Question 3 : En climat tempéré, la formation de 10 cm de sol se fait en moyenne en :
- 100 ans - 200 ans - 1000 ans
Réponse : Pour un territoire de la zone tempérée, il est estimé que 5 cm de sol se fait en 100 ans, il
faut donc 200 ans pour en former 10 cm. Cela paraît lent à l’échelle humaine mais c’est
extrêmement rapide à l’échelle de temps géologique.
Objectif : Prendre conscience de l’interaction entre les conditions climatiques, les êtres vivants (faune
et flore) et leur milieu de vie (le sol, pour les végétaux et animaux terrestres). Comprendre
le rôle des organismes vivants dans la formation et l’entretien des sols.
D’une manière générale, la vitesse de formation d’un sol varie selon le climat du territoire, qui est
principalement défini par la combinaison de son altitude, de sa latitude et de sa longitude.
Les grandes zones climatiques sont délimitées en fonction de leur climat : équatorial, tropical, aride,
méditerranéen, océanique, continental, montagnard, mousson, chinois ou polaire.
Les différents types de climats déterminent des conditions météorologiques (force des vents et
intensité des précipitations, par exemple) qui participent à la formation de la fraction minérale des sols
par désagrégation de la roche mère sous-jacente.
De plus, la formation de la fraction organique d’un sol est a priori très lente dans les zones froides et
arides où le métabolisme des êtres vivants, qui produisent du sol en dégradant la matière, est ralenti
par les basses températures et l’absence d’humidité. Inversement, dans les zones chaudes et humides,
le processus est accéléré.
Ces variations dans la vitesse de formation d’un sol soulignent le rôle fondamental de la faune et de la
flore. Le processus de formation qui repose sur l’interaction des êtres vivants avec le milieu naturel se
comprend mieux si l’on introduit d’abord le concept d’écosystème comme l’ensemble formé par une
association d’êtres vivants (la biocénose) et son environnement géologique, pédologique et
atmosphérique (le biotope).
Pour résumer, les organismes profitent de la désagrégation des roches dans le sol pour y puiser les
éléments nutritifs minéraux dont ils ont besoin, ils se nourrissent aussi des déchets des autres et de
leurs cadavres. Après plusieurs étapes intermédiaires, les produits de la dégradation par ces êtres
vivants sont assez fins et simples pour être directement assimilables par les plantes.
Ainsi, le sol contient une énorme quantité d’êtres vivants. Bien que la faune du sol ne représente que
0,08 % de sa masse, on compte au moins 260 millions d’individus par m !
On peut définir alors la notion de biomasse, c’est-à-dire la quantité totale de matière (masse) de toutes
les espèces vivantes présentes dans un milieu naturel donné. Dans le sol, elle se compose de bactéries,
de champignons, d’algues, des parties souterraines des plantes et d’une faune très variée. Ces
organismes influent sur la quantité d'eau et d’air que les sols peuvent contenir et participent au
maintien de l’équilibre biologique du sol.
Par exemple, certaines bactéries et plantes sont capables de filtrer le sol et d’accumuler des polluants
dans leur organisme ou de s'en servir comme aliment. D’autres champignons et bactéries vivent en
symbiose avec des plantes avec lesquelles ils échangent des substances nutritives. Ces
microorganismes sont capables de fixer l’azote atmosphérique et de le rendre assimilable par les
plantes, ils permettent donc de se passer complètement d’engrais chimiques en intercalant dans les
champs des plants des espèces susceptibles de créer ces symbioses spontanément.
Les vers de terre sont appelés les ingénieurs du sol : pour se déplacer sous terre, ils creusent des
galeries qui ont un rôle majeur dans l’aération, le drainage et le développement des racines des plantes.
De plus, le vers de terre se nourrit du sol qu’il ingurgite et rejette sous forme d’excréments qui
stabilise la structure du sol, limitant ainsi le phénomène d’érosion.
Ainsi, une équipe de l'Institut français de recherche pour le développement a constaté une
augmentation des récoltes de 282 % après la réintroduction de vers de terre sur un terrain en Inde.