CM Linguistique énonciative Introduction Pourquoi un cours sur la

CM Linguistique énonciative
Introduction
Pourquoi un cours sur la LE ?
- acquis de la grammaire traditionnel
Terminologie traditionnelle
=/= grammaire descriptive (recensement de cas/formes)
→ explique des phénomènes (opérations mentales sous-jacentes)
- Met à jour invaraints derrière la multiplicité des emplois des marques/-eurs
=/= cas particuliers
synthétise fonctionnement marques/-eurs
marques/-eurs : un ensemble d’opérations minimales stables
marqueurs : « every », « the », « can », …
marques : « -ing », « -s », n- », …
formes : le passé, le bilan, la pro-nominalisation, le générique
opérations : fléchage, quantification, modalisation, …
Objectifs du cours
1/ Bagage théorique :
- les tenants et aboutissants de la LE et ce qui fait son originalité
- concept qui lui sont propres
2/ Application
- Appliquer un concept de la LE dans le cadre d’une analyse d’énoncés simples
Évaluation :
Partie théorique :
- question théorique sur le cours (point général ou particulier)
- ou citation a commenter (termes soulignés à expliquer)
Partie pratique :
- analyse linguistique d’un court énoncé, angle imposé
LE s’attache à rapporter les formes linguistiques produites au travail mental qui a précédé à leurs
mise en discours
opérations profondes cachées (abstraction)
fondateur : Antoine Culioli
=/= GR traditionnelle : recenser, étiqueter et décrire formes
=/= lgstq structuraliste : classer et organiser les formes de manière synthétique
LE : la raison d’être des formes ; classer à partir : du niveau profond, d’opé psycho-grammaticales
Rôle du linguiste :
énoncé réels
Tout type de discours : oral ou écrit
sci, lit, poétique, journalistique, conversationnel, …
Tout mode : relâché, soutenu, conventionnel, archaïque, argotique, …
un énoncé précis ou un corpus
travail sur corpus :
relever en discours les différentes catégories d’emploi pour déguster en langue une valeur centrale
constante compatible avec toutes les utilisations rassemblées dans le corpus
travail sur corpus :
relever en discours les différentes catégories d’emploi pour dégager en langue une valeur centrale
constante compatible avec toutes les utilisations rassemblées dans le corpus
1. étude d’un marqueur : envisager toutes ses réalisations sémantico-fonctionnelles en discours et
tenter d’unifier en langue ces diverses réalisations.
2. étude d’une forme ou d’un effet (désaccord, hypothèse, humour) :
démarche trans-catégorielle : à partir de l’effet, recenser les différents moyens (marques/-eurs)
exploités en discours pour amener l’effet et montrer quelles sont les valeurs intégrantes aux
marques/-eurs, en langue, qui leurs permettent d’amener cet effet en discours
Ex1 :
forme : le passé
marque GR : -ed
marqueurs GR : used to, ago, since, then, that, …
marqueurs lexicaux : ‘yesterday’, ‘formerly’, ‘last week’, ‘in the past’
Opé : rupture avec le présent d’E°
Ex2
effet : désaccord
dont une forme : la négation
marques GR : -less, un-, dis-, …
marqueurs GR : not, neither, nor, never, no, none
marqueurs lexicaux : ‘impossible’, ‘wrong’, ‘invalidate’, ‘hardly’, ‘contrary’
Opé : sortie notionnelle
12/03/2013
1/ observer expressions (en surface/discours)
2/ en abstraire des grands principes régissant marqueurs = démarche inductive
3/ émettre hypothèse
4/ les vérifier grâce à des tests :
- manipulation : remplacer le marqueur étudié par une forme proche, concurrente, à effet de sens
voisin, et relever les différences
- paraphrase : reformuler l’énoncé complet où figure le marqueur
- glose : expliciter le sens que le marqueur apporte par rapport à une forme concurrente
Afin de vérifier :
1/ les limites de la souplesse d’une forme/marque/-eur (construction correcte ou pas)
2/ les limites de l’effet de sens créé (maintien ou perte du sens)
Autre tests :
- Permutation :
‘I too went to the cinema’ =/= ‘I went to the cinema’
‘So did I ‘ (moi aussi (je l’ai fait) =/= So did I (C’est ce que je fis)
‘He might at least have phoned me’ → ‘*he might have at least phoned me’
- Ajout d’un terme, commutation d’un terme par un autre
‘I saw him one minute ago’ mais ‘I have juste seen him’
- Collocation
‘will’ → ‘free will’
- Forme négative
‘He must be tired’ → ‘He cannot be tired’ (et non ‘*must not’)
‘I have to go’ → ‘I don’t have to go’ ou ‘I must not go’ ?
‘Everybody has to take off their hats in church’ ‘Not everybody has to take off their hats
in church’
- Temps, aspect
temps : ‘A dog was barking’ mais pas ‘*a dog is barking’ → ‘There is a bog barking’
aspect : ‘*A dog is barking’ mais ‘A dog barks’
- Forme interrogative
‘He may be watching TV’ → ‘Is he likely to be’ et non ‘*May he be’
- Voix passive
‘Someone saw him cry’ → ‘He was seen to cry (* by somebody)
- Changement de personnes :
‘Shall we’ =/= ‘Shall you’
‘I shall do it’ =/= ‘you shall do it’ / ‘Thou shalt not kill’
- Passage pluriel/singulier
‘Mary, this is my father donne ‘Mary, this is my parents’ et non ‘*these are my parents’
- Opposition contrastive d’une langue à l’autre (traduction)
Comparer formes en discours aux moyens théoriques que la langue tient à disposer de l’Er justifier
chaque choix parmi concurrents ↔ affiner sens profond des marqueurs en langue
Exemple : le marqueur Will
GR traditionnelle : modal/temps : futur ; mode : indicatif (un sens dominant)
GR descriptive : de futur, de volonté, d’habitude, etc. (cas particulier)
LE : cas = effet de sens, tributaire du contexte
un marqueur unique = une seule valeur profonde. Laquelle ?
