caractériser les modalités de gestion forestière compatibles avec les exigences d’un parc national, dont la justification première est la préservation des écosystèmes forestiers et associés, dans leur diversité et leur fonctionnalité, tout en promouvant un modèle original de gestion durable exemplaire de la filière bois, en conformité avec le caractère du parc, et en permettant des prélèvements sylvicoles en dehors de la réserve intégrale4. Au total, cinq pays ont été retenus pour l’analyse de cas: Pologne, Italie, Espagne, Finlande et Royaume-Uni. L’Allemagne, qui partage de nombreuses caractéristiques communes avec la France, a été traitée dans le cadre d’une étude complémentaire menée par le GIP Parc national des forêts de Champagne et de Bourgogne. Une enquête détaillée (cf. annexe 3) a été transmise à chaque gestionnaire de site afin de recueillir des informations en particulier sur le zonage, la gestion forestière, l’acceptabilité sociale du parc, les menaces sur la biodiversité. A partir des réponses recueillies par l’enquête et de documents de gestion transmis par les gestionnaires, une fiche synthétique de chaque parc national a été réalisée (cf. annexe 4). Selon les parcs nationaux, les données sont relativement hétérogènes, cependant de nombreuses informations communes ont pu être obtenues, et sont présentées sous forme synthétique dans la partie suivante. 2.2. Identification de bonnes pratiques à l’échelle européenne Les fiches descriptives des parcs nationaux étudiés présentent un état des lieux du contexte historique et institutionnel, des caractéristiques forestières, des objectifs de gestion et des menaces, une description du zonage et un exemple de bonne pratique adaptable dans le contexte français. 4 Extrait convention constitutive (article 2 -3 missions du GIP) 15 2.2.1. Parc National de Bialowieza (Pologne) Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Białowieski Park Narodowy 1921 10 520 hectares 55% Feuillus, conifères, alluviales Zone de protection stricte (Ia), zone de protection active (II) et zone de paysage protégé (V). Hors du parc national : zone tampon Contexte Le Parc National de Bialowieza, le plus ancien des 23 parcs nationaux de Pologne, est situé au nordest du pays. Il recouvre la partie centrale de la forêt de Bialowieza (1/6 de la forêt sur la partie polonaise), qui correspond à la dernière forêt naturelle européenne dite primaire, identique à celle qui a couvert la zone de forêts de feuillus et de conifères dans le passé. En 1921, la Réserve forestière fut tout d’abord créée. C’est en 1932 que la Réserve est devenue Parc National. La forêt de Bialowieza est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1979 au titre du critère (vii)5. Caractéristiques forestières La forêt recouvre 55% de la superficie totale du parc national avec : - les forêts de Chêne, Charme et Tilleul qui couvrent près de la moitié de la surface de la forêt. - les forêts de conifères dominées par le Pin sylvestre et/ou l’Épicéa (pinèdes, pessières sur tourbe…) qui constituent le deuxième grand type de formation forestière de Białowieza. Elles couvrent plus d’un tiers de la forêt. - les aulnaies qui constituent le troisième grand type forestier. Les zones humides font également partie intégrante du parc national. Objectifs principaux de gestion L’objectif principal du Parc National est la protection de la nature avec pour actions principales : - la protection des ressources naturelles, scientifiques, des valeurs du paysage - l’identification et l’évaluation des menaces intérieures et extérieures existantes et potentielles, et mises en place pour faire face à ces menaces - l’accessibilité du Parc pour les recherches scientifiques - la gestion de la conservation des bisons d'Europe (centre d’élevage et in-situ, au sein de la forêt de Bialowieza côté Pologne) Zonage Trois zones délimitent le parc national pour lesquelles les catégories UICN n’ont pas été précisées mais une correspondance a néanmoins été proposée. 5 « Représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles » 16 Synthèse des modalités de gestion dont forestière Zone Superficie et pourcentage de couverture Catégorie UICN Zone de protection stricte 5 725,75 ha – 57,6% Ia Zone de protection active 4 438, 20 ha – 39% II Zone de paysage protégé 353, 32 ha – 3,4% V Zone tampon 3 224, 26 hectares / Description – Gestion – Réglementation Zone la mieux préservée (de haute valeur patrimoniale) dans laquelle aucune intervention humaine, aucun prélèvement, aucune introduction ne sont permis. La forêt est laissée en libre évolution. Accès au public très limité (pas plus de 20 personnes accompagnées d’un guide professionnel) Intervention humaine autorisée sous forme d’actions de protection avec pour objectif le rétablissement de conditions le proche possible d’écosystèmes naturels, du maintien des habitats naturels, flore, faune… Bon exemple de gestion au sein de cette zone : la fauche et le déracinement d’arbustes dans les milieux prairiaux afin de laisser se développer des espèces patrimoniales, rares et d’attirer des espèces avifaunistiques. Les mesures de gestion sont mises en place l’été, après que les espèces floristiques rares aient fleuri, quand la période de reproduction de l’avifaune est terminée. Conservation des fonctions caractéristiques d’un paysage particulier Zone qui permet d’atteindre l’objectif de protection du parc national contre les menaces extérieures, notamment celles d’origine anthropiques Etude de cas Le parc national de Bialowieza constitue un cas d’étude particulièrement intéressant en raison de la gestion exemplaire de sa réserve intégrale. Cette zone, qui correspond a priori à une catégorie Ia, a permis de préserver la forêt primaire depuis 1921. Aucune intervention humaine - de gestion ou d’usage – n’est permise dans son périmètre : la forêt est laissée en libre évolution et la protection stricte facilite l’expression des processus écologiques. L’arrêt des coupes d’arbres s’est ainsi traduit par le rétablissement progressif de la forêt et l’augmentation de la diversité spécifique. Le bois mort représente environ 20-25% de la masse totale de bois. L’accès du public est strictement contrôlé : seuls des groupes de 20 personnes maximum sont autorisés à entrer dans la réserve, à condition d’être accompagnés par un guide professionnel. 17 2.2.2. Parc national Foreste Casentinesi, Monte Falrerona et Campigna (Italie) Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Parco Nazionale delle Foreste Casentinesi, Monte Falterona, Campigna 12 juillet 1993 36 200 hectares 80% Feuillus (hêtraies) Réserve intégrale (Ia), zone de valeurs culturelles, scientifiques et paysagères (II), zone forestière, agricole et récréative (V) Contexte Le parc national des forêts de Casentinesi, Mont Falterona et Campigna intègre la première réserve intégrale de Sasso Fratino créée en Italie. Cette réserve détient le label du Diplôme européen 6 depuis 1985. L’ensemble du Parc national est également inclus dans un site Natura 2000. Il est caractérisé par des écosystèmes forestiers en bon état de conservation, très rares dans cette partie des Appenins. Il contient également des paysages d’intérêt patrimonial, importants pour de nombreuses espèces de flore et de faune, et liés à la présence d’activités agro et sylvo-pastorales traditionnelles. Dans les premières années de sa création, le parc national a fait l’objet d’oppositions locales, en raison d’une gestion non optimale et du rejet de certaines parties prenantes (chasseurs, opérateurs touristiques). Les mesures mises en place pour renforcer l’acceptabilité sociale ont reposé sur une communication de l’information plus transparente et sur des actions de sensibilisation soulignant la multiplicité des bénéfices associés à la présence du parc national. Caractéristiques forestières La forêt recouvre plus de 80% du territoire du parc national et l’Etat est propriétaire. Elle est principalement composée de feuillus (23 853 hectares), dont une majorité de hêtraies (11 257 hectares). 8% 12% 15% 65% Zones non boisées Forêts de conifères Forêts de feuillus Mixte conifères - feuillus Objectifs principaux de gestion et menaces Les principaux objectifs de gestion visent la préservation de la forêt primaire et ancienne et, l'amélioration de la naturalité des parties restantes de forêts domaniales incluses dans le parc national. Le maintien des usages productifs sur les terrains privés est également intégré. La gestion actuelle est guidée par les critères de peuplements forestiers naturels afin de faciliter une biodiversité élevée, en favorisant la présence d'arbres morts et de bois mort sur le sol. Les menaces qui pourraient peser sur le parc national sont l’abandon du pastoralisme, le manque de pâturage et la perte d'espaces ouverts. Il faut également citer la fréquentation touristique dans certaines zones sensibles à forts enjeux de biodiversité. Dans certains cas, les activités sportives, la cueillette d’espèces floristiques illégale, l’empoisonnement ou le piégeage illégal d’espèces animales constituent également des menaces importantes. Enfin, la présence de certaines espèces exotiques envahissantes pourrait modifier à terme les processus naturels biotique et abiotique. 6 Le diplôme européen des espaces protégés est un outil d'application de la stratégie européenne pour la biodiversité. Il est depuis 1965 attribué (pour 5 ans, sur la base d'un règlement) à des espaces naturels ou semi-naturels protégés « en raison de qualités remarquables du point de vue scientifique, culturel ou esthétique, à condition toutefois que ces espaces bénéficient également d’un régime de protection adéquat, éventuellement associé à des programmes de développement durable... ». 18 Zonage Trois zones délimitent le parc national pour lesquelles une catégorie de gestion UICN a été attribuée : Zonages du Casentinesi, Campigna » Parc National « Foreste Monte Falterona et Source : Parc National « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » Zones de la Réserve intégrale Zones d’intérêt scientifique Zones d’intérêts paysagères Monuments Zones d’un intérêt écologique particulier Zones à destination sportive Zones à destination forestière prédominante Zones à destination agricole prédominante Zones urbaines et d'expansion urbaine Synthèse des modalités de gestion dont forestière Zone Superficie Catégorie UICN Zone A : Réserve intégrale 1320 ha Ia Zone B : zone de valeurs culturelles, scientifiques et paysagères 10 408 ha II Zone C : zone forestière, agricole et récréative 25 833 ha V Description – Gestion – Réglementation Ancienne forêt laissée en libre évolution. Activités permises : surveillance et activités de recherche Protection des processus écologiques, espèces et caractéristiques des écosystèmes de la région. Activités récréatives et traditionnelles agro-pastorales et forestières maintenues si compatibles avec la conservation des valeurs naturelles du site. Quelques activités anthropiques sont permises comme la cueillette des champignons, les traitements de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. La chasse n’est par contre pas autorisée. Zones d'intérêt naturel, avec une référence particulière à la protection des paysages. L’interaction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps, une aire qui possède un caractère distinct digne de protection. Les objectifs de cette zone sont la protection, l’amélioration, la promotion : - de l’agriculture agro-environnementale - des activités traditionnelles, y compris l'agriculture et l'élevage Les usages prévus, tant publics que privés, sont compatibles avec les activités prévues et les objectifs du parc national conformément à la loi cadre aussi bien pour le quotidien des populations locales et les intérêts généraux. Etude de cas La conception de ce parc national est très intéressante. Les trois zones distinctes ont été définies selon les objectifs fixés en sous-zones. Une partie de la réserve intégrale est dédiée à la recherche scientifique. La zone B a également été subdivisée en deux parties, l’une en raison de l’intérêt paysager et l’autre pour préserver le patrimoine culturel. Enfin la zone C, a été organisée en trois secteurs à savoir, forestiers, agricoles et culturels. La