Etude des représentations de la dépression en oncologie: le point de vue des infirmières Dr C. Quenard & Dr W. Rhondali CLINIQUE MON REPOS MARSEILLE Atelier « Le savoir-faire des soignants » Conflits d’intérêt Dr Christelle Quenard Dr Wadih Rhondali Aucun conflit d’intérêt Rationnel • Dépression et cancer : 16,3 % (1 à 77,5%) • Interaction avec douleur et fatigue • Sous diagnostiquée => sous traitée • Diminution de la qualité de vie + exacerbation symptomatologie physique • Stigmatisation des patients : patients « psy » • Répercussions économiques sur système de soins • Recommandations ? Mitchell, A.J., et al., Prevalence of depression, anxiety, and adjustment disorder in oncological, haematological, and palliative-care settings: a meta-analysis of 94 interview-based studies. Lancet Oncol, 2011. 12(2): p. 160-74. Fallowfield, L., et al., Psychiatric morbidity and its recognition by doctors in patients with cancer. Br J Cancer, 2001. 84(8): p. 1011-5. Rationnel • 50% des patients dépressifs n’ont pas de suivi psychologique !! • Difficultés pour effectuer le diagnostic de dépression : – Limite de temps ? – Manque de formation ? Hypothèses • Difficultés diagnostiques : symptomatologie dépressive peu bruyante et peu spécifique (ralentissement psychomoteur, fatigue, anorexie…) • Difficultés de la prise en charge : nombreux préjugés, absence de recommandations, fréquentes comorbidités (ex : douleur, anxiété…) Objectifs • Revue des connaissances et représentations des infirmiers sur la dépression chez le patient en oncologie Méthodologie • Etude prospective • Méthodologie mixte (qualitative et quantitative) • Non interventionnelle • Soumission au CPP (cadre règlementaire) Méthodes • Classer 22 symptômes – liés et spécifiques, – liés et non spécifiques, – et sans rapport • comme «très important/important », «moins important/pas important» pour le diagnostic de la dépression chez les patients atteints de cancer Méthodes Projection d’un enregistrement 1° classement des • Entretien semi-directif explorant leur vidéo d’un entretien psychiatrique cartes orienté la recherche perception de la dépression et deparleur rôle de symptômes dépressifs dans son dépistage systématique.` semi-directif • QuestionnaireEntretien de 5 items sur l’utilité et la faisabilité du dépistage de la dépression chez les2° patients atteints classement des de cancer cartes Questionnaire évaluant l’utilité et la faisabilité du dépistage de la dépression en oncologie Participants (n = 18) 12 (67) Résultats (Classement de cartes) • Identification symptômes spécifiques par >70% des participants sauf – Perte de plaisir et demande d’euthanasie (61%) – et ralentissement psychomoteur (56 %) • Identification symptômes non spécifiques >70% uniquement pour anxiété • Ø ≠ significative avant -après vidéo et entretien pour symptômes spécifiques • Lien entre années expériences participants et identification des symptômes sévères – Ex. peu années expériences = Pb sommeil « peu important » et perte de poids « important » Résultats (étude qualitative) • Durée moyenne des entretiens : 20 mins (SD, 9) • 4 thèmes principaux : – les symptômes de la dépression, – la dépression en oncologie, – prise en charge de la dépression par des spécialistes de la santé mentale, – prise en charge de la dépression par les infirmiers. Résultats (étude qualitative) • Dépression dans ce contexte doit être considérée comme normale? • Troubles de l'adaptation dans le contexte du cancer comme processus adaptatif normal distinct de troubles dépressifs persistants ? – " Si vous venez de lui dire qu'il a un cancer, il est clair qu'il va réagir à cette annonce . Ensuite, on ne peut pas dire qu’à l'heure actuelle il est déprimé . Je veux dire, pour moi c’est une réaction, ce qui est normal . " Résultats (étude qualitative) • Confusion entre tristesse , ou trouble de l'adaptation , et dépression • Diagnostic de cancer difficile ++ la dépression n’est jamais loin (?) : – « Je ne veux pas dire que c’est inévitable , mais en tout cas pour moi , la dépression n’est jamais loin » • Faible utilisation d'outils spécifiques pour le dépistage de la dépression dans leur pratique quotidienne Résultats (étude qualitative) • Communication avec les patients pour orientation vers un psychologue / psychiatre = véritable défi • Peur d'être adressé à un psychiatre > à un psychologue . • Les infirmières considèrent comme faisant partie de leur rôle propre d'informer les patients sur le contenu d'une rencontre avec un spécialiste de la santé mentale et les résultats escomptés afin de faciliter l'accès aux soins. Résultats (questionnaire ) • Entretien 5 items (n=18) – Leur rôle dans le diagnostique de la dépression : 100% (oui) – Leur « formation » suffisante pour diagnostiquer une dépression = 28% (oui) Conclusion-Discussion • Bonnes connaissances générales • Capacité de distinguer symptômes spécifiques – sévères et non spécifiques • La dépression est secondaire face aux symptômes somatiques • Confusion entre tristesse et dépression • N’utilisent ø questionnaire dans leur pratique quotidienne • Rôle important dans la détection d’une dépression • Manque de formation