Service de statistique No 51 – Août 2015
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
USA
CH
JPN
EUR
PIB
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Suisse
Neuchâtel
Marche des affaires
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Emploi
Entrée de commandes
Production
Perspectives -NE
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Suisse
Neuchâtel
Exportations
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Suisse
Neuchâtel
Chômage
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
PIB Suisse
Baromètre conjoncturel
PIB et Baromètre
Conjoncture économique - 3e trimestre 2015
International
Dans ses dernières
Perspectives écono-
miques,
l’OCDE écrit que « la croissance
mondiale devrait s’accélérer en 2015 et 2016»,
mais qu’elle « restera modeste par apport à la
période précédant la crise » de 2008-2009.
L’OCDE relève que l’expansion repose sur des
politiques monétaires très accommandantes,
la baisse du prix des matières premières et un
ralentissement du rythme d’assainissement des
nances publiques. Et ajoute que « l’investisse-
ment, qui constitue un élément crucial pour les
perspectives, doit encore décoller » : la crois-
sance de la formation brute de capital dépas-
sera à peine 2% cette année.
Par ailleurs, l’expansion économique des pays
émergents n’est plus aussi dynamique et assu-
rée qu’au cours des dernières années. Les pré-
visions sont plutôt pessimistes pour le Brésil et
la Russie. Des doutes commencent à être émis
sur le niveau de la croissance chinoise qui serait
en réalité sensiblement inférieur à celui indiqué
par les statistiques ofcielles. Des remarques
analogues sont émises à l’égard des chiffres
fournis par les administrations de l’Inde.
La faiblesse de l’investissement résulte aussi
de multiples incertitudes, différentes selon les
pays : conditions de crédits, baisses des cours
des matières premières, du pétrole en particu-
lier, corrections du marché du logement, taux
de change. Ces incertitudes contribuent à faire
planer des doutes sur la solidité et la durabilité
de la reprise.
Le chômage devrait continuer de reculer. Il n’en
continue pas moins de toucher environ 40 mil-
lions de personnes dans les pays de l’OCDE,
soit 20% de plus qu’avant la crise nancière de
2008-2009 ; au sein de la zone euro, le taux de
chômage dépasse 11% de la population active,
alors qu’il devrait se situer cette année à 6,9%
au sein de l’OCDE.
Suisse
Selon les appréciations fournies par les
entreprises de tout le pays au Centre
de recherches conjoncturelles de l’Ecole poly-
technique de Zurich (KOF), les perspectives
d’activités des prochains mois sont médiocres.
Aussi bien la situation des affaires, l’évolution
des carnets de commandes que la production
sont en recul. Les chiffres et les tableaux fournis
par le KOF montrent que ces baisses sont ob-
servables depuis le milieu de l’année dernière.
Elles sont donc antérieures à la décision prise
par la Banque nationale suisse (BNS), à la mi-
janvier, de supprimer le cours plancher du franc
par rapport à l’euro !
Le KOF calcule chaque mois un « indicateur
de la situation des affaires », qui enregistrait,
en juin, sa huitième évolution négative. Il ne fait
guère de doute que ladite décision de la BNS
n’a pas contribué à améliorer la conjoncture de
l’économie suisse. Mais n’est-ce pas excessif
de lui attribuer une grande partie de la dégra-
dation des perspectives de l’économie helvé-
tique ? D’ailleurs la publication, à n juillet, du
dernier baromètre conjoncturel du KOF men-
tionne explicitement le fait que « l’onde de choc
monétaire perd de sa vigueur ». A relever égale-
ment que le rebond de ce baromètre conjonc-
turel équivaut à un renversement de tendance
qui lui permet de retrouver son niveau d’avant
l’abandon du taux de change plancher. Cela ne
signie pas encore que l’économie suisse va
retrouver un niveau de croissance satisfaisant.
Mais on peut estimer que l’économie suisse a
en quelque sorte digéré le choc monétaire et
qu’elle évitera de se contracter au cours des
prochains mois.
Neuchâtel
Les entreprises industrielles neuchâte-
loises sont nettement plus orientées vers
l’exportation de leurs produits qu’en moyenne
nationale. Dans le contexte actuel, lié à la dé-
cision de la BNS évoquée plus haut, on pour-
rait s’attendre à ce que l’évolution des taux de
change joue un rôle plus important quant à
l’évolution prévisible de leurs activités. S’agis-
sant des perspectives d’exportations, 60% des
entreprises neuchâteloises ne prévoient pas
de changement, 19% font état d’une amélio-
ration et 21% d’une détérioration (respective-
ment 63%, 8% et 4% au niveau suisse). En ce
qui concerne l’évolution prévisible des affaires
au cours des six prochains mois, 49% des
entreprises neuchâteloises n’attendent pas de
modication, 19% prévoient une amélioration
et 32% une détérioration (respectivement 64%,
10% et 26% au niveau suisse). On ne peut pas
déduire de ces différents pourcentages des dif-
férences d’appréciation signicatives entre les
niveaux national et cantonal.
Les prévisions sur la marche des affaires émises
au cours des premiers mois de l’année étaient
assez pessimistes. Elles tendraient cependant
à l’être (un peu) moins. Cette évolution peut
avoir plusieurs explications, complémentaires
les unes des autres : les inconvénients liés à la
forte revalorisation du franc ont été exagérés; la
hausse de la monnaie nationale réduit le coût
des produits importés; des mesures d’organi-
sation de production et de vente sont prises ou
le seront pour faire face au nouveau contexte
des cours de change. Le rebond substantiel
du baromètre conjoncturel du KOF (voir sous
« Suisse ») conrmerait cette appréciation. Et
il ouvrirait des perspectives moins sombres
en matière d’emploi. En effet, si environ trois
quarts des entreprises, aussi bien au niveau
national que cantonal, s’attendent à une situa-
tion inchangée au cours des prochains mois,
une sur six prévoyait une dégradation. Cette
proportion devrait se réduire signicativement
au cours des prochains mois.
J.P. Ghel
Économiste
L’économie suisse devrait éviter de se contracter