réglementation repose sur des documents de gestion relatifs à chaque activité, accessibles sur le site Internet7 du parc national. Ces orientations portent notamment sur la gestion forestière (coupe de taillis à maturité, arbres morts, feux de forêt), la recherche scientifique, les dommages à la faune, la cueillette de champignons, le camping, les manifestations sportives etc… 7 http://www.parcoforestecasentinesi.it/pfc/index.php?option=com_inclusore_ricerca_norm&file=1&Itemid=158&pag=1&cap=1&la ng=it&titolo=&argomento=4&categoria=-1&visualizzazione=a.data_pub&Submit=Cerca 19 2.2.3. Parc national Picos de Europa (Espagne) Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Parque Nacional de Picos de Europa 30 mai 1995 66 640 hectares Non renseigné Feuillus Parc national classé en catégorie II. 5 zones recouvrent le parc national mais les catégories UICN n’ont pas été précisées : Zone de la réserve, zone d’usage restreint, zone d’usage modéré, zone d’utilisation spéciale, zone d’activités traditionnelles Contexte Le parc national Picos de Europa est issu de l’extension en 1995 du parc "Montaña de Covadonga», créé le 22 Juillet 1918 (premier parc national d’Espagne). Le 9 juillet 2003, l’UNESCO a approuvé la demande de classement en Réserve de Biosphère 8. La loi 16 /1995 du 30 mai 1995 portant création du parc national des Picos de Europa précise que ses objectifs de gestion sont de protéger l'intégrité des écosystèmes, de contribuer à la protection, la valorisation, le développement et la diffusion des valeurs culturelles, de faciliter la connaissance et la bien-être des citoyens, promouvoir le développement social, économique et des communautés culturelles à leur niveau territorial, et de contribuer à l'héritage européen et mondial d'un échantillon national d’écosystèmes représentatifs de la haute montagne et de la forêt Atlantique. Une attention particulière est apportée aux populations locales qui vivent ou qui exercent des activités économiques au sein du parc national. La réalisation de ces objectifs, comme dans le reste des parcs nationaux, repose sur la préplanification, comme spécifié dans le Plan d'utilisation et de gestion d'administration. Ce document normatif est établi pour une durée de six ans, conformément au Plan directeur des parcs nationaux, instrument de base de la gestion du réseau des parcs nationaux, approuvé par le décret royal 1803/1999, du 26 Novembre 1999. Des plans d’action sont élaborés annuellement. Caractéristiques forestières De nombreuses espèces forestières ont colonisé le parc national en fonction de l'altitude, du sous-sol et de l'exposition : - le chêne vert (Quercus ilex) - le chêne liège (Quercus suber) Dans les zones plus fraîches : - le châtaigner (Castanea sativa) - le chêne rouvre (Quercus robur) - le hêtre (Fagus sylvatica) Objectifs principaux de gestion et menaces Les objectifs de conservation du parc national sont les suivants : - protection de l'intégrité des écosystèmes qui constituent une représentation significative des systèmes naturels et semi-naturels associés à la forêt oro-cantabrique (forêt humide) - Contribuer à la protection, la restauration, le développement et la diffusion des valeurs culturelles et l'histoire anthropologique - Protéger le paysage de haute montagne - Maintenir les activités traditionnelles telles que l’élevage - Promouvoir le développement social, économique et culturel durable en associant les populations locales - La chasse et la pêche sont de manières générales incompatibles avec les objectifs de parcs nationaux. Un comité de gestion mixte, sur proposition de l’organisme gestionnaire du parc, avec d’autres administrations compétentes, établit un programme d’accords volontaires avec les autorités du droit de la chasse. Des menaces pèsent également sur le parc national, en particulier : 8 Réserve de biosphère est une reconnaissance par l'UNESCO de zones modèles conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable, dans le cadre du Programme sur l'homme et la biosphère (MAB) 20 - la forte concentration de visiteurs sur certains sites - les feux de forêts - des phénomènes associés aux changements climatiques tels que la raréfaction du grand tétras et le déclin des populations de saumon atlantique. Quelques problématiques fragilisent également l’acceptabilité sociale du parc national : - la présence du loup - la crise économique, dans la mesure où elle se traduit par une baisse de crédits et d’investissements. Pour faire face à ces problèmes, l’Etat propose : - des aides financières aux résidents du parc national et ses municipalités - des activités éducatives et des formations - la participation à la gestion (à titre consultatif uniquement). En termes de gestion, les actions entreprises ont pour priorité la conservation des valeurs naturelles et des processus qui les soutiennent. Toute action mise en œuvre doit être compatible avec la conservation des valeurs naturelles. Zonage Le parc national est subdivisé en cinq zones, caractérisées par des actions de gestion distinctes. Synthèse des modalités de gestion dont forestière Zone Zone de la réserve Zone d’usage restreint Zone d’usage modéré Zone d’utilisation spéciale Zone d’activités traditionnelles Description - Gestion - Réglementation Zone la plus protégée avec les caractéristiques suivantes : - valeurs naturelles importantes, - public non autorisé - gestion autorisée mais pour la recherche, la spéléologie, les contrôles de population… Dans cette zone, les activités traditionnelles et la pression du public sont plus faibles. La présence du public est limitée sur les routes, les chemins, les sentiers, et les voies d'escalade, sauf cas exceptionnels Cette zone est dominée par le caractère naturel dans laquelle le public est autorisé mais aucune grande infrastructure n’est présente. Grandes surfaces transformées par l'activité agricole et soumis à des utilisations traditionnelles à caractère extensif. Cette zone concerne les installations nécessaires pour l’usage du public, le personnel administratif. Elle inclut également les installations pré-existantes et les routes. Zone dans laquelle se trouvent les zones urbanisées, les zones agricoles… Etude de cas La particularité de ce parc national repose sur les cinq zonages établis spécifiquement en fonction des activités autorisées. Les deux premières sont destinées à la stricte conservation du patrimoine naturel avec une pression anthropique limitée. Les trois autres zones évoluent vers une acceptation des activités traditionnelles et l’autorisation du public. Les populations locales tiennent un rôle important pour le bon fonctionnement du parc national. 21 2.2.4. Parc national d’Oulanka (Finlande) Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Oulangan kansallispuisto 1956 28 000 hectares 55% Conifères, feuillus, alluviales Zone de protection stricte (Ia), zone de nature sauvage (Ib), zone récréative et de randonnée (II) Contexte Les 37 parcs nationaux de Finlande sont composés en partie d’habitats forestiers mais il existe très peu de forêts de feuillus. Le couvert forestier est en effet dominé par des forêts de conifères laissées en libre évolution. Les forêts situées dans le sud du pays, nécessitent souvent des travaux de restauration et certains habitats forestiers à riche formations herbeuses requièrent des interventions de gestion pour maintenir le milieu ouvert, avec suffisamment de feuillus favorables aux espèces à protéger. Dans certains parcs nationaux, il existe de petites zones appelées habitats agricoles traditionnels, qui peuvent-être boisées (mais ce ne sont pas de véritables habitats forestiers), et gérées par pâturage (bovins ou ovins). Le Parc National d’Oulanka est situé en Finlande au niveau du cercle polaire arctique, transfrontalier avec le parc national de Paanajärvi en Russie. Ces deux parcs nationaux sont reconnus à l’échelle européenne (EUROPARC9) et internationale : ils ont obtenu le label PAN parks10 en 2012 et sont inscrits sur la liste Ramsar.. Caractéristiques forestières En ce qui concerne les habitats forestiers, le parc national est composé de : - Forêts de conifères Boréale (Taïga occidentale) - Forêts à riche formation herbeuse Fennoscandienne11 - Prairies boisées Fennoscandienne - Forêts de feuillus marécageuse et tourbières boisées - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae). La surface totale de la forêt est de 15 300 hectares, sous propriété exclusive de l’Etat. Objectifs principaux de gestion et menaces L’objectif principal du parc national est d’éviter la fragmentation des zones forestières. La forêt est laissée en libre évolution, aucune gestion n’est pratiquée et toute exploitation est interdite. Néanmoins le brûlage contrôlé est autorisé mais ce n’est pas une opération récurrente. D’autres mesures de gestion sont mises en place pour la conservation globale de la biodiversité, le patrimoine culturel, le tourisme et l’administration générale du site. Le parc fait face à trois catégories de menaces : - naturelles : espèces exotiques envahissantes, changements climatiques et feux de forêt - anthropiques : tourisme et autres activités humaines telles que l’érosion et les dérangements liés à la fréquentation du site par les visiteurs, trafic illégal de cross-country, chasse illégale, pêche, exploitation minière… 9 La Fédération EUROPARC, connu sous le nom "Fédération de la nature et des parcs nationaux de l'Europe", a été fondée en 1973 dans le but d'aider les zones protégées à réaliser pleinement leur rôle de gardiennes de la beauté naturelle de l'Europe 10 Pan Parks a pour objet de créer un réseau d'aires protégées exceptionnelles, d'importance internationale, offrant un tourisme dans la nature de haute qualité. 11 Fennoscandien : région géographique qui comprend le massif ancien de Finlande, Suède et Norvège 22 - organisationnelles: niveau d’organisation inadéquate, manque de coopération avec les populations locales, récession économique… Les principales menaces impactantes pour la biodiversité sont les activités économiques, notamment l’exploitation minière. La législation doit évoluer en bordure du parc national. Il existe également des menaces liées au caractère transfrontalier des deux parcs nationaux Oulanka –Paanajärvi: manque de coopération, coordination insuffisante, base juridique incompatible, baisse du niveau d’acceptation par les populations locales,... Zonage Trois zones délimitent le parc national : Zone 1 : La zone de conservation spéciale recouvre 11% du parc national. C’est une zone frontalière dans laquelle la protection stricte est pratiquée. Aucune mesure de gestion n’est mise en place et aucune activité halieutique n’est permise. Elle a été créée en raison des formalités frontalières, pour la protection d’écosystèmes fragiles et des espèces menacées présentes. Les objectifs de création sont de limiter l'accès conformément avec chacune des zones de caractéristiques particulières. L’accès à cette zone n’est autorisé qu’avec une permission spéciale des gardes ou de l’autorité gestionnaire. Zone 2 : La zone de nature sauvage recouvre 74% du parc national. Aucune mesure de gestion n’est pratiquée dans cette zone. Le public est autorisé à pénétrer dans cette zone mais une réglementation* stricte doit-être respectée12. Zone 3 : La zone récréative et de randonnée recouvre 15% du parc national. Cette zone a été créée pour fournir un accès et des services pour la randonnée et d'autres activités de loisirs selon ce qui est indiqué dans le plan de gestion et le code de conduite. La réglementation*13 est la même que pour la zone de nature sauvage. Zone 2 Zone 1 Zone 3 *Réglementation : Autorisé - marcher, skier ou faire du vélo librement excepté 12 13 Non autorisé - Déranger les gens ou endommager des biens http://www.outdoors.fi/hikinginfinland/rightsandregulations/Pages/Default.aspx http://www.outdoors.fi/hikinginfinland/rightsandregulations/Pages/Default.aspx 23 près des habitations, ou dans les champs qui peuventêtre facilement endommagés - camper temporairement autorisé mais à une distance raisonnable des habitations - cueillir des mûres sauvages, des champignons et des fleurs tant que ce ne sont pas des espèces protégées - pêche à la ligne - utiliser des bateaux, nager ou se baigner dans les eaux