DS 9 le 16 juin 2012
PHYSIQUE – CHIMIE
NB : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la préci-
sion et à la concision de la rédaction. Les copies illisibles ou mal présentées
seront pénalisées.
Toute application numérique ne comportant pas d’unité ne donnera pas lieu
à attribution de points.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur
d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en
expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.
L’hydrogène
Données pour l’ensemble du problème
Constantes :
Permittivité du vide : ε0=8,8.1012 F.m1
Célérité de la lumière : c=3.108m.s1
Constante de PLANCK :h=6,62.1034 J.s
Nombre d’AVOGADRO :NA=6,02.1023 mol1
Charge élémentaire : e=1,6.1019 C
Electron Volt : 1eV =1,6.1019 J
Constante des gaz parfaits : R=8,32 J.K1.mol1
Accélération de la pesanteur : g=9,8 m.s2
Constante de RYDBERG pour l’isotope 1H : 109740 cm1
Masses :
Masses molaires (en g.mol1) : Mair =29 ;MH2=2; ; MO2=32
Masses atomiques :
On note mHet mDles masses respectives des noyaux de 1H et 2H (deu-
térium)
mH=1,00782 u ; mD=2,0141 u ; avec u unité de masse atomique
Pour l’électron, me=5,5.104u9,1.1031 kg
Données thermodynamiques à 298 K
Enthalpie standard de formation de H20(g) fHo=241,8 kJ.mol1
Capacité thermique isobare de H2(g) Cp1(J.mol1.K1)=
27,28 +3,26.103.T
Capacité thermique isobare de H2O(g) Cp2(J.mol1.K1)=
30,54 +10,29.103.T
Potentiel standard de O2(g)/ H2O(l) Eo=1,23 V à pH = 0
I Genèse d’un modèle atomique
On effectue une courte approche historique d’un modèle pour l’atome d’hy-
drogène. Aucune connaissance préalable n’est requise ni sur les modèles, ni
en atomistique.
Un modèle globuleux pour l’hydrogène atomique
(1902)
Sir Joseph-John THOMSON (1856-1940), Nobel 1906
L’anglais J.J.THOMSON proposa de représenter le noyau comme une sphère
finie de centre O, de rayon R, chargée avec une densité uniforme de charge
volumique ρ. La charge totale de la sphère est celle du noyau : +e.
Soit un point M de coordonnées sphériques (r,θ,φ) et les vecteurs unitaires
des coordonnées sphériques (ur,uθ,uφ) ; OM =r ur
M
ur
R
Proton sphérique uniformément chargé
Page 2 DS 9 le 16 juin 2012 Lycée Clemenceau Nantes – MPSI
I-1 Calcul du champ électrique au point M
I-1-a Exprimer la densité volumique de charge ρdu noyau en fonction de e
et R.
I-1-b Donner la direction de Eau point M en la justifiant.
I-1-c De quelles variables spatiales Eau point M dépend-il ? Justifier.
I-1-d Déterminer Een fonction de ρ,ε0et OM pour un point M à l’intérieur
de la sphère.
I-2 Étude du mouvement d’oscillation de l’électron
Dans ce modèle, l’électron n’est soumis qu’à la force d’attraction du noyau
dans le repère galiléen lié à ce dernier. Lélectron de masse meest au point
M et reste à l’intérieur du noyau (r<R) .
I-2-a Démontrer que :
d2OM
d t 2+ω2
0OM =0
Exprimer la fréquence f0de cet oscillateur harmonique en fonction unique-
ment de e,R,ε0et me.
I-2-b La plus petite fréquence observée à l’époque dans le spectre de l’hy-
drogène atomique était fmin =460 THz =460.1012 Hz. En déduire une valeur
numérique Rmax majorant R. C’est l’ordre de grandeur du rayon du noyau.
I-3 Critique du modèle
Quelle est l’estimation actuelle du rayon du noyau d’hydrogène ?
Ce modèle a été rapidement abandonné au profit du modèle planétaire de
BOHR suite aux expériences de RUTHERFORD en 1912-1913.
Un modèle planétaire pour l’hydrogène atomique
(1913)
Niels BOHR (1885-1962), Nobel 1922
Si le modèle de BOHR ne permet pas de décrire l’atome d’hydrogène de ma-
nière correcte, ce dinosaure de l’atomistique a néanmoins l’immense mérite
de donner accès aux ordres de grandeur caractéristiques de l’atome et d’intro-
duire la quantification de manière très simple.
