Les interventions du colon

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INFORMATION SUR LES
INTERVENTION DU COLON
Objectifs de ce document :
Vous expliquer l’intervention
Vous informer sur les risques de cette chirurgie
Répondre aux principales questions que vous pouvez vous poser.
Ces informations complètent l’information orale qui vous a été délivrée par votre
chirurgien .
ANATOMIE
Le colon ou « gros intestin » dessine un « cadre » qui débute à droite (localisation de
l'appendice), monte sous le foie, continue sous les côtes à gauche (angle gauche) et
redescend jusqu'au sigmoïde (boucle en forme de S). Le colon se prolonge au niveau du
rectum et se termine à l'anus.
Le colon a pour fonction essentielle d'absorber l’eau rendant les matières fécales
solides.
Dans quels cas opère t-on le colon ?
On opère le colon en cas d’infection (sigmoïdite), de tumeur (bénigne ou maligne) et de
maladie inflammatoire (maladie de Cröhn ou recto-colite hémorragique).
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Centre Hospitalier de Meaux
PENDANT L'HOSPITALISATION
L'intervention
La chirurgie colique a 3 objectifs :
 Enlever le colon malade (en général une partie du colon)
 Restaurer la fonction digestive la plus proche de la normale
 Eviter un anus artificiel ou colostomie ou « poche »
L'intervention est toujours réalisée sous anesthésie générale. Une consultation
d’anesthésie sera faite quelques jours avant l’intervention. Lors de cette consultation, des
consignes seront données concernant l’arrêt de certains médicaments ou leur
remplacement.
La durée opératoire est de 3 à 4 heures en moyenne. Elle est donnée à titre indicatif.
L'intervention peut être réalisée par laparotomie (ouverture de l’abdomen) ou par
cœlioscopie à l'aide d’une caméra, d’instruments fins introduits par des mini-incisions de 5
à 10 mm, et une cicatrice rappelant celle de «l'appendicite ». La cœlioscopie a plusieurs
avantages : moins de douleurs, séjour plus court, reprise plus rapide des activités
professionnelles.
L'intervention consiste à enlever le colon malade et à « raccorder » les deux extrémités :
c’est ce que l’on appelle l’anastomose. Elle peut être faite de façon manuelle ou à l’aide de
pinces automatiques.
Lorsque l’anastomose est faite dans des conditions difficiles, un anus artificiel temporaire
ou « poche » est réalisé pour la protéger le temps nécessaire à la cicatrisation. Cette
« poche »
est
supprimée
en
moyenne
2
mois
plus
tard.
Lors de l’hospitalisation une stomathérapeute viendra vous expliquer le fonctionnement
de la « poche ». Dans la mesure du possible vous la verrez avant l’intervention. Elle sera à
votre disposition pendant toute la période ou vous aurez « l’anus artificiel » et vous aidera
à dédramatiser.
En effet cet « anus artificiel » peut apparaître comme une infirmité majeure au début. Bien
géré, il permet une vie normale.
La veille de l’intervention
Pour préparer le colon à l’intervention, votre chirurgien vous donnera des consignes
(régime sans résidus, lavement, purge…)
Dans le cas d’une intervention pour cancer du colon, une immunonutrition (produit à base
d’acides aminés) vous sera prescrite par le chirurgien. La préparation cutanée est faite à
l’arrivée (tonte et douche antiseptique).
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Le jour de l’intervention
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Préparation cutanée selon le protocole
Bas à varices (prévention de la phlébite)
Prémédication prescrite par l’anesthésiste .
Descente au bloc opératoire (horaire variable selon le programme opératoire.
Après la chirurgie
Lorsque l'intervention est terminée, vous êtes transféré en salle de réveil pour quelques
heures, parfois pour la nuit sur recommandation de l’équipe d’anesthésie..
Contrôle de la douleur, si besoin par morphine.
Vous pouvez avoir :
- Une sonde naso gastrique (tuyau passant par le nez et allant dans l'estomac).
- Des drains (tuyaux qui aspirent les sécrétions qui pourraient s'accumuler dans
l’abdomen).
- Une sonde urinaire pour surveiller votre diurèse (la quantité d'urine émise par jour).
Retour dans le service
L’équipe chirurgicale veille à l’application des recommandations de la Société Française de
Chirurgie Digestive (SFCD) concernant la réhabilitation précoce
En conséquence, vous serez levé le lendemain de l'intervention.
Les sondes et drains seront progressivement retirés dans les jours qui suivent.
Vous reprendrez l'alimentation progressivement, en général le lendemain, en commençant
d'abord par les liquides puis progressivement les aliments solides.
La reprise du transit intestinal avec l'émission de gaz est très importante et signifie un
retour vers une fonction digestive normale.
La durée d'hospitalisation moyenne varie de 5 à 10 jours après l'intervention, en l’absence
de complications.
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RETOUR AU DOMICILE
Pendant votre convalescence, vous pourrez avoir une alimentation normale.
