FONDEMENTS THÉORIQUES SVS 3505 Marie-Chantal Doucet Automne 2008 Horaire du cours : Lundi, 10 h à 11 h 30 Mercredi, 8 h 30 à 10 h Endroit : Pavillon Morisset (65 Université), pièce 219 (MRT 219) Disponibilité de la professeure : Lundi PM et jeudi AM et PM (sur rendez-vous) Coordonnées : 1 Stewart, pièce 113 Tél. : 613-562-5800, poste 6392 [email protected] Recueil de texte : Impression Rytec, 404 rue Dalhousie, Ottawa DESCRIPTION DU COURS Étude de la construction historique et sociale de notions centrales à l’intervention sociale : assistance, autorité, contrôle. Analyse des courants d’intervention ayant présidé à l’émergence du service social comme profession. Fondements idéologiques et théoriques de ces pratiques. Enjeux pour la pratique aujourd’hui. « Il n’y a pas de question importante dont la solution ne soit comprise dans la science de l’homme » David Hume L’histoire est traversée de questions fondatrices des sciences humaines. Qu’est-ce que l’individu; d’où vient la conscience; comment comprendre la vie affective; comment la société est-elle possible? sont quelques uns des problèmes qui, pour reprendre un titre célèbre, passent « de l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement ». La pratique du travail social requiert une connaissance de l’individu et du social. Or la question n’est pas si simple. Derrière les divergences et les querelles d’écoles se profilent des enjeux fondamentaux pour la pratique comme pour la recherche. L’un de ces enjeux concerne l’idée même de ce qu’est l’humain. Or, travailler le social nécessite une observation continue des modes d’appréhension du social car de ceux-ci découlent la pratique. Les transformations contemporaines, tant sur le plan des structures et institutions que sur le plan des actions réciproques interpellent l’intervenant dans son intervention même, qu’elle soit clinique, communautaire ou réadaptative. Mais au-delà de cette mouvance elle-même, c’est de la manière de la voir dont il sera ici question. On devine déjà avec quelle difficulté un objet en mouvement perpétuel se laisse enfermer dans un filet théorique. Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Page 1 sur 6 L’intervenant a intérêt à participer au débat scientifique autour de ces questions qui, en définitive, posent le problème de l’éthique des rapports sociaux, objet premier de son intervention. C’est en ce sens que sera ici posé le pari d’un pluralisme explicatif, plus en accord avec ce qui émerge de la pratique. S’il est nécessaire de reconnaître l’irréductibilité des logiques explicatives, il faut aussi prendre en compte leur complémentarité et ainsi leur relativité dans l’explication des phénomènes. Ces logiques s’organisent autour de schèmes d’intelligibilité distincts : causalité, fonctionnalité, herméneutique, schème structural, dialectique, schème actanciel. Ceux-ci sont au fondement des théories du comportements humains dont découlent les modèles d’intervention sociale. Comment donc se comporte l’humain dans son individualité comme dans la société? La diversité des théories explicatives du comportement humain est à l’image de la complexité du réel. Pour Simmel, affirmer que la réalité est trop complexe pour être reproduite dans sa totalité ne fait qu’indiquer le manque de moyen à portée de l’observateur. Il s’agit d’une réponse incomplète au problème de la connaissance. En fait, même si nous avions un jour la possibilité de reproduire entièrement le monde, on ne parlerait encore que d’une re-production. Il faut donc se résoudre à reconnaître que toute traduction du réel demeure une interprétation. Quel est le schème d’intelligibilité du social de telle théorie du comportement humain sera la question à laquelle nous répondrons ensemble. Aussi, nous nous attarderons à l’idée que les théories du comportement humain sont liées au contexte social de leur production. De même nous pourrons observer que ces théories constituent des logiques de production des individus. OBJECTIFS DU COURS Saisir la nécessité d’une réflexion théorique sur l’intervention sociale Développer une réflexion critique sur les schèmes d’intelligibilité du social au fondement des théories de comportement humain Développer des habiletés d’analyse critique des théories du comportement humain d’où découlent les modèles d’intervention en travail social DÉROULEMENT DU COURS ET CALENDRIER 8 septembre : Présentation du plan de cours et prise de contact 10 septembre : Introduction : Qu’est-ce que la théorie? 15 septembre : Connaissance et sciences humaines 17 septembre : Deux approches de la connaissance Texte 1 : Texte 2 : Gagnon, Maurice et Hébert Daniel, Compréhension versus explication. Watier, Patrick (2001), « Deux approches du savoir » dans Le savoir sociologique éd., Desclée Brouwer. 