Le noyau ponctuel est fixe en O. L’électron est en M. On se place dans le
référentiel du noyau (R) lié à la base orthonormée directe (ux,uy,uz). Il est
supposé galiléen.
(O,ur,uθ) est le repère de projection polaire. En permanence OM =r ur
M
ux
uy
ur
uθ
r
θ
I-4 Éléments cinétiques du mouvement circulaire de l’électron
L’électron décrit une trajectoire circulaire de centre O et de rayon r. Sa masse
est me. On admettra que la seule force non négligeable sur l’électron est la
force d’interaction coulombienne noyau-électron :
f=e2
4πε0r2ur
I-4-a Déterminer la norme vde la vitesse de l’électron dans (R) en fonction
de e,ε0,ret me.
I-4-b Déterminer la norme Ldu moment cinétique orbital par rapport à O de
l’électron dans (R) en fonction de e,ε0,ret me.
I-4-c Démontrer que la force fdérive d’une énergie potentielle Epque l’on
exprimera en fonction de e,ε0et r. On prendra Ep
r→∞
O.
I-4-d En déduire l’énergie mécanique Ede l’électron dans (R) en fonction de
e,ε0et r.
I-5 Équation aux dimensions
Sir Joseph LARMOR (1857-1942) ; Jean PERRIN (1870-1942), Nobel 1926
La puissance Prayonnée par un électron ayant une accélération aest don-
née par la formule de LARMOR :
P=exaycz
6πε0
I-5-a Déterminer les entiers x,yet zpar une analyse dimensionnelle.
I-5-b Jean PERRIN avait proposé en 1901 ce type de modèle planétaire (1-4).
Expliquer pourquoi il semble incompatible avec la formule de LARMOR.
I-6 Quantification des éléments cinétiques
Page 3 DS 9 le 16 juin 2012 Lycée Clemenceau Nantes – MPSI
Pour expliquer le spectre de l’hydrogène, BOHR postula la quantification des
éléments cinétiques de l’électron. Il en résulte que L=n.ħ,nNet ħ= h
2π.
I-6-a Déduire que le rayon est quantifié en exprimant rnen fonction de net
r1, valeur de rnpour n=1. Exprimer le rayon de BOHR r1, en fonction de e,
ε0,meet het le calculer.
I-6-b Déduire que l’énergie mécanique est quantifiée en exprimant Enen
fonction de net E1. Exprimer E1en fonction de e,ε0,meet het la calculer.
I-6-c L’électron passe du niveau pd’énergie Epau niveau qd’énergie Eq,
p>q. II y a émission d’un photon de longueur d’onde λet de nombre d’onde
σ. On a :
σ=1
λ=αmeµ1
q21
p2
Exprimer αen fonction de e,h,ε0et c.
Calculer numériquement la constante spectrographique (αme).
Cette synthèse des idées de Max PLANCK (quanta) et d’Ernest RUTHERFORD
(noyau ponctuel) a fait la force du modèle de BOHR à son époque.
I-7 Un problème à deux corps : le déplacement isotopique
Harold C.UREY (1893-1981), Nobel 1934
On admet la formule du I-6-c. On se place dans le référentiel barycentrique.
I-7-a Le noyau n’est pas immobile et a une masse m. En remarquant que α
reste constant, expliquer comment il suffit de corriger la formule précédente.
I-7-b L’hydrogène a deux isotopes naturels : 1H et le deutérium 2H noté D ;
le spectre de D est décalé par rapport à celui de H de σ=σDσH.
Trouver σ
σHen fonction de mH,mD, et me.mD>mH(voir données)
Calculer numériquement cette valeur.
Le deutérium (0,01 % de l’hydrogène naturel) a été découvert en 1931 par
UREY en observant dans le spectre de l’hydrogène les raies dues au déplace-
ment isotopique.
II Etude de l’hydrogène atomique
II-1 Déplacement isotopique du spectre de l’hydrogène
On a relevé en nm les 4 longueurs d’onde les plus élevées des séries de BAL-
MER pour l’hydrogène (1H) et son isotope naturel, le deutérium D (2H).
λH656,11 486, 01 433, 94 410, 07 Données à titre indicatif
λD655,93 485,88 433,82 409,96 Données pour le II-1-b
II-1 -a Rappeler la formule de RITZ.
II-1 -b On rappelle que la série de BALMER correspond à la désexcitation de
l’atome vers le niveau d’énergie E2. Déterminer à cinq chiffres significatifs la
constante de RYDBERG RDpour le deutérium. On précisera obligatoirement
la méthode de calcul employée.
