En période de troubles financiers, il y a une chose que les producteurs ne devraient pas perdre de vue > L’associé de RBC Banque Royale et économiste agricole réputé, David Kohl, se penche sur la situation financière et la gestion d’une exploitation. Vous qui connaissez bien les producteurs agricoles, y a-t-il un aspect de leurs activités sur lequel la plupart des producteurs devraient se concentrer davantage ? J’ai récemment eu entre les mains Just One Thing, un livre dans lequel quelques spécialistes parlent de LA stratégie que les investisseurs ne devraient pas négliger. Si je devais donner un seul conseil à un exploitant agricole, ce serait d’organiser son exploitation de manière à la rendre très souple. Il faudra en effet une grande souplesse d’adaptation pour réussir dans un secteur où les prix, les coûts et les conditions du marché varient constamment, un secteur qui est aussi sensible à l’augmentation des risques géopolitiques à l’échelle de la planète. Toute bonne stratégie doit permettre de faire face aux surprises, bonnes et mauvaises. La conjoncture économique actuelle exige une grande rigueur financière, s’appuyant sur des données financières saines et à jour, et un prêteur qui connaît le secteur agricole et s’y intéresse sincèrement. Il est essentiel d’avoir un fonds de roulement et une bonne capitalisation générés par des bénéfices et des modèles de gestion de trésorerie solides. Prenons le fonds de roulement. Le fonds de roulement détermine la capacité de générer des liquidités sur une période de 60 à 90 jours sans perturber le cours normal des activités. Vendre la moitié de son cheptel ou de l’équipement n’est pas une façon de générer un fonds de roulement. Divisez le fonds de roulement (la différence entre l’actif et le passif à court terme) par le total des dépenses. Si le résultat est inférieur à 10 pour cent, un imprévu malheureux qui pourrait se répercuter sur le bénéfice net ou des coûts ou des dépenses imprévus pourraient mettre votre exploitation en difficulté. Une entreprise dont le fonds de roulement dépasse 25 pour cent des dépenses a la souplesse et les moyens de profiter rapidement des bonnes occasions ou de faire face à un désastre. Examinons maintenant la situation du capital et d’autres stratégies financières. Le ratio d’endettement d’une exploitation agricole est très important pour la souplesse financière. Les fermes et les éleveurs ont généralement un ratio d’endettement de 16 pour cent. Cela vous paraît bas ? Rappelez-vous qu’un tiers des exploitations n’ont pas de dettes. Le ratio d’endettement d’un producteur commercial est en moyenne de 40 à 45 pour cent. En règle générale, un ratio d’endettement inférieur à 30 à 40 pour cent permet à une entreprise de restructurer ses dettes en cas de difficultés. Dans les années 1980, on considérait qu’un ratio d’endettement de plus de 50 pour cent était une source de problème potentiel pour les éleveurs de bovins, les producteurs de céréales et les cultures en rang. Les serres, les laiteries et les entreprises qui peuvent convertir rapidement leurs actifs et qui sont rentables peuvent parfois supporter des ratios supérieurs à 60 ou 65 pour cent. Mais si vous êtes dans cette situation, assurez-vous d’avoir un fonds de roulement dépassant vos dépenses de plus de 25 pour cent et une valeur nette accumulée élevée grâce à des profits. n Cette infofiche est fournie à titre d’information seulement et ne vise pas à vous donner des conseils précis de nature financière, fiscale, juridique, comptable ou autre ; vous ne devez pas vous y fier à cet égard. Vous devriez consulter votre propre avocat, comptable ou autre conseiller professionnel lorsque vous prévoyez mettre en œuvre une stratégie. Ainsi, votre situation personnelle sera prise en compte et des décisions seront prises en se fondant sur l’information la plus récente. ® Marques déposées de la Banque Royale du Canada. 31093 (01/10)