22-24 septembre : Schème causal et théorie cognitivo-comportementale Schème causal : Il s’agit de la logique qui nous est la plus familière. C’est la loi de cause à effet. Le positivisme, issu de cette logique, prétend que la conduite humaine est explicable par des relations de cause à effet. Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Page 2 sur 6 Texte 3 : Gagnon, Maurice, Hébert, Daniel, Le concept de cause. Texte 4 : Lamontagne, Yves (1987), « Apport de la thérapie behaviorale en psychiatrie », dans Rapprochement et intégration en psychothérapie, éd. Gaetan Morin, Montréal. Texte 5 : Skinner Burrhus, Frederic (1971), Par–delà la liberté et la dignité, éd. Robert Laffont. 29-1 octobre : Schème dialectique et théorie des conflits Schème dialectique : La dialectique pose deux termes en opposition. Cette lutte (lutte de classes, lutte de genres, lutte intergénérationnelles) engendre des transformations. Nous sommes ici dans le domaine de la contradiction (Mao Tsé Toung ). L ’approche structurelle (marxiste et féministe) est un modèle issu de cette logique. Texte 6 : Gothlin, Eva (2001), « Une théorie de la nature humaine d’inspiration marxiste », Sexe et existence, éd. Michalon, Paris. Texte 7 : Moreau, Maurice (1987), « L’approche structurelle en service social », dans Service social, vol. 36, no. 2 et 3. 6-8 octobre : Schème herméneutique et théorie psychanalytique Schème herméneutique : Voici le plus ancien mode d’appréhension du réel. Il s’agit de l’interprétation. La psychanalyse, par exemple, s’appuie sur cette logique qui cherche à construire un sens. Nous sommes ici dans le domaine des représentations et de la pensée symbolique. Texte 8 : Todorov, Tzvetan (1982), La conquête de l’Amérique, La question de l’autre, édit. du Seuil. Texte 9 : Freud Sigmund (1965), « Les actes manqués », dans Introduction à la psychanalyse, Payot, Paris. 13 octobre : Congé (Action de grâce) 15 octobre : Sens; structure; transformation, une matière à débat Questions du takehome 20 et 22 octobre : Schème fonctionnel et théorie écologique Schème fonctionnel : Chaque élément du système a sa fonction. Cette logique est au cœur de plusieurs modèles de référence en travail social. L’objectif sera par exemple d’évaluer la fonctionnalité de l’individu dans le système par des mesures de l’autonomie. Le fonctionnalisme est avec le causalisme, à l’origine des sciences sociales. On parlera aujourd’hui plus volontiers de néo-fonctionnalisme. Loin de disparaître, cette logique domine encore largement aujourd’hui. Texte 10 : Durkheim, Émile (2004), « Qu’est-ce qu’un fait social? » dans Les règles de la méthode sociologique, éd. PUF, quadrige, 12e éd. Texte 11 : Pauzé, Robert (2005), Présentation du modèle écologique, Notes de cours, Université de Sherbrooke. Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Page 3 sur 6 Texte 12 : Huot, François (2002), La critique de la vertu : pistes pour une analyse des fondements théoriques des programmes de prévention précoce, extrait de conférence, Colloque du Groupe d’étude critique sur la prévention précoce. 27 et 29 octobre : Schème actanciel et interactionnisme symbolique Remise du takehome Schème actanciel : Il s’agit de la logique de l’action. Entre autres, l’interactionnisme symbolique s’appuie sur cette logique. Plusieurs auteurs sont associés à l’interaction: Simmel, Goffman, Touraine, etc. Il est donc ici question d’actions réciproques, de mouvements sociaux issus des dynamiques interactives. Texte 13 : Le Breton, David (2004), L’interactionnisme symbolique, col. Quadrige, éd. PUF, Paris. Texte 14 : Doucet, Marie-Chantal (2007), « Les sociologies de l’interaction » dans Solitude et sociétés contemporaines, une sociologie clinique de l’individu et du rapport à l’autre, PUQ. 3 et 5 novembre : Schème structural et structure de la famille Schème structural : À ne pas confondre avec l’approche structurelle! Le structuralisme recherche les structures élémentaires des cultures. Plusieurs études du langage relèvent de ce vaste courant théorique. Texte 15 : Gagnon, Maurice et Hébert, Daniel, Le structuralisme, L’explication de l’avunculat par Lévi-Strauss. Texte 16 : Rompré David (2001), « Le paradigme structuraliste » dans La sociologie, une question de vision, l’Harmattan. 