Corpus :
a/ Don’t worry, I will do it for you. (future + volonté)
b/ - Will you marry her ? - I will. (présent + volonté)
c/ There’s someone at the door. That will be the postman (présent + probabilité)
d/ When I have finished this, I will take a break (futur +?)
e/ I will have read 3 books by next week. (futur antérieur +?)
f/ She won’t have understood. (passé + forte probabilité)
g/ Boys will be boys (vérité générale + caractérisation)
h/ He will be late. That’s in his genes. (vérité générale ou futur ? + caractérisation)
GR structuraliste → hésitations, chevauchements
LE : quel est le plus grand dénominateur commun à tous ces emplois ?
Le temps ?
Corpus : futur, présent ponctuel, présent général, passé
Le temps : marqué par la forme du verbe, par localisateurs lexicaux : ‘tomorrow’, ‘by next week’,
etc. Uniquement ?
Ex en (g) : article zéro devant «’boys’ → notion abstraite
verbe ‘be’ → verbe d’état, d’identification stable
= aspect générique
→ Le temps est en vérité le produit d’un cumul de marques
a/ Don’t worry, I will do it for you.
Test
manipulation : « I will » VS « I shall »
« I shall do it for you »
GR traditionnelle : cadre formel avec Shall, informel/banal avec Will
Glose ‘shall’ : « je te promet », « je m’engage formellement à »
En plus du futur, il existe une valeur propre à will, absente de « be going to », et opposée à « shall »
Mais en (b) : serment du mariage = cadre très formel, pourtant « will ». Raison ?
Quel point commun entre les énoncés ?
→ actions naturelles, coulent de source, =/= shall
→ opération profonde, invariante = congruence
Cet invariant participe à l’élaboration du sens, qui au final doit s’interpréter en contexte
Interprétation dépend du contexte situationnel/pragmatique :
a/ C + faveur = offre spontanée
b/ C + prendre pour époux = volonté ferme mais spontanée
c + f/ C + proba = proba extrême
d/ C + se reposer = action logique, futur prévisible
e/ C + projection dans le futur = futur prévisible (‘au rythme où ça va’)
g + h/ C + contexte générique/généralisant = caractérisation
→ situation + indices textuels → affiner l’effet de congruence, à quoi il s’applique :
1/ effet futur apporté par lexique ‘when I’, ‘tomorrow’, ‘by next week’
Will → action vue comme future se réalisera de manière naturelle
D’où en (a) : « je vais le faire, ça ne me coûte pas, ne me remercie pas, c’est tout naturel »
2/ si contexte met en place proba (c), Will → action naturelle = proba très forte
3/ effet habitude en (g) et (h), apporté notamment par aticle zéro, will habitude évidente, pas
d’irritation (=/= ‘He is always smoking’) = caractéristique du S
19/03/2013
Quid des autres catégories de Will ?
Will nominal : ‘volonté’
Test de collocation (par ajout de terme) :
- libre arbitre = free will, *free volition
- bonne volonté = goodwill
free et good = congruence
Will adjectivale : ‘willing’ (consentant)
Test de collocation :
‘ready, willing and able’ (fin prêt et d’attaque) = congruence
GR structure : catégorie différentes de will seraient isolées et relèveraient de l’étude lexicale
LE : décloisonne lexique et GR car se base sur oprofonde derrière le marqeur unique will avant
même que l’on choisisse sa catégorie GR
Langue et discours
LE place le discours et donc l’Er au centre de la parole :
Er = un moyen d’accès aux opé cachées inscrites en langue
erreurs de construction = révélatrices
langue de constante évolution / réévaluation
s’interroge sur les choix plutôt que de les limiter
LANGUE :
L’ouvrage collectif déposé au fond de notre esprit
La langue de la collectivité qui s’approprie avec le temps, après une lente assimilation
Un système de signes et de relations potentiellement envisageables entre ces signes
Un potentiel, une boite d’outils d’expression en nous
DISCOURS :
La production individuelle à partir de la langue
Une utilisation individuelle et momentanée
La transmission d’expérience qui nous appartiennent, une construction signifiante et opérationnelle
Un discours prononcé dans une situation spécifique, but de communication
Surface vs Profondeur
La surface = le visible (les énoncés, discours)
La profondeur = l’invisible, les opérations sous-jacentes, la structure profonde (langue)
Une même forme en profondeur = une infinité de production individuelles de surface possible
mais : ramener la forme à un nombre réduit d’opérations mentales
Ex du futur :
Futur basé sur prise d’indices en situation (ING)
‘Look at these clouds, it’s going to rain tomorrow’
Futur donné sur un mode de probabilité (will, may, …)
- Do you think it’ll rain tomorrow ? - Yes, it will/may/might rain’
Futur sur le mode de la caractéristique (will)
‘He will be late, that’s in his genes’
Futur présenté comme non congruente (shall)
‘We shall meet again, trust me’
Futur donné comme très proche (be about to)
‘He’s about to break a world record’
Futur planifié (be to)
‘We are to look after his dog while he’s away’
Nombre d’opérations mentales réduit, mais énoncés résultants = infinis
« probably, most certainly, … »
« next year, tomorrow, … »
« be supposed, meant, planned to, … »
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