![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/3b81bba151d9c553a3e78e3c9899d049/1/003050472.htmlex.zip/bg3.jpg)
Faculté de Médecine de Sousse Urologie
III- Classifications des vessies neurologiques :
De multiples classifications ont été proposées pour les vessies neurologiques. Nous citerons
les plus connues.
1) Classification de Lapides :
Mise au point par lapides en 1970, elle distingue 6 types de vessie neurologique en fonction
du niveau de la lésion neurologique (Figure 2) :
a) Vessies neurologiques sensitives :
Dues à une interruption de l’influx sensitif émanant de la vessie. Il peut s’agir d’une lésion
des fibres nerveuses afférentes entre la vessie et la moelle épinière ou d’une lésion des
voies sensitives spinales. Parmi les étiologies on retrouve le diabète et le tabès. Il y’a une
diminution de la sensation de réplétion vésicale avec une distension vésicale progressive.
b) Vessie neurologique motrice paralytique :
Dues à une lésion de l’innervation motrice parasympathique de la vessie. Parmi les
étiologies on retrouve la chirurgie pelvienne extensive ou les causes traumatiques avec
lésion des fibres nerveuses efférentes. En fonction du degré des lésions (complet ou partiel)
cela peut aller de la rétention aiguë d’urines à des difficultés à initier et maintenir la miction. Il
y’a diminution ou absence de la contraction vésicale volontaire à la cystomanométrie.
L’évolution se fait vers la distension vésicale progressive.
c) Vessie neurologique désinhibée :
Due a une atteinte de l’influx nerveux descendant venant des centres supra-sacrés et
exerçant un effet inhibiteur sur le centre sacré. Il peut s’agir d’une lésion des voies
nerveuses ou des centres. Il y’a une facilitation du réflexe mictionnel. Cette atteinte peut se
voir en cas d’accident vasculaire cérébral, de tumeur cérébrale, de maladie de parkinson ou
de lésions démyelinistantes. Cette atteinte se caractérise par des contractions vésicales
involontaires dés le début du remplissage avec des fuites d’urines. Il n’y a pas de trouble
sensitif. La vidange est complète sauf s’il y’a une obstruction infra vésicale anatomique ou
fonctionnelle (dysynergie vésico-sphinctérienne) associée.
d) Vessie neurologique réflexe (spastique/automatique) :
Se voit en cas d’interruption complète des voies nerveuses motrices et sensitives entre le
centre spinal sacré et les centres supérieurs. Cette atteinte se voit surtout en cas de
traumatisme de la moelle épinière (secondairement après le choc spinal) et de lésions
démyélinisantes étendues. Il n’y a plus de sensation vésicale et la miction volontaire n’est
plus possible. La vessie se contracte involontairement à un bas volume de remplissage avec
des fuites. Une dysynergie vésico-sphinctérienne est presque toujours associée avec un
obstacle fonctionnel à la vidange.
e) Vessie neurologique aréflexique (flasque/autonome) :
Où il y’a une séparation complète sensitive et motrice entra la vessie et les centres spinaux
sacrés. Cette atteinte peut être causée par toute lésion de la moelle épinière sacrée ou des
racines sacrées et des nerfs pelviens. Elle se voit aussi lors du choc spinal (première phase
de la section de la moelle épinière). La contraction vésicale volontaire n’est plus possible et il
y’a une perte de la sensation vésicale. L’activité réflexe vésicale disparaît également. La
vessie se remplit puis se distend à faible pression sans contraction réflexe. La vidange
vésicale se fait par augmentation de la pression abdominale et dépends des résistances
infra vésicales.