II-2 Niveaux énergétiques
En notant nle nombre quantique principal, préciser sans démonstration
le nombre de spin-orbitales (ou nombre maximal d’électrons) d’un niveau
d’énergie En.
II-3 Affinité électronique de l’hydrogène
II-3-a Définir l’affinité Ade l’hydrogène en écrivant la réaction associée.
II-3-b Les tables de données chimiques nous donnent : A=70 kJ.mol1>
O. Cette affinité faible, mais positive, limite l’existence des ions hydrure
aux éléments les plus électropositifs. A quelle famille appartiennent ces der-
niers ?
III Synthèse de l’eau dans un réacteur
Le mécanisme exact de la réaction H2+ 1/2 O2= H2O reste encore indéter-
miné. On peut néanmoins proposer dans le désordre le mécanisme réac-
tionnel approc suivant :
H+ O2
k1
OH + O(1) v1
OH + H2
k2
H2O + H(2) v2
Hk3
Hadsorbé (3) v3
H2
k4
2 H(4) v4
O+ H2
k5
→ •OH + H(5) v5
III-1 Préliminaires
III-1-a Identifier les trois phases du mécanisme et préciser leur nom ainsi
que les réactions qui leurs sont associées.
III-1-b Quelles sont les charges des espèces OH, Oet H?
III-2 Vitesse de formation de l’eau
III-2-a Ecrire avec les vitesses viles équations traduisant l’approximation
des états quasi stationnaires.
III-2-b Ecrire les vitesses vides 5 réactions en fonction des kiet de la concen-
tration des espèces (loi de VANTHOFF).
Page 4 DS 9 le 16 juin 2012 Lycée Clemenceau Nantes – MPSI
III-2-c Calculer v=d[H2O]
dt , vitesse volumique de formation de l’eau en fonc-
tion de k1,k3,k4, [H2] et [O2].
III-2-d Pour [O2]=k3
2k1, que se passe-t-il ?
IV L’Etage Principal Cryotechnique
d’Ariane V
Les ergols (carburant H2et comburant O2) sont vaporisés et réchauffés à
environ Ti=298 K avant d’être mélangés.
IV-1 Préliminaires
IV-1-a On note x0la fraction molaire initiale du comburant. Calculer x0
IV-1-b Ecrire l’équation bilan de la réaction de combustion entre les ergols.
Les ergols ne sont pas en proportion stoechiométrique. Lequel est en excès ?
IV-1-c Donner un ordre de grandeur des enthalpies standard de formation
de H2(g) et O2(g).
Par la suite, on notera n0le nombre de moles total initial (comburant et car-
burant).
IV-2 Température de flamme
Etat initial : (1 x0)n0moles de H2et x0n0moles de O2gazeux à p°, Ti.
Etat final : gaz résiduel à p°, Tf.
On admet que l’air extérieur n’intervient pas lors de cette combustion.
La transformation est supposée isobare (à la pression p°) et adiabatique.
IV-2-a Donner la composition du gaz résiduel dans l’état final. On tiendra
compte du fait qu’un ergol est en excès.
IV-2-b Déterminer la variation d’enthalpie Hdu système entre l’état initial
et l’état final.
IV-2-c Calculer la température de flamme adiabatique due à ce mélange en
précisant bien votre raisonnement.
IV-3 Puissance : Evaluer l’ordre de grandeur de la puissance moyenne du
moteur Vulcain.
V La pile à combustible
Inventée en 1839 par Sir William Robert GROVE, elle prit de l’intérêt grâce à
la conquête spatiale. Depuis les missions Apollo, une âpre compétition tech-
nologique s’est engagée car elle permet une propulsion propre devançant de
très loin les moteurs thermiques en rendement. Le tandem MERCEDES-FORD
a présenté en 1999 la Necar 4, une classe A avec de très honorables perfor-
mances. Objectif commercial annoncé : 2005
V-1 Compréhension de la pile
V-1-a Dessiner la pile
Pt|H2(g)(1bar)|H2O(),KOH(1mol.L1)|O2(g)(1bar)|Pt
Préciser sur ce schéma sa polarité et le sens de déplacement des électrons.
V-1-b Noter sur le schéma la cathode, l’anode et leurs définitions.
V-1-c Quel type de conduction a-t-on dans la potasse ?
V-2 Etude de la pile
V-2-a Ecrire les deux demi réactions ayant lieu aux deux électrodes dans le
milieu électrolytique contenant la potasse.
