La répartition des revenus

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Economie monétaire TD – Chapitre 1
Chapitre I : La répartition des revenus
I. La répartition des revenus : enjeux et définitions
A) Enjeux
Question a)
Le revenu est un lien entre la dépense et la production ? Pourquoi ? La valeur de la production est égale à la
somme des revenus distribués : dépense. Un acte de production va donner naissance aux revenus, qui vont
être directement ou indirectement dépensés :
–
directement dépensés sous la forme de dépenses de consommation
–
indirectement dépensés quand ils sont épargnés et que cette épargne est placée sur le marché financier :
ce placement permet le financement des dépenses d'investissements des entreprises (= dépenses que
réalisent les entreprises pour s'équiper en biens de production).
Question b)
La répartition des revenus a un impact sur les différents marchés : biens et services, travail, financier.
1) le marché des biens et des services
parce que la propension à consommer de certains groupes sociaux est différente selon les niveaux de
richesse. Ex : un individu qui gagne le SMIC consomme l'intégralité de son revenu mais ne peut pas
épargner, alors qu'un cadre peut épargner. Donc la propension à consommer des cadres est inférieure à
celle des personnes plus modestes. Donc la répartition des revenus influe sur le montant de la consommation. La répartition des revenus influe la demande donc les biens et services.
Propension à consommer = consommation / revenu
2) le marché du travail
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Economie monétaire TD – Chapitre 1
Représentation néoclassique du marché du travail
Pour de nombreux économistes, l'offre et la demande de travail dépendent directement du salaire. Un
salaire trop élevé, supérieur à celui qu équilibre le marché du travail, peut être la source de chômage. Le
coût du travail est important. Pour les néoclassistes, le marché est un lieu de confrontation entre l'offre et
la demande de travail. L'offre et la demande dépendent du travail et leur confrontation permet de
déterminer un salaire d'équilibre (= qui égalise l'offre et la demande). Si une autorité extérieure au
marché impose un salaire supérieur au salaire d'équilibre, il y a un écart positif entre l'offre et la
demande, donc il y a chômage. Le salaire est une variable de répartition puisqu'il détermine les écarts
entre l'offre et la demande.
3) le marché financier
puisque la répartition des revenus entre les groupes sociaux, par le ju de la propension à consommer
donc à épargner, va déterminer le montant de l'épargne qui va être mis à la disposition des marchés
financiers. Sur le marché financier se détermine une variable de répartition, le taux d'intérêt.
Question c)
1) enjeu économique
Quelles sont les modalités de répartition qui assurent la croissance économique ? Exemple : de 1945 à
1975 : les 30 Glorieuses. Au cours de cette période, on avait une modalité de répartition du revenu
particulière, le compromis salarial fordiste (au coeur du succès de ce mode de régulation) = accorder aux
salariés des augmentations de salaire au fur et à mesure de l'accroissement de leur efficacité productive.
Les salaires sont indexés (= ajustés en fonction de) sur les gains de productivité. La productivité est le
rapport entre ce qui a été produit (production) et la quantité de travail qui a été nécessaire pour obtenir
cette production. Cela mesure l'efficacité du travail (pour la productivité du travail).
Productivité = production / quantité de travail nécessaire
Le salaire augmente au fur et à mesure que la productivité augmente. Cela est efficace dans la mesure où
l'augmentation de la productivité est la même que la quantité de travail => + de produits. Quand la
production s'accroît, il y a une augmentation de la croissance économique. Les gains de productivité
permettent une augmentation des salaires => augmentation de la consommation donc on peut écouler le
surplus des produits dégagé par les entreprises.
Ce compromis fordiste a permis à la croissance de perdurer pendant plusieurs années, ce qui a entraîné
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une modification totale du partage des richesses.
2) enjeu lié à l'intervention de l'Etat
L'Etat va devoir choisir entre favoriser les bas/hauts revenus ou favoriser les salaires ou les profits.
Exemple : l'Etat va vouloir favoriser le profit et l'augmentation des revenus pour encourager épargne et
l'investissement, et il peut favoriser les salaires pour encourager la consommation.
3) enjeu social
= la réduction des inégalités de revenus est indispensable au maintien de la cohésion sociale. Quel est le
degré d'inégalité qui est acceptable par la société, quel est le degré qui est compatible avec l'efficacité
économique ?
B) Les quatre sources de revenus des ménages
Question d)
Salaire = rémunération de l'activité productive des salariés.
Revenus non salariaux : rémunération de l'activité productive des indépendants (artisans, commerçants,
professions libérales)
Revenus de la propriété : revenus liés à la détention d'actifs physiques (ex : terrain) ou d'actifs financiers
(ex: actions, obligations). La location d'actifs physiques => loyer. La détention d'actions (type de propriété)
procure des dividendes. La détention d'obligations (type de créance) procure des intérêts = les revenus du
capital.
