Du 17 au 19 mars 2005, s’est déroulé le “Final Meeting of the European Thematic Network on
GENetic DEAFness” à Caserta. Le programme des travaux a été organisé sous forme de tables
rondes et de rapports magistraux, de présentation de rapports libres et de posters. 250 experts
italiens et étrangers y ont participé. Ils ont abordés des thèmes importants, tels que la recherche en
biologie moléculaire (génotype-phénotype, mitochondrie, connexine 26), les pratiques cliniques,
l’impact social et communicatif sur les troubles génétiques, l’implant cochléaire, la surdité
syndromique et non.
On trouvera ci-dessous les points essentiels de certaines interventions.
GENE DE LA CONNEXINE 26
V. Migliosi, WP7
Vue d’ensemble de la génétique des connexines impliqués dans la surdité
Le gène de la connexine 26 est le gène de la connexine le plus souvent impliqué dans la surdité
récessive. En 1997, le travail réalisé par le D. P. Kelsell, à Londres, a montré que les mutations de
la connexine 26 étaient responsables jusqu’à 50% des cas de surdité récessive dans le bassin
méditerranéen. Une découverte très importante, car des travaux ultérieurs ont montré que les
mutations de la connexine 26 apparaissent également chez la plupart des autres populations : 30%
en Europe du Nord, 40% aux États-Unis d’Amérique, 22% au Brésil, 25% en extrême orient, 17%
au Ghana, et 15% en Australie. Ces pourcentages illustrent le fait que l’étude de la connexine 26 a
des implications pertinentes sur la diagnostique moléculaire et le soutien psychologique des
patients.
La plupart des mutations de la connexine 26 sont héritées selon un mode d’héritage récessif, bien
que des mutations rares peuvent causer soit des pertes d’audition dominante, soit des formes
syndromiques de surdité associée à des symptômes dermatologiques. À ce jour, plus de 80
mutations différentes de la connexine ont été identifiées ; elles sont répertoriées à la page d’accueil
Cx26-surdité (Cx26-deafness) de l’adresse Internet http://www.crg.es/deafness/cx26mut.php.
Avec le mode d’héritage récessif, les parents sont des porteurs sains avec deux copies de chaque
gène : l’un subi une mutation et l’autre non. Parce qu’il faut la présence de deux copies mutées pour
être malentendant, lorsque ces personnes ont des enfants, ils ont 25% de chances que leurs enfants
soient malentendants, et 50% de chances d’avoir des enfants avec une audition normale porteurs
d’une copie mutée et d’une copie normale. Avec le mode d’héritage dominant, il n’y a pas de
porteur sain. Ainsi, une copie mutée peut à elle seule causer une perte d’audition. Par exemple, un
parent malentendant n’ayant qu’une copie mutée et l’autre copie normale, se mariant avec un
partenaire dont l’audition est normale aura 50% de chances d’avoir un enfant malentendant et 50%
de chances d’avoir un enfant avec une audition normale.
En Europe, parmi les populations méditerranéennes, la mutation la plus fréquente de ce gène est
35delG, qui est responsable de 80% des mutations. Les fréquences des porteurs varient de 1/35
dans le sud de l’Europe à 1/79 dans le Nord de l’Europe. Cela veut dire qu’au moins 3% de la
population est porteur sain dans la zone Méditerranée.
La corrélation entre le type de mutation qui a lieu dans ce gène et le degré/sévérité de perte
d’audition n’est pas claire. Cependant, d’une manière générale, il semble que les personnes avec
35delG présentent dans les deux copies du gène présentent une perte significative d’audition plus
importante (sévère/profonde) que les patients avec une mutation 35delG et une mutation non-
35delG. Les personnes avec deux mutations non-35delG souffrent d’une perte auditive moins
importante (légère).
Parmi les autres populations, les mutations suivantes sont présentes avec une fréquence élevée : la
167delT chez la population juive ashkénaze, la 235delC chez les populations d’Extrême-Orient
(Japonais, Chinois et Coréens), la R143W au Ghana et la W24X chez les populations indiennes et