définition d’une stratégie de lobbying. Le lobbying est plus
actif de la part des OSI que de la part des acteurs de l’ES en
France, qui sont plus concernées par la négociation et la
représentation auprès des pouvoirs publics locaux.
■La recherche-action
La recherche est mise en avant par certaines organisations,
comme ADEL, pour laquelle cette modalité fait partie de sa
stratégie, dans le but de lier action et réflexion. ASFODEVH
privilégie la recherche-action qui débouche sur des forma-
tions. Leur stratégie se base sur la pratique des participants
et se construit au fur et à mesure avec eux pour aboutir à des
modules de formation.
■L’évaluation et l’impact des actions sont des préoccu-
pations générales. Plusieurs organisations travaillent sur la
définition de “critères d’intérêt général” (ADEL, CRIDA…) et
d’ “indicateurs de nouvelle richesse” (ADEL, Pôle Economie
Solidaire et Sociale de l’Alliance pour un Monde Responsable
et Solidaire). D’autres mettent en valeur les réussites consta-
tées et leur impact (Pénélopes). La méthodologie d’évalua-
tion est actuellement en construction. Le CCFD et Frères des
Hommes pratiquent aussi l’évaluation des projets menés en
partenariat. Artisans du Monde a réalisé une étude d’impact
sur commerce équitable au Sud. ASFODEVH se situe plus dans
une démarche d’évaluation continue. La question de l’évalua-
tion est perçue comme fondamentale.
■La mise en réseau, les alliances, les échanges sont des
thèmes essentiels pour la plupart des organisations. Certaines
en font leur stratégie. Les OSI intègrent cet aspect dans leur
travail au Sud mais aussi en France, à destination de leurs
militants ou d’autres acteurs nationaux. La construction
d’alliances (entre structures de l’ES en France et OSI ou autres
organisations, mouvements altermondialistes, mouvements
féministes…) intéresse également toutes les structures.
■Le plaidoyer, les campagnes, la sensibilisation. De nom-
breuses structures cherchent à faire progresser la réflexion de
leurs membres et militants.
Toutes les organisations ressentent la nécessité de lier
actions de terrain et travail à un niveau plus politique
(lobbying, recherche d’alliances) et de chercher à échan-
ger, à mettre en réseau. Les spécificités tiennent surtout
aux priorités que se donnent les organisations en termes
de stratégie et de public visé.
En ce qui concerne les stratégies, trois domaines pour-
raient donner lieu à des échanges, voire à des formations
réciproques : le lobbying, la mise en réseau, le partena-
riat avec les organisations du Sud et les échanges. La
problématique de l’évaluation peut aussi constituer un
thème de débats et de discussions.
Les acteurs de l’ES en France et les OSI ne sont pas confron-
tés aux mêmes problèmes. Les difficultés rencontrées par les
acteurs de l’ES en France sont tout d’abord financières. Cet
accès difficile aux financements est lié au manque de recon-
naissance globale qui entoure l’ES/EP. Les sujets porteurs
de projets sont vus avec méfiance. D’où la difficulté de
“mobiliser les partenaires institutionnels” et à “faire
bouger les pouvoirs publics”.
Pour les uns et pour les autres, il est difficile de trouver des
financements pour des actions qui ne sont pas considérées
comme prioritaires par les bailleurs de fonds (mises en
réseau, rencontres, échanges) et d’obtenir des subventions de
fonctionnement.
Les difficultés à fédérer des initiatives variées, à forger une
culture commune, à mettre en place des outils de “vulgarisa-
tion” ont également été énoncées. Les “freins politiques”
(le jeu des partis, la méfiance de certains vis-à-vis des asso-
ciations, l’alternance,…) sont également un obstacle.
Les OSI ont aussi mentionné la “vulnérabilité” des acteurs
sociaux appuyés et la capacité du pouvoir à les récupérer. La
question de la viabilité des initiatives a également été mise
en avant.
Les perspectives s’ouvrant aux organisations interrogées sont
différentes entre les structures dont l’objet même est l’éco-
nomie solidaire et les autres.
Pour les acteurs de l’ES (CNLRQ, les Pénélopes, APES, ADES),
il s’agit de renforcer la réflexion, le travail de terrain et le tra-
vail en réseau et les alliances. Des collaborations entre ces
structures, la recherche d’alliances pour plus de travail en
commun, le partage des réflexions autour du sens des actions
et de l’évaluation, ainsi qu’une ouverture des réseaux dont est
membre chacune des organisations permettraient des
échanges nourris et bénéfiques.
Des difficultés liées au public visé
Un intérêt à travailler ensemble
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