Il n’y a pas lieu de donner de régime alimentaire particulier sauf avis contraire de votre
chirurgien.
Progressivement vous pourrez reprendre une activité normale, en moyenne en 3 semaines
si vous avez été opéré par cœlioscopie.
En cas de laparotomie, il peut être conseillé de porter une ceinture de contention
abdominale. La reprise d'une activité normale se fera en moyenne 4 à 6 semaine après
l'intervention
CONSEQUENCES ET COMPLICATIONS
Après l'ablation d’une partie du colon, votre transit pourra être modifié pendant quelques
temps. Le retour vers la normale se fera de façon progressive.
Les complications post-opératoires peuvent être :

Liées à tout acte chirurgical comme la phlébite, l’embolie pulmonaire, l’hémorragie
et l’infection. Pour les interventions par cœlioscopie en cours d’intervention le
chirurgien peut être amené à ouvrir le ventre en cas de difficultés.
 Il ne s’agit pas d’une complication mais d’une adaptation de la technique
opératoire
 propres à la chirurgie du colon :
Plaie de l’uretère (%): l’uretère qui conduit l’urine du rein à la vessie est
très proche du colon sigmoïde et peut parfois être lésé, nécessitant
l’intervention d’un urologue et parfois la mise en place de sondes dans
l’uretère le temps de la cicatrisation.
Désunion de l’anastomose (c’est ce que l’on appelle fistule c’est-à-dire un
défaut de cicatrisation de l’anastomose) : celle-ci peut survenir dans les
suites immédiates de l’intervention et nécessiter une réintervention avec
confection d’un anus artificiel provisoire.
Abcès de paroi : la chirurgie du colon est une chirurgie à haut risque
d’infection, le colon étant un organe naturellement colonisé par des
bactéries. Le traitement de l’abcès de paroi est simple (soins locaux, le plus
souvent à domicile). Exceptionnellement une réintervention est nécessaire
 Propres au terrain (diabète, artérite, insuffisance respiratoire, maladies cardiaques,
insuffisance rénale…)
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SURVEILLANCE AU LONG COURS
En cas d’intervention pour sigmoïdite ou diverticulite :
Aucune surveillance particulière n’est requise. Le chirurgien s’assure lors d’une
consultation post-opératoire du retour à la normale de la fonction digestive (alimentation,
transit intestinal…).
En cas d’intervention pour cancer :
Le colon enlevé est analysé pour évaluer le stade de la tumeur (étude de la taille de la
tumeur et de la présence de ganglions).
Le résultat disponible dans un délai de 2 à 3 semaines vous sera communiqué lors de la
consultation post opératoire.
En fonction du stade de la tumeur et après discussion en réunion de concertation
pluridisciplinaire, une chimiothérapie peut être proposée. Ce traitement sera réalisé par le
gastro-entérologue ayant une compétence en cancérologie ou l’oncologue.
La surveillance est alors fortement conseillée. Elle est conduite par l’équipe médico
chirurgicale incluant le médecin traitant
LE CANCER DU COLON
C’est le plus fréquent des cancers digestifs. Il fait l’objet d’une campagne de dépistage en
Seine-et-Marne par le test Hemocult (recherche de sang dans les selles). Dans les cas où ce
test est positif une coloscopie est recommandée.
Le cancer du colon peut être guéri quand il est diagnostiqué à stade précoce.
Le traitement du cancer du colon est chirurgical. Une chimiothérapie est préconisée dans
certains cas après l’intervention.
LES MALADIES NON CANCEREUSES DU COLON
La plus fréquente est la maladie diverticulaire ou diverticulose sigmoïdienne. Il s’agit de
diverticules qui forment des petites hernies dans la paroi du colon. Le plus souvent les
diverticules se trouvent sur la partie gauche du colon appelée sigmoïde.
La maladie diverticulaire peut être latente ou se traduire par des douleurs localisées dans
le bas du ventre à gauche, ou parfois des troubles du transit. Dans 15 % des cas, les
diverticules peuvent s’enflammer et donner une diverticulite.
C’est typiquement “l’appendicite à gauche”, avec de la fièvre, une douleur à gauche et une
sensibilité importante à la palpation de l’abdomen.
La diverticulite peut être traitée médicalement par antibiotiques et régime sans résidus
(évitant légumes, fruits, aliments riches en fibres alimentaires).
Elle peut aussi se compliquer d’ hémorragie, d’ occlusion intestinale ou d’ abcès. Dans ces
cas, le traitement par antibiotiques ne suffit pas. Il faut y associer un drainage (tuyau posé
sous scanner pour évacuer un abcès) voire une intervention en urgence. Dans ce cas un
anus artificiel temporaire est souvent inévitable. C’est pour toutes ces raisons qu’il peut
être proposé un traitement « préventif » pour éviter la survenue de complications.
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AUTRES MALADIES NON TUMORALES
Les autres maladies non tumorales atteignant le colon sont beaucoup plus rares. Il s’agit
des maladies inflammatoires chroniques : recto-colite hémorragique et maladie de Cröhn.
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