LE RISQUE DE FIBRILLATION AURICULAIRE EST ASSOCIE A LA FONCTION THYROIDIENNE La fibrillation auriculaire est une arythmie cardiaque fréquente et un facteur de risque important d’accident vasculaire cérébral ischémique et d’insuffisance cardiaque. Les hormones thyroïdiennes ont des effets sur le système cardiovasculaire et l’on sait que l’hyperthyroïdie patente est associée à une fibrillation auriculaire. L’hyperthyroïdie infraclinique, c’est-à-dire la baisse de la TSH sans augmentation de la T4 libre, est aussi associée à une augmentation de la fréquence cardiaque et peut-être à un risque de fibrillation auriculaire. A l’inverse, l’hypothyroïdie patente est associée à une bradycardie sans que l’on sache si le risque de fibrillation auriculaire est diminué tant dans l’hypothyroïdie patente que dans l’hypothyroïdie infraclinique. Afin d’examiner le risque de fibrillation auriculaire dans tout le spectre des dysfonctions thyroïdiennes depuis l’hypothyroïdie patente en passant par l’hypothyroïdie infraclinique, la fonction thyroïdienne normale, l’hyperthyroïdie infraclinique et l’hyperthyroïdie patente, une équipe d’épidémiologistes danois a mis en place une étude de cohorte de population en pratique générale à partir des registres nationaux. La population étudiée était celle des patients suivis en soins primaires dans la ville de Copenhague. Les données de registre de 586 460 adultes dont la fonction thyroïdienne avait été évaluée pour la première fois par leur médecin généraliste au cours des années 2000-2010 et qui ont ensuite été enregistrés comme ayant une maladie thyroïdienne ou une fibrillation auriculaire ont servi de base à cette étude. 1/3 LE RISQUE DE FIBRILLATION AURICULAIRE EST ASSOCIE A LA FONCTION THYROIDIENNE Sur cette population âgée en moyenne de 50.2 ± 16.9 ans et dont 39 % étaient des hommes, 562 461, soit 96 % étaient euthyroïdiens, 1670 (0.3 %) avaient une hypothyroïdie patente ; 12 087 (2 %) avaient une hypothyroïdie infraclinique, 3 966 (0.7 %) avaient une hyperthyroïdie patente et 6 276 (1 %) avaient une hyperthyroïdie infraclinique. En comparaison des sujets euthyroïdiens, le risque de fibrillation auriculaire augmentait avec la diminution des concentrations de TSH depuis les valeurs normales hautes de l’euthyroïdie (rapport des taux d’incidence = 1.12, IC 95 % : 1.03-1.21), à l’hyperthyroïdie infraclinique avec baisse de la TSH (rapport des taux d’incidence = 1.16, IC 0.99-1.36), à l’hyperthyroïdie infraclinique avec une TSH indétectable (1.41, IC 1.25-1.59). En revanche, tant l’hypothyroïdie patente que l’hypothyroïdie infraclinique étaient associées à une baisse du risque de fibrillation auriculaire. Conclusion : Le risque de fibrillation auriculaire est donc associé de manière étroite à la fonction thyroïdienne. Ce risque : · diminue en cas d’hypothyroïdie patente, · augmente en cas d’hyperthyroïdie patente mais ce risque est aussi associé aux situations d’hyperthyroïdie infraclinique et d’hypothyroïdie infraclinique révélées par des concentrations de TSH basses ou élevées avec T4 libre normale. Il y a donc bien une relation « dose-réponse » entre les concentrations de TSH et le risque de fibrillation auriculaire. 2/3 LE RISQUE DE FIBRILLATION AURICULAIRE EST ASSOCIE A LA FONCTION THYROIDIENNE Source : Selmer C et al. The spectrum of thyroid disease and risk of new onset atrial fibrillation : a large population cohort study. BMJ 2012 ; 345 e7895. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23186910 3/3