Revenus du transfert : prestations sociales qui sont perçues par les ménages. Dans ces prestations sociales,
on distingue :
–
les prestations qui relèvent de l'assurance sociale : les salariés s'assurent en versant des cotisations aux
organismes sociaux (donc prélevés sur leur salaire). Ces cotisations leur donnent le droit de percevoir
des indemnités en cas de risque (maladie, vieillesse, accident du travail, chômage).
–
les prestations qui relèvent de l'assistance sociale : l'assistance sociale complète l'assurance en
répondant aux besoins sociaux qui ne sont pas couverts par l'assurance sociale. L'assistance sociale est
financée par l'impôt (ex : RMI = individus qui n'ont pas/plus droit de toucher le chômage).
Parts respectives dans un revenu de ménage moyen :
rémunérations salariales : 59%
revenus de la propriété : 5%
revenus non salariaux : 6%
revenus de transfert = transfert + retraite : 30%
C) Les revenus dans l'optique de la redistribution
Question e)
revenu primaire national : ensemble des revenus primaires issus de l'activité de production et les revenus
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de la propriété reçus par les secteurs résidents. C'est le solde du compte d'affectation des revenus primaires.
Il est égal au produit intérieur diminué des revenus primaires, versés par les secteurs résidents au reste du
monde, augmenté des revenus primaires reçus du reste du monde.
Economie dans son ensemble :
Revenu primaire = somme revenus d'activité et propriété + revenus primaires en provenance du reste du
monde – revenus primaires versés au reste du monde => reveu primaire national.
Revenu national + solde des revenus de transferts => revenu national disponible.
Revenu primaire = revenu directement issu de l'activité productive avant toute opération de redistribution
par l'Etat. Il donne lieu à une distribution de salaires, de profits, de dividendes.
Au niveau d'un ménage :
Revenu primaire du ménage (revenus directement issus de la répartition des richesses liée à la production) :
salaire + revenus de la propriété + revenus mixtes (non salariaux)
Revenu disponible du ménage = revenu primaire + solde des opérations de transfert (prestations sociales
perçues ; ex : allocations familiales, allocations au logement...) - cotisations versées - impôts
Sur cette répartition, l'Etat intervient pour remédier à des inégalités.
Exemple de répartition influant sur la dépense (niveau de consommation) : A, B et C sont 3 différents
groupes sociaux.
A (10 ménages) capte 40% du revenu national
B (10 ménages) capte 20% du revenu national
C (50 ménages) capte 40% du revenu national
Quel groupe va avoir la plus grande propension à consommer ?
-> Le groupe C car il se partage 40% du revenu entre 50 ménages = c'est le plus défavorisé.
On note C la propension à consommer.
CA = 50%
CB = 60%
Avec ceci, on calculera la propension à consommer de la communauté / de l'économie
CC = 75%
Dans un deuxième temps, l'Etat effectue une redistribution. Il prélève de A et B pour donner à C. Après
redistribution, il y a un nouveau partage :
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A = 32% du revenu national
B = 18% du revenu national
C = 50 % du revenu national
La propension à consommer de l'économie dans son ensemble avant et après la redistribution = moyenne
pondérée par la place qu'elle occupe.
Propension à consommer de la communauté
•
avant redistribution = (0,5 x 0,4) + (0,6 x 0,2) + (0,75 x 0,4) = 0,62 => 62%
•
après redistribution CR = (0,5 x 0,32) + (0,6 x 0,18) + (0,75 x 0,5) = 0,643 => 64,3%
Pour un même niveau de revenu (ici 100), la consommation va s'éléver de 62 à 64,3 %. Donc la répartition
des revenus influe le niveau de la dépense.
D) Les revenus des facteurs de production
Facteurs de production = éléments dont la combinaison permet l'obtention d'un produit = c'est ce qui
concourt à l'activité de production. Les deux grands facteurs sont le facteur travail et le facteur capital (au
sens technique du terme = ensemble des biens de production durable qui servent à la production d'autres
biens).
Cette répartition des revenus entre le facteur travail et le facteur capital a connu une évolution importante
depuis le début des années 70. Répartition des revenus :
•
au début des années 70 : 65% du revenu national venait rémunérer le facteur travail et 35% le facteur
capital.
•
Au début des années 2000 : 57% du revenu national venait rémunérer le facteur travail et 43% le
facteur capital.
=> bouleversement dans le partage des revenus
Quel est le mécanisme à l'oeuvre dans l'évolution de ce partage?
Part (= rapport) des salaires dans le revenu national =
(salaire unitaire moyen x quantité de travail dépensée dans l'économie)
(quantités de biens et services produites x leur prix)
= Masse
salariale
= Revenu
national
w = salaire unitaire
L = quantité de travail
y = quantités produites
P = prix
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Autrement dit, la part des salaires dans le revenu national est égal à :
Evolution pouvoir achat : évolution salaires / évolutions prix
Si le prix augmente plus vite que le salaire, le pouvoir d'achat diminue. Si le salaire augmente plus vite que
l'inflation, le pouvoir d'achat diminue.
