Psychopathologie de l’enfant.
Les pathologies. Partie 1 : Les psychoses infantiles. Cours 6.
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d) Troubles des conduites mentalisées.
Cela se traduit par l’élaboration de rituels défensifs de vérification, de propreté, du coucher etc.. ;qui envahissent
la vie du sujet. On peut également supposer des hallucinations et des délires mais c’est une hypothèse car il est
très difficile d’étudier le contenu du discours d’un enfant de moins de 10 ans et de faire la part des raisonnements
étranges inhérents au stade de développement intellectuel de tous les enfants et ceux qui sont réellement
« délirants ».
e) Troubles du langage.
Ils sont presque toujours constants, plus les psychoses sont précoces, plus ils seront important.
- Si langage il y a, on note des anomalies dans la mélodie, dans le rythme du discours (« langage chanté »
de l’autiste », des troubles de la prosodie etc…On remarque la présence d’un défaut majeur dans les
psychoses : L’utilisation des pronoms qui se traduit par une inversion (au lieu de dire je vais bien,
l’enfant dit « il va bien »). Pourquoi un tel phénomène ? Parce qu’il lui est très difficile d’intégrer le je,
l’unité. Le oui est rarement acquit. Stéréotypies verbales ou « mots valises » (mots phrases) qui
permettent à l’enfant de traduire en un mot une expérience vécue.
- Lorsque le langage a été acquit on observe des régressions très variables : de la disparition de certains
mots au mutisme secondaire (l’enfant sait parler mais il s’arrête de le faire brusquement) très fréquents
dans les psychoses de la seconde enfance. Le langage ne disparaît pas mais il n’est pas investi en tant
que moyen de communication.
- Surinvestissement : L’enfant fait preuve d’une très grande maîtrise de la langue, il est apte à apprendre
des langues vivantes ou même des langues mortes, souvent il crée sa propre langue mais à partie
d’associations très sophistiquées.
Ce qu’on peut retenir de tous ces troubles de la communication c’est le manque total d’investissement de la
parole en tant que moyen de communication. Les enfants sont indifférents au langage de l’autre, aux bruits
annonçant la présence d’un autre dans la pièce, ils ne répondent pas à leur prénom non plus. Par contre ils ont
une « compréhension périphérique » au même titre que les autistes ont une vision périphérique (voir partie sur
l’autisme de Kanner) c’est-à-dire qu’il accomplisse un geste qui était demandé à une autre personne, par
exemple : son père et sa mère discutent, le père demande à ce que sa femme lui apporte le journal, c’est l’enfant
qui s’exécute sans que rien ne lui ai été demandé. On suppose que c’est justement parce que la requête ne lui
était pas adressée que l’enfant peut l’accomplir. (Drôle d’idée, enfin on sait comment s’y prendre avec les
enfants maintenant !...Je plaisante !).
Cette notion de compréhension périphérique est importante car elle permet d’anéantir un diagnostic de surdité.
f) Troubles cognitifs.
Le déficit intellectuel est très fréquent, cependant son degré, sa profondeur et son évolution sont très variables.
- Difficulté d’intégration du schéma corporel.
- Réussites en secteurs spectaculaires : Le sujet est déficitaire dans la plupart des domaines cognitifs sauf
dans quelques cas où il excelle bizarrement, par exemple certains psychotiques sont capables de dire
quel jour de la semaine sera le 18 novembre 2145… (je sais même pas quel jour on est demain…Ouf je
crois que je suis pas psychotique alors !).
- Le sujet n’intègre pas de fonctions spécifiques.
- Il montre également un grave défaut spatio-temporel (il a pas la notion du temps mais il est capable
d’établir un calendrier... c’est curieux non ? ).
g) Troubles psychosomatiques et antécédents somatiques.
On remarque des épisodes organiques, psychosomatiques en raison de leur fréquence importante :
- Troubles du sommeil : Très fréquent, soit insomnie calme (proche de l’attitude l’autiste qui fixe son
plafond des heures durant) soit agitée (l’enfant pleure pendant des heures sans que rien ne l’apaise).
- Troubles alimentaires précoces : Très fréquents. Défaut de succion, anorexie avec refus, vomissements
répétitifs. Comme les troubles du sommeil ils peuvent apparaître dès les premières semaines de la vie.
- Troubles sphinctériens : Enurésie, encoprésie soit primaire (l’enfant n’a toujours pas acquit la propreté)
soit secondaire (il l’a acquit puis a régressé).
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