intérieures et la mer - marcher, skier, ou conduire un véhicule à moteur ou pêcher sur les lacs gelés, les rivières et la mer - Déranger les rennes, le gibier, les oiseaux nicheurs, leurs nids ou les jeunes - couper ou endommager les arbres - recueillir des mousses, lichens ou des arbres tombés de la propriété d'autrui - lumière de feux de camp sans autorisation, sauf en cas d'urgence - perturber la vie privée des habitants en campant trop près d'eux ou faire trop de bruit - laisser les déchets - conduire des véhicules en dehors de la route sans la permission du propriétaire - chasser sans les autorisations nécessaires (la chasse est réglementée par le décret incluant le régime de conservation du parc). Pour information, le parc transfrontalier de Paanajärvi en Russie interdit complètement la chasse- pêcher avec des filets, des pièges, ou avec moulinet et leurre sans les permis appropriés - pêcher avec des filets, des pièges, ou avec moulinet et leurre sans les permis appropriés. Le contrôle officiel de la chasse et de la pêche est effectué par les gardes. Synthèse des modalités de gestion dont forestière Zone Pourcentage de couverture Catégorie UICN Zone de protection stricte 11% Ia Zone de nature sauvage 74% Ib Zone récréative et de randonnée 15% II Description – Gestion – Réglementation Protection des écosystèmes fragiles et des espèces menacées présentes. Aucune mesure de gestion mise en œuvre, forêt laissé en libre évolution Accès du public dans cette zone limitée : permission spéciale attribuée par les gardes ou autorité gestionnaire Aucune mesure de gestion pratiquée dans cette zone Le public est autorisé à pénétrer dans cette zone mais la réglementation est stricte* Zone récréative créée pour fournir un accès et des services pour la randonnée et d'autres activités de loisirs selon ce qui est indiqué dans le plan de gestion et le code de conduite. La réglementation* est la même que pour la zone de nature sauvage Etude de cas La fréquentation touristique importante dans le parc national d’Oulanka a conduit les gestionnaires du site à établir une stratégie de développement du tourisme durable. Cette stratégie a pour objectif d’améliorer la communication et la sensibilisation des parties prenantes concernées. La création d’un groupe de coopération « Oulanka national park », à vocation consultative, vise à améliorer la gestion en impliquant davantage les populations locales. La chasse et la pêche de plaisance sont autorisées sous contrôle des autorités compétentes du parc national. 24 2.2.5. Parc national de Cairngorms (Ecosse) Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Cairngorms National park 2003 452 800 hectares 25% de la totalité des plus grandes forêts écossaises sont présentes dans le parc forêts Conifères, feuillus, tourbières boisées Parc national de catégorie UICN V Contexte Les parcs nationaux écossais constituent des modèles de développement durable, de développement rural, de croissance de la production, de l'amélioration des paysages et de la biodiversité. Leur gouvernance est exemplaire de l’approche collaborative. La gestion collective des parcs nationaux écossais contribue directement à l'objectif central du gouvernement écossais, à la création durable et à la croissance économique du gouvernement écossais. Le Parc National de Cairngorms, situé au nord-est de l’Ecosse a été créé en 200314 et fait partie des quinze parcs nationaux du Royaume-Uni. Occupant une surface de 4528 km², il est le plus grand parc national britannique. Les principales menaces qui touchent le parc sont liées à la fréquentation touristique. Caractéristiques forestières Les forêts du parc national de Cairngorms sont d’importance nationale et internationale. La gestion forestière vise à préserver à la fois la biodiversité, la culture et le développement économique. Le parc contient les grandes zones d’habitats de forêt semi-naturelle et représente la zone la plus étendue de forêt boréale au Royaume-Uni. Dans la zone des Cairngorms se développe l'une des dernières forêts primaires des îles Britanniques, la Caledonian Forest. Les vestiges de cette forêt s'étendent sur l'ensemble du parc national. Environ 25% des plus grandes forêts écossaises sont présentes dans le parc national comprenant pins, genévriers et feuillus. La forêt est composée de : - forêts de pins calédoniennes et plantations de conifères, - forêts de bouleaux, - tourbières boisées. Objectifs principaux de gestion et menaces Les parcs nationaux écossais poursuivent quatre objectifs: - préserver et améliorer le patrimoine naturel et culturel de la région - promouvoir l'utilisation durable du patrimoine naturel et les ressources naturelles des parcs nationaux - faire connaître et apprécier les qualités particulières de la région par le public - promouvoir le développement économique et social et le développement des communautés locales Le plan de gestion définit comme principal objectif la reconnexion des forêts avec les zones humides du parc national pour la biodiversité. Aucune mesure réglementaire forte n’est citée dans le plan d’action du parc national. Néanmoins, des mesures de gestion sont mises en place pour assurer la conservation des milieux forestiers. Zonage 14 National Parks (Scotland) Act 2000 25 Le plan de gestion du Parc National de Cairngorms (Cairngorms National Park, 2007) reconnait le classement du Parc dans la catégorie V (« Paysage terrestre ou marin protégé ») de la classification des aires protégées de l’UICN. Etude de cas La particularité du parc national de Cairngorms, qui s’applique à l’ensemble des parcs nationaux écossais, concerne leur classement en catégorie UICN V. La législation écossaise en matière de parc national n’est pas orientée vers la protection des « processus écologiques de grande échelle » (Dudley, 2008) et autorise les activités forestières et agricoles dans le tout le parc. Cela explique pourquoi les parcs issus de sa création ne sont pas classés selon la catégorie II (« Parc National ») des catégories de l’UICN. Vision à long terme du parc national de Cairngorms : Une économie durable soutenant les entreprises florissantes et les communautés Des usagers bénéficiant du parc à travers les visites et la pédagogie Un lieu privilégié pour les usagers et la nature avec un patrimoine naturel et culturel renforcés 26 2.3. Synthèse Tableau de synthèse des parcs et de leur zonage / activités forestières Zones Réserve intégrale (catégorie Ia) Zone cœur (catégorie II) Activités Gestion forestière Pologne Forêt laissée en libre évolution Non Italie Forêt laissée en libre évolution Non Espagne Forêt laissée en libre évolution Non Finlande Forêt laissée en libre évolution Non Ecosse Non concerné Interdite Limité (avec guide) Interdite Interdit Interdite Interdit Non concerné Non concerné Oui Oui Oui Interdite Limité (permission spéciale attribuée par les gardes) Oui Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Interdite Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Interdite Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Interdite Non concerné Activités traditionnelles Non précisé Accès du public Cueillette (champignons…) Activités récréatives Gestion forestière Oui Oui Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui Oui Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui Oui Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Interdite mais réglementée par le décret incluant le régime de conservation du parc Oui mais compatible avec les valeurs naturelles et les objectifs de gestion Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non concerné Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui Non concerné Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui mais compatible avec les valeurs paysagères et les objectifs de gestion Oui Intervention humaine Chasse Accès du public Surveillance et activités de recherche Gestion forestière Intervention humaine Chasse Aire optimale d’adhésion (catégorie V) Activités anthropiques à des fins économiques Conservation des fonctions caractéristiques d’un paysage Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné Non concerné 27 3. Les parcs nationaux français et la loi de 2006 : analyse de la gestion forestière dans les réserves intégrales, zones coeurs et aires d’adhésion 3.1. La définition des parcs nationaux dans la loi de 2006 « Art. L. 331-1. − Un parc national peut être créé à partir d’espaces terrestres ou maritimes, lorsque le milieu naturel, particulièrement la faune, la flore, le sol, le sous-sol, l’atmosphère et les eaux, les paysages et, le cas échéant, le patrimoine culturel qu’ils comportent présentent un intérêt spécial et qu’il importe d’en assurer la protection en les préservant des dégradations et des atteintes susceptibles d’en altérer la diversité, la composition, l’aspect et l’évolution. « Il est composé d’un ou plusieurs cœurs, définis comme les espaces terrestres et maritimes à protéger, ainsi que d’une aire d’adhésion, définie comme tout ou partie du territoire des communes qui, ayant vocation à faire partie du parc national en raison notamment de leur continuité géographique ou de leur solidarité écologique avec le cœur, ont décidé d’adhérer à la charte du parc national et de concourir volontairement à cette protection. Il peut comprendre des espaces appartenant au domaine public maritime et aux eaux sous souveraineté de l’Etat. » Depuis la loi du 14 avril 2006, les parcs nationaux «à la française» se définissent comme des espaces dans lesquels est menée une politique exemplaire de protection et de gestion du patrimoine naturel et culturel, mais aussi d’éducation à la nature, de récréation et de développement durable. Ils se composent de deux types d’espaces distincts : - le cœur se caractérise par sa grande richesse écologique et une faible pression d’activités anthropiques. Ce cœur est la seule zone sur laquelle s’applique la réglementation adaptée prévue par le décret de création. Il peut comprendre une réserve intégrale dans laquelle les processus naturels se développent librement ; - l’aire d’adhésion, à sa périphérie, est composée des communes qui adhèrent volontairement à une charte, signifiant ainsi leur volonté de contribution à l’objectif de protection du cœur. Cette « aire d’adhésion » constitue un espace dédié de développement durable et de solidarité écologique avec le cœur. 3.1.1. La réserve intégrale La loi de 2006 précise : Les zones dites "réserves intégrales" peuvent être instituées dans le cœur d’un parc national afin d’assurer, dans un but scientifique, une protection plus grande de certains éléments de la faune et de la flore ». « Pour cela, des sujétions particulières plus contraignantes peuvent être établies ; leur accès est en principe réserve aux études scientifiques. Classées par décret, elles disposent d’un plan de gestion propre adopté par le conseil d'administration de l'établissement public du parc sur proposition du conseil scientifique. Par ces objectifs et modalités de gestion, elles se rapprochent ainsi de la catégorie I définie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) pour le classement des aires protégées. »15 Aucune gestion n’est autorisée dans le périmètre de cette zone : la forêt est laissée en libre évolution et la chasse est interdite exceptée dans la mesure où cela répond aux objectifs de conservation16. La fréquentation du public est interdite sauf pour les activités relatives au suivi scientifique et à la surveillance. Toute activité de recherche ou d’exploitation minière est interdite. 