V-2-b Déterminer la formule de la force électromotrice de cette pile pour des
pressions en dihydrogène et dioxygène de 1 bar.
V-2-c Pour une pile de 10 kW, calculer la charge débitée en une heure. En
déduire la consommation en g.h1en dihydrogène, puis en dioxygène.
Page 7 DS 9 le 16 juin 2012 Lycée Clemenceau Nantes – MPSI
Commentaires et correction :
Sujet proposé au concours des Petites Mines en série PCSI.
Quelques questions ont été mal traitées dans les copies :
1. Dans le calcul de champ électrostatique au début du problème, j’ai lu très
souvent à l’issue de l’étude de la symétrie sphérique du problème : E(M)ne dé-
pend que de r. Cette expression est malheureuse et surtout fausse. En effet,
il est vrai que Er(r)ne dépend que de rcomme toutes les grandeurs scalaires
relatives au problème : la densité de charge ρ, la norme du champ °
°
°E(M)°
°
°et
le potentiel électrostatique V. En revanche, il est faux d’écrire que E(M)ne
dépend que de r, car E(M)=Er(r)eret erdépend de θet de ϕ.
2. Beaucoup d’entre vous ont mal compris le modèle de J.J. THOMSON. La charge
positive correspond à une substance sphérique qui aurait les dimensions de
l’atome avec une densité de charge positive uniforme. Il n’y a pas encore de
noyau dans ce modèle, donc pas de force de COULOMB. La force subie par
l’électron s’écrit F=eE avec le champ calculé précédemment.
3. Par un concours de circonstance très malheureux, mais très instructif, j’ai ou-
blié un carré dans la relation : d2OM
dt2+ω2
0OM =0. Mille excuses pour ceux que
j’ai trompé. Il va de soi que cette relation n’est pas homogène si l’on écrit ω0
au lieu de ω2
0
4. Contrairement à ce que j’ai beaucoup lu, la dimension du noyau de l’atome est
de l’ordre de 1015 m, c’est la dimension de l’atome qui est de l’ordre de 1010
m.
5. Beaucoup de déception sur vos connaissances en matière d’accélération pour
un mouvement circulaire. Je vous le redis ici, tant que vous ne connaitrez pas
les expressions de l’accélération normale et de l’accélération tangentielle en
terme de vitesse, vous ne pourrez pas être efficaces.
6. En chimie, on vous demandait le nombre d’électrons pouvant occuper les or-
bitales atomiques relatives à une valeur du nombre quantique principal n.
Le résultat 2n2était attendu avec sa démonstration. A savoir faire. C’est
de la mathématique élémentaire, il suffit de savoir que =0,1,...,n1,m=
,+1,...0,...1,et ms=±1
2et de savoir compter !
7. La charge des radicaux H,Oet OH est nulle. Les désignent les électrons
célibataires qui ne sont pas dans une paire et qui empêchent les atomes de
l’espèce considérée de respecter la règle de l’octet, l’ensemble est quand même
neutre. S’il devait y avoir une charge, elle serait indiquée.
8. Dans le calcul de la température de flamme, contrairement à ce qui est préco-
nisé dans les programme, les Cpodépendaient de la température, il fallait en
tenir compte dans les calculs de H.
L’hydrogène
I Genèse d’un modèle atomique
I-1-a La charge diffuse vaut edonc
ρ=e
4
3πR3=3e
4πR3
I-1-b On travaille en coordonnées sphériques. Tout plan passant par le centre et le
point d’observation est un plan de symétrie donc
E(M)=Er(r,θ,ϕ)ur
I-1-c Toute rotation d’angle θet ϕne modifie pas la distribution donc Erne dépend
que de r.
I-1-d On choisit comme surface de GAUSS une sphère de rayon r<R: D’après le
théorème de GAUSS,
ÓE.dS =Er(r)4πr2=Qint
ε0=
4
3πr3ρ
ε0
On a donc
Er(r)=ρr
3ε0
Finalement
E(M)=ρ
3ε0
OM
I-2-a Dans R supposé galiléen, la relation fondamentale de la dynamique (RFD)
s’écrit :
me
d2OM
dt2=eE =eρ
3ε0
OM
=e2
4πR3ε0
OM
On reconnait l’équation d’un oscillateur harmonique de pulsation
ω2
0=e2
4πR3ε0me=eρ
3meε0
donc de fréquence
f0=e
4πs1
πR3meε0
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !