Communiqué de presse
L’épilepsie : victime historique de stéréotypes
À l’occasion de la Journée Européenne de l’Epilepsie qui se déroule ce lundi 10 février, la Ligue
francophone belge contre l’Epilepsie met en exergue la connaissance et la perception de cette affection
neurologique sur le territoire par le biais de 3 enquêtes réalisées auprès du grand public1, des
professionnels de la santé2 et des patients3. En Belgique, l’épilepsie touche 60.000 personnes, soit 1 sur
150.
Les résultats de ces études témoignent des nombreux préjugés qui entourent encore cette affection, de
la forte stigmatisation qui en découle ainsi que des lourdes conséquences psycho-sociales qu’elle peut
entraîner tant pour les personnes qui en sont atteintes que pour leur entourage.
Bruxelles, le 6 février 2014 – Afin de traduire au niveau national la problématique de l’événement européen,
dont le thème porte cette année sur « L’épilepsie, c’est d’avantage que les crises », la Ligue francophone belge
contre l’Epilepsie dévoile aujourd’hui les résultats de 3 études réalisées en Belgique. Se faisant l’écho de
l’initiative à l’échelle du Vieux Continent, la Ligue accorde une importance toute particulière à l’aspect
stigmatisation (discrimination, inégalité, exclusion sociale, problèmes au travail…) et à la nécessité d’améliorer la
qualité de vie des patients et de leur famille.
Alors que 46% des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête grand public affirment connaître des
personnes atteintes d’épilepsie dans leur entourage, il est étonnant de constater que 32% des sondés sont sans
savoir que cette dernière n’est pas une maladie mentale (contre 3% pour les professionnels de la santé et 7%
pour les patients et leurs proches) et que 40% d’entre eux ne savent pas qu’il s’agit d’une affection du cerveau.
La méconnaissance de l’épilepsie est telle que 65% de la population ne savent pas que les crises d’épilepsie ne
sont pas uniquement caractérisées par des convulsions et une perte de connaissance. 60% des répondants sont
également convaincus qu’il convient d’insérer un objet entre les dents de la personne épileptique en pleine crise
afin d’éviter qu'elle ne se morde la langue ou ne s'étouffe, alors que paradoxalement, cette mesure peut
s’avérer dangereuse pour le patient. En outre, 46% d’entre eux ne sont pas conscients que, dans la majorité des
cas, cette affection peut être traitée efficacement à l’aide de médicaments. Enfin, 92% des personnes
interrogées pensent que les autorités compétentes ne communiquent pas suffisamment autour de l’épilepsie et
qu’elles ne sont pas assez informées sur cette maladie neurologique courante touchant plus de 200 millions de
personnes dans le monde. Seuls 27% d’entre elles ont ainsi estimés correctement le nombre de personnes
souffrant d’épilepsie en Belgique, et ce alors qu’il s’agit de la deuxième affection neurologique la plus courante
après la migraine.
La stigmatisation associée à l’épilepsie est liée au manque de connaissance de cette maladie (ce que corroborent
plus de 15 % des sondés parmi le grand public) ainsi qu’au caractère imprévisible des crises engendrant une
exclusion sociale. Les patients se voient ainsi confrontés au sous-emploi ou attribués des fonctions en dessous
de leurs compétences réelles à cause de leur maladie, mais aussi et surtout de la perception que les employeurs
ont de cette affection. Les résultats de l’enquête grand public confirment cette triste réalité puisque 48% des
répondants sont d’avis qu’il est plus difficile pour une personne atteinte d’épilepsie d’obtenir un emploi stable.
1 L’étude auprès du grand public a été réalisée en janvier 2014 sur un échantillon de 404 personnes.
2 L’étude auprès des professionnels de la santé a été réalisée en janvier 2014 sur un échantillon de 99 personnes.
3 L’étude auprès des patients et de leurs proches a été réalisée en janvier 2014 sur un échantillon de 100 personnes.