15 Parcs nationaux de France, « Les parcs nationaux français, territoires de référence » Règle des 25%: l’objectif de gestion principal doit-être respecté sur au moins 75% de la superficie du territoire. La gestion des 25% restants doit être compatible avec ce même objectif 16 28 3.1.2. Le cœur de parc national « Art. L. 331-4-1. − La réglementation du parc national et la charte prévues par l’article L. 331-2 peuvent, dans le cœur du parc : « 1) Fixer les conditions dans lesquelles les activités existantes peuvent être maintenues ; « 2) Soumettre à un régime particulier et, le cas échéant, interdire la chasse et la pêche, les activités commerciales, l’extraction des matériaux non concessibles, l’utilisation des eaux, la circulation du public quel que soit le moyen emprunté, le survol du cœur du parc à une hauteur inférieure à 1 000 mètres du sol, toute action susceptible de nuire au développement naturel de la faune et de la flore et, plus généralement, d’altérer le caractère du parc national. « Elles réglementent en outre l’exercice des activités agricoles, pastorales ou forestières. « Les activités industrielles et minières sont interdites dans le cœur d’un parc national. « Art. L. 331-4-2. − La réglementation du parc national et la charte prévues par l’article L. 331-2 peuvent prévoir, par dérogation aux articles L. 331-4 et L. 331-4-1 et dans des conditions précisées par le décret prévu à l’article L. 331-7, des dispositions plus favorables au bénéfice des résidents permanents dans le cœur du parc, des personnes physiques ou morales exerçant une activité agricole, pastorale ou forestière de façon permanente ou saisonnière dans le cœur et des personnes physiques exerçant une activité professionnelle à la date de création du parc national dûment autorisée par l’établissement du parc national, afin de leur assurer, dans la mesure compatible avec les objectifs de protection du cœur du parc national, des conditions normales d’existence et de jouissance de leurs droits. » Cette définition indique que la chasse doit être interdite si elle nuit au caractère du parc national. Les activités forestières doivent être réglementées et les activités traditionnelles forestières pratiquées lors de la création du parc national sont autorisées seulement si elles ne vont pas à l’encontre des objectifs de protection de la zone cœur. En compléments, selon la réglementation : ≪ le cœur du parc national constitue un espace de protection et de référence scientifique, d’enjeu national et international, permettant de suivre l’évolution des successions naturelles, dans le cadre notamment du suivi de la diversité biologique et du changement climatique. Il est aussi un espace de découverte de la nature, de ressourcement et de tranquillité ... La gestion conservatoire du patrimoine du cœur du parc a pour objet de maintenir notamment un bon état de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore, les fonctionnalités écologiques et la dynamique des écosystèmes, d’éviter une fragmentation des milieux naturels et de garantir le maintien d’une identité territoriale. La maitrise des activités humaines, dont la fréquentation du public, doit être suffisante pour garantir la protection du patrimoine du cœur du parc ≫. Le cœur d’un parc national est institué par le décret de création en Conseil d'Etat ; il est le territoire d’excellence de la gestion conservatoire. 3.1.3. L’aire optimale d’adhésion de parc national L'aire optimale d'adhésion est classée par le décret de création comme ≪ territoire des communes ayant vocation à faire partie du parc national en raison notamment de leur continuité géographique ou de leur solidarité écologique avec le cœur ≫. L'aire d'adhésion effective est déterminée par l'adhésion des communes à la charte. Selon la réglementation, ≪ l’aire d’adhésion, par sa continuité géographique et sa solidarité écologique avec le cœur, concourt à la protection du cœur du parc national, tout en ayant vocation à être un espace exemplaire en matière de développement durable ... pour maintenir l’interaction harmonieuse de la nature et de la culture, en protégeant le paysage et en garantissant le maintien des formes traditionnelles d’occupation du sol et de construction, ainsi que l’expression des faits socioculturels≫. Les parcs nationaux seront chacun dotés d'une Charte de 15 ans approuvée par décret en Conseil d'Etat17. A travers les chartes, les aires d’adhésion constituent des territoires d’engagements des 17 Huit parcs nationaux font déjà l’objet d’une charte validée à ce jour. 29 acteurs locaux. L'ensemble des documents de planification en matière d'urbanisme, d'agriculture, de forêt, d'accès à la nature et de tourisme, de gestion de l'eau, d'exploitation des matériaux, de chasse et de pêche doivent faire l’objet d’une consultation auprès du parc et être compatibles avec la charte. Autre traduction de la prise en compte des solidarités écologiques entre le cœur et l’aire d’adhésion, le parc national peut s'opposer à des aménagements relevant d’une étude d’impact prévus dans l'aire d'adhésion s'ils menacent le patrimoine du cœur. Par ces objectifs et modalités de gestion, les aires d'adhésion pourraient se rapprocher de la catégorie V définie par l’UICN pour le classement des aires protégées10. 3.2. Situation des principaux parcs forestiers nationaux français ©PNF - juin 2013 30 Principaux parcs nationaux français « forestiers » Parcs nationaux Date de création Situation géographique Superficie zone cœur Guyane 27 février 2007 2 028 126 ha Cévennes 2 septembre 1970 Territoire couvrant la partie sud de la Guyane, département français d’outre-mer situé sur le plateau des Guyanes, au nord du bassin amazonien, en Amérique du Sud Territoire situé entre les départements de la Lozère, du Gard et de l’Ardèche Superficie aire optimale d’adhésion 1 359 078 ha 93 500 ha 278 500 ha Le secteur d’étude est centré sur les massifs forestiers s’étendant de la forêt de Châtillonsur-Seine à la forêt de Châteauvillain (au sudouest de Chaumont). Il se situe pour partie dans la Montagne châtillonnaise, au nord de la Côte-d’Or, et pour partie sur le plateau de Langres, au sud de la Haute-Marne / / GIP Champagne Projet en cours de création Description de la forêt Un vaste massif de forêt tropicale amazonienne à forte naturalité Marginale au siècle dernier, la forêt tient aujourd’hui une place prépondérante dans les paysages du Parc national des Cévennes (plus de 55% de la surface du territoire). Elle ne cesse de s’étendre au détriment des milieux herbacés délaissés par le pâturage. Son aspect varie grandement en fonction de son histoire, des roches et des espaces qu'elle occupe. Quatre massifs forestiers (Châtillon, La Chaume, Arcen-Barrois et Auberive), structurent le futur parc national et forment un ensemble continu dans lequel dominent des forêts publiques souvent de taille importante. Elles recouvrent 72% du territoire. 4. Recommandations pour mettre en adéquation la gestion forestière avec les critères internationaux 4.1. Bilan de l’étude menée dans les cinq parcs nationaux forestiers européens Les différents exemples choisis ont permis de référencer cinq parcs nationaux forestiers distincts au sein desquels les objectifs, les mesures de gestion, le zonage et la réglementation se recoupent mais présente chacun des spécificités en fonction de leur contexte : - Les parcs nationaux choisis en Pologne, « Bialowieza » et en Italie « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » présentent un zonage de parc national tel que défini par l’UICN (cf. première partie du rapport). Ils sont composés d’une réserve intégrale de catégorie UICN Ia, d’une zone cœur de catégorie UICN II et d’une zone de paysage protégée répondant à la catégorie UICN V. La forêt primaire de Balowieza est préservée depuis 1921 et la forêt est laissée en libre évolution au sein de la réserve intégrale. L’originalité du parc national « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » repose sur les sous-zones définies selon les objectifs fixés. - En Espagne, le parc national « Picos de Europa » a été classé en catégorie UICN II mais il est subdivisé en cinq zonages distincts. Aucune précision n’a été apportée en ce qui concerne la correspondance avec les catégories de gestion UICN par zone. Néanmoins, la zone dite de la réserve semble correspondre à une catégorie UICN Ia car aucune mesure de gestion n’est mise en place, le public n’est pas autorisé à pénétrer dans cette partie du parc national et les seules activités autorisées 31 sont relatives à la recherche scientifique et à la surveillance. Les deux zones dites d’usage restreint et d’usage modéré autorisent les activités traditionnelles mais ne sont pas en contradiction avec les objectifs de conservation du parc national ce qui pourrait répondre à la définition d’une catégorie UICN II. Les deux dernières zones dites d’utilisation spéciale et d’activités traditionnelles répondent à la définition de zones tampons qui évoluent vers une acceptation des activités traditionnelles et l’autorisation du public. - Le parc national d’Oulanka en Finlande permet d’illustrer un exemple d’aire protégée en zone de nature sauvage (= wilderness). Ce dernier a mis en place une stratégie de développement du tourisme durable intéressante, qui vise à définir et promouvoir le tourisme axé sur la nature dans les deux parcs nationaux transfrontaliers Oulanka-Paanajärvi tout en s’assurant que les valeurs naturelles et culturelles ne sont pas menacées. Cette stratégie reconnait le potentiel important du parc national pour répondre aux tendances actuelles du tourisme telles que la sensibilisation à l’environnement, le développement durable, le bien-être et la rétrogradation. Par rapport aux activités en catégorie II, la chasse et la pêche de plaisance sont autorisées sous contrôle des autorités compétentes du parc national. - Enfin, le parc national écossais de « Cairngorms » applique un modèle de gestion qui peut-être apparenté à l’aire optimale d’adhésion d’un parc national classique selon la définition de l’UICN. Ce dernier, classé en catégorie UICN V (conservation d’un paysage terrestre), permet, à la différence du parc national d’Oulanka, de présenter un exemple d’espace protégé disposant d’une réglementation moins stricte, au sein duquel les activités les activités forestières et agricoles sont autorisées. Dans ce panel de parcs nationaux, à la différence de la situation française, l’Etat est largement propriétaire. En ce qui concerne la réglementation, le tableau ci-dessous présente les activités autorisées ou non par type de catégorie de gestion UICN18 : Activités Autorisations catégorie Ia Autorisations catégorie II Autorisations catégorie V Recherche / surveillance Oui Oui Chasse Non Exploitation du bois Non Activités touristiques / pédagogiques Non Prélèvements (cueillette…) Non Oui Oui (régulation ou loisir) mais avec réglementation dans le respect des objectifs de gestion La gestion du bois doitêtre compatible avec la conservation des valeurs naturelles du site et les objectifs de gestion Oui mais avec réglementation dans le respect des objectifs de gestion Oui mais avec réglementation dans le respect des objectifs de gestion Activités de gestion, de restauration Non (les seules interventions autorisées ne doivent-être ni substantielles, ni permanentes, ne doivent pas concerner plus de 25% de la surface du territoire et doivent être compatibles avec les objectifs principaux de gestion). La forêt est laissée en Oui. Les activités traditionnelles compatibles avec la conservation des valeurs du site sont autorisées et ne doivent pas s’opposer aux objectifs de gestion Oui dans la mesure où les valeurs paysagères sont respectées Oui dans la mesure où les valeurs paysagères sont respectées Oui dans la mesure où les valeurs paysagères sont respectées Oui dans la mesure où les valeurs paysagères sont respectées Oui dans la mesure où les valeurs paysagères sont respectées Rappel de la règle des 25%: l’objectif de gestion principal doit-être respecté sur au moins 75% de la superficie du territoire. La gestion des 25% restants doit être compatible avec ce même objectif. 18 32 libre évolution 4.2. Propositions de recommandations pour les différentes zones de parc national La présente étude permet de formuler des recommandations afin d’orienter les parcs nationaux forestiers français conformément aux lignes directrices sur les catégories de gestion UICN et aux dispositions réglementaires de la loi de 2006 sur les parcs nationaux. Plusieurs tendances communes sont en effet identifiables à travers la diversité des cas analysés, dont il est fait état dans les paragraphes suivants. 