
« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
Rôle de l’État vis-à-vis des TPE/PME dans un pays nouvellement adhérent à l’économie de marché :
cas de l’Algérie 5
par l’ONS de 15,3 % en 2005 correspond à un taux saisonnier puisque l’enquête a été réalisée
peu de temps avant le Ramadhan, une période d’activité commerciale intense. Sans cela, le
taux de chômage aurait atteint les 21%. Nous partageons entièrement cette analyse et nous
considérons que le taux de chômage de 12% correspond en réalité au chômage structurel, car
une part importante des emplois crées au travers du plan de relance de 150 milliards de dollars
américains correspond à des emplois temporaires de type emploi-jeune ou pour les besoins de
réalisation de chantiers comme c’est le cas dans le grand projet de l’autoroute Est-Ouest. Le
niveau élevé du chômage structurel en Algérie s’explique par le faible niveau de formation et
de qualification des demandeurs d’emploi qui, de ce fait, se trouvent en déphasage flagrant
avec la structure de l’offre d’emploi.
Afin de réguler le marché du travail, et d’éliminer la dualité entre le secteur protégé et le
secteur précaire, l’État a opté pour la création de l’Agence publique nationale de l’emploi
(ANEM) en 2004. Ses objectifs : faciliter la recherche d'emploi ou de formation, le conseil et
l’aide à l’employeur pour l’embauche et le reclassement des salariés. Même si les chiffres de
l’ANEM paraissent éloquents, nous citons à titre d’exemple la création de 186000 postes
d’emploi en 2008, ils ne concernent en fait que des postes créés dans le cadre du Dispositif
d’insertion professionnelle (DAIP). Ces postes sont en fait des emplois temporaires pour aider
les jeunes diplômés à acquérir une première expérience de travail limitée à trois années. Dans
ce dispositif, l’État prend en charge un salaire moyen équivalent à 83% du salaire minimum
garanti, soit 10000 dinars algérien (136 US$), et exonère de quelques impôts l’employeur
avec des abattements de l’impôt sur les revenus (IRG) et dans la Sécurité sociale.
L’inefficience de l’ANEM a conduit le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb
Louh, à reconnaître publiquement, le 16 mai 2008, l'existence de problèmes au sein de
l'ANEM concernant le suivi et l'accompagnement des jeunes chômeurs et s’est engagé à
moderniser cette agence pour lui donner plus de rapidité, avant la fin de l'année 2008.
Le marché monétaire est assez développé en Algérie au vu de la couverture nationale totale.
Les principales banques sont publiques dont les plus importantes sont la CPA (crédit
populaire d’Algérie) et la BNA (banque nationale d’Algérie). Ces dernières années des
établissements bancaires et des établissements financiers étrangers ont fait évoluer l’offre et la
qualité des services offerts à l’exemple de la BNP/PARIBAS ELDJAZAIR ou de la
SOCIETE GENERALE ALGERIE. Malgré l’évolution qualitative, l’accès au crédit reste un
vrai parcours de combattant pour les entreprises algériennes. Les banques étrangères se sont
focalisées sur les grands comptes, les opérations du commerce extérieur et le juteux créneau
du crédit à la consommation évitant ainsi le risque entreprise. Quant aux banques publiques,
elles, souffrent d’une gestion héritée de l’époque socialiste, même si elles restent les premiers
pourvoyeurs financiers des entreprises. En effets les règles d’octroi de crédit sont opaques et
n’obéissent pas à la logique commerciale. Pour preuve, sur les 2500 milliards de dinars (34,5
Md. US$) de crédits alloués aux entreprises, la moitié a été destinée au secteur public soit
autant qu’au secteur privé. Le secteur des PME/TPE, lui, n’a été financé qu’à hauteur de 450
milliards dinars (6,2 Md. USD), soit seulement 18% de l’ensemble des crédits alloués aux
entreprises. Lors du Colloque maghrébin sur le financement de la PME organisé par
l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) et l’Union des banques
maghrébines à Alger le 11 mars 2009, le Ministre des finances algérien, Karim Djoudi, a
signalé que les PME/PMI n’ont pas la cote en Algérie. Les principaux reproches faits par les
chefs d’entreprises au système bancaire, lors de ce colloque, mettent en exergue les
dysfonctionnements, les lourdeurs et les excès des banques et leur impact dépressif sur
l’activité réelle : garanties excessives, délais de traitement des dossiers de crédit trop longs,
taux d’intérêt trop élevés, l’accueil de la clientèle est insuffisant, les relations avec l’étranger