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fréquence cardiaque variait faiblement (un marqueur du risque de
mortalité) à un DCI ou à un placebo. L’implantation d’un DCI n’a
entraîné aucun avantage ; bien que la mortalité d’origine arythmique
ait été réduite dans le groupe DCI, on a noté une augmentation
compensatrice de la mortalité cardiaque non arythmique
3
.
•L’ étude DEFINITE a assigné au hasard des patients atteints
de cardiomyopathie dilatée d’origine non coronarienne, ayant une
FÉVG < 35 % et souffrant d’extrasystoles ventriculaires (ESV)
fréquentes ou de TV non soutenue à un DCI comparativement à un
placebo. On a noté une réduction de la mortalité toutes causes de
34 %, mais ce taux n’a pas atteint le seuil de la signification statis-
tique (p = 0,08)
4
.
•L’ étude COMPANION récemment publiée comprenaient trois
volets : groupe témoin, groupe recevant un stimulateur cardiaque de
resynchronisation (CRT) (stimulateur cardiaque biventriculaire) et
groupe recevant un CRT avec DCI. Chez les patients atteints de dys-
fonction du VG grave et symptomatique (FÉVG <35 %, hospitalisation
antérieure pour ICC, insuffisance cardiaque congestive de la classe
3) et présentant un allongement de l’intervalle QRS, on a enregistré
une réduction de la mortalité toutes causes de 36 % (p = 0,003) dans
le groupe CRT + DCI comparativement au groupe témoin
7
.
Il ne fait plus aucun doute que les défibrillateurs sont efficaces
pour traiter les arythmies ventriculaires spontanées menaçant poten-
tiellement le pronostic vital et pour prolonger la vie chez les patients
atteints de dysfonction du VG grave et présentant des symptômes
d’insuffisance cardiaque, quelle qu’en soit l’étiologie.
En revanche, l’amiodarone par voie orale qui, d’après une méta-
analyse d’études menées principalement auprès de patients ayant
subi un IM réduisait la mortalité, ne semble pas avoir un effet béné-
fique chez les patients atteints de maladie coronarienne de longue
date ayant subi récemment un IM ou chez ceux atteints de cardio-
myopathie non ischémique. L’amiodarone n’est donc pas indiquée
pour la prévention de la mort subite chez les patients ne présentant
pas d’arythmies cardiaques symptomatiques.
Il existe de nombreux patients qui peuvent potentiellement
recevoir un défibrillateur cardiaque implantable. Le nombre de
candidats possibles pour ce traitement semble très important, si l’on
considère les ressources disponibles pour le traitement et le suivi.
Comment résoudre ces difficultés ?
Tout d’abord, il faut souligner que l’étude SCD-HeFT et d’autres
études de prophylaxie primaire ne portent que sur des patients
atteints de dysfonction du VG grave (FÉVG < 35 %) qui sont traités
avec un traitement pharmacologique optimal (bêta-bloquants,
inhibiteurs de l’ECA, antagonistes des récepteurs de l’angiotensine,
spironolactone [si cela est approprié] et statines, [si cela est appro-
prié]). Le rôle de la TV non soutenue et des études électrophysio-
logiques pour stratifier le risque n’a pas été déterminé précisément
et il est probablement limité. On notera que la majorité des patients
dans toutes les études importantes y compris SCD-HeFT (et les
études MADIT 2 et MUSTT) ont été recrutés au moins 1 an et
habituellement de nombreuses années après l’IM de référence (pour
les patients atteints de maladie coronarienne). Étant donné les
résultats récemment signalés de l’étude DINAMIT, il est nécessaire
d’attendre au moins 40 jours et il semble raisonnable d’attendre plus
longtemps après un IM avant d’évaluer les patients pour déterminer
s’ils sont candidats au DCI implantable prophylactique.
Il faut également souligner que les patients de l’étude SCD-
HeFT représentent un segment relativement choisi de la population
atteinte d’insuffisance cardiaque. L’âge médian était de 60 ans et trois
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quarts des patients avaient moins de 69 ans. La durée médiane de
l’insuffisance cardiaque était de plus de 2 ans, indiquant une popu-
lation relativement stable atteinte de cardiopathie de longue date :
70 % appartenaient à la classe II de la NYHA, ce qui indique qu’ils
ne souffraient pas d’insuffisance cardiaque très grave, du moins au
moment de l’évaluation (bien que tous présentaient des symptômes
d’insuffisance cardiaque). La FÉ médiane était de 25 % et trois quarts
des patients avaient une FÉ ≤30 %. En général, toutes ces observa-
tions indiquent que les résultats de l’étude SCD-HeFT s’appliquent
aux patients qui sont plus jeunes, présentent une cardiopathie struc-
turelle plus grave, mais sont cliniquement relativement stables. En
comparaison, de nombreux patients atteints d’insuffisance cardiaque
vus dans la pratique quotidienne sont habituellement âgés (> 70
ans), peuvent souffrir d’une dysfonction du VG légèrement moins
grave et sont généralement identifiés lors de la survenue de symp-
tômes d’insuffisance cardiaque grave de la classe III ou IV de la
NYHA.
La sélection des patients pour l’implantation d’un DCI constitue
un défi considérable. Cependant, les difficultés concernant la sélec-
tion des patients et les ressources insuffisantes pour l’implantation
de ces dispositifs ne devraient pas paralyser le praticien ni l’em-
pêcher d’orienter les patients qui sont susceptibles d’obtenir des
effets bénéfiques de l’implantation d’un DCI vers le service appro-
prié, afin qu’ils puissent bénéficier de cette technologie efficace.
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