4.2.1. Recommandations pour la réserve intégrale Dans chaque parc national étudié, la forêt est laissée en libre évolution au sein de la réserve intégrale (catégorie Ia) et la chasse est interdite. Seules des activités liées à la surveillance ou à la recherche scientifique sont permises. La réserve intégrale est fermée au public avec un accès limité selon la réglementation des parcs nationaux. Le parc national de Bialowieza est dans ce cas précis un bon exemple de conservation des valeurs naturelles. La promotion de la protection de la forêt constitue un des objectifs principaux de cette zone et les menaces doivent pouvoir être évaluées. Recommandations pour la catégorie Ia - la recherche scientifique et la surveillance sont les objectifs de gestion principaux ; - laisser les forêts en libre évolution naturelle afin de favoriser les espèces liées au bois mort et aux vieux arbres ; - permettre des interventions de gestion temporaires et ponctuelles, compatibles avec les valeurs naturelles de la réserve intégrale (à condition qu‘elles ne portent que sur 25% de la superficie totale) ; - mettre en place un système de suivi-évaluation pour évaluer le bon état de conservation afin de faire face aux menaces ; - Autorisation de pénétration du public limitée. 4.2.2. Recommandations pour la zone cœur Dans la zone cœur d’un parc national (catégorie II), certaines activités anthropiques sont autorisées au regard d’une réglementation relativement restrictive : - les activités de gestion mises en œuvre visent à protéger les processus écologiques ainsi que les espèces, les écosystèmes caractéristiques ; - les traitements de lutte contre les espèces invasives sont autorisés au sein des parcs nationaux étudiés - les parcs nationaux étudiés autorisent quelques activités anthropiques tel que la cueillette (champignon, mûres…) à des fins récréatives et non commerciales, et compatibles avec la préservation des valeurs naturelles ; - la chasse, illustrée dans l’exemple du parc national d’Oulanka, est interdite mais cette activité peut éventuellement être autorisée pour la régulation des ongulés ou dans le cadre de la chasse sportive dès lors que les valeurs naturelles et les objectifs de gestion de l’aire sont respectés ; - les activités traditionnelles forestières sont maintenues dans l’ensemble des parcs nationaux étudiés si elles sont compatibles avec la conservation des valeurs naturelles du site ; - l’accès du public est autorisé dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales Recommandations pour la catégorie II - Maintien des activités récréatives et traditionnelles (agro-pastorales, forestières, cueillette, chasse, pêche…) si elles sont compatibles avec la conservation des valeurs naturelles du site. - Certaines interventions de gestion sont autorisées dans la mesure où elles sont compatibles avec les objectifs principaux du parc 4.2.3. Recommandations pour l’aire d’adhésion 33 L’aire optimale d’adhésion d’un parc national s’apparente davantage à une zone tampon. Une démarche de dialogue doit-être envisagée au cas par cas avec les gestionnaires et les élus des territoires concernés pour valider la conformité de ces espaces avec la définition UICN d’aire protégée. Si cette zone répond à la définition d’une catégorie UICN V, les mesures de gestion qui peuvent-être mises en place sont les suivantes : - les forêts gérées comme des réserves naturelles dans lesquelles la protection de la nature sera une priorité - la gestion des ressources forestières renouvelables ; - la gestion des forêts pour leur valeur récréative en faveur des populations locales et les visiteurs; - la gestion des forêts principalement pour répondre aux besoins de la communauté locale pour l'alimentation, l'énergie et les matériaux fournis; - la gestion des forêts comme des réserves pour le prélèvement durable de la faune sauvage, et d'autres produits forestiers non ligneux comme le miel; - la gestion des bassins versants des forêts / régions boisées, qui aident à protéger l'approvisionnement en eau (qualité et quantité) pour les communautés situées en aval (au sein ou en dehors de la zone protégée); - la gestion des petits milieux forestiers utilisés pour le système de production, tels que les haies et les bosquets, pour les mesures de contrôle du sol ou à des fins sportives, et - la gestion des autres milieux forestiers utilisés pour les plantations ornementales ou arboretums Le parc national de Cairngorms est dans ce cas précis un bon exemple de conservation des valeurs paysagères forestières. Recommandations pour la catégorie V - Les usages prévus, tant publics que privés, sont compatibles avec les objectifs de gestion du parc national - Préserver et améliorer le patrimoine naturel et culturel du parc national - Promouvoir l’utilisation durable du patrimoine naturel et des ressources naturelles du parc national - Promouvoir une économie durable - Faire connaître et apprécier les qualités particulières du parc national au public 4.3. Conclusion L’étude met en relief la diversité des parcs nationaux forestiers européens. Même si chacun d’entre eux présente des particularités en matière de gestion, tous sont globalement accord avec la définition des catégories de gestion UICN qui leur ont été attribuées. Chacune des recommandations formulées reprend la définition des catégories de gestion UICN qui ont pu être illustrées par les exemples de parcs nationaux forestiers choisis dans chacun des cinq pays européens. Il est rappelé que la catégorie est définie uniquement en fonction de l’objectif de gestion principal qui doit-être respecté sur au moins 75% de la superficie du territoire (la gestion des 25% restants doit être compatible avec ce même objectif). L’exploitation industrielle des forêts est incompatible avec la définition de l’UICN d’une aire protégée et par conséquent, les plantations commerciales, quelle que soit leur localisation, ne peuvent être reconnues comme des aires protégées forestières. Enfin, chacun des exemples étudié fait en sorte de mettre en place des mesures de gestion afin de protéger au mieux les habitats forestiers et la biodiversité associée qui le compose mais également d’intégrer les populations locales dans les choix de mesures réglementaires qui sont prises en fonction des zonages. La réussite des actions de conservation du patrimoine naturel du parc national est donc avant tout conditionnée à l’acceptation des orientations de gestion par les parties prenantes et les populations locales. 34 Annexes Annexe 1 : contacts Nigel Dudley, Equilibrium research ([email protected]) Isabelle Meurillon, GIP du futur parc national des forêts de Champagne et Bourgogne ([email protected]) Daniel Vallauri, WWF ([email protected]) Pologne Parc national de Bialowieza : Piotr Daszkiewicz, SPN/MNHN ([email protected]) Tomek Samojlik, Parc National de Bialowieza ([email protected]) Italie Corrado Teofili, Federparchi ([email protected]) Parc national Foreste Casentinesi, Monte Folterona et Campigna : Davide Alberti, Parc National ([email protected]) Nevio Agostini, Parc National ([email protected]) Espagne Marta Mugica de la Guerra, Europarc Espagne ([email protected]) Parc national Picos de Europa : Rodrigo Suárez Robledano, co-directeur ([email protected]) Finlande Parc national Oulanka : Kari Lahti, Metsähallitus ([email protected]) Royaume-Uni (Ecosse) Parc national Cairngorms : Will Boyd Wallis, Chef de la gestion des paysages et de la conservation ([email protected]) 35 Annexe 2 : bibliographie et webographie Bibliographie Dudley, N. and Phillips, A. (2006). Forests and Protected Areas: Guidance on the use of the IUCN protected area management categories. IUCN, Gland, Switzerland and Cambridge, UK. x+ 58 pp. Dudley, N. (Éditeur) (2008). Lignes directrices pour l’application des catégories de gestion aux aires protégées. Gland, Suisse : UICN. x +96pp. Journal Officiel de la République Française. Décret n° 95-705 du 9 mai 1995 portant création de la réserve intégrale de Lauvitel dans le Parc national des Ecrins. Journal Officiel de la République Française. Loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux. Mansourian Stephanie, Rossi Magali, Daniel Vallauri, 2013. Ancient forests in the Northern Mediterranean: Neglected High Conservation Value Areas. Marseille : WWF France, 80p. Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer (juillet 2009). Parc national « entre Champagne et Bourgogne », un site pour un parc national forestier de plaine en France métropolitaine. La Défense, 20 pages. Parcs nationaux de France (avril 2012). Les parcs nationaux français, territoires de référence. Montpellier, 4 pages. Parcs nationaux de France et Parc national des Pyrénées. Rencontres des parcs nationaux français 24>26 septembre 2013, Parc national des Pyrénées – Luz Saint-Sauveur. 18 pages. UICN France (2009). Espaces forestiers protégés français, Réserves biologiques et Séries d’intérêt écologique au regard des catégories d’aires protégées de l’UICN ; éléments pour une reconnaissance internationale. Paris, 124 pages. UICN France (2013), Les espaces naturels protégés en France: une pluralité d’outils au service de la conservation de la biodiversité, Paris, 44 pages. UICN France (2013). Panorama des services écologiques fournis par les milieux naturels en France – volume 2.1 : les écosystèmes forestiers. Paris, France Parc national de Bialowieza (Pologne) : Académie Polonaise des Sciences – Centre scientifique – Annales vol.14 – Varsovie-Paris 2012 – pages 38 à 137 Parc national Picos de Europa (Espagne) : REAL DECRETO 384/2002, de 26 de abril, por el que se aprueba el Plan Rector de uso y gestión del Parque Nacional de los Picos de Europa (BOE, nº119,de 18 de mayo de 2002) Parc national Oulanka (Finlande) : Oulanka-Paanajärvi Transboundary Park - Management plan 2012 Oulanka-Paanajärvi Transboundary Park – Suistanable tourism developpement strategy 2012 Parc national Cairngorms (Royaume Uni – Ecosse) : Noël Sarah, La protection des espaces sauvages en Ecosse, 2013, Paris Cairngorms National Park - Cairngorms nature, Action plan 2013-2018, Cairngorms National Park Authority, 2013, Grantown-on-Spey Cairngorms National Park, Partnership plan 2012-2017, Cairngorms National Park Authority, 2012, Grantown-on-Spey 36 Webographie http://www.forets-champagne-bourgogne.fr/ http://www.parcsnationaux.fr/ http://inpn.mnhn.fr/accueil/index Parc national de Bialowieza (Pologne) : http://bpn.com.pl/ Parc national Foreste Casentinesi, Monte Folterona et Campigna (Italie) : http://www.regione.toscana.it/-/piano-del-parco-nazionale-delle-foreste-casentinesi-monte-falteronacampiglia http://www.parcoforestecasentinesi.it/pfc/index.php?option=com_inclusore_ricerca_norm&file=1&Itemi d=158&pag=1&cap=1&lang=it&titolo=&argomento=4&categoria=1&visualizzazione=a.data_pub&Submit=Cerca http://www.parcoforestecasentinesi.it/pfc/images/bozza_regolamento.pdf Parc national Oulanka (Finlande) : http://www.outdoors.fi/Pages/Default.aspx 37 Annexe 3 : Enquête transmise aux cinq pays européens 38 39 40 41 42 Annexe 4 : Fiches complètes des parcs nationaux forestiers européens Pologne : Parc National de Bialowieza Source : Parc National de Bialowieza Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Białowieski Park Narodowy 1921 10 520 hectares 55% Feuillus, conifères, alluviales Zone de protection stricte (Ia), zone de protection active (II) et zone de paysage protégé (V). Hors du parc national : zone tampon (V) Contexte Actuellement, la forêt de Bialowieza occupe une surface de 150 000 ha répartie entre la Pologne et la Biélorussie. La partie polonaise, à l’ouest, recouvre 62 500 ha de la forêt. La partie située en Biélorussie, à l’est, recouvre 87 500 ha et constitue le Parc National "Bieławieżskaja Puszcza". Au 19e siècle, la forêt de Bialowieza était protégée comme terrain de chasse royale. Le Parc National de Bialowieza, le plus ancien des 23 parcs nationaux de Pologne, est situé au nordest. Le parc recouvre la partie centrale de la forêt de Bialowieza (1/6 de la forêt sur la partie polonaise), le fragment de forêt le mieux préservé. Elle correspond à la dernière forêt naturelle européenne dite primaire, identique à celle qui a couvert la zone de forêts de feuillus et de conifères dans le passé. En 1921, la Réserve forestière fut tout d’abord créée. C’est en 1932 que la Réserve est devenue Parc National. La forêt de Bialowieza est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Le Parc comprend trois zonages : la zone de protection stricte (5725.75 ha), la zone de protection active (4438.20 ha) et la zone de paysage protégé (353.32 ha). 