Si le salaire réel augmente moins vite que la prouctivité du travail, la part des salaires dans le revenu
national diminue. Si en 30 ans le revenu national a fortement diminué, c'est parce que la productivité s'est
accrue à un rythme plus important que le salaire réel. L'augmentation de la productivité génère un surplus
(parce qu'on produit + avec les mêmes quantités de travail) qui peut être réparti de 3 façons différentes :
–
augmentation des salaires
–
diminution des prix
–
augmentation du profit
Salaire réel augmente
Si le gain de productivité augmente plus vite que le salaire réel, cela profite plus au capital (part des profits
augmente) qu'au facteur travail (part des salaires diminue).
La faible croissance dans les années 80 était dûe à l'évolution, qui s'est faite en faveur des profits.
II. Les trois approches possibles de la répartition
A) La répartition individuelle (ou personnelle) des revenus
Question f
D1 : Les 10% de la population les plus modestes ont en 2004 un niveau de vie au plus (= inférieur ou égal) à
753€ ; les 90% restants de la population ont un niveau de vie au moins (= supérieur ou égal) à 753€.
D9 : les 90% de la population les plus modestes ont un revenu inférieur ou égal à 2363€ et les 10 % restants,
les plus riches, ont un niveau de vie supérieur ou égal à 2363€.
D5 : Médiane = valeur de la série statistique qui divise la population en deux parties égales. Ici, la série est le
niveau de vie. 50% des ménages ont un revenu inférieur ou égal à 1314€, 50% ont un revenu supérieur ou
égal à 1314€.
Le niveau de vie moyen des ménages est de 1503€.
Rapport interdécile = D9 / D1 = 3,1. Le niveau de vie minimum des 10% les plus riches de la population est
(au moins) 3,1 fois supérieur au niveau de vie maximum des 10% les plus pauvres de la population.
Lien entre les textes et les données
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Phrase 1 = D1
“10% des individus les plus aisés ont un niveau de vie au moins 1,8 fois plus élevé que le niveau médian” =
D9 / D5 = 2363 / 1314 = 1,8
“10% des individus les plus modestes ont un niveau de vie au moins 1,7 fois plus faible que le niveau de vie
médian = 1314 / 753 = 1,7.
S80 : 80% des ménages les plus modestes détient 63,4 du revenu. 20% des ménages les plus modestes
détient 36,6%.
B) La répartition fonctionnelle (ou factorielle) des revenus
Question g)
Différence entre la valeur de la production et la valeur du produit ?
Produit = valeur ajoutée = valeur de la production – consommation intermédiaire
Consommation intermédiaire = tout ce qui est détruit au cours du processus de production. Ex : pour le
textile, c'est le fil qui est consommé.
On retranche pour éviter les doubles compabilisations. Ex : si on compatabilise le tissage + le filage, on va
compter en double le filage cas l'activité du tissage a besoin du filage.
On soustrait ce qui a été incorporé.
Produit intérieur = domme des valeurs ajoutées des entreprises françaises ou étrangères qui se situent sur
le territoire.
Produit national = somme des valeurs ajoutées des entreprises nationales, qu'elles se situent ou non sur le
territoire.
Le produit intérieur brut comptabilise les dépenses d'amortissement qui visent au remplacement des
équipements obsolètes.
Le produit intérieur net ne comptabilise pas ces amortissements.
C) La répartition sociale (par CS) des revenus
D) Annexe : Distinguer ménage et individu, revnu et niveau de vie : application aux CS
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Question h)
Pourquoi le revenu disponible moyen du ménage “agriculteurs” (28070) est-il supérieur au revenu disponible
moyen du ménage “employés” (23555) alors que le niveau de vie du ménage agriculteurs (14126) est inférieur
au niveau de vie du ménage employés (14905) ?
Niveau de vie d'un individu d'un ménage = Revenu disponible (global) du ménage / taille du ménage
évaluée en “unités de consommation” (UC).
1er adulte = 1 UC
14 ans et + = 0,5 UC
- de 14 ans = 0,3 UC
Le revenu disponible du ménage agriculteurs est supérieur à celui des employés mais ils sont plus nombreux
dans le ménage agriculteurs que dans le ménage employés. Par conséquent, le niveau de vie des agriculteurs
est plus faible que ke revenu d'un ménage employé.
=> revenu théorique dont dispose chaque individu composant le ménage.
Vérification par le calcul
Taille du ménage = revenu disponible / niveau de vie
Agriculteurs = 28 070 / 14 126 = 1,98 = 2 adultes + 1 enfant
Employés = 23 555 / 14 905 = 1,58 = 1 adulte + 2 enfants ou 2 adultes
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