10 et 12 novembre : Synthèse 17 et 19 novembre : Examen 24 et 26 novembre : Théories du comportement humain et intervention sociale ou ce que l’on doit retenir pour la pratique 1 décembre: L’observateur observé ou ce que la pratique apporte à la théorie 3 décembre : Retour sur la forme du cours et choix du texte à résumer Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Page 4 sur 6 APPROCHE PÉDAGOGIQUE Les séances seront organisées autour de comités de lecture sur un texte proposé par le professeur. Ces comités seront formés dès le premier cours. Il s’agira de développer des stratégies de lectures afin de livrer non seulement les informations mais aussi les idées du texte aux autres. Chacun aura pour tâche de répondre à une question à travers la lecture du texte. Il s’agira parfois de dégager une question ou une idée qui permette la réflexion avec les autres. Ces prescriptions de lectures auront lieu chaque semaine. Des liens entre l’ensemble des idées émises seront faits en plénière. Des discussions et débats seront également organisés autour de certains thèmes. Des présentations magistrales préparées par le professeur compléteront les apprentissages. ÉVALUATION Le Guide de rédaction des travaux universitaires est disponible sur le site internet de la Faculté des sciences sociales www.socialsciences.uottawa.ca/guide-fr.asp. 1) Un takehome : Un compte-rendu de lecture sur un texte du recueil choisi par le professeur. 5 pages interligne et demi 12 point times roman. Remise : 27 octobre sur papier. 30% 2) Un examen en classe : Portant sur les lectures ainsi que sur le matériel vu en classe. Il s’agira de 2 questions à développement avec l’aide des notes et des textes. Les 17 (une question) et 19 novembre (une question). 40% 3) Un takehome : Un compte-rendu de lecture sur un texte du recueil choisi par la professeure. 5 pages interligne et demi 12 point times roman. Remise : 17 décembre à 16 h 30. 30% * Veuillez noter : L’examen maison doit être remis directement au professeur, il ne doit pas être glissé sous la porte du bureau. Pour des conseils utiles sur la façon de rédiger des travaux universitaires, veuillez vous référer au site Web suivant : http://www.sciencessociales.uottawa.ca/USB/cleusbkey.swf . Note alpha A+ A AB+ B C+ C D+ D E F INC ABS Système de notation Échelle des % 90-100 85-89 80-84 75-79 70-74 66-69 60-65 55-59 50-54 40-49 0-39 ----- Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Définition Exceptionnel Excellent Excellent Très bon Très bon Bon Bon Passable Passable Échec Échec Échec Échec Page 5 sur 6 NORMES QUANT AUX PRÉSENCES ET AUX DATES DE REMISE Ces normes seront suivies à la lettre. Aucun retard dans la remise des travaux ne sera accepté à moins d’une raison justifiée. De même, la présence est nécéssaire à la bonne réussite de ce cours. DISPONIBILITÉS Le courriel est une excellente façon de communiquer ses questions et ses inquiétudes. J’y réponds le même jour ou au plus tard le lendemain. Par ailleurs, je serai disponible sur rendez-vous à l’université. N’hésitez pas à me contacter pour une rencontre d’éclaircissement ou tout autre problème. Absence à un examen ou remise tardive d’un travail L’absence à un examen ou à un test ou la remise tardive d’un travail pour cause de maladie doit être justifiée, sinon la personne sera pénalisée. La Faculté se réserve le droit d’accepter ou de refuser la raison avancée. Les raisons telles que les voyages, le travail et les erreurs commises dans la lecture de l’horaire des examens ne sont habituellement pas acceptées. Attention à la fraude scolaire! La fraude scolaire est un acte commis par une étudiante ou un étudiant et qui peut fausser l’évaluation scolaire (c’est-à-dire les travaux, tests, examens, etc.). Elle n’est pas tolérée par l’Université. Toute personne trouvée coupable de fraude est passible de sanctions sévères. Voici quelques exemples de fraude scolaire : • Plagier ou tricher de quelque façon que ce soit; • Présenter des données de recherche qui ont été falsifiées; • Remettre un travail dont vous n’êtes pas, en tout ou en partie, l’auteur; • Présenter, sans autorisation écrite des professeurs concernés, le même travail dans plus d’un cours. Ces dernières années, le perfectionnement d’Internet a fortement facilité la découverte des cas de plagiat. Les outils mis à la disposition de vos professeures et professeurs permettent, à l’aide de quelques mots seulement, de retracer sur le Web l’origine exacte d’un texte. Si vous croyez être dans l’erreur, il est de votre responsabilité de consulter l’annuaire de votre faculté ou le site Web de l’Université à l’adresse suivante, sous la rubrique « Outils pour la rédaction des travaux » : http://www.socialsciences.uottawa.ca/fra/outils_redaction.asp La personne qui a commis ou tenté de commettre une fraude scolaire ou qui en a été complice sera pénalisée. Voici quelques exemples de sanctions pouvant être imposées : • recevoir la note « F » pour le travail ou le cours en cause; • l’ajout d’une exigence supplémentaire (de 3 à 30 crédits) au programme d’études; • la suspension ou l’expulsion de la Faculté. Au cours de la dernière session, la majorité des personnes coupables de fraude ont eu « F » dans le cours concerné et devront obtenir de trois à douze crédits supplémentaires dans leur programme d’études. Vous pouvez vous référer au règlement à l’adresse suivante : http://www.uottawa.ca/academic/info/newsletter/fraud_f.html Le service social et ses fondements théoriques (SVS 3505) Page 6 sur 6