43 Une autre zone, de 3224.26 ha, a été créée autour du Parc National et qui recouvre la forêt pour la gestion commerciale menée par l’Etat. Ensuite, le Parc se compose de trois unités administratives : unité protectrice Orlowka (5073.21 ha), unité protectrice Hwozna (5169.50 ha) et le centre d’élevage de bison européen (274.56 ha). L’objectif principal du Parc National est la protection de la nature, régie par la loi sur la Conservation de la Nature du 16.04.2004 (art.2 (1)). Les actions principales du Parc National de Bialowieza sont les suivantes : protection des ressources naturelles, scientifiques, des valeurs du paysage dans la zone du Parc identification et évaluation des menaces intérieures et extérieures existantes et potentielles, et mises en place pour faire face à ces menaces accessibilité du Parc pour les recherches scientifiques gérer la conservation des bisons d'Europe (centre d’élevage et in-situ, au sein de la forêt de Bialowieza côté Pologne) Pour information, il n’existe pas de plan de gestion disponible. Caractéristiques forestières Les forêts de Chêne, Charme et Tilleul couvrent près de la moitié de la surface de la forêt. Les forêts de conifères dominées par le Pin sylvestre et/ou l’Épicéa (pinèdes, pessières sur tourbe…) constituent le deuxième grand type de formation forestière de Białowieza. Elles couvrent plus d’un tiers de la forêt. De nombreuses zones humides font également partie intégrante de Bialowieza, avec une forte représentation des aulnaies qui constituent le troisième grand type forestier. La forêt recouvre 55% de la superficie totale du parc national. Zonages Pour information, aucune catégorie de gestion n’a été précisée pour chacune des zones décrites. 1) Zone de Protection Stricte (57,6%) Cette zone correspond à la partie la plus patrimoniale du Parc National. Aucune intervention humaine, aucune gestion, aucun prélèvement, aucune introduction ne sont pratiqués dans cette zone. La protection stricte facilite les processus écologiques. La forêt est laissée en libre évolution. 44 Le meilleur exemple d’une telle action est le rétablissement de la forêt après avoir stoppé la coupe d’arbres. Ainsi la diversité spécifique évolue ainsi que la structure de la forêt. Cette zone couvre 5725,75 ha et comprend 4747,17 ha de l’ancienne réserve stricte, protégeant la forêt depuis 1921. Cette zone ne permet pas aux touristes d’y accéder librement. Des groupes de 20 personnes maximum sont autorisés accompagnés par un guide professionnel pour y accéder. Si l’on doit attribuer une catégorie de gestion UICN, il semblerait que cela corresponde à la catégorie Ia (cette zone est mise en réserve stricte pour protéger la biodiversité). 2) Zone de Protection Active (39%) Cette zone autorise l’intervention humaine mais sous forme d’actions de protection avec pour objectif le rétablissement de conditions le plus proche possible d’écosystèmes naturels, de composantes naturelles. Il s’agit également de maintenir les habitats naturels, aussi bien que la flore, les espèces animales… Le meilleur exemple de gestion au sein de cette zone est la fauche et le déracinement d’arbustes dans les milieux prairiaux afin de laisser se développer des espèces patrimoniales, rares et d’attirer des espèces avifaunistiques. Les mesures de gestion sont mises en place l’été, après que les espèces floristiques rares aient fleuri, quand la période de reproduction de l’avifaune est terminée. Aucun exemple de gestion n’a été cité concernant le maintien des habitats forestiers. Cette zone couvre 4438,20 ha du Parc National. Cette zone correspond à la catégorie de gestion UICN II (Parc national). 3) Zone de paysage protégé (3,4%) En application de la loi sur la Conservation de la Nature, la zone de paysage protégé correspond à la zone de conservation des fonctions caractéristiques d'un paysage particulier. Dans ce cas, la protection du paysage signifie que les arbres et arbustes sont élagués, la tonte et la fauche sont pratiquées. En pratique, la zone de paysage protégé dans laquelle sont réalisées ces actions correspondent à des parties du Parc où l’utilisation économique de la zone est permise. Un tel statut est généralement attribué à des parcelles privées à l’intérieur du Parc National et aux constructions humaines (routes, parkings, bâtiments…). L’ensemble des aires qui composent la zone de paysage protégé occupe 353,32 ha du Parc National. Enfin la zone qui a été créée autour du Parc National correspond à la zone tampon qui joue un rôle significatif dans la protection du Parc. La zone couvre une surface de 3224.26 ha. Elle permet d’atteindre l’objectif de protection du Parc National contre les menaces extérieures, notamment par rapport à celles qui sont d’origine anthropiques. Si l’on doit attribuer une catégorie de gestion UICN à ces deux dernières zones, il semblerait que cela corresponde à la catégorie V (Paysage terrestre protégé). Description des unités administratives Plusieurs unités administratives prenant en compte la conservation de la nature au sein du Parc National de Bialowieza incluent des tâches statutaires qui sont les suivantes : Unité de protection Orlowka (zone de 5073.21 ha) dont 4784,46 sont compris dans la zone de protection stricte du Parc National, 235.48 ha dans la zone de protection active et 53.27 ha dans la zone de paysage protégé. Cette zone est divisée en deux districts de protection : Sierchanowo (2303.24 ha) Dziedzinka (2769.97 ha) Unité de protection Hwozna (5169.50 ha) dont 941.64 ha sont compris dans la zone de protection stricte du Parc National, 4203.68 ha dans la zone de protection active et 24.18 ha dans la zone de paysage protégé. Cette zone est divisée en quatre districts de protection : Cupryki (1243,17 ha) Gruszki (1426.52 ha) Masiewo (1120.29 ha) 45 Zamosze (1379.52 ha) Le Centre d’élevage du bison d’Europe (274.56 ha) se situe au centre de la zone de paysage protégé. Cette zone comprend : Trois réserves d’élevage La réserve des Bisons accessible par le grand public Le personnel du centre est également responsable des résultats de reproduction des bisons d’Europe in situ présents dans la partie polonaise de la forêt de Bialowieza. Moyens humains mis en place pour la protection Le personnel du Parc s’occupe de la préservation des espèces floristiques, du centre d’élevage des bisons mais également in situ dans la partie polonaise de la forêt de Bialowieza et ils surveillent le troupeau en permanence. Le personnel prépare également les programmes d’inventaires des grands prédateurs tels que le lynx et le loup. Annexes As defined by Nature Conservation Act from 16.04.2004 (art. 2, (1)) the conservation of nature means the preservation, balanced use, and reinstatement of natural resources, creations and composites : - wild plants, animals and fungi; - plants, animals and fungi covered by the species protection; - animals leading a migratory life; - natural habitats; - habitats endangered by extinction, rare and protected species of plants, animals and fungi; - formation of life and non-living nature and fossil remains of plants and animals; - landscape; - greenery in cities and villages; - stand density. The aim of the conservation of nature is (art. 2, (2) of Nature Conservation Act): - maintenance of ecological processes and stability of ecosystems; - maintenance of the biological diversity; - maintenance of geological and paleonthological heritage; - maintenance of the continuity of plant, animal, and fungi species, with their habitats, by their maintenance or reinstatement to appropriate state of nature - preservation of landscape values, green areas, and trees in cities and villages; - maintenance or reinstatement to the appropriate state of protection of natural stands, and other resources, formations and natural components; - shaping proper human approach towards nature - through education, providing information, and promotion concerning the preservation of nature. Art. 8 (1) of the Act defines national park as the area distinguished by special values of a natural, educational, social, or cultural kind, covering the area not smaller than 1000 ha, where the conservation covers the whole nature and landscape values. Art. 8 (2). National Park is created with the aim of preserving the biological diversity, resources, formations and components of inanimate nature and landscape values, reinstatement of proper condition of natural resources and components, and reinstatement of deformed natural habitats, plant, animal or fungi habitat. Art.12 (1). The area covered by the national park is available for scientific, educational, cultural, tourist, recreational or sport activities unless they do not negatively influence the nature in the national park. 46 Bibliographie et webographie Académie Polonaise des Sciences – Centre scientifique – Annales vol.14 – Varsovie-Paris 2012 – pages 38 à 137 Site internet du Parc National : http://bpn.com.pl/ Contacts Piotr Daszkiewicz du SPN/MNHN ([email protected]) Tomek Samojlik du Parc National de Bialowieza ([email protected]) 47 Finlande: Parc National d’Oulanka Source : Parc National d’Oulanka Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Oulangan kansallispuisto 1956 28 000 hectares 55% Conifères, feuillus, alluviales Zone de protection stricte (Ia), zone de nature sauvage (Ib), zone récréative et de randonnée (II) Contexte Le Parc National d’Oulanka est situé en Finlande au niveau du cercle polaire arctique, transfrontalier avec le parc national de Paanajärvi en Russie. Ces deux parcs nationaux transfrontaliers sont reconnus à l’échelle locale, nationale, européenne (EUROPARC19) et internationale et ont obtenu le label PAN parks20 depuis 2012 et sont des sites RAMSAR. Le sol d'Oulanka est exceptionnellement riche et présente une biodiversité patrimoniale exceptionnelle, pour la plupart en danger. Cette richesse s’explique par la convergence d’un nombre surprenant de zones biologiques. Ce site attire de fait de nombreux visiteurs ce qui a développé fortement le tourisme. Une stratégie de développement du tourisme durable a alors été établie. 19 La Fédération EUROPARC, connu sous le nom "Fédération de la nature et des parcs nationaux de l'Europe", a été fondée en 1973 dans le but d'aider les zones protégées à réaliser pleinement leur rôle de gardiennes de la beauté naturelle de l'Europe 20 Pan Parks a pour objet de créer un réseau d'aires protégées exceptionnelles, d'importance internationale, offrant un tourisme dans la nature de haute qualité. 48 Cette stratégie a pour objectif d’améliorer la communication, la sensibilisation des parties prenantes concernées. La création du «groupe de coopération « Oulanka national park », comme organe consultatif, a pour objectif d'améliorer la gestion impliquant davantage les populations locales et le patrimoine. En ce qui concerne les actions principales mises en place, la forêt est laissée en libre évolution, aucune gestion n’est pratiquée, ni aucune exploitation n’y est autorisée. L’objectif du parc national est de ne pas fragmenter les zones forestières entre elles. Néanmoins le brûlage contrôlé est pratiqué mais ce n’est pas une opération récurrente. D’autres mesures de gestion sont mises en place pour la conservation globale de la biodiversité, le patrimoine culturel, le tourisme et l’administration générale du site. Pour ce qui est des menaces, elles ont été divisées en trois catégories : - Menaces naturelles : espèces exotiques envahissantes, changements climatiques et feux de forêt - Tourisme et autres activités humaines : érosion et dérangements causés par les visiteurs, trafic illégal de cross-country, chasse illégale, pêche, exploitation minière… - Organisation et gestion : niveau d’organisation inadéquate, manque de coopération avec les populations locales, récession économique… Mais les menaces qui impactent le site sont principalement les activités économiques avec l’exploitation minière. La législation doit changer en bordure du parc national. Il existe également des menaces liées aux deux parcs nationaux Oulanka –Paanajärvi en tant que parc transfrontalier : manque de coopération, coordination insuffisante, base juridique incompatible, baisse du niveau d’acceptation par les populations locales,... Caractéristiques forestières Différents types d’habitats forestiers sont observés dans le Parc National : - Forêt de conifères Boréale (Taïga occidentale) - Forêt à riche formation herbeuse Fennoscandienne21 - Prairies boisées Fennoscandienne - Forêt de feuillus marécageuse et tourbières boisées - Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae). La surface totale de la forêt est de 15 300 hectares et l’Etat est propriétaire. Zonages Oulanka est divisé en trois zones : - Zone 1 : zone de protection stricte correspondant à la catégorie de gestion UICN 1a - Zone 2 : zone de nature sauvage correspond à la catégorie de gestion Ib - Zone 3 : zone récréative et de randonnée correspondant à la catégorie de gestion UICN II 21 Fennoscandien : région géographique qui comprend le massif ancien de Finlande, Suède et Norvège 49 Zone 2 Zone 1 Zone 3 Zonages du Parc National d’Oulanka Source : Parc National d’Oulanka Zone 1 : La zone de conservation spéciale recouvre 11% du parc national. C’est une zone frontalière dans laquelle la protection stricte est mise en place avec absence d'interventions actives, d'exploitation des ressources et aucune activité halieutique n’est permise. Elle a été créée en raison des formalités frontalières, pour la protection d’écosystèmes fragiles et des espèces menacées présentes. Les objectifs de créations sont de limiter l'accès conformément avec chacune des zones de caractéristiques particulières. L’accès dans cette zone n’est autorisé qu’avec une permission spéciale des gardes ou de l’autorité gestionnaire. Zone 2 : La zone de nature sauvage recouvre 74% du parc national. Aucune mesure de gestion n’est pratiquée dans cette zone. Le public est autorisé à pénétrer dans cette zone mais une réglementation stricte doit-être respectée22 22 http://www.outdoors.fi/hikinginfinland/rightsandregulations/Pages/Default.aspx 50 Autorisé Non autorisé - marcher, skier ou faire du vélo librement excepté près des habitations, ou dans les champs qui sont facilement être endommagés - camper temporairement autorisé mais à une distance raisonnable des habitations - cueillir des mûres sauvages, des champignons et des fleurs tant que ce ne sont pas des espèces protégées - pêche à la ligne - utiliser des bateaux, nager ou se baigner dans les eaux intérieures et la mer - marcher, ski, ou de conduire un véhicule à moteur ou de poisson sur les lacs gelés, les rivières et la mer - Déranger les gens ou endommager des biens - Déranger les rennes, le gibier, les oiseaux nicheurs, leurs nids ou les jeunes - couper ou endommager les arbres - recueillir des mousses, lichens ou des arbres tombés de la propriété d'autrui - lumière de feux de camp sans autorisation, sauf en cas d'urgence - perturber la vie privée des habitants en campant trop près d'eux ou faire trop de bruit - laisser les déchets - conduire des véhicules en dehors de la route sans la permission du propriétaire - chasser sans les autorisations nécessaires - pêcher avec des filets, des pièges, ou avec moulinet et leurre sans les permis appropriés La zone récréative et de randonnée recouvre 15% du parc national. Cette zone a été créée pour fournir un accès et des services pour la randonnée et d'autres activités de loisirs selon ce qui est indiqué dans le plan de gestion et le code de conduite. La réglementation23 est la même que pour la zone de nature sauvage. Moyens humains mis en place pour la protection Le Service du Patrimoine Naturel de Finlande est l’organisme responsable de la protection du parc national. Organisation du parc national24: 23 24 http://www.outdoors.fi/hikinginfinland/rightsandregulations/Pages/Default.aspx http://www.metsa.fi/sivustot/metsa/en/AboutUs/Briefintroduction/Organisation/Sivut/Organisation.aspx 51 Organigramme du parc national : Bibliographie et webographie Oulanka-Paanajärvi Transboundary Park - Management plan 2012 Oulanka-Paanajärvi Transboundary Park – Suistanable tourism developpement strategy 2012 Site internet du Parc national d’Oulanka : http://www.outdoors.fi/Pages/Default.aspx Contact Kari Lahti de Metsähallitus (équivalent local de l’ONF) ([email protected] ) 52 Italie: Parc National « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Parco Nazionale delle Foreste Casentinesi, Monte Falterona, Campigna 12 juillet 1993 36 200 hectares 80% Feuillus (hêtraies) Réserve intégrale (Ia), zone de valeurs culturelles, scientifiques et paysagères (II), zone forestière, agricole et récréative (V) Contexte Le parc national des forêts de Casentinesi, Mont Falterona et Campigna intègre la première réserve intégrale de Sasso Fratino créée en Italie. Cette réserve détient le label du Diplôme européen 25 depuis 1985. L’ensemble du Parc national est également inclus dans un site Natura 2000. Le parc national est caractérisé par quelques vieux écosystèmes forestiers bien conservés, très rares dans cette partie des Appenins. Cela permet la présence de nombreuses espèces de flore et faune liée aux forêts anciennes. Les autres points chauds correspondent à une petite zone avec de nombreuses espèces floristiques alpines boréales, qui restent confinées dans les parties supérieures du parc national. La zone protégée comprend également des zones d'intérêt naturel, caractérisé par le fait que l'activité humaine a façonné le paysage actuel qui est digne de protection. Nous parlons dans ce cas de zones 25 Le diplôme européen des espaces protégés est un outil d'application de la stratégie européenne pour la biodiversité. Il est depuis 1965 attribué (pour 5 ans, sur la base d'un règlement) à des espaces naturels ou semi-naturels protégés « en raison de qualités remarquables du point de vue scientifique, culturel ou esthétique, à condition toutefois que ces espaces bénéficient également d’un régime de protection adéquat, éventuellement associé à des programmes de développement durable... ». 53 ouvertes, importantes pour de nombreuses espèces de flore et de faune et liés à la présence d’activités agro et sylvo-pastorales traditionnelles. Il est alors important que soit maintenu le système éducatif, d’information et récréatif et qu’il soit compatible avec la conservation de la nature. Le Parc national a été mal accepté les premières années à cause d’une gestion non optimale qui était mise en place mais également pour des raisons politiques concernant le lobbying de la chasse et le rejet du développement touristique. Les mesures mises en place pour une meilleure acceptabilité sont basées sur la disponibilité de l’information et la sensibilisation sur l’importance des aires protégées et les bénéfices de l’existence de ce parc national. Egalement, des évènements politiques ont été organisés afin d’informer directement les populations locales. Concernant les objectifs relatifs à la forêt, les principaux sont la préservation de la forêt primaire et ancienne et l'amélioration de la naturalité des parties restantes de forêts domaniales incluses dans le parc national. Quoi qu'il en soit, il est également important de maintenir des usages productifs sur des terrains privés. La gestion actuelle est guidée par les critères de peuplements forestiers naturels afin de faciliter une biodiversité élevée et avancée en favorisant la présence d'arbres morts et de bois mort sur le sol. Les menaces qui pourraient peser sur le parc national sont l’abandon du pastoralisme, le manque de pâturage et la perte d'espaces ouverts. Les autres influences négatives qui menacent le parc national concernent le tourisme dans certaines zones sensibles dans lesquels il existe un grand intérêt naturel. Dans certains cas, les activités sportives, la cueillette d’espèces floristiques illégale, l’empoisonnement ou le piégeage illégal d’espèces animales sont également une menace. Enfin, la présence d’espèces exotiques envahissantes peut modifier les processus naturels biotique et abiotique. Caractéristiques forestières La forêt est principalement composée de feuillus (23 853 hectares) et en particulier des hêtraies (11 257 hectares). 8% 12% 15% 65% Zones non boisées Forêts de conifères Forêts de feuillus Mixte conifères - feuillus La surface totale de la forêt occupe plus de 80% du territoire du parc national et l’Etat est propriétaire. Zonage Zonages du Parc National « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » Source : Parc National « Foreste Casentinesi, Monte Falterona et Campigna » 54 Le Parc National est divisé en trois zones : - Zone A : réserve intégrale qui correspond à la catégorie de gestion UICN Ia - Zone B : zone correspondant à la définition de la catégorie de gestion II de l’UICN. Elle est divisée entre les valeurs naturelles, culturelles, scientifiques et paysagères - Zone C : zone correspondant à la catégorie de gestion V de l’UICN divisée entre la forêt, l’agriculture et les zones récréatives Zone A : La réserve intégrale recouvre 1 320 hectares du parc national. Dans cette zone est présente une très ancienne forêt avec des espèces floristiques alpines-boréales. L’objectif est de laisser la forêt en libre évolution. Les seules activités permises sont liées à la surveillance et les activités de recherche. Aucun visiteur n’est autorisé à pénétrer dans la réserve intégrale excepté s’il s’agit d’activités de surveillance ou de recherche. La réserve intégrale de Sasso Fratino est un parfait laboratoire naturel de recherche afin d’étudier l’évolution naturelle de la forêt ancienne. Zone B : Cette zone recouvre 10 408 hectares du parc national. Les réserves biogénétiques font parties intégrantes de cette zone. Elles préservent le complexe forestier appelé « Foreste Casentinesi ». L’Etat est propriétaire même si il y a quelques propriétaires privés. Les activités autorisées dans ce zonage visent à protéger des processus écologiques, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région. Dans cette zone sont conservées les caractéristiques naturelles dans un environnement le plus intact possible. Les activités récréatives et les activités traditionnelles agro-pastorales et forestières sont maintenues si elles sont compatibles avec la conservation des valeurs naturelles du site. Quelques activités anthropiques sont permises comme la cueillette des champignons, les traitements de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. La chasse n’est par contre pas autorisée. Le nombre de visiteurs dans cette zone est surveillé. L’entrée est gratuite et libre. Il n’y a pas de capacité de charge limitée. Des activités de recherche sont conduites également dans ce périmètre du parc national. Zone C : Cette zone recouvre 25 833 hectares du parc national. Elle comprend les zones d'intérêt naturel, avec une référence particulière à la protection des paysages. L’intéraction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps, une aire qui possède un caractère distinct digne de protection. Les objectifs de cette zone sont la protection, l’amélioration, la promotion : - de l’agriculture agro-environnementale - des activités traditionnelles, y compris l'agriculture et l'élevage Les usages prévus, tant publics que privés, sont compatibles avec les activités prévues et les objectifs du parc national conformément à la loi cadre aussi bien pour le quotidien des populations locales et les intérêts généraux. Les contraintes sont divisées selon les secteurs définis dans cette zone du parc national : Sous-zone 1 : domaines forestiers avec un intérêt fort pour le paysage et la nature Sous-zone 2 : domaines agricoles Sous-zone 3 : domaines désignées pour les valeurs récréatives Des documents très précis ont été rédigés concernant la réglementation sur : - la coupe de taillis à maturité - la recherche scientifique est règlementée. Un programme d’analyse de recherche doit-être envoyé en amont de la phase de terrain que souhaitent réaliser les scientifiques. 55 - la pêche qui fait l’objet d’une réglementation. Les autorités locales ont en charge de la mettre en œuvre. - les dommages à la faune - les feux de forêt sont réglementés. Seuls sont permis ceux pour brûler les petits tas de végétaux, les aliments (mais par des agents du parc. C’est interdit dans le cadre d’activités de loisir) et le barbecue est autorisé pour les habitants. - les arbres morts - le camping - les manifestations sportives - la cueillette de champignons Moyens humains mis en place pour la protection Le directeur du parc national est responsable des aspects techniques et administratifs. Le service de direction du Parc National est sous la responsabilité du directeur. Il a en charge le protocole, le secrétariat administratif du directeur et la liste des contrats et partenariats. Le service de l’administration s’occupe de la gestion économique et financière du parc. Le service de planification et de gestion des ressources s’occupe principalement de l'élaboration et de la gestion des plans, à la fois dans le domaine de l'environnement dans le secteur de la construction, la gestion de la réglementation dans le parc national. Le service de promotion, de conservation, de recherche et de communication sur la nature est engagé principalement dans les activités de promotion du tourisme durable, d’éducation à l’environnement, de coordination de l’accueil des visiteurs, de la recherche scientifique, de la communication et également du suivi des différentes publications éditées par le parc national. La surveillance du site est suivie par la coordination Régionale de l'Environnement de l'Etat des forêts et dans les faits par le parc national qui est en charge de la surveillance du territoire. Bibliographie et sitographie Documents relatifs à la cartographie rédigés par le parc national Site internet dans lequel ont été téléchargés tous les documents : http://www.regione.toscana.it/-/piano-del-parco-nazionale-delle-foreste-casentinesi-monte-falteronacampiglia http://www.parcoforestecasentinesi.it/pfc/index.php?option=com_inclusore_ricerca_norm&file=1&Itemi d=158&pag=1&cap=1&lang=it&titolo=&argomento=4&categoria=1&visualizzazione=a.data_pub&Submit=Cerca http://www.parcoforestecasentinesi.it/pfc/images/bozza_regolamento.pdf Contacts Davide Alberti du Parc National ([email protected]) Nevio Agostini du Parc National ([email protected]) Cartographie complémentaire 56 Espagne: Parc National « Picos de Europa » Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Parque Nacional de Picos de Europa 30 mai 1995 66 640 hectares Non renseigné Feuillus Parc national classé en catégorie II. 5 zones recouvrent le parc national mais les catégories UICN n’ont pas été précisées : Zone de la réserve, zone d’usage restreint, zone d’usage modéré, zone d’utilisation spéciale, zone d’activités traditionnelles Contexte Le premier parc national d’Espagne "Montaña de Covadonga» a été créé le 22 Juillet 1918 qui a été étendu en 1995 et est devenu le Parc national Picos de Europa. Le 9 juillet 2003, l’UNESCO a approuvé la demande de classement en Réserve de Biosphère 26. Le Parc national est membre d’EUROPARC27 et participe au programme MAB de l’UNESCO. Des partenariats avec les parcs nationaux d’Amérique Latine sont en cours de préparation. La déclaration du parc national des Picos de Europa , par la loi 16 /1995 du 30 mai, était de protéger l'intégrité de ses écosystèmes , contribuer à la protection , la valorisation , le développement et la diffusion des valeurs culturelles , de faciliter la connaissance et la jouissance des citoyens, promouvoir le développement social , économique et des communautés culturelles à leur niveau territorial, et de contribuer à l'héritage européen et mondial d'un échantillon national des écosystèmes représentatifs de la haute montagne et de la forêt atlantique. 26 Réserve de biosphère est une reconnaissance par l'UNESCO de zones modèles conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable, dans le cadre du Programme sur l'homme et la biosphère (MAB) 27 La Fédération EUROPARC, connu sous le nom "Fédération de la nature et des parcs nationaux de l'Europe", a été fondée en 1973 dans le but d'aider les zones protégées à réaliser pleinement leur rôle de gardiennes de la beauté naturelle de l'Europe 57 Mais, une attention particulière doit être apportée aux populations locales qui vivent ou qui pratiques des activités économiques au sein du parc national. La réalisation de ces objectifs, comme dans le reste des parcs nationaux, repose sur la préplanification, et cela est spécifié dans le Plan d'utilisation et de gestion d'administration, établi conformément au Plan directeur des parcs nationaux, instrument de base de la gestion du réseau des parcs nationaux, approuvé par le décret royal 1803/1999, du 26 Novembre. Ce plan aura une durée de six ans, et des plans seront élaborés annuellement. Objectifs de conservation : - protection de l'intégrité des écosystèmes qui constituent une représentation significative des systèmes naturels et semi-naturels associés à la forêt oro-cantabrian (forêt humide) - Contribuer à la protection, la restauration, le développement et la diffusion des valeurs culturelles et l'histoire anthropologique - le paysage de haute montagne - les activités traditionnelles telles que l’élevage - Promouvoir le développement social, économique et culturel durable en associant les populations locales Menaces: - la forte concentration de visiteurs à des moments et lieux précis - feux de forêts - phénomènes liés au changement climatique (raréfaction du grand tétras, déclin des populations de saumon atlantique, ...) Acceptabilité : Des problématiques liées à la présence du loup. La crise économique pose aussi problème car réduction des investissements. Pour faire face à ces problèmes, l’Etat propose des aides : - financières aux résidents du parc national et ses municipalités - activités éducatives et formations - participation à la gestion (à titre consultatif uniquement) Gestion : Les actions de gestion qui sont entreprises auront comme priorité la conservation des valeurs naturelles et des processus qui les soutiennent. Toute action à mettre en œuvre doit-être compatible avec la conservation des valeurs naturelles. Caractéristiques forestières En fonction de l'altitude, du sous-sol et de l'exposition, de nombreuses espèces ont colonisé le parc : Espèces méditerranéennes : - le chêne vert (Quercus ilex) - le chêne liège (Quercus suber) Dans les zones plus fraîches : - le châtaigner (Castanea sativa) - le chêne rouvre (Quercus robur) - le hêtre (Fagus sylvatica) Zonage Cinq zones composent le parc national : Zone d’activités traditionnelles : Zone dans laquelle se trouvent les zones urbanisées, les zones agricoles… Zones d’utilisation spéciale Cette zone concerne les installations nécessaires pour l’usage du public, le personnel administratif. Elle inclut également les installations pré-existantes et les routes. Zone d’usage modéré 58 Cette zone est dominée par le caractère naturel dans laquelle le public est autorisé mais aucune grande infrastructure n’est présente. Grandes surfaces transformées par l'activité agricole et soumis à des utilisations traditionnelles à caractère extensif. Zone d’usage restreint Dans cette zone, les activités traditionnelles et la pression du public sont plus faibles. La présence du public est limitée sur les routes, les chemins, les sentiers, et les voies d'escalade, sauf cas exceptionnels. Zone de la réserve La plus protégée avec les caractéristiques suivantes : - valeurs naturelles importantes, - public non autorisé - gestion autorisée mais pour la recherche, la spéléologie, les contrôles de population… Moyens humains mis en place pour la protection Deux services principaux composent l’équipe du parc national : - Le service en charge de la gestion du parc - Le service administratif (la Direction) Bibliographie et webographie REAL DECRETO 384/2002, de 26 de abril, por el que se aprueba el Plan Rector de uso y gestión del Parque Nacional de los Picos de Europa (BOE, nº119,de 18 de mayo de 2002) Contact Rodrigo Suárez Robledano, co-directeur ([email protected]) 59 Ecosse: Parc National « Cairngorms » Nom Création Superficie Couvert forestier Type de forêt Zones Cairngorms National park 2003 452 800 hectares 25% de la totalité de la forêt des plus grandes forêts écossaises sont présentes dans le parc forêts Conifères, feuillus, tourbières boisées Parc national de catégorie UICN V Contexte Les parcs nationaux écossais sont reconnus à l'échelle internationale et sont des destinations touristiques reconnues et qui mettent en valeur l’environnement écossais. Ces parcs nationaux peuvent être des modèles de développement durable, de développement rural, de croissance de la production, de l'amélioration des paysages et de la biodiversité. Ils sont des modèles d'une approche collaborative de gestion. La gestion collective des parcs nationaux écossais contribue directement à l'objectif central du gouvernement écossais, à la création durable et à la croissance économique du gouvernement écossais. Les parcs nationaux écossais présentent quatre objectifs: • préserver et améliorer le patrimoine naturel et culturel de la région • promouvoir l'utilisation durable du patrimoine naturel et les ressources naturelles des parcs nationaux • Faire connaître et apprécier les qualités particulières de la région par le public 60 • promouvoir le développement économique et social et le développement des communautés locales Vision à long terme du parc national de Cairngorms : Le Parc National de Cairngorms, situé au nord-est de l’Ecosse a été créé en 200328 et fait partie des quinze parcs nationaux du Royaume-Uni. Occupant une surface de 4528 km², il est le plus grand parc national britannique. Le plan de gestion du Parc National de Cairngorms (Cairngorms National Park, 2007) reconnait le classement du Parc dans la catégorie V (« Paysage terrestre ou marin protégé ») de la classification des aires protégées de l’UICN. La législation en matière de parc national écossaise n’est pas orientée vers la protection des « processus écologiques de grande échelle » (Dudley, 2008) et autorise les activités forestières et agricoles dans le tout le parc. Cela explique pourquoi les parcs issus de sa création ne sont pas classés selon la catégorie II (« Parc National ») des catégories de l’UICN. En ce qui concerne Les menaces, la principale qui touche le parc est liée au tourisme : 28 National Parks (Scotland) Act 2000 61 Caractéristiques forestières Les forêts du parc national de Cairngorms sont d’importance nationale et internationale. La gestion forestière est fondamentalement importante pour la biodiversité, la culture et l’économie. Le parc contient les grandes zones d’habitats de forêt semi-naturelle et représente la zone la plus étendue de la forêt boréale au Royaume-Uni. Dans la zone des Cairngorms se développe l'une des dernières forêts primaires des îles Britanniques, la Caledonian Forest. Les vestiges de cette forêt s'étendent sur l'ensemble du parc national. 25% des plus grandes forêts écossaises sont présentes dans le parc national comprenant pins, genévriers et feuillus. La forêt est composée de : - forêts de pins calédoniennes et plantations de conifères - forêts de bouleaux - tourbières boisées En ce qui concerne le plan de gestion, un des objectifs principal est de reconnecter les forêts avec les zones humides du parc national pour la biodiversité. Aucune mesure réglementaire forte n’est citée dans le plan d’action du parc national. Néanmoins, des mesures de gestion sont mises en place pour la conservation des milieux forestiers. Description des zonages En ce qui concerne les zonages, le parc national de Cairngorms est classé en catégorie V. Moyens humains mis en place pour la protection La gestion du patrimoine naturel du parc national est orientée par un comité de pilotage dont les représentants sont issus de plusieurs organismes : Cairngorms National Park Authority Community Development Officer Dee Fisheries Trust Forestry Commission Scotland National Farmers Union Scotland National Trust for Scotland Royal Society for the Protection of Birds Scottish Land and Estates Scottish Gamekeepers’ Association Scottish Natural Heritage Bibliographie et webographie Noël Sarah, La protection des espaces sauvages en Ecosse, 2013, Paris Cairngorms National Park - Cairngorms nature, Action plan 2013-2018, Cairngorms National Park Authority, 2013, Grantown-on-Spey Cairngorms National Park, Partnership plan 2012-2017, Cairngorms National Park Authority, 2012, Grantown-on-Spey Contact Will Boyd Wallis, Chef de la gestion des paysages et de la conservation ([email protected]) 62 Cartographies complémentaires 63 64